Читать книгу L'escole des filles réimpression complète du texte original sur la contrefaçon hollandaise de 1668 - Michel Millot - Страница 6
TEMOIGNAGES.
Оглавление«Monet est le premier homme que nous aïons pour exceller dans les portraits en miniatures. J’ai sçû de lui une particularité assez curieuse, au sujet de l’Escole des Filles, que l’on vient d’imprimer en Hollande. Monet apprenoit à dessiner à Chauveau, lorsqu’un nommé Helot, fils d’un lieutenant des cent suisses du roy, vint prier Chauveau de lui graver un petit sujet; ce qu’il exécuta selon l’idée que l’autre lui en donna, et tel qu’on le voit au devant de l’Escole des Filles, dont Helot est l’auteur. Celui-ci donna son manuscrit à un libraire du Palais, qui le fit imprimer; il le vendit sous le manteau, mais la justice aïant pris connaissance d’un livre si scandaleux, elle fit faire des perquisitions pour découvrir l’auteur, qui en aïant eu vent, sortit de France. Le libraire aïant décliné le nom de celui qui lui avoit remis le manuscrit, Helot fut pendu en effigie, tous les exemplaires de son livre furent brûlez au pied de la potence, et le libraire condamné à une peine afflictive. Chauveau, qui ignoroit l’usage que l’on vouloit faire du sujet qu’il avoit gravé pour Helot, ne laissa pas d’être inquiété. Le bailli du Palais vint le prendre chez lui, mais comme il n’avoit pas eu communication de l’Escole des Filles, il en fut quitte pour voir casser la planche qu’il avoit gravée, avec défense à lui d’en graver une seconde, si quelque imprimeur la lui demandoit. Il s’en faut bien que l’estampe qui est au devant de l’Escole des Filles que l’on vient d’imprimer en Hollande soit aussi correcte qu’étoit celle de Chauveau. Peu de personnes ont de celles qui furent brûlées à Paris avec le livre.»
Carpenteriana, ou remarques d’histoire, de morale, de critique, d’érudition et bons mots de M. Charpentier, de l’Académie françoise, in-12, Paris, 1724, p. 79–82.
«On a ici pendu en effigie un nommé Milot, avéré auteur d’un infame livre intitulé l’Escole des Filles, que l’on dit être tiré de l’Arétin.»
Guy Patin à Charles Spon, à la date du 26 juillet 1655, édit. des Lettres de 1718, t. 2, p. 123.