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ОглавлениеKENDRA
"Danielle, viens ici", m'intima Aleksej de ses manièresautoritaires et précipitées qui me tapaient beaucoup sur lesnerfs.
J’aurais voulu lui répondre que "Non", que je n'aurais pas faitce qu'il voulait, mais ces paroles étaient interdites si je voulaisdemeurer dans son entourage.
Je dégainai donc mon meilleur sourire et m'approchailangoureusement. Chaque pas était accompli avec une lenteurcalculée tout en le défiant du regard, consciente toutefois quecette attitude pouvait détériorer sa patience somme toute assezlimitée.
Au lieu de rester debout devant lui comme il s'y attendait, jem'appuyai nonchalamment sur son bureau d'acajou et promenai mesmains sur la pile de documents posée derrière moi.
Je savais que je l'irritais par mon arrogance et cela m'amusait.Je jouissais de ces brefs instants de suffisance, pleinementconsciente des risques encourus. Mais je n'y prenais garde etj'étais sûre qu'il était plus facile d'obtenir sa confiance par despetits mouvements de rébellion que par une attitude de soumissiondocile.
"Assieds-toi sur mes genoux", s'écria-t-il avec irritation.
J'obéis, retenant un soupir de mécontentement.
À l'instant même, ses mains se posèrent sur mon corps et seslèvres sur mon cou.
Je détestais sa bouche, surtout depuis la découverte du plaisirqu'elle me procurait, si bien que j’avais commencé à prendrepeur.
Peur d'éprouver des sensations erronées qui me troublaient etm'envoûtaient à la fois.
J'aurais voulu fuir, mais cela m’était impossible.
Lorsque j'avais pris la décision d'approcher cet homme, j'étaisconsciente que je devrais m'abaisser à son niveau, avecl’éventualité de commettre un faux pas.
J’avais accepté ce risque.
J'aurais tout fait pour parvenir jusqu’à lui et à ce quigravitait autour de lui, comme ces diamants répandus dans une boîtede velours bleu ouverte sur son bureau.
"Ils te plaisent, ces diamants ?", me demanda-t-il à un certainpoint, s’écartant de moi.
"Pourquoi me le demandes-tu ?", cette insinuation me préoccupa,tandis que je sentais ses mains remonter sous ma jupe jusqu'àl'élastique du string.
"J'ai noté que tu les observais depuis que tu es entrée danscette pièce. Ils ont l’air de beaucoup t'intéresser", poursuivit-ilsans broncher, malgré la morsure que j'infligeai à son poignet pourtenter de l'éloigner.
"C'est un fait : toutes les femmes veulent être couvertes debijoux", lui répondis-je, feignant l'indifférence malgré le sursautprovoqué par la déchirure de la dentelle qui couvrait mes partiesintimes, me laissant une marque sur la peau.
Il en allait toujours ainsi avec Aleksej : il semblait concentrésur ce qu'il disait, mettant son interlocuteur sur la défensive ;mais il était trop tard lorsqu'on s'apercevait qu'il avait déjàpassé outre.
"Toi aussi ?" me chuchota-t-il dans l'oreille, embrassant moncou et glissant sa main entre mes cuisses serrées.
J'étais si mal à l'aise que je ne comprenais plus s’il étaitquestion de diamants ou d'autre chose.
Je parvins à répondre : "Certainement", avant d'être saisie parsa bouche qui prit violemment possession de mes lèvres.
"Comment se fait-il que je ne t'aie jamais vue porter unquelconque bijou ?", poursuivit-il avec la froideur habituelle dontil ne se départait jamais, raison pour laquelle je le haïssais.
"Que veux-tu que je te dise ? Nul homme n'a jamais daigné m'enoffrir", répondis-je avec aigreur, approchant ma main de la boîtede velours bleu sombre. Mais avant que je puisse atteindre lesdiamants, Aleksej, saisissant mon poignet, me tourna vers lui.
“Ils ne sont pas pour toi”, m’avertit-il, me fulminantfroidement du regard.
“Alors pour qui sont-ils ?”, demandai-je, piquée par lacuriosité.
Il coupa court : "Cela ne te regarde pas", et, me saisissant parles hanches, il m’inclina sur le bureau.
"Tu t’en tapes une d'autre ?", grommelai-je, m'efforçant de melibérer. Jamais je n'aurais permis à quiconque d'être un obstaclepour parvenir à mes fins !
Il éclata de rire : "Jalouse ?"
"Je ne suis pas partageuse, tu devrais le savoir."
"Nous n'avons baisé qu'une seule fois et tu prétends déjà êtrela seule et l'unique ?"
J’évitai de répondre combien il m’avait coûté de m’êtrevolontairement donnée à lui, ceci sans prendre en compte lesmarques des cordes avec lesquelles il m’avait attachée, ni le tempsque celles-ci étaient restées imprimées sur mes poignets.
J’avais eu plus de mal à dissimuler la crainte d’êtreentièrement à sa merci que mon absence d’excitation.
La seule chose qui alors m’avait donné l’énergie de ne pas toutlaisser tomber étaient ces diamants, justement, ainsi que leurorigine à laquelle moi-même souhaitais parvenir.
“Cela fait huit mois que je travaille pour toi”, luirappelai-je.
“Et alors ?”
“Je m’abandonne à toi, m’imaginant être importante pour toi ; aufinal, je découvre qu’il y en a une autre”, m’enflammai-je avec uneindignation feinte.
Sans croire à cette scène de jalousie, il me demanda, “Queveux-tu, Danielle ?” Le fait était que le masque de glace quej’arborais habituellement, me montrant insensible et détachée detout, ne rendait pas crédible cette scène digne d’un feuilletonsentimental.
“C’est toi que je veux”, murmurai-je, le fixant du regard etposant mes lèvres sur les siennes avec impétuosité. Ce fut unbaiser rageur, tout ce que j’éprouvais à cet instant… Rage d’avoirdû coucher avec lui, rage de devoir mentir au quotidien, alorsqu’au fond de moi je n’aspirais qu’à accéder à ses ressourcesillimitées et m’approprier ses contacts, avant de disparaître enfindans le néant.
“Alors mets-toi à genoux et suce-moi”, me défia-t-il, tout encontinuant à me palper de ses mains.
“Je ne suis pas ta pute !” râlai-je énervée, parce que jen’étais pas parvenue à lui soutirer une bribe d’information, ainsiqu’à cause de sa façon de me manipuler et provoquer ma jouissancecontre ma volonté.
“Que se passe-t-il, Danielle : tu n’es plus disponible ? Cettefois tu ne dois pas me distraire comme lorsque que je t’avaissurprise à fourrer ton nez dans ce qui ne te regardait pas”, mesouffla-t-il à l’oreille et, me saisissant par les cheveux, ilapprocha mon visage du sien.
Je me mordis les lèvres d’inquiétude et d’énervement.
Il m’avait surprise alors que j’étais à un doigt de savoir quiétait son contact. Je me rappelais très bien cet épisode, troisjours auparavant dans cette même pièce…
Ma couverture allait sauter d’une minute à l’autre, j’avais lula suspicion dans les yeux d’Aleksej et j’avais compris que j’avaiscommis une erreur impardonnable.
La seule issue pour ne pas être chassée et perdre tout ce quej’avais fait pour parvenir jusque-là fut de l’embrasser et de luioffrir ce qu’il désirait depuis le jour de notre premièrerencontre.
Je m’étais faite baiser contre la bibliothèque située à troispas de là.
À un certain point il m’avait attachée avec des cordes etm’avait suspendue à un crochet qui dépassait en haut de labibliothèque.
Consciente qu’il me mettait à l’épreuve, je m’étais laisséefaire.
J’étais parvenue à ne pas bouger un seul muscle malgré laterreur qui, telle un venin mortel, envahissait toutes les fibresde mon corps.
Je m’étais faite prendre à ses conditions, sans réagir à sesmanières brusques et sauvages.
A ce moment précis je sentais qu’il allait agir de même.
J’aurais voulu me retirer, sachant qu’au fond il aurait acceptéparce qu’il était un gentleman. Mais ses insinuations me pesaient,telle une épée de Damoclès suspendue au-dessus de ma tête, donc jele laissai faire.
“Tu me déçois, Aleksej. Tu ne fais pas la différence entre unefemme qui veut baiser avec toi et une qui veut te rouler”, leprovoquai-je, consciente de signer mon arrêt de mort.
“Tu as besoin d’une bonne leçon”, murmura-t-il d’une voixrauque, me penchant sur le bureau.
Il me maintint fermement par les cheveux, tandis que de l’autremain il relevait ma jupe et baissait son pantalon avant d’arracherdéfinitivement ce qui me restait de lingerie intime.
Il me fit écarter les jambes et, avant que je puisse meredresser, je le sentis me pénétrer d’une poussée puissante, meremplissant au-delà de ce que je m’imaginais.
Je hurlai d’effroi.
Je m’efforçai de me rebeller mais, plus je me débattais, plusson membre me pénétrait furieusement et en profondeur.
“J’adore le fait que tu sois toujours si humide etaccueillante”, murmura-t-il d’une voix grave, pendant qu’ilaccélérait ses mouvements.
Je haïssais ses paroles parce qu’elles disaient la vérité.Personne ne m’avait jamais baisée de cette façon et, bien que je leméprisasse, il me soumettait et me faisait sentir inférieure à lui.La chose me plaisait et, au fond, m’excitait bien plus que je nel’aurais jamais cru.
Subitement je sentis ses mains parcourir mes flancs jusqu’àparvenir à mes seins qui dépassaient du décolleté.
Je ne pouvais pas le voir, mais je sentis ses doigts pincer mestétons et les triturer jusqu’à les rendre turgescents et gonflés,me provoquant une gêne agréable quand ils frottaient contre le boisdu bureau à chacune de ses poussées.
“Aleksej”, murmurai-je, en proie à un désir incontrôlable,tandis que lui, ramenant ses mains sur mes flancs, les glissaitentre mes cuisses jusqu’à atteindre mon petit bouton auquel ilprodigua le même traitement qu’à mes tétons.
En quelques secondes mon corps se contracta sous les spasmesd’un orgasme qui me frappa avec la violence d’une tempête.
“Assez, je t’en prie”, le suppliai-je, sentant mon corps secontracter autour de son pénis qui continuait à fourailler dans monvagin et ses mains qui n’arrêtaient pas de me titiller.
“C’est moi qui décide quand arrêter”, m’avertit-il d’une voixdure et inflexible. “Je veux que tu jouisse à nouveau”.
“Je n’en peux plus”, haletai-je, tandis que mon corps selaissait emporter à nouveau entre les mains d’Aleksej.
À un certain point, je le sentis venir en moi.
Je soupirai de satisfaction, espérant que cette torture allaitprendre fin. Mais je me retrouvai encore poussée vers l’avant, unede ses mains sur mon sein et l’autre au niveau du clitoris.
Excitée par son orgasme qui palpitait encore à l’intérieur demoi et par ses doigts qui glissaient entre mes cuisses, un nouvelorgasme me traversa en profondeur.
“C’est bien, ma petite babouchka”, dit-il en souriant, me libérant de soncorps.
Je me rhabillai précipitamment, essayant d’effacer de ma mémoirece que nous venions d’accomplir.
Le string était irrécupérable, donc je le jetai.
Sur ces entrefaites, Aleksej ouvrit un tiroir de son bureau eten sortit une petite boîte qu’il me tendit.
“Qu’est-ce que c’est ?”, demandai-je en m’asseyant sur sesgenoux.
“Ouvre-la.”
J’obéis et trouvai à l’intérieur une bague en or blanc, sertiede diamants. La pierre au centre était un diamant taille brillant,entourée de deux gouttes d’eau en diamant. C’était une bagueexceptionnelle, la plus belle qu’il m’eût été donné de voir.
“Qu’est-ce que ça veut dire ?”
“À toi de voir.”
“Je ne suis pas une putain”, clarifiai-je, enfilant la bague àmon annulaire droit avec une certaine avidité.
“Je n’ai jamais dit qu’il s’agissait du paiement de taprestation.”
“Non, mais tu y as pensé.”
“Je pense ce que bon me semble ; fais-en autant en ce qui teconcerne.”
“Alors je prends cette bague comme une proposition venant detoi”, le défiai-je, résolue à lui rendre la vie infernale, au moinsautant que celle que j’avais vécue à ses côtés pendant desmois.
Il s’assombrit instantanément : “Une proposition ?! Quel genrede proposition ?”
“De mariage”, m’écriai-je, incapable de croire à mes propresparoles. Comment pouvais-je imaginer pareille chose ? Est-ce que jedevenais folle, ou bien le voisinage d’un tel homme me faisait-ildésirer des choses que je n’aurais jamais envisagées ?
“Quoi ?!”
“Oui, je le veux, Aleksej. Je vais t’épouser”, poursuivis-je,jouissant largement du mécontentement apparu sur son visage, avantd’éclater de rire.
En guise de réponse, il me chassa : “Va-t-en ! J’ai àfaire.”
“Moi aussi. J’ai un mariage à préparer”, ricanai-je.
Aleksej marmonna quelque chose en russe que j’eus un peu de malà comprendre. Il venait de dire qu’il m’épouserait plutôt mort quevif.
“Aleksej, mon chou, tu sais bien que je ne parle pas russe.Dis-le dans ma langue, s’il te plaît.”
“Je t’ai dit de disparaître. J’attends quelqu’un et je tiens àle rencontrer seul. Nous devons parler affaires”.
Son ton sérieux et son regard déterminé me firent comprendre quel’invité attendu était une personne très importante.
De qui s’agissait-il ? J’avais absolument besoin de le savoir,donc je cherchai à temporiser et tentai de l’embrasser pour gagnerdu temps, mais, à nouveau, il m’écarta.
“Ne m’oblige pas à être impoli, Danielle.”
“OK, tu as gagné”, dis-je avec un soupir de renoncement. Enarrivant à la porte, je pus entendre Aleksej répondre au téléphoneet dire aux gardes de faire entrer l’invité. Il le dit en russemais je saisis parfaitement chacune de ses paroles et je savaisque, si je voulais épingler cette personne, il m’aurait fallutrouver une excuse pour descendre dans le salon en passant par lecouloir principal et le grand escalier.
Je me dirigeai lentement vers la porte et sortis.
Au lieu de retourner dans la chambre qui m’était assignée, jecontinuai mon chemin dans le couloir central qui débouchait sur legrand escalier, lequel se séparait en deux branches symétriquesopposées qui menaient toutes les deux au salon durez-de-chaussée.
Avec une véritable satisfaction, je croisai l’invité d’Aleksejau moment où il gravissait les marches de l’escalier.
Il portait des lunettes de soleil qui cachaient en partie sonvisage, mais il avait quelque chose de familier.
Je m’attardai encore un peu, attendant qu’il parvînt au sommetdes marches pour passer à côté de lui.
Il me jeta un coup d’œil qui ne m’échappa pas, mais ilpoursuivit son chemin, comme si de rien n’était.
J’aurais voulu m’approcher et lui parler, mais je savais qu’unetelle attitude aurait suscité des soupçons ; or je ne pouvais pasrater cette occasion unique de connaître la personne avec laquelleAleksej faisait la contrebande de diamants ou par l’entremise delaquelle il les échangeait contre autre chose.
Huit mois que j’attendais cet instant.
J’en étais arrivée à coucher avec ce russe pour pénétrer dansson domicile, là où je savais qu’avaient lieu les rencontres lesplus intéressantes et profitables.
Et maintenant l’occasion se présentait devant moi !
L’homme me frôla et je feignis l’indifférence mais, alors quej’allais emprunter l’escalier, je respirai l’odeur de son after-shave.
C’était un parfum particulier et très cher.
Je ne connaissais qu’un seul homme qui en mettait.
Un homme avec lequel j’avais eu une relation pendant près d’uneannée, relation basée sur de brèves rencontres épisodiques axéessur le sexe, ainsi que quelques bavardages au cours desquels nouséchangions sur le travail et nos rêves de gloire.
Près d’une année s’était écoulée depuis notre dernière rencontremais, en un instant, l’image de mon ex- me revint à l’esprit.
Des cheveux blonds, les yeux bleus, une mâchoire carrée, le nezaquilin, taille et poids moyens…
J’étouffai un sursaut : “Ryan !”
Du coup je me retournai, bouleversée.
Lui aussi s’était retourné et il avait ôté ses lunettes.
Ses cheveux étaient plus longs et il portait la barbe, maisc’était vraiment lui.
Comment était-ce possible ?
Je repensai à cette année-là avec lui et aux problèmes quej’avais eus…
Je me rappelais toutes les fois où je lui avais confié mesdoutes sur le fait que quelqu’un de mon entourage me roulait.
“Comment as-tu pu me faire ça ?”, je compris à l’instant :c’était lui qui m’avait mis des bâtons dans les roues depuis lecommencement.
Ce fut à cet instant précis que je compris à quel point ilm’avait manipulée et comment il s’était efforcé de compromettre mesplans.
Instinctivement, je cherchai mon pistolet caché dans le fond dela poche de ma jupe, mais je me rendis compte trop tard de l’avoirlaissé dans ma chambre lorsqu’Aleksej m’avait fait appeler.
Ryan en fit autant et je vis soudain le canon de son arme pointévers moi.
“Kendra, ne le prends pas pour toi, mais un seul de nous deuxsortira vivant d’ici.”
“Il n’est pas nécessaire qu’il en finisse ainsi”, tentai-je dele convaincre, descendant lentement les marches sans lui tourner ledos.
Il était clair qu’il allait me trahir auprès d’Aleksej ; àpartir de cet instant-là il n’y aurait plus d’issue pour moi. Ilfallait que je quitte la villa à toute allure !
De plus, suite à l’affront que j’avais subi, la colère m’incitaà saisir mon téléphone portable pour appeler immédiatement mescontacts à l’extérieur afin de leur dire de se méfier de Ryan.
“Que diable se passe-t-il ici ?”, gronda la voix d’Aleksej,détournant l’attention de Ryan.
J’avais suffisamment d’expérience pour comprendre que j’étaisgrillée, donc je fis l’unique chose qui fût encore possible : jepris le téléphone et commençai à écrire un message pour expliquerce qui se passait.
“Lâche ce portable !”, hurla Ryan hors de lui dès qu’il s’enrendit compte, me bloquant peu avant que j’envoie le message.
Je vis Aleksej arrêter Ryan d’un geste et se diriger versmoi.
Son regard ressemblait à une fine plaque grise de verglas, prêteà se briser et éclater en mille fragments, lesquels toucheraientquiconque était à proximité.
Près de huit mois dans son entourage m’avaient appris qu’iln’aurait pas hésité à me faire payer chèrement chaque secondepassée auprès de lui et que j’avais exploitée à des finspersonnelles.
Le pardon était une chose qu’il ne m’aurait jamais accordée.
Je n’avais aucun doute à ce sujet.
Il ferait tout pour me détruire. Mais seulement après uneconfession complète pour qu’il découvre jusqu’à quel degré j’étaisparvenue en agissant de cette manière pendant tout ce temps.
“Donne-moi ton portable”, souffla-t-il d’une voix basse à un pasde moi, tendant sa main.
Je donnai un rapide coup d’œil à l’écran, regrettant les anciensportables où il suffisait d’appuyer sur une touche facile àidentifier du bout des doigts, au lieu d’être tout visuel.
Il ne me restait plus qu’à faire “Envoi” avec le pouce.
J’allais le faire, lorsque la main d’Aleksej parvint rapidementjusqu’à moi.
Je n’eus que le temps de déplacer le bras pour l’éviter mais,simultanément, un coup de feu retentit dans la villa.
Je ne me rendis pas compte du projectile qui venait dans madirection, lorsqu’une violente douleur au niveau la poitrine mecoupa la respiration et, me poussant en arrière, me fitbasculer.
Les talons de mes chaussures perdirent leur point d’appuihabituel et, avant que je puisse agripper le bras d’Aleksej, jebasculai dans le vide.
Je perçus à peine le contact des doigts d’Aleksej avant decommencer à plonger vers ma propre fin.
La dernière chose dont je me souvins était son nom que jeprononçai faiblement, comme un appel à l’aide désespéré et puis…la douleur.
La douleur seule me fit sentir encore vivante, malgré la ballelogée à quelques centimètres de mon sternum et les chocs répétéssur les marches de l’escalier au bas duquel je roulai.
Et puis le noir absolu.