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PRÉFACE

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Il n’est personne qui ne reconnaisse la nécessité de lutter contre la mortalité infantile.

La loi Roussel eût pu assurer la victoire. Appliquée par des mains défaillantes ou des esprits indifférents, elle n’a pas donné les résultats que ses auteurs espéraient.

Le meilleur de ce qui a été obtenu est dû à l’initiative privée.

C’est elle qui a réussi à secouer l’indifférence de nos administrations publiques, c’est elle, et bien elle seule, qui a provoqué ce mouvement d’assistance sociale des petits, qui sera, pour ceux qui nous suivent, à la fois un objet d’admiration à l’égard de ceux qui l’ont provoqué et de légitime révolte contre ceux qui, étant de par leurs fonctions chargés de protéger les enfants, semblent ignorer leur devoir.

Aujourd’hui, les Mutualités maternelles, les Œuvres d’assistance aux femmes enceintes ou nourrices, les Gouttes de lait, les Consultations de nourrissons, se multiplient.

Les résultats qu’elles permettent d’obtenir dans les régions où elles trouvent un peu d’aide auprès des municipalités ou des administrations départementales, montrent que le succès serait certain et rapide, si la torpeur administrative pouvait être partout ébranlée.

Dans ces œuvres privées les Consultations de nourrissons occupent une place prépondérante.

Elles sont l’œuvre de Budin.

Dans tous les services hospitaliers qu’il a été appelé à diriger, il a organisé avec cette sûreté de méthode qui était une de ses plus hautes qualités, une Consultation de nourrissons qu’il ne manquait jamais de faire lui-même.

Avec une patience inlassable, ignorant des heures qui s’égrenaient, il donnait et redonnait aux mères des conseils, en apparence simples, j’allais dire enfantins, et cependant d’une importance telle que sans eux toute consultation de nourrissons devient une œuvre stérile.

Bien n’est facile pour un débutant, rien n’apparaît simple pour une mère qui, voulant bien faire, ne sait pas ce qu’elle doit faire.

Budin n’ignorait pas ce précepte, et lui qui à l’amphithéâtre, devant ses élèves, se plaisait à aborder l’étude des problèmes les plus compliqués de la science obstétricale, savait mieux que personne apporter dans les leçons qu’il donnait aux mères, une simplicité qui rendait son enseignement accessible à tous.

C’est ainsi qu’il avait réussi à faire de sa Consultation de nourrissons une véritable École des mères.

Budin était entouré d’élèves pénétrés de ses doctrines, qui le suppléaient souvent et qui, après la mort du maître, se sont attachés à poursuivre l’œuvre commencée.

Ce sont eux qui ont donné aux Consultations de nourrissons le développement qu’elles ont aujourd’hui; ce sont eux qui, dans nos hôpitaux, assurent, avec un succès toujours croissant, le fonctionnement de ces Consultations; c’est à leur dévouement que la Fondation Pierre Budin doit de s’être réalisée et de vivre.

De ces élèves, Perret a toujours été le plus ardent.

Approchant le maître, vivant dans son intimité, jouissant de sa confiance, préparant constamment avec lui les conférences destinées à propager les Consultations de nourrissons, Perret avait, depuis de longues années, consacré toute son activité à l’étude du nouveau-né.

Ses beaux travaux, d’ordre scientifique, sur la Ration alimentaire de l’enfant, sur la Pasteurisation du lait, l’avaient placé au premier rang des puériculteurs.

La mort du maître qu’il aimait n’a pas diminué son zèle.

Depuis quatre années il dirige l’École des mères de la Clinique Tarnier, celle-là même qu’avait fondée Budin, et voici qu’aujourd’hui il publie ce petit livre, l’Education des mères, qui est en quelque sorte la codification des conseils qu’il y donne chaque jour.

Écrit simplement, clairement, ce livre s’adresse aux mères et, autant qu’à elles, aux nombreuses personnes qui s’intéressent aux questions de puériculture, qui prêtent leur concours aux Consultations de nourrissons, aux Gouttes de lait, qui assurent le fonctionnement des Mutualités maternelles; je sais aussi bien des médecins qui les liront avec profit.

Il arrive du reste à son heure.

Un cours normal d’éducation maternelle vient, par un récent arrêté ministériel (5 janvier 1912), d’être institué à Paris dans les locaux de l’École normale d’Institutrices de la Seine.

Ce cours, dont la direction pédagogique est confiée à la femme d’élite qu’est Mme Kergomard, Inspectrice générale de l’Instruction Publique, doit être et sera le modèle que suivront certainement les écoles normales d’institutrices de nos départements. Il n’est pas douteux que le livre du Dr Perret sera vite le bréviaire des auditrices de ces cours.

En publiant l’Éducation des mères, le Dr Perret fait une œuvre bonne, utile, et c’est pour moi un grand plaisir de présenter au public cet ouvrage, qui est le meilleur hommage que l’élève aimé de Budin pouvait rendre au maître qu’il a perdu.

PAUL BAR.

L'éducation des mères

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