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PRÉFACE
ОглавлениеIl ne faut pas que le lecteur s’abuse et s’imagine trouver dans cet opuscule... ce que n’y a pas mis l’auteur. Celui-ci réclame toute l’indulgence du public, et déclare que cette étude n’est point à proprement parler une monographie.
On y chercherait en vain ces documents précis, ces renseignements pratiques, ces désignations topographiques, qui sont nécessaires à une description approfondie d’une localité et de ses environs. Un tel travail est plutôt l’affaire des guides; or ceux qui ont paru sur Evian ont parfaitement atteint leur but, tout le monde en convient. Après les excellents ouvrages de MM. Charles Buet, Antony Dessaix, Gaspard Bordet et A. Besson, pour ne citer que les plus récents, on se demande ce qu’il reste à glaner en la matière, et quelle nécessité il peut y avoir, maintenant, à courir sur les brisées de ces devanciers, et à rééditer, après eux, ce qu’ils ont si bien dit.
Croit-on cependant que le sujet soit épuisé et qu’on ne puisse en aucune façon intéresser le public, en l’entretenant de choses qui, bien que déjà familières, sont présentées de façon à lui plaire?
Nous ne l’avons pas pensé, et c’est ce qui nous a déterminé, en notre âme et conscience, à écrire ces pages consacrées à : la vie à Évian-les-Bains.
Envisagée à ce point de vue, la question, selon nous, méritait quelque examen, et semblait pouvoir se prêter à de certains développements, qui, jusqu’à présent, n’avaient été qu’effleurés.
Raconter par le menu la vie, telle qu’elle se passe dans une ville d’eaux, dévoiler au grand jour les mystères des petites intrigues, initier le monde, indifférent et sceptique, aux racontars et aux potins qui volent de bouche en bouche, cette manière de voir a pu tenter la plume exercée de plus d’un écrivain.
Hâtons-nous de le dire, ce n’est pas la nôtre. Nous n’avons pas jugé à propos d’entrer dans cette voie, d’un mince intérêt en somme pour les esprits sérieux, et qui nous apparaissait hérissée de scandales et de difficultés.
Nous avons préféré, sous une forme humoristique, promener le baigneur, l’étranger attaché à nos pas, à travers la charmante localité qui nous a séduit, l’introduire au sein de la société qui s’y donne rendez-vous, lui faire admirer les beautés du pays, le mettre au courant des plaisirs et distractions qu’il est appelé à y goûter et, enfin, l’entraîner à notre suite dans nos courses plus ou moins aventureuses.
A ceux qui seraient disposés à aller au delà des épigrammes, qui voudraient rechercher des personnalités, ou se montreraient choqués d’innocentes critiques, nous opposerons l’unique préoccupation que nous avons eue, de respecter la vérité, sans sortir des limites permises, en nous efforçant de rester impartial, sincère et amusant.
A ceux qui aiment la belle nature et la vie au grand air, nous dirons simplement:
Lisez-nous!
(Août 1889 — Mai 1890.)
Émile DAULLIA.