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1 Chapitre 1

Ryan

Heh, heh, heh, heh…

Je déteste ces bâtards de cochons verts qui me narguent. J’appuie sur le bouton pour rejouer et glisse le doigt sur l’écran en tirant en arrière le petit oiseau bleu. Je le laisse s’envoler en donnant une petite tape sur l’écran, et mon missile bleu duveteux se sépare en trois, mitraillant mes détracteurs de leur furie. La glace éclate et je massacre les truies vertes. A moi la victoire.

— Magne-toi, Ryan. Dépêche.

Je jette un œil au groupe qui marche devant moi. Ils sont tous en train de rire, bras dessus bras dessous. Ils ont l’air d’une putain de rediffusion de Friends. On est tous très stylés, avec nos vêtements de marque, cadeaux de l’indécente richesse de nos familles. On a les dernières coiffures tendances et on vit notre petite vie parfaite d’étudiants de fac. Et je déteste absolument ça, parfois.

Ce soir, on s’encanaille un petit peu. On marche depuis une soirée étudiante jusqu’au café-resto du coin, ouvert non-stop, pour manger un bout. La honte, quoi.

Après les copieuses quantités d’alcool et d’herbe qu’il y avait à la soirée, on a tous sérieusement la dalle. Enfin, moi j’ai la dalle uniquement parce que j’ai faim. Je ne peux malheureusement pas participer aux cannabis-party, parce que le département des sports de Northeastern pratique des tests anti-drogue aléatoires sur ses athlètes. Et je ne vais pas compromettre notre saison de hockey pour un petit joint. J’espère vraiment que Mike et Carter sont restés loin de cette merde, ce soir. À la façon dont les filles rigolent, je vois qu’elles, elles en ont pris.

Il est trois heures du mat’ et je ne suis franchement pas assez bourré pour ignorer le fait que j’aimerais lâcher mes potes et rentrer dormir à la fraternité. La nuit a été longue et, apparemment, elle n’est pas terminée.

Les gars de notre joyeuse petite bande forment une partie de la première ligne de l’équipe de hockey de Northeastern. On est tous très proches. Mon ailier droit et meilleur ami, Mike Yanalas, apostrophe un groupe de jeunes racailles fumant des cigarettes, appuyés contre une vieille Dodge Charger. Un des bras de Mike est passé autour de sa petite amie, Cameron.

— Qu’est-ce que vous regardez comme ça, putain ? leur crie Mike.

Il est complètement soûl et je soupire intérieurement. Je n’ai vraiment aucune envie de devoir prêter main-forte à son cul d’ivrogne dans une bagarre, ce soir.

Heureusement, les futurs membres de gang ne disent rien et s’évanouissent dans les ténèbres. Je ne suis pas surpris, franchement. On est plutôt costauds et la plupart des gens seraient dingues de nous chercher des emmerdes.

On tourne sur Hay Street et on arrive sur mon territoire. La salle de sport où je m’entraine est juste à quelques pâtés de maisons, et ma fraternité est dans la direction opposée. Le Sally’s Diner est presque à mi-chemin entre les deux, et nous a servi de point de chute après-soirées durant mes trois années d’études à Northeastern. Je rattrape les autres au petit trot.

On débarque tous au Sally’s, et je respire à fond l’odeur de bacon frit et de frites. L’endroit est assez peuplé, même aux petites heures de la nuit. Plusieurs tables sont remplies d’étudiants ivres, et un vieil homme plane au-dessus d’une tasse de café au comptoir.

Après avoir rassemblé plusieurs tables, notre groupe s’assied, tirant les menus un peu collants hors des distributeurs au milieu des tables. J’enroule un pied autour d’une chaise et donne un petit coup vers l’arrière, l’écartant de la table. Je m’assieds en me penchant en arrière, étendant les jambes devant moi. Je croise une cheville par-dessus l’autre, et continue à ignorer le groupe, leur préférant Angry Birds.

Je ne regarde même pas le menu. Je sais déjà que je vais prendre le Husky Special. Un cheeseburger avec un œuf au plat par-dessus et une tonne de frites à côté. Je me suis entrainé comme un dingue pour me préparer au début de la saison de hockey, dans quelques semaines, alors je peux me permettre la débauche de calories.

— Beurk… Cette table est juste dégueulasse. Je ne sais pas pourquoi il faut toujours qu’on vienne ici.

Je reste concentré sur ma mission de destruction du plus grand nombre de cochons possible, tout en levant mentalement les yeux au ciel vers Angeline. Ça me fait chier qu’elle soit ici avec nous, et ses jérémiades me tapent vraiment sur le système.

J’ai été stupéfait qu’elle se pointe à la soirée, ce soir, parce qu’on essayait furieusement de s’éviter depuis notre rupture, quelques semaines plus tôt. Mais c’était inévitable qu’on se revoie, je suppose, puisque notre cercle d’amis est très soudé. Ça n’aide pas non plus que Mike soit mon meilleur ami et que Cameron soit la meilleure amie d’Angeline.

Je jette un rapide coup d’œil à Angeline et secoue la tête. Elle est en train de nettoyer la table avec du gel pour les mains et des serviettes, une grimace ancrée sur le visage. Et la voir s’agiter comme ça pour une table sale ne fait que me confirmer que j’ai pris la bonne décision en rompant avec elle. Angeline est un peu trop coincée à mon goût. Merde, elle ne voulait même pas m’embrasser après mes matches tant que je n’avais pas pris de douche. Avec le recul, je suis surpris qu’elle ne m’ait pas nettoyé avec son fameux gel hydroalcoolique avant qu’on couche ensemble. Ou qu’elle ne m’ait pas doublement emballé la bite dans deux préservatifs.

Consterné, je tire sur ma lèvre inférieure avec les dents. Revoir Angeline ce soir était surréaliste. Je m’attendais à ce qu’elle soit toujours furieuse que j’aie rompu avec elle. Mais au lieu de ça, elle était venue droit vers moi et m’avait pris dans ses bras en me disant que c’était bon de me revoir. Je lui avais retourné le compliment, même si je ne le pensais pas vraiment. C’était juste par politesse.

Au cours de la soirée, elle était passée de la plaisanterie amicale au flirt manifeste. J’avais bien remarqué les nombreuses fois où elle avait posé la main sur mon bras en me parlant ou la façon dont elle s’était mise sur la pointe des pieds pour me murmurer quelque chose à l’oreille.

Ne vous méprenez pas. Ce soir, Angeline assure avec un jean skinny, un dos-nu presque transparent et des talons extra hauts. Elle déborde de sensualité, et si elle n’avait pas gaspillé une telle concentration d’énergie sur moi, elle aurait rendu un autre gars très heureux d’avoir son attention.

Vers la fin de la soirée, pendant que les musiciens jouaient une de leurs dernières chansons, elle avait essayé de me réquisitionner pour danser avec elle. J’avais refusé poliment en lui disant que ce n’était sans doute pas une bonne idée. Elle avait accepté mon refus avec grâce, mais par la suite, elle s’était rapidement jointe à nous quand on avait décidé d’aller au Sally’s. J’aurai dû simplement rentrer chez moi, mais j’avais vraiment faim et je croyais pouvoir supporter Angeline une demi-heure de plus.

Donc on est assis là, et je me concentre sur le lancer d’oiseaux sur cochons, ne prêtant qu’à moitié attention à la conversation autour de la table. Il ne faut pas plus de cinq secondes pour que quelqu’un mentionne Descartes et nous voilà lancés.

Je trouve ça hilarant que quand des étudiants de fac sont bourrés ou pétés, ils commencent tout de suite à parler philo. Je veux dire, qui en a quelque chose à foutre de la philo ? Mais mélangez-y un peu d’alcool et soudain, tout le monde sort les grandes théories.

On suit tous le cours de philo de troisième année appelé Philosophes du dix-septième et dix-huitième siècle. La rumeur qui court sur le campus veut que le Dr Anderson, qui a environ cent vingt ans, ne fasse que dormir en classe et vous dise exactement ce qu’il donnera à l’examen final. Ce cours est supposé être du gâteau. Je l’espère bien parce que j’ai de très bonnes notes pour aller en dernière année, et j’aimerai avoir un horaire facile pour pouvoir concentrer davantage de mes efforts sur le hockey.

— Eh bien, je pense que le dualisme est un tas de connerie, s’écrie Mike avec un grand geste théâtral.

Il bredouille légèrement.

— Si l’esprit existe indépendamment du cerveau, alors comment sont créés les souvenirs physiques ? Expliquez-moi comment ça a du sens.

— Rien de tout ça n’a de sens, je marmonne, les yeux toujours rivés sur mon iPhone.

Personne ne m’accorde le moindre regard, ce qui me va très bien. Mon jeu est bien plus intéressant que de discuter de Descartes.

— C’est une position très fermée de ta part, dit Angeline dédaigneusement. De toute façon, je trouve beaucoup plus fascinant ce concept de Je pense, donc je suis. Je veux dire, c’est plutôt profond, à un niveau auquel je n’avais jamais réfléchi avant.

Je suis pratiquement sûr qu’Angeline n’a jamais réfléchi à rien de plus profond que la marque du jean qu’elle va porter le matin, mais je suis impressionné par la manière dont elle détourne la conversation de l’abrutissante philosophie du dualisme.

Je vois la serveuse approcher du coin de l’œil, mais je ne relève pas la tête parce que je suis dangereusement près de dépasser mon meilleur score. La serveuse se tient là quelques secondes pendant que la conversation s’enflamme, attendant patiemment une pause dans la dépense de cellules grises. Quand personne ne marque de pause, même pour reprendre son souffle, elle émet un petit bruit pour s’éclaircir la gorge.

La tablée se tait et j’entends Angeline s’écrier de sa voix la plus offensée :

— Excusez-moi, mais nous sommes au milieu d’une importante discussion. Vous croyez que c’est justifié de nous interrompre en présumant que nous sommes prêts pour vous ?

Tout le monde éclate de rire, sauf moi. Mais intérieurement, j’ai un sourire narquois, et je secoue simplement la tête. Angeline parvient à passer un savon à quelqu’un et à le faire se sentir dans ses petits souliers en quelques secondes. C’est une véritable forme d’art, développée par les gens criminellement fortunés et terriblement narcissiques.

Angeline n’en a pas fini avec la serveuse, cependant. Elle se tourne vers le reste du groupe et ajoute :

— Je suppose qu’on ne peut pas vraiment blâmer son ignorance. Je veux dire, elle sert des hamburgers pour vivre. Cette conversation lui passe peut-être un petit peu au-dessus de la tête.

Elle éclate ensuite d’un fou rire qui me fait grincer des dents.

OK, même moi je dois reconnaître que c’est un vrai coup bas, mais je ne dis rien. Je garde la tête basse, évitant la confrontation avec Angeline à tout prix. Elle est saoule et elle est méchante. Pas un bon mélange, et je n’ai pas envie de me disputer avec elle ce soir. Merde, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai rompu avec elle. Tout ressemblait toujours à une confrontation.

Avant qu’Angeline dise quoi que ce soit, j’entends la serveuse répondre.

— Je suis vraiment désolée. C’est juste que… Je vous ai tous vu vous asseoir ici, et enfin, pardonnez mon ignorance, mais je crois que la théorie du Rasoir d’Ockham dit que de toutes les théories possibles, et toutes choses étant égales, la théorie la plus simple est généralement la bonne. J’ai vu que vous aviez déjà regardé les menus et que vous les aviez remis en place. Par conséquent, la théorie la plus simple est que vous êtes prêts à commander. Voyez les choses de cette façon… Je pense que je vous ai vu consulter le menu, donc je suis ici pour prendre votre commande. Bon, je sais qu’Ockham est un petit peu antérieur à Descartes, mais c’est toujours un principe judicieux, vous ne trouvez pas ?

Il y a un instant de stupéfaction silencieuse et mes yeux sautent sur la serveuse. C’est la chose la plus intéressante qui soit arrivée de toute la soirée… Que quelqu’un fasse ravaler son venin à Angeline. Le reste de la tablée éclate de rire face au culot de la serveuse, et je suis sûr qu’Angeline doit être en train de fulminer. Mais je ne lui adresse pas un regard parce que quand je lève les yeux sur notre philosophe serveuse de burgers, ils s’écarquillent et j’ai le souffle coupé. Elle est superbe. Non, unique. Non… ce n’est pas ça. Superbement unique… voilà ce qu’elle est.

Elle a des cheveux blond foncé qu’elle porte attachés en une haute queue de cheval. C’est une vraie blonde. Ça se voit à la couleur de ses sourcils, et je suis sûr que si je la déshabillais, ce serait confirmé. Les dix derniers centimètres de ses cheveux sont teints d’une couleur lavande pâle. Elle porte un anneau argenté à la narine gauche et une petite barre argentée au sourcil droit. Elle ne porte pas de maquillage, mais elle a le genre de beauté naturelle qui devrait rester complètement dénudée. Un teint parfait, avec les plus sexy des pâles taches de rousseur parsemées sur son nez. Ses yeux sont d’une magnifique couleur noisette, et je parie qu’ils deviennent plus verts quand elle est en colère ou excitée. En ce moment, ils pétillent de malice et elle a des lèvres pleines et roses qui narguent Angeline.

Je ne sais pas ce qu’il y a chez cette fille, mais merde, elle est sexy. Et visiblement super intelligente.

Les filles avec des piercings ou les cheveux colorés n’ont jamais été mon genre. Mes parents s’attendent à ce que je sorte avec des filles qui portent des perles et du cashmere et ont un pédigré d’un kilomètre de long après leur nom. Comment dit ma mère, déjà ? Ton père est un homme public, alors nous devons maintenir une apparence convenable en toutes circonstances.

Mes yeux admirent le corps de la serveuse en toute impunité parce qu’en ce moment elle et Angeline se dévisagent et se livrent à une joute visuelle silencieuse. La serveuse porte un t-shirt Northeastern et un short vraiment court qui dévoile des kilomètres de jambes bronzées. Aux pieds, elle a des chaussures de sport, et autour de la taille, un petit tablier. Juste au-dessus de son sein droit, qui à l’air tout aussi pulpeux que le gauche, un badge est accroché, qui dit Danny.

Miracle suprême, Angeline a été réduite au silence. Rien ne sort de sa bouche, mais ses yeux lancent des éclairs.

Glissant discrètement son crayon derrière l’oreille, Danny met une main sur sa hanche.

— Vous savez quoi ? Quand vous serez prêts à commander, pourquoi pas…

Elle s’arrête pour faire le tour de la table des yeux et montre Carter du doigt.

— Toi… Lève juste la main quand vous êtes prêts à commander et je reviendrai vous aider. OK ?

Sans attendre de réponse, elle balance un clin d’œil à Carter et nous tourne le dos. Je ne peux pas m’en empêcher, j’éclate de rire, et Angeline braque les yeux sur moi avec colère. Je l’ignore, toujours secoué de rire.

— Attends, Danny, je l’appelle.

Elle se retourne et me regarde avec surprise. Elle ne s’attendait pas à ce que je l’appelle par son prénom, j’en suis sûr.

— On est prêts à commander. Je trouve que tu as un excellent raisonnement philosophique.

Revenant d’un pas nonchalant à notre table, Danny soutient mon regard et je la vois m’évaluer. Je ne bronche pas ni ne détourne les yeux, et je lui rends son regard avec une intensité égale.

Elle marche droit vers moi, assez près pour que je respire son odeur… Et elle sent comme une pluie de printemps.

— Alors, qu’est-ce que tu prends ?

Elle est encore plus belle de près et j’espère que je n’ai pas la langue qui sort de la bouche. J’ai envie de lui dire que je vais la prendre elle, avec elle en accompagnement, et comme dessert… elle. À la place, je commande le Husky Special.

Elle me fait un clin d’œil.

— Bien sûr, beau brun.

J’entends Mike pouffer de rire, mais je m’en fiche.

Danny fait le tour de la table et prend les commandes de tout le monde. Après la façon dont elle a remis Angeline à sa place, tout le monde est convenablement radouci et poli. Je ne crois pas que qui que ce soit veuille une confrontation avec cette fille.

Je l’observe plus attentivement. Même si elle vient tout juste de se faire pratiquement traiter d’inculte quelques minutes auparavant, elle semble confiante et sûre d’elle. Elle sourit à chacun d’entre nous en prenant notre commande, même à Angeline, qui est sensiblement plus conciliante quand elle demande une coupe de fruits et un verre d’eau glacée. Je suis impressionné par cette fille, et très curieux.

Pourquoi quelqu’un d’aussi intelligent travaille-t-il dans un café-resto ? Et qu’est-ce qui pousse quelqu’un à teindre ses cheveux en mauve ou à se percer le nez ? Je ne pige pas, mais je me découvre l’envie de le savoir.

Après que Danny ait apporté nos commandes, la conversation reprend, bien qu’on discute hockey, maintenant, au lieu de philo. Je crois qu’on commence à dessoûler. Mike, Carter et moi discutons du premier match de la saison contre l’université de Boston. Pendant qu’on parle, j’observe Danny bouger, parler aux clients. Elle rit beaucoup et a un sourire magnifique, avec une fossette à chaque joue. Je remarque qu’elle a aussi un magnifique petit cul, mais bon, je suis un mec.

Apparemment je ne suis pas aussi discret que je pense l’être parce que Carter se penche par-dessus la table et me chuchote :

— Elle est plutôt sexy, hein ? Tu vas la pécho ?

Je lui ris au nez.

— Nan, mec. C’est pas mon genre de fille.

— Ben, avec un corps pareil, elle est plus que mon genre. Je me demande si elle a des piercings qu’on ne peut pas voir.

Je ne peux pas nier avoir pensé à la même chose. Cela dit, il n’est vraiment pas question que le découvre. Je devine, rien qu’en la regardant, que ce n’est pas le genre de fille à aimer les coups d’un soir. Oh, elle peut jouer les dures avec ses cheveux teints et ses piercings, mais en la regardant, on peut voir qu’elle est plus ange que démon. Dommage pour moi. Et pour elle, aussi.

Et un coup d’un soir serait la seule façon pour moi de trouver les réponses à mes questions. Elle n’est définitivement pas le genre de fille avec qui sortir, parce que mes parents auraient une attaque si j’apparaissais dans les médias avec elle à mon bras. Cette idée est plutôt décevante. Il y a très longtemps que quelqu’un ne m’a pas intéressé comme ça et à présent, je suis furieux de devoir vivre ma vie selon les critères de mes parents.

Je soupire silencieusement et donne un coup de poing amical sur le bras de Carter.

— Fonce, mon pote. Ta sale tronche pourrait lui plaire.

Hors Jeu

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