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L’impermanence

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Cette première Vérité est également caractérisée par l’impermanence. En effet, l’existence que nous avons ainsi que tout ce qui la compose est impermanent. A ce sujet, Bouddha a dit que non seulement notre existence mais tout ce qui est composé est impermanent. Il a également dit que tout ce qui est composé est de la nature de la souffrance.

Dans le Bouddhisme, l’ensemble des phénomènes existants est réparti en deux groupes : les phénomènes composés et les phénomènes non composés. On entend par phénomène composé tout objet matériel, toute conscience, phénomène spirituel ou esprit, etc. Se trouvent également dans ce même groupe ce que nous appelons les phénomènes composés non associés. Ces derniers ne sont rien d’autre que des phénomènes non matériels et non spirituels, mais qui existent pourtant en étant composés, comme la personne par exemple. La personne est un phénomène qui existe en réalité mais elle n’est pas uniquement une chose matérielle, ni uniquement un esprit. Et pourtant, elle existe. Il en est de même en ce qui concerne le temps, un phénomène composé ni matériel, ni spirituel, mais qui existe cependant d’une autre manière. Divers exemples peuvent être cités.

Composé signifie donc que les phénomènes existent en fonction de leurs parties constitutives. La matière est composée de particules, allant jusqu’à la plus infime. Dans le Bouddhisme, on parle beaucoup de celles-ci. D’ailleurs, dans plusieurs domaines les explications actuelles de la science rejoignent les thèses bouddhistes. L’esprit est également composé d’instants de conscience. De la même manière, une personne est composée de ses parties constitutives, de ses agrégats comme le corps, les consciences, les sensations, etc. Le temps est aussi composé de minutes, de secondes, de moments, d’instants, de mois et d’années. Nous le percevons grâce à ces composantes.

Tous ces phénomènes composés, comme l’a dit Bouddha, sont donc caractérisés par l’impermanence. Les êtres et les personnes sont par nature impermanents. Notre corps et notre esprit sont impermanents tout comme le sont nos souffrances, notre bonheur et toute vie. Dans le Bouddhisme, l’impermanence est appelée Anitya (ce qui est impermanent et changeant). Cet aspect y est expliqué d’une manière très subtile : il est dit que toute chose ne reste qu’un instant, ce qui signifie que tout ce qui apparaît, disparaît aussitôt. Tout n’existe que pendant un instant comparable à la durée d’un claquement de doigts. On peut parler de différents claquements : celui d’une personne bien constituée et en bonne santé est, par exemple, relativement court. Quand nous faisons référence, ici, à cet instant, il correspond à 1/65e de la durée d’un claquement de doigts d’une personne adulte. C’est donc très, très court.

L’impermanence subtile signifie que tous les phénomènes composés ne durent en vérité qu’un bref instant. Bien qu’un peu compliqué à comprendre, cela est néanmoins vrai. Cette impermanence subtile existe toujours, mais nous ne sommes pas en mesure de le réaliser directement avec notre conscience actuelle qui fonctionne lentement : cela va trop vite. Par contre, ce dont nous pouvons prendre conscience est une saisie superficielle de l’impermanence grossière. Cette impermanence grossière est en fait un indice superficiel de l’impermanence subtile qui existe continuellement.

Nous pouvons voir, par exemple, une personne vieillir lentement et devenir de plus en plus âgée. Nous pouvons remarquer la plante ou l’arbre qui pousse et se décompose ensuite. Ce sont des choses qui s’usent lentement et qui seront un jour détruites ou cassées. Ce que nous voyons de l’extérieur n’est que la forme grossière de l’impermanence. Cependant, cette impermanence (ce vieillissement) n’apparaît pas du jour au lendemain. Elle existe constamment, sans interruption, sans pause et consiste à naître puis à disparaître, à naître et à disparaître à nouveau, à naître et à disparaître sans fin... Ce qui reste en réalité est ce que nous nommons dans le Bouddhisme une continuité similaire ou une continuité de la similarité.

Que reste-t-il en fait d’une personne entre ce soir et demain ? Ou que reste-t-il de notre continuum mental, de notre conscience, entre aujourd’hui et demain ? Que deviennent les choses matérielles ? Notre corps, par exemple, ne reste pas identique mais a une continuité similaire ; il perdure mais pourtant n’est pas semblable. Il est important de ne pas confondre ces deux aspects : nous pensons toujours que tout reste identique mais en réalité ce n’est jamais la même chose. C’est comme lorsqu’on regarde un fleuve, le Rhin par exemple, on croit que c’est le même fleuve que l’on voit jour après jour, heure après heure. En réalité, l’eau coule et se renouvelle sans cesse. Le Rhin nous semble être toujours le même, mais il n’en est rien.

Notre corps, notre esprit, notre personne sont comme ce fleuve. Tous les éléments qui les composent ne sont jamais les mêmes. La personne qui par exemple a commencé à lire ce livre a changé depuis longtemps. Ce qui en reste est sa continuité similaire. Le processus est le même pour chacun : c’est cette continuité similaire qui fait que nous sommes encore là, visibles l’un pour l’autre. Cette vision ne concerne pas seulement une personne car nous changeons tous de la même manière. Cependant lorsque nous regardons les personnes autour de nous, nous avons l’impression qu’elles sont toujours les mêmes.

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