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INTRODUCTION.

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Table des matières

Bien qu’on eût compris, depuis les travaux de M. Pasteur, tout l’intérêt que pouvait présenter le dosage des bactéries répandues dans les eaux, ce n’est guère que depuis quatre à cinq ans que ces analyses sont entrées dans la pratique journalière des laboratoires de bactériologie et des instituts d’hygiène.

M. Pasteur, auquel nous sommes redevables de si belles découvertes en microbiologie, n’a pas abordé la question du dosage des bactéries; il s’est borné à dire, dans une Note communiquée en 1878 à l’Académie des Sciences à son nom et à celui de M. Joubert: que les eaux de source sont dépourvues de microbes; que les eaux distillées des laboratoires en renferment au contraire toujours; que les eaux de rivière, notamment de la Seine, sont fécondes à une goutte, et qu’à cette faible dose elles donnent naissance à plusieurs espèces de microphytes.

Presque simultanément, MM. Pasteur et Joubert en France, et M. Burdon Sanderson en Angleterre, fournissaient des indications générales sur la richesse des eaux en bactéries; mais, pour être très utiles et très intéressantes à connaître, ces indications, il faut le dire, n’avaient rien de mathématique et ne sauraient être mises en parallèle avec les analyses qui se publient actuellement. On saisira, d’ailleurs, le vague des affirmations de ces divers auteurs quand on verra plus bas qu’une goutte d’eau de Seine puisée en amont de Paris contient plus de 1000 bactéries et que, en aval, ce chiffre peut atteindre 10 000 bactéries, et souvent davantage, assurément assez de microbes pour exercer pendant de longues années la sagacité d’un savant qui voudrait étudier les fonctions biochimiques et pathogéniques de ces divers micro-organismes.

Les premières statistiques relatives à la richesse bactérienne des eaux furent publiées par moi en 1879, sous la forme d’un tableau comparatif comprenant: les eaux de condensation de la vapeur atmosphérique, les eaux météoriques, les eaux de la Vanne, de la Seine puisée à Bercy et les eaux d’égout. Depuis cette époque, j’ai eu la satisfaction de constater que ces travaux préliminaires étaient autant de jalons posés dans une voie aujourd’hui suivie par un grand nombre d’expérimentateurs; mais, je dois le rappeler, il y a onze ans, les analyses bactériologiques des eaux se pratiquaient uniquement dans mon laboratoire à l’Observatoire de Montsouris.

Actuellement, ces analyses doivent et peuvent s’effectuer partout. Aux procédés difficiles à appliquer et coûteux que j’employais à cette époque, il en a été substitué de beaucoup plus simples, je ne dirai pas de plus exacts. Dans les pages qui vont suivre, je me propose de décrire ceux qui, à mon sens, sont les plus pratiques et les plus dignes d’être recommandés, non seulement aux bactériologistes de profession, mais aux médecins, aux pharmaciens qui n’ont souvent à leur disposition qu’un matériel trop sommaire et peu de temps à consacrer à ce genre d’essais.

L’analyse bactériologique des eaux comporte cinq opérations bien distinctes:

1. ° Le prélèvement des échantillons;

2. ° Le transport de l’eau prélevée;

3. ° L’analyse quantitative;

4. ° L’analyse qualitative;

5. ° La lecture des résultats obtenus.

Notre étude se trouve donc nettement divisée en cinq Chapitres généraux que nous allons parcourir successivement et qui représentent, très exactement, les divers temps d’un essai bactériologique.

Dans sa laconicité, le titre du Chapitre IV (Analyse qualitative) indique le côté le plus difficile de l’analyse micrographique des eaux; car, s’il est relativement aisé d’établir la teneur en centimètres cubes de telle ou telle eau en organismes bactériens, il est infiniment plus délicat de déterminer la nature des espèces dont elle a provoqué l’éclosion dans les bouillons ou dans les gélatines, et surtout d’établir le pouvoir pathogène des microbes éclos vis-à-vis de l’espèce humaine. Cependant l’analyse bactériologique ne saurait être comprise autrement aujourd’hui. Plus tard, l’industriel qui a recours aux fermentations pour la fabrication de divers produits utilisés dans l’alimentation, pour l’obtention de substances tinctoriales, etc., pourra également avoir besoin du bactériologue, afin d’apprendre de lui si les eaux qu’il emploie sont utiles ou nuisibles à son industrie; mais actuellement, je le répète, le point le plus essentiel des analyses bactériologiques est d’éclairer les populations sur la nocuité ou l’innocuité des eaux qu’elles boivent.

Manuel pratique d'analyse bactériologique des eaux

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