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III.

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Et je rentrai chez moi.—De lugubres pensées

Tournaient devant mes yeux sur leurs ailes glacées

Et me rasaient le front.

Comme on voit sur le soir autour des cathédrales,

Des essaims de corbeaux dérouler leurs spirales

Et voltiger en rond.

Dans ma chambre, où tremblait une jaune lumière,

Tout prenait une forme horrible et singulière,

Un aspect effrayant.

Mon lit était la bière et ma lampe le cierge,

Mon manteau déployé le drap noir qu'on asperge

Sous la porte en priant.

Dans son cadre terni, le pâle Christ d'ivoire

Cloué les bras en croix sur son étoffe noire,

Redoublait de pâleur;

Et comme au Golgotha, dans sa dure agonie,

Les muscles en relief de sa face jaunie

Se tordaient de douleur.

Les tableaux ravivant leurs nuances éteintes

Aux reflets du foyer prenaient d'étranges teintes,

Et, d'un air curieux,

Comme des spectateurs aux loges d'un théâtre,

Vieux portraits enfumés, pastels aux tons de plâtre,

Ouvraient tout grands leurs yeux.

Une tête de mort sur nature moulée

Se détachait en blanc, grimaçante et pelée,

Sous un rayon blafard.

Je la vis s'avancer au bord de la console;

Ses mâchoires semblaient rechercher leur parole

Et ses yeux leur regard.

De ses orbites noirs où manquaient les prunelles,

Jaillirent tout à coup de fauves étincelles

Comme d'un oeil vivant.

Une haleine passa par ses dents déchaussées…

Les rideaux à plis droits tombaient sur les croisées;

Ce n'était pas le vent.

Faible comme ces voix que l'on entend en rêve,

Triste comme un soupir des vagues sur la grève

J'entendis une voix.

Or, comme ce jour-là j'avais vu tant de choses,

Tant d'effets merveilleux dont j'ignorais les causes,

J'eus moins peur cette fois.

La Comédie de la mort

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