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II.

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Dans le fond de mon âme, agitant ma pensée,

Je restais là rêveur et la tête baissée

Debout contre un tombeau.

C'était un marbre neuf, et sur la blanche épaule

D'un génie éploré, les longs cheveux d'un saule

Tombaient comme un manteau.

La bise feuille à feuille emportait la couronne

Dont les débris jonchaient le fût de la colonne;

On aurait dit les pleurs

Que sur la jeune fille, au printemps moissonnée,

Pauvre fleur du matin, avant midi fanée,

Versaient les autres fleurs.

La lune entre les ifs faisait luire sa corne;

De grands nuages noirs couraient sur le ciel morne

Et passaient par devant;

Les feux follets valsaient autour du cimetière,

Et le saule pleureur secouait sa crinière

Éparpillée au vent.

On entendait des bruits venus de l'autre monde,

Des soupirs de terreur et d'angoisse profonde,

Des voix qui demandaient

Quand donc à leurs tombeaux l'on mettrait des fleurs neuves,

Comment allait la terre, et pourquoi donc leurs veuves

Aussi longtemps tardaient?

Tout à coup… j'ose à peine en croire mon oreille,

Sous le marbre entr'ouvert, ô terreur! ô merveille!

J'entendis qu'on parlait.

C'était un dialogue, et, du fond de la fosse,

A la première voix, une voix aigre et fausse

Par instant se mêlait.

Le froid me prit. Mes dents d'épouvante claquèrent;

Mes genoux chancelants sous moi s'entrechoquèrent.

Je compris que le ver

Consommait son hymen avec la trépassée,

Eveillée en sursaut dans sa couche glacée,

Par cette nuit d'hiver.

La Comédie de la mort

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