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Le premier régulateur d’allure

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Le premier régulateur d’allure sera installé, paradoxalement, sur un bateau à moteur. Pour sa spectaculaire traversée de 18 jours en solitaire de New York au Havre en 1936, le navigateur français Marin Marie monte en effet une girouette surdimensionnée reliée par des drosses au gouvernail de son yacht à moteur de 14 m/46 ft, l’Arielle. Ce régulateur d’allure est aujourd’hui exposé au Musée de la Marine à Port Louis.

En 1955, le navigateur anglais Ian Major effectue à bord de son Buttercup la traversée en solitaire Europe-Antilles, utilisant pour ce faire une petite girouette qui actionne un flettner monté sur le safran principal. Telle est la solution utilisée le plus couramment à l’époque. La même année, le navigateur britannique Michael Henderson équipe son fameux Mick the Miller, un bateau de 17 ft, d’un système de son invention qu’il baptise Harriet, the third hand. Son objectif : centrer le safran principal et utiliser une girouette qui agit sur un safran auxiliaire, plus petit. Ce système fonctionne à merveille et est capable de s’acquitter de plus de la moitié des tâches du skipper. En 1957, Bernard Moitessier dote à son tour son Marie Thérèse II d’un flettner. En 1965, il équipe son Joshua du même système, mais simplifié en ce sens que la girouette est montée directement sur la mèche du flettner.

La première édition de l’OSTAR (course à la voile en solitaire entre Plymouth (GB) et Newport (USA), dont le coup d’envoi est donné le 11 juin 1960) marque le début de l’ère des régulateurs d’allure. Sans eux, aucun des cinq participants (Frances Chichester, Blondie Hasler, David Lewis, Valentine Howells et Jean Lacombe) ne serait jamais arrivé à bon port.

Le premier régulateur d’allure de Frances Chichester, baptisé Miranda, consiste en une girouette surdimensionnée (aérien de près de 4 m2/43 ft2 ) et un contrepoids de 12 kg/26,5 lb, et est relié à la barre franche par un système de drosses et de poulies. Vu le comportement anarchique de cette girouette géante, Chichester se voit cependant contraint de revoir à la baisse les dimensions de son aérien et de son gouvernail.

Blondie Hasler est le premier à monter à bord de son Jester un safran pendulaire assisté à différentiel. David Lewis etValentine Howells utilisent tous deux un simple flettner actionné directement par une girouette. Jean Lacombe équipe son bateau d’un régulateur d’allure à flettner doté d’une transmission à rapport variable qu’il a développé avec Marcel Gianoli.


Safran pendulaire assisté Hasler sur un S & S 30

Le Britannique Hasler et le Français Gianoli joueront un rôle majeur dans le développement des régulateurs d’allure. Les principes qu’ils énoncent à l’époque font toujours autorité. Quant à leurs systèmes, nous en reparlerons plus loin dans cet ouvrage.

La deuxième édition de l’OSTAR a lieu en 1964. Une fois de plus, tous les participants ont recours à des régulateurs d’allure, six d’entre eux optant pour le safran pendulaire assisté de Hasler qui, entre-temps, s’est mis à les produire en petites séries. Lors des Round Britain Races de 1966 et 1970, la plupart des bateaux sont équipés d’un régulateur d’allure, les autopilotes électriques étant toujours proscrits.

L’OSTAR de 1972 connaît un tel succès que pour l’édition de 1976, les organisateurs seront obligés de limiter à 100 le nombre des participants. Les autopilotes électriques sont désormais autorisés, mais consomment trop que pour être alimentés par les moteurs ou générateurs présents à bord. De nombreux participants utilisent donc des régulateurs d’allure construits par des concepteurs professionnels : 12 Hasler, 10 Atoms, 6 Aries, 4 Gunning, 2 QME, 2 électriques, 2 systèmes à safran auxiliaire, 2 Quartermaster et 1 Hasler à flettner.

Le nombre croissant de grandes courses en solitaire ou avec un équipage réduit, inconcevables sans l’aide d’un régulateur d’allure, encourage le développement et la production d’un vaste assortiment de systèmes professionnels tant en Angleterre qu’en France, en Italie et en Allemagne. Au firmament de ce marché en pleine expansion brillent toujours les noms des inventeurs de la première heure, tels que Hasler, Aries, Atoms, Gunning, QME et Windpilot.

Parmi les facteurs qui ont contribué à l’essor rapide des régulateurs d’allure, il y a le miracle économique de l’après-guerre, le nombre croissant de voiliers produits en série et la production de masse de bateaux en matières synthétiques qui ont détrôné les bateaux en bois construits sur mesure. N’étant plus un sport réservé à quelques loups de mer solitaires ni l’apanage d’une élite, la voile gagne fortement en popularité.

Les premiers concepteurs et constructeurs professionnels de régulateurs d’allure font leur apparition en 1968 en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne, suivies des Pays-Bas.

Régulateurs d’allure et leur année d’invention respective :


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