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CHAPITRE II

Table des matières

LES COLONIES SCOLAIRES

Colonies scolaires. — Colonies d’internat. — Placement familial. — Colonies urbaines. — Colonies sanitaires. — Voyages scolaires. — Fermes infirmeries. — Holidays camps. — Les avantages, les inconvénients de chaque système. — Lieux de séjour: colonies maritimes, colonies de montagnes, colonies de plaines.

Diverses formes des colonies de vacances.

Table des matières

Nous nous proposons d’étudier, avec quelques détails, les différentes formes qu’ont prises les colonies de vacances à l’usage des écoliers.

Suivant le mode de placement, on peut les ranger en trois catégories principales: colonies d’internat, demi-colonies, placement familial.

1° Colonies d’internat. — Les enfants choisis sont logés, soit dans des établissements d’instruction (groupe scolaire, école, séminaire), disponibles pendant les vacances, soit, si l’œuvre est assez riche, dans des immeubles spécialement construits pour les recevoir,

En Belgique, on trouve un grand nombre de villas spacieuses, d’aspect gai, confortables, modèles de constructions hygiéniques, uniquement destinées à recevoir, pendant les vacances scolaires, les enfants des grands centres ouvriers; on les appelle villas scolaires, ou du nom plus gracieux, de villas des enfants.

2° Placement familial. — Les enfants, au lieu d’être groupés dans des immeubles spéciaux, sont répartis par groupes de 3, 4, 6 dans des familles de paysans, soigneusement choisies, et recommandables par leur moralité et leur honorabilité parfaite.

3° Colonies urbaines ou demi-colonies. — Les écoliers sont emmenés chaque matin par des personnes dévouées en dehors de la ville, soit dans des fermes, soit dans des jardins mis à leur disposition par de généreux bienfaiteurs. Après une journée passée en plein air, ils sont ramenés chaque soir chez leurs parents.

«A Berlin, dit le Dr Landouzy, de midi à huit heures, les enfants sont emmenés hors la ville, dans les.bois et près des lacs entourant la ville, transportés gratuitement par trains spéciaux, tramways électriques, bateaux à vapeur et omnibus. Ils débarquent devant l’abri spécial, le baraquement léger installé spécialement pour eux dans la forêt ou près d’un lac. Le goûter, lait et tartines, est servi sur de longues tables; puis ce sont les jeux, les promenades, les bains, les chœurs chantés. A sept heures, sur les mêmes tables, se dresse le souper; à huit heures on retourne à la ville pour recommencer le lendemain, car c’est, chaque jour, pendant les vacances, que les enfants sont ainsi conduits hors la chaleur et l’odeur malsaine des villes, retrempés dans l’air pur, exercés en pleine nature.»

Il en existe également à Leipzig, à Zurich (Stadtcolonien) qui ont donné d’excellents résultats. A Leipzig, on a vu, en 3 semaines, le poids des enfants ainsi traités augmenter de 750 gr.

On peut encore citer, à côté de ces trois types principaux: les colonies sanitaires de vacances, dirigées par le Dr Delvaille de Bayonne.

Dans ces colonies spéciales, sont envoyés les enfants trop chétifs pour être placés chez l’habitant à la campagne, ou dans les colonies d’internat. Ils sont installés, au bord de la mer, dans un chalet approprié, y suivent un régime spécial et même un traitement médical si leur état l’exige.

Il faut encore faire une distinction entre la colonie de vacances et le voyage scolaire, qui fait encore partie des œuvres du grand air. Les colonies prennent les enfants débiles et tâchent de les réconforter en les gavant d’air pur; leur rôle est de prévenir, par une hygiène bien réglée, le développement des maladies qu’engendre la continuité d’une hygiène mauvaise, greffée sur un travail trop assidu.

Le voyage scolaire s’adresse surtoutaux enfants assez vigoureux pour supporter les fatigues de la route; il est comme le couronnement des études pour les élèves de première classe; c’est une tournée d’agrément et d’instruction.

C’est le cas des «Petits Agenais» en excursion dans les Pyrénées, sous la direction de M. Mombrun.

A citer encore les fermes infirmeries que le pasteur Comte, de Saint-Etienne, a inaugurées l’année dernière dans les hautes montagnes de l’Ardèche. Elles sont destinées à recueillir les jeunes enfants malades, atteints d’affections chroniques, dont ne veulent pas se charger les colonies de vacances ordinaires.

A noter en finissant l’installation, par un certain nombre d’œuvres anglaises, de «camps», ou «holidays camps», ou «summer camps».

Ces camps consistent en baraques légères, ou en tentes militaires, installées au bord de la mer ou en pleine campagne, dans des endroits réputés pour leur salubrité ou leur pittoresque.

Les baraques et les tentes sont fournies en partie par l’autorité militaire.

Ces différents systèmes ont leurs avantages et leurs inconvénients, comme ils ont leurs partisans et leurs adversaires. On considère les colonies d’internat comme présentant plus de sécurité matérielle et morale. Les directeurs ont constamment les enfants sous les yeux, et, en admettant qu’ils soient des éducateurs dans le sens le plus élevé du mot, ils ont une influence morale plus utile et plus complète. La vie en commun est souvent aussi des plus profitables; les enfants apprennent à se connaître, à s’aimer, et quelquefois à supporter leurs défauts de caractère, à être indulgents les uns pour les autres, à s’entr’aider. Ils se forment également à la discipline, à l’obéissance.

Le placement sous le même toit permet encore de leur donner une nourriture meilleure, ce qui a sa valeur puisqu’il s’agit de sujets débiles.

M. Bion, l’initiateur des colonies scolaires en Suisse, préfère le type de la colonie groupée et indépendante.

Dans les congrès de Berlin 1881 et de Genève 1882, la plupart des délégués se sont prononcés pour ce dernier système. La Belgique l’a également adopté d’une façon presque absolue. En France, à Paris, à Bordeaux, à Bayonne, à Marseille, les colonies sont groupées.

Le placement familial, pratiqué surtout en Angleterre et en Allemagne, a le très grand avantage d’être bien moins onéreux que le placement en colonie; pas de frais d’installation, pas de location d’immeubles. Par contre, que de difficultés pour trouver en nombre suffisant des placements sûrs, des maisons de paysans propres! La nourriture est aussi moins bonne, moins délicate; il faut donc que le petit citadin adapte son estomac aux aliments bien plus grossiers de la campagne, ce qui fait que, pendant les huit premiers jours de son déplacement, il subit une période d’acclimatation souvent pénible.

Le placement chez le paysan a peut-être aussi l’avantage de ne pas trop changer le fils de l’ouvrier de son milieu ordinaire; de ne pas lui procurerun bien-être passager qu’il pourra regretter une fois rentré chez lui. Il peut aussi tirer un certain avantage du contact plus immédiat avec les choses de la. terre; le contact journalier du travailleur des champs lui apprendra, sinon à aimer les travaux de la campagne, du moins à ne pas les considérer comme indignes de lui.

C’est en somme une de ces questions qu’on ne peut trancher d’une façon absolue; le choix qu’on fera dépendra de la région dans laquelle on se trouve, de l’esprit et des habitudes des populations, du climat, des conditions économiques du pays, qu’il ne faut jamais négliger.

Lieux de séjour.

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Il est évident que, pour installer des colonies de vacances, on doit faire choix de régions salubres, éloignées des villes, de façon à y avoir un air parfaitement pur. Il faut pourtant que le pays choisi ne soit pas trop éloigné, afin d’éviter un voyage trop long et trop onéreux pour le budget toujours maigre des colonies de vacances.

On distingue:

1° Les colonies maritimes;

2° Les colonies de montagnes;

3° Les colonies de plaines.

Certaines œuvres, comme celle des trois semaines. de M. et Mme Lorriaux, entretiennent des groupes de colons à la mer et à la plaine. D’autres, moins puissantes, n’ont que des colonies de montagne.

Il serait à souhaiter que toutes les œuvres puissent placer les enfants suivant les indications de leur tempérament: les scrofuleux, à la mer, les prédisposés à la tuberculose, à la montagne. Certaines fillettes anémiques, chlorotiques renaîtraient, comme par enchantement, dans les climats d’altitude, tandis qu’elles verraient leur malaise s’aggraver au bord de la mer.

L’œuvre des Saines Vacances a son principal établissement sur les côtes de l’océan. Les colonies de Saint-Étienne et de Lyon placent leurs pupilles sur les hauts plateaux des Cévennes, à une altitude moyenne de 600 à 800 mètres.

Les colonies des différents arrondissements de Paris se sont installées en plaine, dans les départements de la Nièvre, de l’Yonne, du Loiret. L’œuvre du soleil emmène un certain nombre d’ouvrières parisiennes dans la Creuse.

Le syndicat de l’Aiguille lyonnaise a choisi une station d’altitude dans les montagnes de l’Auvergne.

La Santé par le grand air

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