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Pièce numéro 18 bis

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(Écrite et signée par Mme veuve Thibaut.)

Dieppe, 5 mai 1865 (par la poste).

À Mme veuve Péry de Marannes.

Madame.

Quoique n'ayant en aucune façon l'honneur de vous connaître personnellement, je prends la liberté de m'adresser à vous pour vous prier de mettre fin à une situation très pénible, et qui menace de devenir dangereuse.

Mon fils, M. L. Thibaut, juge au tribunal de première instance, n'a pas de fortune patrimoniale, mais sa position lui permet de viser à un mariage avantageux.

J'ajoute que, jusqu'à présent, sa conduite exemplaire doublait les chances qu'il peut avoir de s'établir honorablement.

Il m'est revenu que des relations se sont nouées, depuis assez longtemps déjà, entre mon fils et Mademoiselle votre fille, dont je ne veux dire ici aucun mal, mais que je ne consentirai jamais, je vous le déclare formellement, à accepter pour ma bru.

Veuillez bien croire, Madame, que je n'ai pas la plus légère intention de vous blesser; c'est pourquoi je me prive de toute espèce d'explication.

Notre respectable ami, M. le président Ferrand, dans un esprit de dévouement pour nous et de conciliation à votre égard, se charge d'éclaircir près de vous les points qui pourraient vous faire hésiter à suivre la ligne de conduite que vous devez adopter désormais vis-à-vis de mon fils.

Je suis mère, Madame, j'accomplis mon devoir de mère.

Indépendamment de ce fait, qu'une union entre deux jeunes gens également dépourvus d'aisance est une immoralité, je prétends choisir celle qui sera la sœur de mes filles.

À cet égard, mon parti est irrévocablement pris. Je ne reculerai devant rien pour sauvegarder l'avenir de mon fils, et s'il n'y avait pas d'autre moyen, tenez-vous certaine de ceci: c'est que je n'hésiterai pas à mettre ma malédiction entre lui et la folie qu'on le pousse à faire.

Veuillez agréer, Madame, mes salutations empressées.

Le dernier vivant

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