Читать книгу Le parler populaire des Canadiens français - N.-E. Dionne - Страница 7

Оглавление

 —Orgueilleux.

 Ardoiser, v. a.—Couvrir en ardoise.

 Arèche, n. f.

 —Arète de poisson. Ex. J'étouffe, j'ai avalé une arèche.

 —Pièce du parement d'un quai.

 Aregnée, n. f.—Araignée.

 A revoir, loc.—Au revoir.

 Arganeau, n. m.

 Organeau, anneau de fer où l'on attache un câble.

 Argardable, adj.—Qui mérite d'être regardé.

 Argardant, part.—Regardant.

 Argarder, v. a.—Regarder.

 Argent, n. m.

 —Jouer à l'argent, risquer de l'argent au jeu.

 —Argent de papier, papier monnaie.

 —Argent dur, monnaie d'argent.

 Argent, n. f.

 Argent, n. m. Ex. Est-ce de la bonne argent que vous avez là?

 Argent mignon, n. m.—Argent que l'on garde au coffre.

 Argenté, adj.

 Riche. Ex. C'est un homme à l'aise, je t'assure qu'il est argenté.

 Argenteries, n. f. pl.

 Argenterie. Ex. Je fais encan, et je vendrai toutes mes argenteries. Louise, frotte donc nos argenteries.

 Argents, n. m. pl.

 Argent, fonds, deniers. Ex. Il vit à même les argents du public.

 Argot, n. m.

 —Ergot. Ex. Joseph est monté sur ses argots, il devient difficile de lui parler. Argot et ergot se disaient également bien au XVIe siècle.

 —Ergot de seigle.

 Argoté, adj.—Ergoté. Ex. Un coq bien argoté.

 Arguer, v. n.—Argumenter, plaider.

 Arias, arrias, n. m.

 —Embarras, contrariété. Ex. Mes enfants me causent bien du arias.

 —Attirail. Ex. Emporte tous tes arias avec toi.

 —Tumulte. Ex. Entends-tu le tapage des enfants? Quel arias épouvantable!

 En France arias s'emploie bien dans le sens de tracas. Ex. Que d'arias! Le vieux français disait arie.

 Aridelle, n. f.—Ridelle.

 * Arlepape, n. m. (Angl.)—Hornpipe, danse écossaise.

 * Arlepatte, n. m. (Angl.)

 Autre corruption du mot anglais hornpipe, danse très en vogue autrefois parmi nos Canadiens.

 Arlevée, n. f.—Relevée. Ex. J'ai travaillé toute l'arlevée.

 Arlovée, n. f.—V. Arlevée.

 Armanach, n. m.—Almanach.

 Armette germain, adj.

 Issu de germain. Corruption de maître germain, cousin germain.

 Armière, n. f.—Ormière.

 Armise, n. f.—Remise.

 Armoire montante, n. f.

 Monte-plats ou monte-charge hissant les plats de la cuisine à la salle à manger.

 Armoniaque, n. f.

 Ammoniaque. Ménage dit: «L'usage veut qu'on dise armoniac, les Italiens disent de même armoniaco. Richelet disait, en 1680, sel armoniac.» (Observ. sur la langue française.)

 Arouser, v. a.—Arroser.

 Arousoir, n. m.—Arrosoir.

 Arouter, v. a.—Routiner, former par la routine.

 Arouter (s'), v. pr.—S'accoutumer, s'habituer.

 Aroutiner, v. a.—Accoutumer, habituer.

 Aroutiner (s'), v. pr.

 S'habituer, prendre l'habitude de quelque chose.

 Arpentage, n. m.

 Levée des plans. Ex. Pierre va faire l'arpentage de ma terre.

 Arpenteur, n. m.

 Arpenteuse, chenille des phalènes dite géomètre. Ces chenilles dépourvues de pattes au milieu du corps, ne marchent qu'en se rapprochant les extrémités de manière à se recourber le corps en forme d'un U renversé.

 Arrache=braquettes, n. m.

 Petit instrument en fer servant à arracher les broquettes.

 Arracher (en), loc.

 Eprouver de grandes difficultés. Ex. Les nouveaux colons ont une grosse besogne à remplir, je te prie de croire qu'ils en arrachent.

 Arracher (s'), v. pr.

 Se tirer d'embarras. Ex. Il travaille tellement, qu'il finira par s'arracher.

 Arracher (se faire).

 Se faire enlever de force. Ex. Je me suis fait arracher pour accepter son invitation.

 Arracher (se m').

 Disputer la présence. Ex. On m'invite de droite et de gauche, enfin on se m'arrache.

 Arracheur de dents, n. m.—Menteur.

 Arracheux bon=temps.—Roger Bon-Temps. V. ce mot.

 Arrachis, n. m.

 —Arbre arraché.

 —Partie de forêt dont les arbres ont été dévastés par un ouragan.

 —Branchages employés comme bois de chauffage par les fabricants de sucre d'érable.

 Arrainement, n. m.

 Mise en accusation, au terme de la cour criminelle. Vieux mot français introduit, comme bien d'autres, dans la procédure anglaise au temps de la conquête de l'Angleterre par les Normands. En le refrancisant, nous ne faisons que prendre notre bien, notre butin, comme disaient les Normands, et comme nous disons nous-mêmes. Le verbe araisnier, cité par Godefroy, est un ancien mot qui signifiait adresser la parole, accuser, assigner. C'est bien l'origine du mot anglais arraignment. On avait dans le même temps le mot araisnement, action d'adresser la parole.

 Arrangeant, adj.

 De composition facile. Ex. Un homme bien arrangeant.

 Arrangement, n. m.

 —Conciliation. Ex. C'est un homme d'arrangement.

 —Arrangement d'hiver, d'été, service d'hiver, d'été sur les voies ferrées.

 Arranger, v. a.

 —Réparer. Ex. Fais donc arranger ton habit.

 —Mettre quelqu'un à sa place. Ex. Il s'est fait arranger de la belle façon.

 Arranger (s'), v. pr.

 —Se parer, s'habiller pour sortir. Ex. Arrange-toi de ton mieux pour aller à l'église.

 —Se tirer d'embarras. Ex. Arrange-toi comme tu pourras, je n'y peux plus rien.

 Arrangeur, n. m.

 Ouvrier qui répare. Ex. Voilà l'arrangeur de parapluies qui passe, faisons-le entrer. Nous disons aussi, un arrangeur d'horloges, de montres.

 Arraroute.—Arrow-root. (Angl.)

 Arrestation, n. f.

 Arrêt. Ex. Le juge a lancé un mandat d'arrestation.

 Arrêt, n. m.

 Repos. Ex. Cet homme n'a pas d'arrêt, il remue toujours.

 Arrêter, v. n.

 —Attendre. Ex. Arrête, je ne serai pas absent bien longtemps.

 —Cesser. Ex. Arrête de me chanter pouilles.

 Arricot, n. m.—Pruche. Expression acadienne.

 Arriérages, n. m. pl.

 Arrérages.

 Arrière, n. m.

 Retard. Ex. Ma montre prend de l'arrière. Ce locataire a de l'arrière sur son loyer.

 Arrimer, v. a.

 —Arranger, réparer. Ex. Arrime-moi donc le toupet, que j'aie l'air de quelque chose.

 —Battre, malmener. Ex. Je me suis fait arrimer proprement.

 —Habiller, accoutrer. Ex. Mon tailleur m'a arrimé de son mieux.

 —Avancer, se hâter.

 Arrimer (s'), v. pr.

 —S'habiller. Ex. Arrimons-nous de notre mieux avant de partir.

 —Se placer, s'installer. Ex. Les sièges sont remplis, tâchons de nous arrimer autrement.

 —Se mettre d'accord. Ex. Nos deux amis finiront par s'arrimer, ils ont trop de bon sens.

 Arisée, n. f.

 Risée. V. ce mot. Le cheval qui se lance avec vitesse, poussé par son conducteur, prend alors une arisée. Risée se dit plutôt qu'arisée, mot cité par Clapin.

 Arriver, v. n.

 —Obtenir une belle position. Ex. Cet homme est enfin arrivé à force de travail.

 —Concorder. Ex. J'ai vérifié les deux comptes, mais ça n'arrive pas.

 Arriver avec quelqu'un.—L'égaler, lui tenir tête.

 Arroser, v. a.—Arroser un marché, boire en le concluant.

 Arroser (s'), v. pr.—S'arroser la luette, le gosier, boire.

 * Arrow=root, arorout. (m. a.)

 Fécule comestible tirée des racines de la marante, du curcuma, etc. Mot usité en France.

 Arse, n. f.

 —Espace, place. Ex. Veux-tu me donner plus d'arse?—Il n'y a pas d'arse à se mettre.—Faites de l'arse, là-bas.

 Arsoir, adv.—Hier soir. Marot a écrit hersoir.

 Artichoux, n. m.—Bardane.

 Artifailles, n. f. pl.—Afficôts. V. ce mot.

 Artisse, n. m.—Artiste.

 Arupiaux, n. m. pl.—Erypiaux, oreillons.

 Arvenir, v. n.—Revenir.

 As de pique, n. m.

 —Propre à rien.

 —Etre planté quelque part comme un as de pique, se tenir debout de manière à gêner son voisin.

 A seule fin.

 Afin. Ex. Je t'ai fait demander à seule fin que tu règles ton compte.

 Asile, n. m.

 Hospice d'aliénés. Ex. Cet homme est fou, mettez-le à l'asile. C'est un craqué, il est mûr pour l'asile.

 Asparge, n. f.—Asperge.

 Aspargès, n. m.—Aspergès.

 Aspect, n. m.

 Apparence. Ex. Les récoltes ont un bel aspect.

 * Aspersions, n. f. pl.

 Attaques malicieuses, diffamation. (Angl.)

 Assaiye, n. m.

 Essai. Ex. Nous allons te mettre à l'assaiye.

 Assayer, v. a.—Essayer.

 * Assaut, n. m.—Voie de faits. (Angl.)

 Assavoir, v. et conj.

 —Savoir. Ex. Je vous écris pour vous faire assavoir de mes nouvelles.

 —Savoir. Ex. Ils étaient deux, assavoir Jacques et Jean. Molière s'est servi de ce mot dans son Tartufe:

 "Le bal et la grand'bande, assavoir deux musettes."

 Assemblée, n. f.

 Faufilage. Ex. Fais donc une assemblée pour que je puisse terminer ma couture.

 Assembler, v. a.

 Faufiler, faire une fausse couture à longs points.

 Assermentation, n. f.

 —Prestation du serment.

 —Action d'assermenter quelqu'un.

 Assermenter, v. a.

 Attester par serment. Ex. Son témoignage a-t-il été assermenté?

 Assesseur, n. m.—Estimateur officiel.

 Asseyer, v. a.—Essayer.

 Assez, adv.

 —Tellement. Ex. Ai-je été assez bonasse que je l'ai cru sur parole?

 —Assez bon. Ex. Michel est assez poète.

 Assinabe, n. f.

 Grosse pierre employée par les sauvages pour retenir au fond de l'eau un filet, une seine.

 Assination, n. f.

 Assignation. Ex. Nous allons jouer aux cartes, mais pas d'assination, s'il vous plaît.

 Assiner, v. n.

 Tricher au moyen de signes. Ex. Nous allons jouer au quatre-sept, mais il est défendu d'assiner.

 Assir, v. a.—Asseoir. Ex. Tais-toi ou je vais t'assir.

 Assir (s'), v. p.

 S'asseoir. Ce mot est fort en vogue. Ronsard a dit: "Assisons-nous sur cette molle couche."

 Assistance, n. f.

 Présence. Ex. Je suis allé à la conférence du juge Routhier, l'assistance de mille personnes rendues pour l'écouter, lui fait honneur.

 Assistant, n. m.

 —Adjoint. Ex. Je vais de ce pas chez l'assistant-commissaire des terres.

 —Assistant-bibliothécaire, sous-bibliothécaire.

 Assister (s'), v. pr.—S'asseoir. Ex. Assistez-vous, monsieur.

 Associé, n. m.—Compagnon, ami.

 Associer avec, v. a.

 S'associer avec.

 Assommant, adj.

 Accablant. Ex. Cet orateur donne des raisons assommantes.

 Assommer, v. a.

 Abattre l'esprit. Ex. La perte de sa fortune l'a assommé.

 Assouer, v. a.

 Actionner, intenter un procès. Expression acadienne.

 Assumer, v. a.—Prendre charge. Ex. Il a assumé ma dette.

 Astérique, n. m.

 Astérisque, signe typographique en forme d'étoile * pour indiquer un renvoi, une lacune, etc.

 Astheure, loc. adv.

 A cette heure, maintenant, à l'heure présente. La Rochefoucauld, l'homme aux maximes, a écrit: Pour ne vous pas mentir, je me suis fort tourmenté qu'il serait bon d'être assuré asteure de ces affaires que d'attendre davantage (Lettres, 24.) La Boétie écrivait astheure. Montaigne a écrit asture.

 Astination, n. f.—Obstination.

 Astiner, v. n.—Obstiner. Ex. J'astine pas.

 Astiner (s'), v. pr.—S'opiniâtrer à vouloir faire une chose.

 Atoca, n. m.—Canneberge à gros fruits.

 Atosset, n. m.

 Nom sauvage d'un poisson que l'on trouve dans les eaux du lac Saint-Jean.

 Atout, n. m.

 Agréments, qualités extérieures, attraits. Ex. Voilà une femme qui a beaucoup d'atout. En Normandie, le mot adous signifie ornements, parures.

 A tout de reste, loc. adv.

 Quand même, de toutes ses forces. Ex. Il veut cela à tout de reste.

 A toute, loc. adv.—Aussi bien que possible.

 A toute éreinte, loc. adv.

 De toutes ses forces. Ex. Travailler à toute éreinte.

 Attache, n. f.

 —Attachement, affection. Boileau et Racine se sont servi de ce mot pour exprimer la même idée.

 —Lien. Ex. Mets des attaches à ton chapeau.

 Attaque, n. f.—Jouer à l'attaque. V. Tague.

 Attaquer, v. a.

 Meurtrir, dans un état voisin de la corruption. Ex. Cette pomme est attaquée, mets-la de côté.

 Attation, n. f.

 Attention. Ex. Je te dis que le feu d'artifice durant les fêtes de Champlain a été beau, attation!

 Attelage, n. m.

 Harnais. Ex. Mets l'attelage sur le dos du cheval.

 Attelée, n. f.

 Forte dépense de travail. Ex. Puisqu'il y a tant à faire, donnons une bonne attelée.

 Atteler, v. a.

 —Mettre le harnais au dos du cheval. Ex. Baptiste, attelle la grise sur le quat'roues?

 —Assujétir quelqu'un, le maîtriser. Ex. En voici un que j'attellerai au premier jour.

 —Mettre dans une impasse, dans de mauvais draps.

 Attelles (dans les), n. f. pl.

 —Traîner une existence pénible. Ex. Il est dans les attelles.

 —Faire un grand effort. Ex. Il va falloir tirer dans les attelles, la besogne est raide.

 * Attendre pour quelqu'un.

 Attendre après quelqu'un. (Angl.)

 Attends bien (t').

 Tu me comprends.

 Attifiaux, n. m. pl.—Attifets.

 Attigner, v. n.

 Forcer beaucoup.

 Attikkameg, n. m.

 Poisson blanc. Nom d'une ancienne tribu sauvage cantonnée sur la rivière Saint-Maurice.

 Attirer, v. n.

 Faire suppurer. Ex. Sur ton clou (furoncle), mets un cataplasme de graine de lin, ça attire bien.

 Attisée, n. f.

 Un bon feu. Ex. Il commence à faire froid, nous allons faire une petite attisée.

 Attorney, n. m.

 Procureur chargé de représenter une partie en justice. Vieux mot français atorné. L'atorné, à Compiègne, est un magistrat élu pour trois ans à la Saint-Jean-Baptiste.

 Attraper, v. a.

 —Atteindre: Ex. J'ai attrapé mon but.

 —Déshonorer.

 Au, art.

 —Le. Ex. Nous partirons au premier de mai.

 —De. Ex. Une salade au poulet.

 —Du. Ex. Voici le livre au père Lemoine.

 Aubarge, n. f.—Auberge.

 Aubargiste, n. m.—Aubergiste.

 Aubel, n. m.

 Aubier. Aubel se disait jadis.

 Aucun, adj.—Tout, n'importe quel.

 Aucun temps (en), loc. adv.

 En tout temps. Ex. Tu pourras venir en aucun temps.

 Aucun autre, loc. adv.—Tout autre.

 Audience, n. f.—Auditoire.

 * Auditer, v. a.—Vérifier les comptes. (Angl.)

 * Auditeur, n. m.

 Celui qui vérifie, examine les comptes. (Angl.)

 * Audition, n. f.—Vérification des comptes. (Angl.)

 Auge, n. m.—Auge, n. f.

 Augmentation, n. f.—Partie de paroisse nouvellement annexée. Ex. L'augmentation de Somerset.

 Augurer, v. n.—Avoir belle ou mauvaise apparence. Ex. Cette affaire augure mal.

 Auieu de, loc. adv.—Au lieu de.

 Aujord'hui, adv.—Aujourd'hui.

 Au jour d'aujourd'hui, loc. adv.

 Aujourd'hui même. Ce mot se décompose en quatre autres, dont deux, jour et hui ont la même signification.

 Aumone, n. f.

 Aumône. Ex. Faire l'aumone aux pauvres qui passent.

 Aunage, n. m.

 —Aunaie, lieu planté d'aunes.

 —Branche d'aune.

 Auparavant, adv.

 Avant. Nous devons nous habiller chaudement auparavant que de nous mettre en route.

 Auparavant moi, loc.—Avant moi.

 Au ras.

 V. A ras. On peut dire au ras de l'eau, de manière à être de niveau avec la surface de l'eau.

 Auripiaux, n. m. pl.—Oreillons.

 Aussi... comme, loc. adv.

 Aussi... que. Ex. Il est aussi instruit comme toi.

 Autant comme, loc. adv.

 Autant que. Ex. J'exigerai autant comme vous.

 Autant comme autant, loc. adv.

 Tant et plus. Ex. Je l'ai réprimandé autant comme autant, et rien n'y fait.

 Autant (en) que, loc. adv.

 Autant que, en tant que. Ex. En autant que je m'en souviens, c'est vrai.

 Autant dire, loc.

 On peut dire, pour ainsi dire. Ex. Autant dire que ma fortune est compromise.

 Aute, adj.

 Autre. Ex. C'est une aute paire de manches. On trouve aute dans l'ancien français.

 Authentiquer, v. a.—Rendre authentique. Mot vieilli.

 Aux environs, loc.

 Près de. Ex. Il est aux environs de quatre heures.

 Avachi, n. m.—Paresseux.

 Avachir, v. n.—Rendre lâche, paresseux.

 Avachir (s'), v. pr.—Devenir lâche.

 Avalanche, n. f.

 Troupe, ribambelle. Ex. Une avalanche d'enfants à instruire.—As-tu vu sortir les écoliers du séminaire? Quelle avalanche!

 Avalange, n. f.

 Avalanche.

 Avance (à l'), loc. adv.

 D'avance, par anticipation. Ex. Je vais te payer à l'avance.

 Avance (d'), adv.

 —Vif, prompt à la besogne. Ex. Cet homme n'est pas d'avance.

 —Des patates d'avance. V. Patates.

 Avancé, n. m.

 Allégation, assertion. Ex. Je vais répondre à tous ses avancés.

 Avancer, v. a.

 —Approcher. Ex. Avance donc cette chaise pour que je m'y asseoie.

 —Commencer à se corrompre. Ex. Ce bifstek est pas mal avancé.

 Avancer à quelqu'un.

 Fournir des fonds. Ex. Avance-moi donc cinq piastres, j'en ai un grand besoin.

 Avances, n. f.

 —Racontars. Ex. Je n'ai que faire de tes avances, cela ne prend pas.

 —Arrhes. Si tu veux que je corrige tes épreuves, donne-moi des avances.

 Avant, adv. et n.

 —Profondément. Ex. Creuse avant, si tu veux trouver de l'or.

 —Aller trop vite. Ex. Ma montre prend de l'avant.

 Avant (venir de l').

 Briguer les suffrages. Ex. As-tu entendu dire que notre ami vient de l'avant pour les Communes.

 Avant (en), loc.

 —Briller. Ex. Cet élève est en avant de sa classe.

 —Prévoir, savoir par avance. Ex. Un tel est en avant de son temps.

 Avant (par), loc.

 Avant. Ex. Il est venu par avant moi.

 Avant-z-hier, loc adv.—Avant-hier.

 Avarde, adj. f.

 Avare. Ex. Cette femme est avarde.

 Avaricieux, euse, adj.

 Avare qui lésine sur tout.

 Avarie, n. f.

 —Malheur, dommages. Ex. Si nous n'avons pas d'avarie, nous serons bientôt prêts à partir.

 —Besoin imprévu. Ex. En tout cas d'avarie, emportons nos parapluies.

 Avarse, n. f.

 Averse. Ex. Il tombe une avarse à boire debout.

 Avé, prép.—Avec. Ex. Viens avé moi.

 Avec, prép.

 —Par. Ex. Je vais partir avec les chars.

 —De. Ex. Que faire avec cela?

 —Dans. Ex. Je n'ai rien à voir avec cela.

 —Envers. Ex. Je suis quitte avec lui.

 —De même. Ex. Il est resté coi, et moi avec.

 —Partir avec pas le sou, sans argent.

 Aveindre, v. a.

 Atteindre difficilement. Ex. Cet objet est très élevé, tout de même je vais essayer de l'aveindre.

 Aveindu, p. p.

 Aveint. Ex. Le docteur a eu de la misère à m'arracher une grosse dent malade, finalement il l'a aveindue.

 Aveine, n. f.—Avoine.

 Avenant, adj. part.

 Advenant. Ex. Avenant le jour où tu voudras me voir, je serai là.

 Avenante (à l'), loc. adv.—A l'avenant.

 Avenir, v. n.—Convenir. Ex. Cet habit lui avient.

 A venir jusqu'à, loc. adv.

 Jusqu'à. Ex. Il s'est bien comporté à venir jusqu'au jour d'aujourd'hui.

 Avention, n. f.

 —A merveille. Ex. Cet orateur parle comme une avention.

 —Dextérité. Ex. Voilà un enfant qui ira loin, il est plein d'aventions.

 Aventionner, v. a.

 Inventer. Ex. Cet ouvrier est très habile, il ne cesse pas d'aventionner quelque nouvelle machine.

 Aventionner (s'), v. pr.

 Se mettre dans l'idée. Ex. Aventionne-toi pas que tu puisses me blaguer, je connais tes trucs.

 Avents (les), n. m. p.

 L'Avent. Ex. Voilà les Avents qui arrivent, l'hiver va commencer. En France, on dit les avents des grands prédicateurs.

 Aventurer (s'), v. pr.

 Aller loin. Ex. J'arrive du lac à la Galette, je me suis même aventuré un peu plus loin.

 Avérage, n. m.

 Borne moyenne, vraie et admise. Ex. Ma terre m'a rapporté depuis trois ans trois cents minots de blé en avérage.

 Averdingle, n. f.

 —Avarie.

 —Insulte, affront.

 Avèré, adj.

 Avéré, reconnu vrai. Ex. C'est un fait avèré que nous sommes en temps d'élection.

 Avertisation, n. f.—Avertissement.

 Aveuc, prép.—Avec.

 Aviron, n. m.

 Pagaie. L'aviron est une rame d'embarcation; la pagaie se manie sans qu'on l'appuie à l'embarcation.

 Avis, n. m.—M'est avis, je suis d'avis.

 * Aviser, v. a.

 —Conseiller. Ex. Je vous aviserais de ne pas présenter cette loi devant les Chambres. (Angl.)

 —Regarder. Ex. Examine sérieusement ton affaire, avise-la de près.

 Aviseur, n. m.—Conseiller. (Angl.)

 Avisse, n. f.—Vis.

 Avisser, v. a.—Visser.

 Avocasser, v. a.

 Défendre, appuyer une théorie.

 Le mot avocasser était l'une des expressions favorites de Sir George-Etienne Cartier. Nous trouvons dans Godefroy le mot avocassage pour signifier l'art de plaider, la profession d'avocat, et avocacion, plaidoyer, office d'avocat. L'Académie a admis avocasserie, en 1877, et avocasser est français et signifie exercer obscurément la profession d'avocat.

 Avoine, n. f.

 Faire manger de l'avoine à quelqu'un, le fait d'un jeune homme qui courtise une jeune fille avec plus d'avantage que tout autre.

 Avoir, v. aux.

 S'emploie dans une foule de locutions assez typiques.

 —Avoir le bras long, faire sentir son influence très au loin.

 —Avoir du sable dans les yeux, s'endormir, c'est l'homme au sable qui passe.

 —Avoir du pain sur la planche, avoir de l'argent de côté.

 —Avoir du chien, être brave, courageux.

 —Avoir des mots, se disputer.

 —Avoir mal aux cheveux, avoir la migraine le lendemain d'une noce.

 —Avoir l'estomac dans les talons, avoir une grande faim.

 —Avoir les côtes sur le long, être paresseux.

 —N'avoir pas inventé la poudre, être imbécile.

 —N'avoir pas inventé les boutons à quatre trous, même sens.

 —N'avoir pas la langue dans sa poche, parler beaucoup.

 Avons (j'), v. aux.

 Nous avons, j'ai. Expression très en vogue chez les Acadiens.

 Avous? v. aux.

 Avez-vous? Dans la farce de Pathelin, nous lisons: Avous mal aux dents, maistre Pierre?

 Avri, n. s.—Avril.

 Avril (poisson d').

 Courir le poisson d'avril, c'est aller à la recherche d'une chose qui n'existe pas.

 Ayau, n. m.—Noyau.

 Ayère, n. f.

 —Œillère, dent.

 —Œillère, visière.

 Âzur, n. m.—Azur. Ex. Bleu comme l'âzur.

Le parler populaire des Canadiens français

Подняться наверх