Читать книгу Edgars Welt - Michael Oertel - Страница 7

Оглавление

(Traduit de l’allemand par Caroline Huyard)

L’histoire

Le monde d’Edgar! Une déclaration d’amour à la pauvreté, à la folie, et à toi!

Un tel titre. Un tel sujet. Comment donc y vient-on? Peut-être que le photographe Chris Johns (Oregon) peut donner une réponse, même si elle est fragmentaire:

„Lorsque tu photographies, la passion ne disparaît jamais. Tu ne cesses jamais de chercher l’âme de ce que tu photographies!“ L’amour, la pauvreté, et la folie. Cela va bien avec l’âme. Chercher l’âme, la trouver, l’aborder, la donner à voir.

La pauvreté fait, dans notre pays, couramment penser à la marginalité! Par conséquent, la pauvreté est considérée comme nécessairement asociale. Mais est-ce vrai? C’est la question que veut poser le travail photographique présenté ici. Il doit inciter celui qui le contemple à se confronter à cette équation réductrice et à l’interroger.

La pauvreté a, comme toute chose, des visages nombreux et divers. Chacune des identités suivantes devrait s’écrire au conditionnel et avec un point d’interrogation. Mais il n’est pas question ici de politique, ni de grammaire, mais bien plutôt d’art. Ainsi: la pauvreté est triste. La pauvreté est grise/​morne. La pauvreté est aimable. La pauvreté est bonheur. La pauvreté est amour. La pauvreté est beauté. La pauvreté (n’) est (que) vie.

Il est intéressant par exemple que Saint Matthieu écrive dans son Évangile (5, 3): Heureux sont les PAUVRES en esprit, car le royaume des cieux est à eux“. Dans cette perspective aussi, la pauvreté mérite d’être explorée.

Le contraire de la pauvreté est la richesse. Ou bien n’est-ce qu’une apparence? Il n’est pas d’argent au monde qui témoigne de l’amour. Pour la pauvreté, cela est à la fois plus difficile et plus facile. À partir de rien, produire de la couleur; à partir de rien, offrir de la joie; aimer, sans rien; être heureux, sans rien; vivre et être heureux de rien: voilà le défi. Donner de la valeur à ce qui est petit, et la transmettre: voilà l’art.

Les photographies visent à reprendre et présenter quelques unes des idées et des hypothèses précédentes. Elles se situent entre la réalité, une présentation qui en accuse les traits, et l’imagination. La protagoniste se transformera de manière perceptible, tout en restant pourtant la même.

Les anges nous apparaissent plus d’une fois mal rasés, crasseux, et sentant l’alcool.

Quand des hommes admettent qu’ils disposent de ressources, de capacités, et quand ils les mettent en oeuvre pour d’autres, alors ils se transforment, deviennent un autre homme, un homme tout particulier. Et lorsqu’on prête à autrui des ressources et des capacités, lorsqu’on les cherche, alors on les trouvera. Les autres deviennent soudain des êtres humains particuliers. Une lumière brille tout à coup en chaque homme. Il ne s’agit pas de savoir si, dans une société qui est très calée pour montrer du doigt les faiblesses, cela est voulu, mais plutôt de savoir si chacun de nous individuellement l’accepte. C’est ce que raconte le récit photographique.

(Presque) rien n’est vraiment comme il paraît de prime abord. Il vaut la peine de bien regarder, deux fois, trois fois … de se poser des questions, et d’en chercher les réponses.

Afin d’accompagner les photographies de textes, des élèves d’un centre de formation professionnelle ont été confrontés au thème de la pauvreté, par des questions auxquelles leurs réponses ont été intégrées ici. En outre, on trouvera quelques maximes tirées de mon livre Meine letzten Worte: Macht es besser!, qui abordent des thèmes correspondant aux photographies. Chacun et chacune est invité(e) à contempler les photographies et les textes, à les évaluer pour lui-même, pour elle-même, et à en tirer des conclusions personnelles.

Edgars Welt

Подняться наверх