Читать книгу Cymbeline - Уильям Шекспир, William Szekspir, the Simon Studio - Страница 5

ACTE PREMIER
SCÈNE III

Оглавление

L'appartement d'Imogène

IMOGÈNE, PISANIO

IMOGÈNE. – Je voudrais que tu te tinsses sur le port pour interroger toutes les voiles. – S'il m'écrivait, et que sa lettre ne me parvînt pas, ce serait une aussi grande perte que si c'était des lettres de grâce. Qu'est-ce qu'il t'a dit en dernier lieu?

PISANIO. -Ma reine! ma reine!

IMOGÈNE. – Et alors il agitait son mouchoir.

PISANIO. – Et il le baisait, madame.

IMOGÈNE. – Insensible tissu, tu étais plus heureux que moi! – Et ce fut tout?

PISANIO. – Non, madame; car aussi longtemps qu'il a pu se faire distinguer des autres, à mes yeux ou à mes oreilles, il est resté sur le pont, et me faisant des signes de son gant, de son chapeau, de son mouchoir, il exprimait de son mieux, par les transports et les mouvements de son coeur, combien son âme était lente et le vaisseau prompt à s'éloigner de vous.

IMOGÈNE. – Tu aurais dû le suivre de l'oeil, et ne le quitter que lorsqu'il t'aurait paru petit comme une corneille, ou moins encore.

PISANIO. – C'est ce que j'ai fait, madame.

IMOGÈNE. – J'aurais brisé les fibres de mes yeux seulement pour le voir, jusqu'à ce qu'il fût devenu, par l'éloignement, mince comme mon aiguille. Oui, mes regards l'auraient suivi, jusqu'à ce que de la grosseur d'un moucheron, il se fût tout à fait évanoui dans l'air; et alors j'aurais détourné mes yeux et pleuré… – Mais bon Pisanio, quand recevrons-nous de ses nouvelles?

PISANIO. – Soyez-en sûre, madame, à la première occasion qu'il pourra trouver.

IMOGÈNE. – Je ne lui ai point fait mes adieux. J'avais tant de choses tendres à lui dire! Avant que j'aie pu lui dire comment je songerai à lui à certaines heures; quelles seront mes pensées; avant que j'aie pu lui faire jurer qu'aucune femme d'Italie ne lui ferait trahir mon amour et son honneur; lui recommander de s'unir à moi en prières, à six heures du matin, à midi, à minuit (car alors je suis dans les cieux pour lui); avant que j'aie pu lui donner ce baiser d'adieu, que j'aurais placé entre deux mots charmants; mon père arrive, et, semblable au souffle tyrannique du nord, il fait tomber tous nos boutons et les empêche de pousser.

(Une dame de la reine entre.)

LA DAME. – La reine, madame, désire que Votre Altesse se rende auprès d'elle.

IMOGÈNE, à Pisanio. – Allez exécuter les ordres dont je vous ai chargé, je vais rejoindre la reine.

PISANIO. – Je vous obéirai, madame.

(Ils sortent.)

Cymbeline

Подняться наверх