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III

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Malgré la saison assez avancée déjà, la neige tombait de plus belle; mais l’ingénieux Lafaine savait varier les jeux et les plaisirs. On allait en traîneau sur la neige durcie; on glissait le long de la rivière gelée, et les roses couleurs de la santé se répandaient sur les joues de Madeleine; on se querellait au sujet de la neige qui fondait sur les vitres des fenêtres. Madeleine soutenait que si la neige fondait, c’est que les vitres étaient chaudes; d’ailleurs, sa tante le lui avait affirmé, et Mme Henry était plus savante que Riquet, je suppose! On résolut de consulter le studieux William, et finalement de s’en rapporter à Lafaine qui, d’un air tout à fait comique, se fourra la main droite dans une mitaine, en l’étendant vers la fenêtre, pour faire croire qu’il avait peur de se brûler en touchant les vitres, et cela d’une façon si désopilante que tous éclataient de rire, en le croyant réellement effrayé.

Cette tourmente de neige dura plusieurs jours, pendant lesquels il fallut songer aux projets d’avenir, et il fut résolu qu’aux premiers beaux temps, on s’occuperait des arbres à sucre et de la fabrication de la précieuse denrée. Enfoncées les cannes des pays chauds et les betteraves des régions tempérées! Cependant la neige n’était pas près de fondre, et la glace tiendrait longtemps encore. Mais les préparatifs seraient longs, et il était temps de s’y mettre. Le jour vint enfin, et, la veille de l’expédition et de l’expérience, Lafaine avait fait des entailles dans les troncs d’arbres, au nombre de six.

ÉTENDANT SA MAIN VERS LA FÊNETRE.... (PAGE 22.)


Les deux chiens étaient de la partie et devaient être attelés à un traîneau chargé de tous les ustensiles nécessaires à la fabrication. Riquet et Madeleine étaient aux anges. Il s’agissait d’abord de trouver une bonne place pour allumer du feu, ce qui ne fut pas difficile, car, l’endroit où ils se trouvaient étant exposé au soleil levant, la neige avait à peu près fondu.

Le feu fut bientôt allumé et la sève amenée, et ma foi! conformément aux instructions de Lafaine et de William faites avant le départ, ils s’y prirent adroitement; Riquet disposa la chaudière qui devait recevoir la sève, et Madeleine, en apparence très affairée, se contentait de le regarder faire. Les arbres à sucre étant assez éloignés, il fallut un bon moment pour les atteindre, et pour revenir; mais les bouteilles, installées la veille, par Lafaine, pour recueillir la sève, étaient presque pleines. Ils les vidèrent toutes dans le seau de fer-blanc apporté pour cet usage et qui, placé sur le traîneau, fut hâlé par les chiens Franco et Tom jusqu’au foyer et aussitôt versé dans la chaudière.

ILS MANGÈRENT SUR LEUR PAIN CE QUI RESTAIT DU SIROP (PAGE 26.)


Madeleine, impatiente, y goûta presque aussitôt; Riquet fit de même, et ce fut bientôt un voyage ininterrompu des cuillers au récipient. La fillette déclara que ce n’était pas sucré du tout, et Riquet pas beaucoup, mais il jugea qu’il fallait attendre la fin de la cuisson, pour trouver la douce saveur du sucre. Ils allèrent chercher, non loin de là, du bois pour entretenir le feu, et bientôt, l’eau contenue dans la sève se fut toute évaporée, et il ne resta plus, dans la chaudière, qu’une sorte de sirop qu’ils ne cessèrent plus de goûter, tant et si bien qu’il n’y eut presque plus rien dans le fond.

Que faire? Remettre au lendemain la fabrication de la véritable provision de sucre? C’est ce qui fut décidé. Ils mangèrent, sur leur pain, tout ce qui restait de sirop, et en compagnie des deux chiens, après avoir serré leurs ustensiles dans la caisse du traîneau, ils regagnèrent l’habitation.

Les vacances de Riquet et de Madeleine

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