Читать книгу Les Quatres Nobles Verités - Rimpoché Gonsar - Страница 13
Action ou Karma
ОглавлениеQuand nous disons que ce mode d’existence dans le Samsara ne jouit d’aucun contrôle ou de liberté en soi, cela ne signifie pas qu’il dépende du pouvoir des choses extérieures ou d’une puissance quelconque qui dominerait notre existence et qui nous pousserait dans des situations non désirées. Cela n’est pas le cas du tout. Cela signifie seulement que notre situation dans cette vie ainsi que dans le futur ne se réalise pas en fonction de nos propres désirs. Bien au contraire : tout, toute existence, tout le cycle des existences, tout destin dans le cycle des existences est régi par nos propres actions : le Karma. En sanscrit, Karma est utilisé dans le sens de travail, ouvrage, activité ou encore action et il n’est pas à confondre avec Dharma (qui veut dire enseignement, pratique, connaissance, chemin).
Tout ce que nous expérimentons dans le cycle des existences, sur un plan individuel ou collectif, n’est donc pas régi par nos désirs mais est déterminé par nos actions, selon la loi du Karma (cette loi peut aussi être appelée loi de causalité ou loi des causes et des effets). Les choses n’arrivent pas simplement parce que nous le désirons, mais elles sont précisément déterminées par la loi de causalité. Cela signifie que les actions positives amènent un résultat positif et les actions négatives conduisent à des résultats négatifs.
Tout ce qui est composé, tout ce qui existe l’est en interdépendance avec cette loi, et les êtres sensibles comme nous la subissent également. Notre destin, notre souffrance et notre bonheur sont directement liés à nos actions, notre Karma et la loi de causalité. Ainsi l’on peut dire qu’en vérité, notre destin n’est pas entre les mains de quelqu’un d’autre mais qu’il est réellement entre nos propres mains. Nous ne pouvons donc pas simplement expérimenter tout ce que nous désirons ; ce que nous vivons dépend de la loi des causes et des effets. Cette loi naturelle n’a pas été créée par une quelconque personne mais c’est la façon dont les phénomènes existent. Ainsi, notre destin et l’avenir de tous les êtres sensibles lui sont liés. C’est la raison pour laquelle les actions négatives provoquent de la souffrance pour nous et pour les autres êtres, et les actions positives provoquent des expériences de bonheur. Une conduite juste est donc nécessaire. C’est le point le plus important et le plus essentiel du Dharma, de la pratique des enseignements et du chemin spirituel.
On peut comprendre beaucoup de choses par le terme pratique : prier, réciter des textes, méditer. Il existe beaucoup de pratiques. Ici, la pratique essentielle et correcte est celle de l’application de la loi des causes et des effets. Pratiquer cette loi signifie l’accepter comme exacte et s’y tenir. Nous ne devons pas agir à l’encontre de cette loi mais au contraire la respecter et y assimiler notre conduite. En tenant compte de cela, nous deviendrons réellement des pratiquants. Si au contraire nous la négligeons, il ne nous servira à rien de réciter des prières toute la journée ou de rester longtemps assis tranquillement, sans bouger du tout. La pratique ne sera pas réelle si l’essentiel manque.
La pratique essentielle du Dharma est donc l’application de la loi des causes et des effets. Nous devons ainsi reconnaître les actions et les résultats et respecter cette loi. C’est la meilleure méthode pour éviter la souffrance et expérimenter le bonheur.
Il est important également de comprendre la significations des termes actions négatives ou positives. Dans le Bouddhisme, il n’existe pas une liste d’actions établie par le Bouddha de ce qui est juste et de ce qui faux. Une telle liste serait interminable. Par contre, il est aisé de considérer le résultat de ce qui est positif ou négatif en fonction des conséquences pour les êtres sensibles, car tout existe en relation avec les êtres sensibles. On peut donc dire que toutes les actions qui apportent une réelle souffrance aux êtres sensibles (tuer, mentir, etc.), sont des actions négatives. Il faut donc les éliminer. Par contre, celles qui leur apportent un réel bienfait sont à considérer comme positives. C’est de cette manière que nous devons les différencier.
La motivation est aussi déterminante : ainsi, des actions causées par le désir, la haine et l’ignorance sont toujours négatives. Par contre, celles qui sont exemptes de désir, de haine et d’ignorance mais qui sont au contraire motivées par la sagesse, la bonté aimante et la compassion sont des actions positives. En reconnaissant la qualité de l’origine, de la motivation et du résultat, nous pourrons ainsi différencier les actions négatives des positives. Sous ce regard, nous devons donc essayer de pratiquer ce qui est précieux et d’éliminer les actions négatives. Cela constitue la pratique essentielle.