Читать книгу Triomphe de l'Amour sur l'Ego - Saeed Habibzadeh - Страница 40

Il y a deux types de schémas comportementaux : ceux que nous inventons et ceux que nous empruntons à d'autres et à nos modèles. Dans certaines situations, nous inventons sans nous en rendre compte un certain schéma comportemental. Il s'agit de réactions typiques de notre caractère face à des situations quotidiennes. Ces schémas peuvent être très différents. Par exemple, nous avons recours à un certain schéma comportemental pour masquer nos hésitations. Ou bien nous essayons de nous donner artificiellement de la valeur et de nous montrer particulièrement forts. Nous n'avons recours à de tels schémas que lorsque nous nous en sommes déjà servis une première fois avec succès. Pour parvenir au même succès dans des cas comparables, nous nous comportons et nous réagissons de la même manière. C'est de la répétition de certains comportements que naissent les schémas comportementaux.

Lorsque nous empruntons à d'autres des schémas comportementaux, il s'agit en règle générale de personnes que nous admirons et chez qui nous pressentons des capacités et des qualités particulières. Ce sont surtout des personnes à qui nous aimerions ressembler. En commençant à nous comporter comme ces modèles, nous essayons de nous en rapprocher le plus possible. Pour devenir comme eux, nous devons nous comporter comme eux. Ainsi, nous reprenons sans nous en rendre compte les schémas comportementaux de nos modèles. Cette imitation peut se limiter à une coupe de cheveux ou à un certain vêtement, ou influencer toute une vie.

De la répétition de ces schémas comportementaux naissent des mécanismes qui nous contrôlent et qui contrôlent notre comportement sans que nous nous en apercevions. Les mécanismes sont des schémas comportementaux que nous mettons en œuvre sans y penser.

De la répétition de ces mécanismes naissent au fil du temps des automatismes. Il s'agit des schémas comportementaux qui sont devenus une partie de notre caractère et de notre vie. Nous nous identifions à ces automatismes et nous ne les remettons jamais en question.

Chaque jour, le monde nous livre suffisamment d'exemples de manières d'agir qui n'ont plus rien à voir avec le bon sens ou la raison. Ce n'est possible que lorsque nous faisons ou acceptons quelque chose au quart de tour, sans réfléchir à nos actes et à leurs conséquences. Cela mène également à des actes collectifs irréfléchis pour lesquels il n'y a pas d'explications logiques. C'est ainsi que des hommes engagent la bataille avec d'autres hommes et qu'ils se blessent mutuellement pour la seule raison qu'ils appartiennent à des clubs sportifs différents. C'est ainsi que des hommes partent en guerre contre d'autres hommes pour la seule raison qu'on leur en a donné l'ordre.

On peut donc en conclure que de simples et banals schémas comportementaux peuvent être à l'origine de nombreux mécanismes et automatismes qui nous compliquent inutilement la vie.

Celui qui veut être heureux devrait découvrir ses propres schémas comportementaux, ses mécanismes et ses automatismes et les corriger.

Nous devons apprendre à prendre des décisions en pleine conscience et à les assumer. Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons être sûrs de ne faire que ce qui est compatible avec notre cœur.

Lorsque nous ne décidons pas nous-mêmes de notre comportement, nous permettons que d'autres forces prennent les commandes dans notre vie. Nous nous transformons en marionnettes, en consommateurs et en travailleurs qui font tout ce qu'on leur dit sans réfléchir aux conséquences !

Vivre ou laisser vivre ?

Nous, les hommes, nous avons deux possibilités d'organiser notre vie : soit nous nous réalisons et nous vivons notre propre vie, soit nous réalisons les idées des autres dans notre vie et nous leur confions notre espace vital.

La plupart des gens se lèvent le matin, se brossent les dents, prennent leur petit-déjeuner, vont au travail, rentrent chez eux fatigués, s'occupent des travaux domestiques, dînent et vont se coucher.

Mais pourquoi agissent-ils ainsi ? Quels sont les objectifs et les valeurs qui les animent ? Quelles sont leurs lignes conductrices ? Pourquoi vivent-ils? Quel est le sens de leur vie ?

Lorsque quelqu'un fait quelque chose par conviction personnelle, il existe par lui-même. Mais lorsqu'il fait ce que les autres considèrent comme étant juste et approprié, il ne vit pas par lui-même, mais il laisse d'autres personnes façonner son caractère et sa vie. Cela signifie qu'il n'agit pas selon ses propres valeurs, mais selon les valeurs des autres. Lorsque, pour organiser notre vie, nous adoptons des valeurs et des lignes conductrices venues de l'extérieur sans les vérifier, nous cessons de nous développer spirituellement.

Un développement spirituel n'est pas possible sans autonomie ni indépendance spirituelle.

Quelqu'un qui imite son idole a renoncé à mener sa propre vie pour mener celle de son modèle. La vie se remplit des schémas d'autrui. C'est ainsi que des magazines peuvent décider de manière sous-jacente comment nous nous coupons les cheveux, comment nous dépensons notre argent et ce que nous trouvons bien ou mal. Des personnes que nous ne connaissons même pas déterminent notre comportement et par la même notre vie. Par conséquent, nous devenons de façon lente et imperceptible des marionnettes sans volonté qui ne bougent plus elles-mêmes, mais se laissent manipuler et diriger.

Être vivant signifie vivre par soi-même et être libre, indépendant et authentique.

Nous ne devrions pas chercher des modèles mais avoir nous-mêmes un comportement noble et une conduite exemplaire.

Vivre signifie également vivre sa véritable nature et la réaliser. Autrement dit, nous nous gérons de manière constructive notre propre personne et notre propre vie, nous percevons notre véritable nature et nos talents et nous les mettons en œuvre dans l'intérêt de tous.

Laisser vivre signifie aider les autres à se connaître eux-mêmes et à se réaliser et contribuer ainsi à leur bonheur. Nous devrions proposer de l'aide et non l'imposer. Nous ne devrions pas intervenir dans la destinée d'une autre personne sans prendre en compte les conséquences possibles. Par conséquent, laisser vivre signifie également laisser les autres en paix pour qu'ils réalisent ce qu'ils croient bon de faire, même si cela doit se révéler par la suite être une erreur.

Chacun a le droit de faire les fautes qui lui sont nécessaires pour grandir spirituellement. Mais cela à la condition qu'il n'empêche pas les autres de se réaliser eux-mêmes.

Vivre ou laisser vivre n'est possible que lorsque nous nous respectons et nous aimons mutuellement, et lorsque nous nous laissons suffisamment d'espace pour nous développer spirituellement.