Читать книгу Le demi-sang trotteur et galopeur - Paul Eugène Fournier - Страница 3

PRÉFACE

Оглавление

Table des matières

En livrant à la publicité ce nouveau livre, je m’empresse, avant tout, d’exprimer mes plus vifs remerciements pour l’accueil extrêmement favorable que mon premier ouvrage (en collaboration avec M. Ed. CUROT) a rencontré, dès son apparition, de la part des lecteurs et particulièrement de la critique. J’ai surtout éprouvé la surprise la plus agréable en constatant que le Pur Sang avait été l’objet de l’intérêt le plus vif et de l’approbation la plus précieuse, non seulement parmi les sportsmen théoriciens, mais précisément aussi dans les cercles de l’élevage et de l’entraînement pratiques, ainsi que j’ai pu m’en convaincre par les nombreux assentiments qui me sont parvenus oralement ou par lettre, mais aussi et avant tout par la critique des journaux spéciaux de la France et de l’Étranger. J’y vois avec une grande satisfaction l’indice que l’élevage et l’entraînement de notre époque ont reconnu la haute importance que présentent les données de la science pour l’intelligence des phénomènes que provoque l’exploitation du cheval de course. Ce qui me confirme d’autant plus dans cette opinion, c’est que je puis constater, et non sans plaisir, que les. applications basées sur les méthodes que j’ai exposées ont augmenté dans une notable proportion durant l’année 1906. Aussi me suis-je efforcé dans le présent ouvrage de tenir compte des découvertes les plus importantes, qui peuvent être introduites pratiquement dans la production et l’exploitation du Pur Sang comme du Demi-Sang.

En écrivant ce nouveau livre, j’ai donc voulu donner une suite naturelle au Pur Sang, afin de ne pas m’attarder dans une investigation spécialisée qui, bornée à la seule race pure, s’enfoncerait dans des champs improductifs pour ainsi dire, perdrait le contact avec les branches voisines et deviendrait, par là même, incapable de coopérer à l’amélioration des méthodes de reproduction, communes à toutes les races chevalines. A présent que l’on constate de jour en jour davantage que le champ des observations habituelles devient trop étroit, en raison de l’extension que les importants problèmes économiques prennent sur ce terrain, l’élevage du cheval en général réclame d’une manière pressante une méthode comparative, afin d’écarter de sa route les généralisations illogiques et fausses, et de continuer à se développer plus librement.

Je commençai à tracer le plan de ce livre lors d’un voyage que j’entrepris, il y a deux ans, en vue de recherches zootechniques, sur divers points de l’Europe hippique. Mes conférences m’offrirent, à mon retour, l’occasion d’en coordonner les matériaux. Cependant la plus grande partie du travail me restait encore à accomplir, lorsque je commençai le manuscrit de l’ouvrage. Bien que je me sois occupé de préférence depuis plus de dix ans, des problèmes relatifs au cheval de pur sang, et que je me sois efforcé, dans une série de mémoires, de fournir des documents pour la solution des questions qui se rapportent à cette branche de l’industrie chevaline, il y avait un tel intérêt à écrire un livre sur le Demi-Sang, que j’ai entrepris avec plaisir ce travail qui consistait à rassembler, vérifier, choisir, compléter et mettre en ordre les matériaux nécessaires à son élaboration. Les impressions que j’ai éprouvées pendant la rédaction des divers chapitres ont été très variables. Je me suis demandé parfois avec inquiétude, si les développements accordés au sujet, répondaient bien à l’enthousiasme et au plaisir avec lesquels j’ai abordé l’ensemble. Mais en cela je n’ai qu’à m’en rapporter au jugement de mes lecteurs. Un ouvrage qui, pour la première fois, au point de vue de l’étude du demi-sang dans le monde, réunit en un domaine propre, des matériaux qui n’ont jamais été l’objet d’une synthèse ne saurait évidemment répondre à la perfection. Je ne m’abandonne donc pas à l’idée d’avoir réussi.

Ce que le lecteur doit exiger aujourd’hui d’un livre écrit sur cette importante question du demi-sang, c’est un aperçu pris d’un point de vue élevé sur ses fins et résultats, en quelque sorte un travail qui puisse, à chaque instant, servir à son orientation dans les voies nouvelles.

Tous ceux qui s’intéressent aux progrès de l’élevage du cheval dans notre pays, regrettaient depuis longtemps que la bonne volonté et l’enthousiasme des hommes séduits par l’élevage et désireux d’en entreprendre l’expérience, fussent entravés dès le début par l’absence d’ouvrages généraux, à la fois élémentaires et scientifiques capables de guider leurs premiers pas.

Un jeune éleveur qui voudrait aujourd’hui apprendre son métier sans étayer ses connaissances pratiques sur les données de la théorie pourrait arriver à réaliser empiriquement son projet. Mais il ne tarderait pas à dévoiler les importantes lacunes d’une pareille entreprise. L’élevage et l’exploitation du cheval, en général, ne se pratiquent point comme la prose de M. Jourdain: il faut, pour mener à bien les industries qui ont le cheval pour objet, de sérieux et solides matériaux scientifiques. Ne voyons-nous pas, en effet, dans le domaine du cheval de course, les plus grands succès revenir à ceux qui appliquent les méthodes rationnelles indiquées par la zootechnie. C’est pour servir de guide aux éleveurs et sportsmen soucieux de bien faire que ce livre a été écrit. C’est pour mettre entre leurs mains le compendium nécessaire, la base inévitable de toute entreprise hippique. Il répond également aux besoins de tous les gens du monde qui, curieux des choses de l’hygiène, de l’èlevage, de l’entraînement du cheval, veulent avec raison asseoir sur un fondement résistant leur désir de connaître.

Quand on parcourt les nombreux ouvrages publiés sur le demi-sang, on constate qu’une foule de problèmes d’un intérêt puissant y sont à peine touchés et que maintes questions qui offrent avec l’exploitation des différentes variétés, les connexions les plus étroites, en sont plus ou moins exclues. Le lecteur y trouve de nombreux renseignements historiques et sportifs; mais il n’y trouve que bien peu de documents relatifs aux entreprises économiques. Quand on veut se rendre compte de l’état de nos connaissances sur ces importantes questions, on est obligé de recourir à la littérature spéciale.

Les manuels anciens ne sont pas en harmonie avec les exigences actuelles. Je n’en sais point d’ailleurs qui traitent de ces questions au point de vue où je me suis placé ; et puis ils sont d’ordinaire à la fois incomplets, peu au courant et aussi ardus que les gros traités. Un livre permettant aux sportsmen, aux esprits cultivés de se mettre au courant des questions hippiques générales n’existe pas encore, je crois. Aussi, en faisant celui-ci, ai-je cherché à le composer de manière à combler celte lacune.

La cause de cette situation est facile à découvrir: elle réside surtout dans la négligence des problèmes pratiques qui n’ont jamais préoccupé les auteurs qui ont écrit sur le cheval.

Dans le présent ouvrage, je me suis attaché à abandonner les sentiers battus et, afin de bien faire ressortir mon intention, j’ai adjoint au titre principal: le Demi-Sang, ces sous-titres: Trotteur et Galopeur. Théories générales, Élevage, Entraînement, Alimentation. Je puis dire de cette publication, qu’elle est, dans ses parties essentielles, l’expression même de mes observations personnelles, auxquelles sont venues s’ajouter les opinions des auteurs les plus compétents. L’exposé de quelques-uns des chapitres, a fait l’objet d’un certain nombre d’articles parus dans le Sport Universel illustré, la Dépêche de Toulouse, l’Élevage scientifique.

En le publiant, j’ai cédé non seulement au désir de communiquer à un cercle plus étendu de lecteurs, les idées que j’ai souvent exposées dans la presse, mais encore au désir de résumer lès résultats de recherches disséminés dans des revues et de nombreux ouvrages.

Dans cet exposé que je me suis appliqué à rendre aussi clair et aussi intelligible que possible, je ne me suis avant tout laissé guider que par des considérations scientifiques, qui peuvent avoir leur application courante et immédiate au haras ou à l’écurie. Mon but a été aussi de chercher à établir l’état actuel de la science en ce qui concerne le cheval en général et le demi-sang en particulier.

Pour les principales théories, j’ai tenté de donner un aperçu. succinct de leur développement; dans les questions qui sont encore indécises, j’ai souvent exposé les diverses manières de voir. Si, ce qui est bien naturel, mes propres idées sont généralement mises à l’avant-plan, et si, çà et là je m’écarte des vues et des opinions d’auteurs éminents et que je tiens en haute estime cependant, je crois devoir avouer que je n’entends nullement par là prétendre que je considère la manière de voir que j’ai défendue comme étant absolument la vraie, et moins encore que je ne fais aucun cas des opinions contraires aux miennes. Je pense que la diversité des opinions est nécessaire, et comme je l’ai fait ressortir à diverses reprises dans le cours de cet ouvrage, la contradiction des méthodes et des observations concourt précisément à faire progresser rapidement l’amélioration des races. C’est le fait de notre nature même que presque toutes nos observations et les conclusions que nous en tirons sont unilatérales et doivent, par cela même, être constamment corrigées. Ce que je viens de dire est surtout vrai quand il s’agit des questions dont j’ai entrepris l’étude en m’appuyant sur les théories que l’on ne peut approfondir que péniblement et qui progressent de jour en jour.

Les pratiques de l’élevage et de l’exploitation générale du cheval demandent de l’imagination et de la pénétration autant que des connaissances techniques. Ce que l’on a appelé l’expérience décisive est souvent aussi difficile à concevoir qu’à exécuter et si un écrivain la conseille et qu’un praticien la mène à bien, il pourra se faire que le premier n’ait pas la moindre part dans le succès. Nul n’oserait cependant nier qu’il ait rendu d’importants services à la cause du cheval.

P. Fournier.

Paris, le 31 décembre 1906.

Le demi-sang trotteur et galopeur

Подняться наверх