Читать книгу Conseils aux mères, ou De l'hygiène du nouveau-né et de l'enfant à la mamelle - Pierre René Louis Guiet - Страница 7

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CHAPITRE II

Table des matières

Des soins à donner nu nouveau-né immédiatement après la naissance.

Ces premiers soins regardent habituellement l’accoucheur ou la sage-femme. Ils consistent: 1° à lier et à couper le cordon ombilical; 2° à laver le nouveau-né et à le débarrasser de cette matière grasse, onctueuse, plus ou moins épaisse, plus ou moins adhérente, qui sert évidemment à faciliter le glissement du fœtus à travers les parties distendues de la mère, et peut-être à lui rendre moins sensible la brusque impression du milieu dans lequel il est appelé à vivre; 5° à faire la première toilette du nouveau-né.

Je n’insisterais pas sur ces premiers soins, si une personne de l’art était toujours présente lors de l’expulsion de l’enfant; mais certaines femmes accouchent avec tant de facilité et si rapidement, que toutes les prévisions habituelles se trouvent déconcertées. Alors toutes les personnes présentes perdent la tête; chacun s’agite sans rien faire. Il est important de vulgariser en quelque sorte les connaissances nécessaires en de telles circonstances.

A notre époque, disons-le, on s’exagère beaucoup l’importance d’un chirurgien dans les accouchements naturels , c’est à peine si l’on est rassuré par la présence d’une sage-femme. Je ne sais si la science y gagne, mais à coup sûr la pudeur y perd beaucoup. Les Grecs étaient mieux avisés que nous. Le nom qu’ils donnaient à leurs sages-femmes, ’Oµϕαλτομι ( coupeuses de cordon), indique assez le rôle modeste auquel ils les condamnaient, à juste titre, dans la plupart des cas.

Qu’y a-t-il donc à faire? La première femme venue ne peut-elle, dans certains cas exceptionnels, suppléer l’accoucheur, lorsqu’il n’est pas arrivé en temps utile auprès de la patiente?

Presque toujours, lorsque l’utérus, fortement contracté, expulse si rapidement le produit de la conception, le fœtus est complètement dégagé du conduit vulvaire; il séjourne entre les cuisses de la mère, au milieu des liquides de toute nature, produits parle mécanisme de l’accouchement. Il est urgent de l’enlever à ce milieu, surtout s’il a le visage en contact avec ces liquides. J’ai toujours présent à la mémoire un malheureux enfant, fort et bien constitué, né à terme dans de pareilles circonstances. Les assistants bouleversés le laissèrent quelques minutes à peine la bouche et le nez plongés dans les lochies de la mère; il jeta le cri, puis bientôt fut asphyxié. Rien ne put le rappeler à la vie.

Il faut donc le plus tôt possible soulever le nouveau-né, le débarrasser avec précaution du cordon ombilical, s’il est enroulé autour du col; le placer sur le côté, en le laissant en communication avec la mère, et enfin le frictionner doucement sur la poitrine, s’il tardait à jeter le cri. Dans cette position, il peut attendre sans danger l’arrivée d’une personne de l’art.

Si cette personne tardait trop longtemps, il ne faudrait pas hésiter à prendre un fil solide, à soulever le cordon, et après avoir exprimé la sérosité qu’il peut contenir, à le lier à trois pouces environ de l’ombilic de l’enfant, et à le couper ensuite à deux pouces au delà, du côté de la mère.

Il peut arriver aussi que la matrice, après avoir, dans un suprême effort, expulsé la tête du fœtus, tombe, pour ainsi dire, dans l’inertie: les contractions cessent; la femme, surprise et épuisée, se trouve dans l’impossibilité de chasser elle-même le reste du corps... Si cette inertie dure longtemps, la vie du nouveau-né peut être gravement compromise. On doit jeter un linge sec sur l’occiput de l’enfant, le saisir sans crainte, le dégager par de douces tractions et agir ensuite comme dans le cas précédent.

Ces préliminaires accomplis, l’enfant est reçu sur une serviette chauffée et placé sur les genoux d’une personne assise à quelque distance d’un feu qui pétille doucement dans l’âtre. On procède alors à l’ablution du nouveau-né. Pour ce faire, il est plongé dans un grand plat ou dans une petite baignoire remplie d’eau de son ou de toute décoction mucilagineuse. Cette eau sera tiède, à la température du sang. L’enfant est lavé soigneusement avec une éponge douce et fine, et débarrassé de la matière grasse dont son corps est enduit. Si l’eau de son ne suffit pas, l’huile d’olives ou d’amandes douces est employée avec avautage pour faire disparaître cette couche graisseuse, souvent fort tenace dans certaines parties. Ensuite, après avoir convenablement séché le corps du nouveau-né avec des linges chauds et mollets, il convient de l’habiller. ( Voyez le chapitre Habillement. )

Dans quelques circonstances, surtout chez les primipares, lorsque la tête du fœtus, longtemps au passage, se moule en quelque sorte sur les parties étroites de la mère, le crâne présente une conformation irrégulière, bosselée, due à la compression du cuir chevelu. Cette disposition inquiète beaucoup les mères. Est-il nécessaire, comme le font certaines sages-femmes et même certains accoucheurs, de pétrir la tête du nouveau-né pour la ramener à ses conditions normales? — Non; cette pratique est inutile et même dangereuse, à cause des fontanelles et de l’exquise sensibilité de la pulpe cérébrale. Les parents doivent s’opposer à de telles manœuvres, s’ils les voient mettre en pratique. Ces bosselures, en effet, disparaissent d’elles-mêmes au bout d’un certain temps.

Conseils aux mères, ou De l'hygiène du nouveau-né et de l'enfant à la mamelle

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