Читать книгу Leur âme est immortelle - Pierre Lelièvre - Страница 6

LA CONSOLATION DE JÉSUS

Оглавление

Table des matières

En ce temps-là, nous dit l’évangéliste saint Jean, il y avait à Béthanie un homme qui était malade et s’appelait Lazare. Il était le frère de Marthe et de Marie, — cette Marie qui oignit le Seigneur d’un parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux.

«Les sœurs envoyèrent donc quelqu’un à Jésus lui dire: Seigneur, celui que vous aimez, voici qu’il est malade.

«Mais Jésus répondit seulement à cette nouvelle: «Cette maladie n’est point pour la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de l’Homme soit glorifié par elle.»

«Car Jésus aimait Marie, et sa sœur et Lazare.

«Lors donc qu’il eut appris que Lazare était malade, il resta deux jours encore dans le lieu où il était... Puis il dit ouvertement à ses disciples: «Lazare est mort. Et, à cause de vous, afin que vous croyiez, je me réjouis de ce que je n’étais pas là. Mais allons vers lui...»

«Or, quand Jésus arriva, Lazare était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Et, comme Béthanie est près de Jérusalem à quinze stades environ, beaucoup de Juifs étaient venus vers Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère.

«Marthe, apprenant l’arrivée de Jésus, alla au devant de lui, tandis que Marie demeurait assise à la maison. Et Marthe dit à Jésus:

— «Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais maintenant même, je sais que tout ce que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l’accordera.

«Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera.

— «Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour.

«Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?

«Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu qui devait venir dans le monde.

«Ayant ainsi parlé, elle s’en alla. Puis, elle appela secrètement Marie sa sœur et lui dit: Le Maître est ici et il te demande.

«Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement et alla vers Jésus. — Car Jésus n’était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l’avait rencontré. Les Juifs qui étaient dans la maison et qui la consolaient, l’ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre pour pleurer.

«Dès que Marie fut arrivée là où était Jésus et qu’elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit aussi elle: Seigneur, si vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort.

«Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit et fut tout ému. Et il dit:

— «Où l’avez-vous mis?

— «Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez.

«Jésus pleura.

«Sur quoi les Juifs de dire: Voyez comme il l’aimait. — Et quelques-uns d’entre eux de dire aussi: Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle-né ne pouvait-il pas faire aussi que cet homme ne mourût pas?

«Jésus, frémissant de nouveau en lui-même, se rendit au sépulcre. C’était une grotte, et une pierre était placée dessus. Jésus dit: Otez la pierre.

«Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà, car il est là depuis quatre jours.

«Jésus lui dit: Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?

«Ils ôtèrent donc la pierre.

«Alors Jésus leva les yeux en haut et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m’as exaucé. Pour moi, je savais que tu m’exauces toujours; mais j’ai parlé à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé.

«Ayant ainsi parlé, il cria d’une voix forte: Lazare, sors!

«Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge.

«Jésus leur dit: Déliez-le et laissez-le aller.....

«Plusieurs des Juifs, qui étaient venus vers Marie et qui virent ce que fit Jésus, crurent en lui. Mais quelques-uns d’entre eux allèrent trouver les Pharisiens et leur dirent ce que Jésus avait fait... Dès ce jour, ils délibérèrent sur les moyens de le faire mourir.» (S. Jean, XI.)

Jésus fut mis à mort en effet, et la mort sembla devoir triompher de lui, un moment. Mais Jésus, qui avait ressuscité Lazare, et aussi le fils de la veuve de Naïm et la fille de Jaïre, ressuscita lui-même, le troisième jour.

Il ressuscita, et, quarante jours durant, il multiplia les apparitions à ses apôtres et à ses disciples.

Il apparut même à l’un des ennemis les plus acharnés de sa doctrine et de sa personne: Saul de Tarse; lequel, converti sur le chemin de Damas, devint l’apôtre saint Paul et se fit, dans le monde entier, le prédicateur infatigable de la résurrection.

De la résurrection et de la vie éternelle.

Et quand, aux premiers âges chrétiens, les persécutions et la mort venaient décimer cruellement les rangs encore peu pressés des fidèles, les apôtres consolaient ainsi les inquiétudes et les larmes de tous: «Nous ne voulons pas, frères bien-aimés, vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui sont morts, afin que vous ne demeuriez pas dans la tristesse, semblablement à ceux qui n’ont pas d’espérance.» (I Thess., IV, 16.)

Et voici l’une de ces prédications, telle que nous la trouvons dans la première lettre de saint Paul aux Corinthiens (chap. xv):

«Frères, je vous rappelle l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez tel que je l’ai annoncé ; — autrement vous auriez cru en vain.

«Je vous ai enseigné avant tout, — comme je l’avais aussi reçu, — que le Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité le troisième jour; qu’il est apparu à Pierre, puis aux douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont encore vivants et dont quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m’est apparu aussi à moi comme à l’avorton; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, ayant persécuté l’Église de Dieu... Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soit eux, voilà ce que nous prêchons, et c’est ce que vous avez cru.

«Or, si l’on prêche que le Christ est ressuscité des morts, comment quelques uns parmi vous disent-ils qu’il n’y a point de résurrection? S’il n’y a point de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi. Il se trouve même que nous sommes de faux témoins à l’égard de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu’il a ressuscité le Christ, tandis qu’il ne l’aurait pas ressuscité, si les morts ne ressuscitent point. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et, par conséquent aussi, ceux qui sont morts dans le Christ sont perdus. — Et si c’est dans cette vie seulement que nous espérons dans le Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes.

«Mais le Christ est ressuscité des morts! il est les prémices de ceux qui sont morts. Et puisque la mort est venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront dans le Christ, chacun en son rang: le Christ comme prémices, puis ceux qui sont du Christ, lors de son avènement... Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds, et le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort.

«... Nous-mêmes, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour, — je l’atteste, frères, par la gloire dont vous êtes pour moi le sujet en Jésus-Christ Notre-Seigneur, — je suis exposé à la mort. Or, si c’est dans des vues humaines que j’ai combattu contre les bêtes à Éphèse, quel avantage m’en revient-il? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons.

«... Mais quelqu’un dira: Gomment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps viennent-ils? — Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est point le corps qui naîtra; c’est un simple grain, de blé peut-être, ou de quelque autre semence; puis Dieu lui donne un corps, comme il lui plaît: à chaque semence il donne le corps qui lui est propre...

«Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible; il ressuscite incorruptible; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux; il est semé infirme, il ressuscite plein de force; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel... Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité et que ce corps mortel revête l’immortalité.

«Et lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire.

«O mort, où est ta victoire?»

Quelles affirmations! quelles espérances! quelles consolations!

Mais quoi! n’est-ce pas là seulement jeu de l’imagination et du rêve? Notre immortalité bienheureuse est-elle en soi chose possible? N’y a-t-il point en nous des lois qui s’y opposent? En est-il qui la préparent et la régissent? Pouvons-nous les connaître, les discuter, les établir? Reposent-elles sur quelque réalité vivante et incontestable de notre nature?

Y a-t-il enfin, dans notre âme même, des raisons à ce qu’elle soit immortelle?

Sur la tombe de nos morts, méditons notre âme.

Elle répond admirablement à l’appel de Jésus.

Leur âme est immortelle

Подняться наверх