Читать книгу L'avare - Molière Jean Baptiste Poquelin, Жан-Батист Поклен Мольер, Мольер (Жан-Батист Поклен) - Страница 10

Jean Baptiste Poquelin Molière
L’AVARE
ACTE PREMIER
Scène VIII

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Élise, Valère.

Élise. Vous moquez-vous, Valère, de lui parler comme vous faites ?

Valère. C’est pour ne point l’aigrir, et pour en venir mieux à bout. Heurter de front ses sentiments est le moyen de tout gâter ; et il y a de certains esprits qu’il ne faut prendre qu’en biaisant ; des tempéraments ennemis de toute résistance ; des naturels rétifs, que la vérité fait cabrer, qui toujours se raidissent contre le droit chemin de la raison, et qu’on ne mène qu’en tournant où l’on veut les conduire. Faites semblant de consentir à ce qu’il veut, vous en viendrez mieux à vos fins, et…

Élise. Mais ce mariage, Valère !

Valère. On cherchera des biais pour le rompre.

Élise. Mais quelle invention trouver, s’il se doit conclure ce soir ?

Valère. Il faut demander un délai, et feindre quelque maladie.

Élise. Mais on découvrira la feinte, si l’on appelle des médecins.

Valère. Vous moquez-vous ? Y connaissent-ils quelque chose ? Allez, allez, vous pourrez avec eux avoir quel mal il vous plaira, ils vous trouveront des raisons pour vous dire d’où cela vient.

L'avare

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