Читать книгу Resilience - Sandrine Robert - Страница 25
1.3.5. Conclusion
ОглавлениеIn the 19th century and the first half of the 20th century, the past was seen as forming an integral part of the present in landscape. Diachrony and the palimpsest metaphor offered two means of understanding the coexistence of different temporalities based on the notion of accumulation. The diachronic vision, however, revolved around the idea of an initial, finished form subject to decay over time (Figure 1.4). From a scientific perspective, initial states are reconstituted using the regressive method, removing later elements that blur the view. In the absence of a clear logical framework for the evolution of landscape forms, however, this method is difficult to use except in identifying forms which, in theory, have undergone few transformations. Morphologists thus focus on the study of planned forms, which seem the most likely to be well-preserved, due to their independence from the geographical substrate and their structural “hardness” (dureté). The culturalist school chose to focus on these forms due to their esthetic properties, and because they appeared most likely to guarantee, or even restore, a certain social order. As we shall see, this notion, with its inherent idea of temporal reversibility, is not far distant from that of engineering resilience: an important element in current debates on the use of resilience (section 5.2.4).
Figure 1.4. Diachrony in landscape forms. The present landscape is seen as an accumulation over time. The past, complete initial form is visible in the present, but in a decayed state. It can be reconstructed by removing later forms (regressive method). The point of reference forms part of a “resistant” past, to which it is theoretically possible to return (Robert, 2020)
1 1 When these cuttings present “grids of equidistant axes, defining square or rectangular units, called centuriae” (see entry “centuriatio” in the Dictionary of Surveying on www.archeogeographie.org, accessed on January 20, 2018).
2 2 Author’s note: for citations from works for which no English edition is available, a translation is provided in the text, with the original in the footnotes. In this case: ...du moins mal connu, qui est généralement aussi le plus récent ou le plus proche de nous, comme par exemple le paysage actuel ou le cadastre du XIXe siècle, pour remonter dans le passé à l’aide d’indices de plus en plus difficiles à interpréter à mesure qu’ils sont anciens, mais dont l’enchaînement historique ne fait pas de doute .
3 3 Both authors were founding members of the Institut d’urbanisme de l’université de Paris (IUUP), establishing schools of research which were prevalent in typomorphology in both Italy and France in the years following the Second World War (Cohen 1993; Darin 1998).
4 4 Un principe, sinon universel et absolu [...], du moins applicable à la majorité des cas : la loi de persistance du plan.
5 5 Mass-produced prints popular in France in the late 19th century, many featuring a hidden image concealed within the broader view.
6 6 Peuplement: not just “population” in the usual sense of the term, but also “peopling”, i.e. settlement, the way in which man inhabits the land.
7 7 Plus encore peut-être que le groupement des maisons ou leur forme, la disposition des champs est le livre où les sociétés rurales ont inscrit, ligne sur ligne, les vicissitudes de leur passé. Malheureusement, ce grand palimpseste des terroirs attend encore sa paléographie. Du moins, de nombreux travaux, au cours de ces dernières années, se sont-ils efforcés d’en déchiffrer quelques pages.
8 8 First proposed by the meteorologist Griffith Taylor after 1911, and later introduced in France by Georges Jorré (1899–1956).
9 9 ... déchiffrer cette écriture sur son palimpseste de sable...
10 10 Ce qui est sûr, et c’est en définitive ce que retiendra le morphologue, c’est la survie étonnante de ces lignes privilégiées anciennes par-delà les orogenèses, telles les lettres cachées d’un palimpseste, et surtout leur action tyrannique sur les traits du présent.
11 11 ...portant en lui la trace de son passé.
12 12 Based on lectures given by Saussure, the first edition of the book was published posthumously in 1916.
13 13 Author’s note: cf. the English term “durable”, from the same root, which combines elements of “hardness” with a notion of continuity over time.
14 14 ...la dureté et fermeté de l’ouvrage, qui depuis quiez ou seize cens ans resiste au froissement du charroy.
15 15 Quandiu stabit Colyseus – stabit et Roma; quando cadet Colyseus – cadet et Roma; quando cadet Roma– cadet et mundus.
16 16 ...sentiment naturel... [...] le geste spontané du propriétaire est de rebâtir sa demeure où elle était. [...] L’expérience montre [...] que dans beaucoup de cas les maisons, pour peu qu’il en ait subsisté quelques restes, sont ensuite relevées à la même place.
17 17 For the analysis of the permanence of Roman amphitheaters in urban plots, see also Lefebvre (2001).
18 18 ...d’autant plus efficace qu’en milieu urbain, du moins à partir de la fin du Moyen Âge, les maisons sont souvent construites en limite séparative.
19 19 Au proche passé, la méthode régressive, sainement pratiquée, ne demande pas une photographie qu’il suffirait ensuite de projeter, toujours pareille à elle-même, pour obtenir l’image figée d’âges de plus en plus lointains ; ce qu’elle prétend saisir, c’est la dernière pellicule d’un film, qu’elle s’efforcera ensuite de dérouler à reculons, résignée à y découvrir plus d’un trou, mais décidée à en respecter la mobilité.
20 20 Suivons, puisqu’il le faut, en sens inverse la ligne des temps ; mais que ce soit d’étape en étape, attentifs toujours à tâter du doigt les irrégularités et les variations de la courbe et sans vouloir – comme on l’a fait trop souvent – passer, d’un bond, du XVIIIe siècle à la pierre polie.
21 21 ...la difficulté qu’il y a à concilier les conditions de la vie très évoluée de nos jours avec ces persistantes survivances. Comment d’anciens chemins ruraux, mués en rues, peuvent-ils se prêter à la circulation automobile, dans une cité qui, de l’âge agricole d’antan, est passée, sans faire peau neuve, à l’âge puissamment industriel d’aujourd’hui ?
22 22 In reference to Henri Bergson’s notion of élan vital, which had a considerable influence on Poëte’s work (Guillot 2014).
23 23 L’étude de cette cité dans le passé n’a point pour objet un squelette, mais un être vivant qu’on prend seulement à un âge antérieur à celui qu’il a présentement, car la collectivité qu’est la ville subit, au cours de son existence, tout comme l’individu, l’action du temps et a, au moment où on la considère, un âge donné. Il importe d’introduire, dans l’étude de l’agglomération urbaine, la notion de cycle vital, de même qu’en géographie on l’a introduite dans l’étude par exemple des formes du relief du sol.
24 24 ...lorsqu’il n’a pas subi de grands changements depuis sa formation à un moment donné du Moyen Âge [...] sa formation, dans ce cas, aura eu lieu, en règle générale, pendant un laps de temps assez court et selon un plan préconçu, le plus souvent dans le cadre d’un défrichement collectif.
25 25 En réalité, la centuriation est comme tous les monuments que l’Antiquité nous a laissés : elle brave le temps qu’elle ignore ; c’est là sa force et sa faiblesse, et c’est dans ce caractère de permanence qu’il faut voir la marque propre de Rome. La centuriation, née de la terre, n’était pas un corset de pierre qui l’empêchait de respirer, mais elle lui conférait une structure. Elle lui a donné une stabilité qui lui a évité les remembrements et les démembrements successifs. Elle n’a disparu que lorsqu’on a cessé de l’entretenir et son effritement a été d’autant plus rapide qu’il s’agissait de régions artificiellement conquises sur le désert toujours menaçant, où l’homme ne peut se maintenir que par une lutte constante.
26 26 ...de nombreuses transformations [qui] sont intervenues pendant une période parfois longue de plusieurs siècles et qui ont changé la forme primaire dans une mesure qui rend la reconstitution nécessaire, laborieuse, difficile et le plus souvent même partielle...
27 27 En vertu du critère “d’usure apparente” utilisable dans les séries morphologiques, la structure qui présente l’apparence la plus usée risque d’être la plus ancienne. Dans une même série, on peut ranger les objets par ordre de netteté décroissante : les structures pouvant être plus moins fraîches, plus ou moins dégradées dans le temps et rendues comme fantomatiques...
28 28 In the 2000s, the author developed a contrasting idea that medieval and modern habitats play a key role in the maintenance of ancient forms (section 3.2).
29 29 For a critical assessment of these methods, see Chouquer (1994) and Favory (1997).
30 30 [...] le fatalisme historique a pour base l’assimilation de la ville à un être vivant. La ville, dit-on, est un être vivant et, comme tous les êtres vivants, elle naît, elle grandit, elle meurt ; elle est tour à tour enfant, adolescent, vieillard. La comparaison, que j’ai longtemps acceptée moi-même, ne serait-ce que dans la première édition de cet ouvrage, me paraît aujourd’hui inacceptable. [...] La ville, au contraire, peut rajeunir ou même ressusciter. Surtout, alors que l’homme commence par être enfant, beaucoup de villes n’ont pas eu d’enfance, sont apparues du premier coup en pleine force, en possession de tous leurs moyens, comme Athéna jaillit toute armée du cerveau de Zeus : ce sont les villes créées, dont les théories fatalistes ignorent l’existence et nient même implicitement le principe.
31 31 Le passé peut servir l’avenir de toutes les manières, à condition qu’on n’en fasse pas un tyran : d’une part il permet de dégager des postulats ou des lois permanentes qui ont fait leurs preuves et qui aident à trouver les solutions des nouveaux problèmes ; d’autre part, dans les cas précis, la connaissance de l’évolution pathologique d’une ville ou d’un quartier aide à distinguer le membre sain et le membre malade et met dans les mains de l’urbaniste les vrais remèdes.
32 32 ...marquer, vis-à-vis des disciplines connexes, l’indépendance possible d’une histoire de l’architecture urbaine, écrite dans un esprit purement artistique et esthétique...
33 33 La Forme des grands Chemins est artificielle, consistant en l’assemblage et disposition des Matieres que dessus en certain ordre, que l’industrie humaine a inventé par raison : non seulement pour donner l’estre à l’ouvrage : mais aussi pour le conserver plus longtemps que l’art des Ouvriers et la Nature des materiaux le peuvent porter.
34 34 Quarreaux [...] qui ne sont formez à l’advanture : mais à la regle et au compas.
35 35 ...les villes spontanées, nées du hasard et qui ont grandi peu à peu, les villes artificielles, créées en un jour par la volonté d’un homme.
36 36 ...abandonné au sort ou à la nature le soin de grouper les éléments qui les constituent autour de l’élément générateur.construites suivant un plan arrêté d’avance...l’objetpropre d’une histoire de l’architecture urbaine, œuvres de beauté, pas toujours, mais œuvres de l’art, c’est-à-dire du génie humain conscient de son dessein.
37 37 ...village inorganique, dans lequel les habitations semblent s’être élevées au hasard. plan en échiquier, au quadrillage dont s’enorgueillissent aujourd’hui maintes cités du Nouveau Monde, Buenos Aires ou Chicago.