Читать книгу Conseils aux mères, ou De l'hygiène du nouveau-né et de l'enfant à la mamelle - Pierre René Louis Guiet - Страница 5

PROLÉGOMÈNES

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Table des matières

Y a-t-il une étude plus aimable, et en même temps plus intéressante, que celle de l’enfance? L’homme le plus péniblement préoccupé, dont l’œil s’arrête sur un tout jeune enfant suspendu au sein de sa mère, se sent, à son insu, saisi d’une émotion douce et indicible. En contemplant cette mère couvant, pour ainsi dire, de son amour cet être si tendre et si fragile, il comprend le devoir et se résigne.... Comme le bonheur se trahit sur la physionomie de cette femme, à la vue de son nourrisson reposant sur son sein!... C’est que les jouissances du cœur sont les plus raffinées de toutes et que Dieu attache à l’accomplissement de ce devoir les plus pures voluptés.

La mission de la femme, ici-bas, a été appréciée, de nos jours, de différentes manières. J’en ai entendu, les ingrates!... se plaindre du rôle subalterne qu’elles sont appelées à jouer dans la société moderne: pour ces malheureuses victimes, l’homme est un tyran, la femme, une esclave; et sur ce beau thème, la verve de nos philanthropes en jupons ne tarit pas.

La femme a ici-bas, dites-vous, un rôle subalterne... Quel blasphème!... D’abord, est-il, dans la création, un être qui soit plus nécessaire à l’homme?... Enfant, il lui faut le sein de sa mère; adulte, il lui faut l’amour d’une épouse; vieillard, il lui faut les consolations d’une amie: toujours et à toute heure, il lui faut une femme pour adoucir ses maux et les partager. C’est le plus inséparable compagnon d’exil que Dieu lui ait donné sur cette terre. Quelle puissance, dites-le-moi, est plus grande et plus légitime que celle-là ?... Et encore, n’est-ce là que le côté purement humain de la femme?... n’y a-t-il pas un côté divin dans sa mission?

A une époque où chacun, s’abusant sur sa propre importance, croit avoir une mission à remplir, il est bien permis de parler de celle de la femme, qui date d’Ève, mission bien antérieure à toutes nos missions modernes.

A cet égard, qu’on me permette une digression. Si un homme, malgré ses fautes, et quelquefois par elles, est poussé par le vent de la fortune à une position inespérée, il commence par jeter un coup d’œil sur sa fortune passée, et la comparaison l’effraie!... mais peu à peu son amour-propre reprend le dessus. Cet homme, alors, attribue à sa valeur personnelle ce qui n’est dû souvent qu’à un concours particulier de circonstances avantageuses. Il s’enhardit dans cette idée, et en arrive à croire qu’il a une mission à remplir. Fort de cette prétention, il marche résolument sur le terrain de ses illusions, jusqu’à ce qu’une chute honteuse le ramène aux carrures dont il n’aurait jamais dû sortir. Le sage n’a ni de ces élévations subites, ni de ces chutes méritées; il assiste, comme l’homme d’Horace, imparidus, à toutes les bascules de la fortune, et quand il a bien médité sur la folie des hommes et sur l’instabilité des choses humaines, il rentre chez lui et va cultiver son jardin, quand il en a un, comme Candide.

Je dois ici, une fois pour toutes, avertir mes lectrices que je me réserve la liberté de faire quelques digressions. Je n’ai point la prétention de composer un traité dogmatique, le plus souvent ennuyeux pour les gens du monde. La fable, qui peignait la Vérité nue, avait eu le soin de la placer au fond d’un puits. Pour moi, je l’aime mieux voilée et à sa place dans le monde. L’essentiel est de l’habiller avec grâce: elle en fera plus de conquêtes.

Je reviens à la femme, ou plutôt à la mère..... Une mère..... il y a tout un monde de choses saintes dans ce mot. Une mère..... que chacun consulte son cœur et le laisse répondre!...

La véritable mission de la femme est de continuer l’œuvre du créateur. N’est-ce pas dans son sein que se forme, s’organise et se développe cet être si faible et si dépendant, qui plus tard affectera tant d’orgueil et d’ingratitude?... Pendant neuf mois elle le couve dans ses entrailles et le fait vivre de sa chaleur et de sa vie!... à peine est-il détaché de son sein, au milieu d’horribles souffrances, que le premier cri du nouveau-né efface toutes ses douleurs; elle s’oublie elle-même pour ne songer qu’à l’être débile auquel elle vient de donner naissance; elle sent avec bonheur monter dans ses mamelles cette liqueur bienfaisante que la nature a si admirablement appropriée au besoin de son nourrisson..... Après l’avoir nourri de son sang, elle le nourrit de son lait..... réciprocité touchante et sublime, où l’un donne toute sa vie, tout son cœur, toute son âme, et où l’autre doit tout son amour, toute sa reconnaissance, tout son respect!...

En est-il toujours ainsi? — Non; mais ne voyons que ce que Dieu a fait et non ce que les hommes ont su faire.

L’homme doit donc tout à la femme, la vie physique et même la vie morale, car c’est elle qui fournit les premiers aliments à son cœur et à son intelligence. Ce rôle est assez beau, ce me semble; et si, trop souvent, après tant de services, de dévouement et d’abnégation, nos mères ne récoltent que de l’ingratitude, elles s’en doivent consoler en pensant que, vu les faiblesses de notre nature, ceux qui, ici-bas, sèment le plus de bienfaits, sont ceux qui font le plus d’ingrats.

Restez donc, femmes, ce que le créateur vous a faites. Remplissez dignement votre mission sur cette terre, et vous serez bénies; car vous êtes les anges mortels que Dieu nous a donnés dans ce court pèlerinage!...

Ce qu’une mère prise avant tout, c’est la bonne constitution de son nourrisson. Toutes les femmes sont un peu comme Cornélie, la mère des Gracques; leurs bijoux les plus précieux sont leurs enfants; elles brillent dans leur esprit, dans leur gentillesse, et surtout dans leur santé.

Y a-t-il au monde un drame plus émouvant que celui d’une pauvre mère, aspirant jour par jour, heure par heure, seconde par seconde, avec la fébrile espérance du désespoir, la lente agonie de l’être qui, d’après les lois naturelles ordinaires, doit lui fermer les yeux? J’ai assisté à de bien cruels martyres, j’ai été le confident de bien des douleurs de ce genre. Témoin trop souvent impuissant, j’ai profondément gémi sur ces sanglantes misères de l’humanité qui semblent, si l’on y réfléchit légèrement, accuser la providence du créateur.

Il est évidemment des êtres qui apportent en naissant le principe d’une destruction prématurée. Certains boutons meurent avant d’avoir pu fleurir. Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que ces individus, voués à une mort précoce, sont le plus souvent des natures privilégiées. De là, sans doute, est venu ce dicton vulgaire: «Cet enfant ne vivra pas, il a trop d’esprit.» La vérité de cet adage est fondée sur une cruelle expérience.

D’où vient cette étrange anomalie?... est-elle dans les desseins du créateur?... Cela n’est pas probable. Tient-elle, au contraire, à des causes purement humaines?... Je vais essayer d’éclairer cette question. Tout le monde comprendra comment elle touche de près à mon sujet.

Quand on réfléchit sérieusement à ce mécanisme mystérieux à l’aide duquel la vie se transmet, on reste grandement étonné du merveilleux fonctionnement de ce mécanisme. Tout d’abord, on peut remarquer que, dans cette immense évolution de germes, les aberrations du principe générateur (monstruosités, vices de conformation, etc. ) sont relativement fort rares, malgré toutes les causes perturbatrices qui peuvent agir sur lui.

Dieu, en créant l’homme, — autant qu’on peut, sans blasphème, interpréter les desseins de son infinie sagesse, — s’est plus préoccupé de l’espèce que de l’individu. L’Intelligence suprême a voulu, à l’aide d’êtres mortels, rendre immortel ce principe de vie qui doit être une portion de son essence et dont elle a doté le premier homme. L’homme est le moyen, l’humanité le but. L’homme a le dépôt de ce principe de vie, il a pour mission de le transmettre. Cette mission accomplie, il vit encore quelque temps, puis il meurt. Ainsi, philosophiquement parlant, la mort n’existe pas, le principe de vie est immortel: les formes seules chargées de le transmettre disparaissent.

Contentons-nous de ce rôle et répondons comme Paracelse à ces esprits inquiets, qui, mécontents de leur existence éphémère, demandent pourquoi Dieu n’a pas créé l’homme immortel. «Si l’homme eût été créé immortel,» répondait-il, «il eût été déshérité de l’amour, qui le perpétue.» Cette réponse n’est pas aussi badine qu’elle pourrait le sembler à des esprits superficiels.

En conséquence, l’un des devoirs les plus sérieux qui incombent à l’homme, c’est la reproduction de son espèce. Dans notre société, telle que l’ont constituée les progrès de ce que nous appelons la Civilisation, le mariage est le seul moyen légal et, par conséquent, légitime de satisfaire à ce besoin de reproduction, que la souveraine sagesse a si profondément inscrit au cœur de toutes les créatures.

Or, comment s’accomplit de nos jours ce devoir si important, si impérieux, si nécessaire au bonheur des individus, comme à celui des sociétés?

Je crains bien ici d’imiter la voix qui retentit dans le désert. Qu’importe?... Il appartient à la médecine d’éclairer les hommes sur leurs devoirs et sur leurs véritables intérêts. C’est une noble tâche à laquelle elle ne peut ni ne doit faillir: Principiis obsta, sero medicina paratur.

Mais avant d’aborder la question du mariage, ne serait-il pas nécessaire de s’enquérir si l’éducation que nous donnons à nos enfants les prépare convenablement à ce grand et sérieux acte qui a pour but la reproduction de notre espèce. Je ne puis mieux faire que de répéter ici ce que je disais, en 1844, dans une étude sur les affections scrofuleuses.

«A peine les enfants ont-ils la con-

«science de leur existence, à peine com-

«mencent-ils à établir des relations sui-

«vies avec le monde extérieur, que déjà

«ils ont contracté la fâcheuse habitude de

«l’onanisme, le vice le plus honteux et le

«plus dégradant que je connaisse. Ils s’y

«livrent avec un acharnement furieux, et,

«non contents de s’épuiser eux-mêmes,

«ils convoquent à cet infâme plaisir ceux

«de leurs camarades qui sont assez heu-

«reux pour l’ignorer. Qu’on ne nous dise

«pas que nous exagérons la vérité !... Ce

«vice est plus commun qu’on ne le pense;

«il est pour ainsi dire endémique dans les

«collèges. Non-seulement il dégrade et

«abrutit le physique, mais même il dé-

«grade et anéantit les plus nobles facultés

«de l’intelligence. Combien de sujets qui,

«dans leur enfance, annonçaient de l’es-

«prit, deviennent à un âge plus avancé de

«véritables brutes, qui n’obéissent qu’aux

«instincts matériels? Comment veut-on

«que de pareils êtres, quand ils vivent

«assez pour se marier, donnent naissance

«à des enfants bien constitués?

«Quant à ceux qui n’ont pas poussé

«aussi loin le vice honteux de l’onanisme,

«ils se livrent aux jouissances vénériennes

«longtemps avant que l’organisme ait

«acquis son complet développement. Ils

«s’épuisent alors qu’ils auraient besoin de

«réparation. Trop jeunes et surtout trop

«peu prémunis par leur éducation contre

«les dangers qui les environnent, ils

«s’abandonnent aux courtisanes, dans les

«bras desquelles ils s’inoculent si souvent

«le virus syphilitique, qui est le point de

«départ d’accidents si variés et si fâcheux.

«Vieux à vingt ans, ils sont dégoûtés de

«la vie et se marient par distraction.....

«Que peut-il résulter d’accouplements

«pareils, si ce n’est des produits viciés,

«scrofuleux? N’est-ce pas là ce que nous

«observons tous les jours? Est-il étonnant

«de voir tant d’enfants faibles, malingres,

«malsains? Que voulez- vous demander à

«des parents épuisés, qui ont bu jusqu’à

«la lie le calice des plus sales voluptés?»

Ce tableau a été tracé il y a plus de douze ans. Il est ressemblant, à part quelques traits peut-être trop fortement accentués. En effet, si vous voulez des hommes sains et robustes, il faut suivre d’un œil jaloux les habitudes de l’enfance et de la jeunesse. L’onanisme et les prostituées sont le double et fâcheux écueil de cette période de la vie. A quoi sert-il de le cacher, aux mères surtout, qui, par le séduisant prestige de leur affection, peuvent seules arrêter leurs fils sur la pente rapide où les entraînent leurs instincts et le mauvais exemple?

Que résulte-t-il de ces considérations?... C’est que l’éducation physique et morale de la jeunesse doit être surveillée avec le plus grand soin. Par la première, on corrobore la constitution et on rend les hommes vigoureux; par la seconde, on les préserve de la corruption qui est l’une des causes les plus énergiques de la dégradation de l’espèce. Mères de famille, soignez le moral de vos enfants, inspirez-leur l’horreur de l’onanisme et de cette volupté bâtarde qui ne tend qu’à assouvir les sens. Préservez-les de tous les écueils de notre société dépravée, en développant leur cœur et leur intelligence, en leur inspirant l’amour du distingué, du bon, du beau. Vous en ferez alors des hommes capables de se reproduire, qui n’auront pas amoindri leurs facultés procréatrices par des jouissances anticipées ou des maladies plus terribles encore.

Est-ce à dire pour cela que je veuille sevrer le jeune homme fait de tous les plaisirs de son âge? Telle n’est point ma pensée. Je vais l’exposer en deux mots, quand bien même des esprits timorés devraient y donner une fausse interprétation. Si la débauche dégrade et abrutit l’homme, l’amour le relève et le rend meilleur. Les mères véritablement femmes me comprendront; cela me suflit.

La raison peut-être pour laquelle tant de jeunes gens, et ce sont presque toujours ceux qui appartiennent aux familles les plus distinguées, tant de jeunes gens, dis-je, dépensent toute leur jeunesse en sottises et en débauches, c’est qu’ils sont inoccupés. Dans un certain monde, il est convenu que, lorsqu’on a de la fortune, les héritiers de cette fortune se mésallieraient en quelque sorte s’il leur fallait dépenser pour le bien public leur activité et la part d’intelligence que Dieu leur a départie. C’est là une grossière et fâcheuse erreur. Dans notre société de fourmis, il n’y a plus place pour les cigales. Tout homme doit compter par sa valeur physique, morale ou intellectuelle. Autrement, c’est un parasite honteux que la position élevée qu’il peut occuper sert à stigmatiser davantage. Les oisifs sont le fléau des sociétés. Si vous voulez que vos enfants soient moraux, utiles et considérés, occupez-les n’importe comment. Ceux qui ne font rien, font inévitablement des sottises, soyez-en convaincus.

A ce propos, j’entends dire tous les jours: «L’aristocratie se meurt,» et les sots applaudissent. Non vraiment. L’aristocratie se régénère, et c’est tout. La société, considérez-la à quelque point de vue que vous voudrez, doit avoir une tête. Or, pour que cette tête soit puissante et respectée, il faut qu’elle soit respectable. L’action, la moralité, l’intelligence, tels sont, de nos jours, les éléments constitutifs de l’aristocratie; c’est fâcheux, sans doute, pour certaines prétentions, mais c’est un niveau nécessaire sous lequel il faut, sous peine d’abdication, que toutes les têtes se courbent.

Quelques personnes trouveront peut-être que tout ceci est en dehors de mon sujet. Point, ne leur en déplaise. Mon but est l’hygiène du nouveau-né et de l’enfant à la mamelle; c’est vrai; mais par cela même que je porte intérêt à ces petits êtres qui seront plus tard des hommes, je dois préalablement m’occuper des conditions dans lesquelles ils naissent. Il est étonnant que les hommes se préoccupent moins de leur espèce que de celle de leurs chevaux, par exemple. Veulent-ils de beaux produits? ils accouplent de belles espèces, c’est tout simple. S’agit-il d’eux? ce n’est plus la même chose. Voyons plutôt ce qui se pratique le plus habituellement.

Quel est le seul, l’unique mobile dans cet acte si important, le mariage? c’est honteux à dire, mais c’est l’argent..... S’occupe-t-on des convenances de santé, d’âge , de taille, etc.? allons donc, il s’agit bien de cela. On conclut un marché réciproque dans le but d’augmenter sa fortune, son bien-être, ses jouissances. Nul ne considère le mariage comme il doit l’être, c’est-à-dire comme une loi primordiale, divine, qui impose à l’homme, comme obligation essentielle, la saine reproduction de son espèce. Est-ce à cela que l’on songe, grand Dieu! quand on fait une fin, comme on le dit de nos jours. Pourtant, s’il est une vérité, c’est celle-ci:

«Les enfants sains ne peuvent naître que

«de parents sains.» Toute infraction à cette règle trouve en elle-même sa punition.

Les hommes sont souvent les propres instruments de leurs misères; on ne saurait trop le leur répéter. Ainsi cet homme a mené la vie la plus orageuse; il a puisé dans les bras d’une prostituée ce virus que nous devons, dit-on, aux habitants du Nouveau-Monde. Emporté par ses passions, ou confiant en des charlatans, il ne peut ou ne sait se guérir. Que de jeunes gens sont dans ce cas!... Épuisé et fourbu, il se marie pour faire comme tout le monde..... Si ses enfants portent le cachet de la débauche de leur père, à qui la faute?

Voyez ce jeune homme robuste et né de parents sains; il a su échapper à tous les pièges tendus à son inexpérience; il songe à se marier. Que cherche-t-il avant tout, bien conseillé par ses parents qui sont positifs? — La fortune. — Elle se présente à lui sous les traits d’une jeune personne faible, délicate, toussant un peu et née d’une mère phthisique. «Fuyez, lui dit la science, «le bonheur n’est point dans l’ar-

«gent. On se marie pour avoir de beaux

«enfants qui vous ferment les yeux. Ré-

«fléchissez-y bien, tandis qu’il en est

«temps encore. Vous vous préparez bien

«des chagrins, bien des deuils!»... L’intérêt l’emporte: le mariage s’accomplit. Ce malheureux voit succomber l’un après l’autre tous ses enfants atteints d’un vice héréditaire..... A qui la faute encore?

Je pourrais multiplier de tels exemples, je ne m’en sens pas le courage. Si les hommes avaient toujours la sagesse d’obéir aux lois naturelles, ils seraient rarement malheureux. Que les hommes intelligents, c’est pour ceux-là seuls que j’écris, cessent de considérer l’acte reproducteur comme un plaisir vulgaire, mais bien comme le plus noble et le plus important de leurs devoirs; aucun sacrifice alors ne leur coùtera pour l’accomplir.

L’homme ne vit pas seulement pour lui; il vit encore et surtout pour ses enfants. Leur bonheur est, sans contredit, son vœu le plus cher. Or, point de bonheur ici-bas sans la santé.

Les jeunes gens, emportés par leurs passions, ne voient pas toujours l’abîme où elles peuvent les entraîner; il importe de les éclairer à ce sujet. Il faut aussi qu’ils sachent que ce qu’ils doivent rechercher dans la personne appelée à partager leur existence, c’est une belle et bonne constitution. Léguez de la fortune à vos enfants, rien de mieux; mais avant toutes choses, donnez-leur la santé, qui est le bien le plus précieux.

Je m’arrête ici. Il me suffit d’avoir, d’une main hardie, soulevé un coin du voile qui recouvre certaines misères, d’avoir indiqué à quoi tient l’état maladif d’un grand nombre d’enfants, et d’avoir fait pressentir le remède.

Dans un ouvrage du caractère de celui-ci, il serait imprudent de tout dire et de descendre aux applications. La plume la plus chaste serait impuissante à traduire certains conseils, surtout en ce qui touche les rapports conjugaux. Cependant chacun comprend combien la sagesse de ces rapports peut et doit influer sur la santé des enfants!... De plus, il est des êtres déshérités qu’il serait nécessaire de condamner à un isolement cruel..... Il vaut mieux, en conséquence, formuler quelques principes généraux d’une vérité incontestable et laisser le lecteur en déduire lui-même les conséquences pratiques. Éclairez l’esprit, le cœur fera le reste.

Conseils aux mères, ou De l'hygiène du nouveau-né et de l'enfant à la mamelle

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