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PREMIÈRE PARTIE
LES PRISONS
III. LES IN PACE

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Remontons un moment au moyen âge, ne fût-ce que par contraste et pour préparer le lecteur aux atrocités des chapitres suivants:

«En 1790, dit Dulaure, lorsque l'on fit évacuer les bâtiments des Capucins, on découvrit, dans un lieu secret, au fond d'un corridor qui communiquait au cloître, ce qu'on nommait autrefois les oubliettes, les in pace. Aux deux angles d'une pièce à demi-souterraine, on voyait deux espèces de cachots séparés l'un de l'autre par un intervalle d'une toise et demie. Deux côtés de chacun de ces cachots étaient formés par les angles des murs du couvent: les deux autres côtés par une cloison composée de gros madriers de chêne, unis entre eux par des liens de fer, le tout recouvert en maçonnerie. La seule ouverture par laquelle les vivres et le jour pouvaient momentanément pénétrer dans ce cachot avait environ 1 pied et demi de haut sur 5 pouces de large; cette ouverture était encadrée par des barres et des plaques de fer. Le guichet par où l'on introduisait le prisonnier n'avait pas plus de 4 pieds de hauteur; il était garni d'énormes serrures ou verrous.

«Le cardinal de Coumis, évêque d'Orléans, ayant entendu par hasard, un jour, chez les Capucins, les gémissements d'un de leurs prisonniers, se servit de toute son autorité pour faire tirer en sa présence ce malheureux de sa prison. C'était une espèce de citerne ou puits dont l'ouverture était fermée par une grosse pierre. Jamais spectacle ne fut plus touchant; cet infortuné était nu, ses habits étaient tombés en pourriture; sa barbe et ses cheveux étaient chargés d'un vert semblable à celui qui se forme sur les murailles humides.

«Son crime était d'avoir, dans un mouvement de colère, pris le gardien par la barbe.»

Peines, tortures et supplices

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