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4. Âmes-Sœurs

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Par une belle journée d'été à Buenos Aires, Laurent Belcour discutait au téléphone avec Bertrand Dubois, son associé, de la performance financière des diverses maisons de joie et autres services d'escorte qu'il dirigeait de par le monde. Il apprit aussi une mauvaise nouvelle : Isidore Khujadze, avait essayé de vendre de la matière nucléaire à des agents de la CIA qui s'étaient fait passer pour des acheteurs, au lieu de la livrer aux gens de Dubois. C'était ennuyeux et frustrant. Par le passé, Belcour n'avait pas réussi à faire déployer par Daesh une arme nucléaire qu'il avait sortie clandestinement de la Corée du Nord. Sa stratégie avait été de faire détonner une bombe quelque part en Europe pour pousser les Européens et les Américains à augmenter leurs dépenses en armement, ce qui aurait fait le bonheur d'importants fabricants d'armes, portefeuilles dans lesquels il avait considérablement investi. Le chaos et la dévastation qui en auraient résulté étaient le dernier de ses soucis. Tout ce qu'il voulait, c'était d'en tirer profit et de se venger de la France, son pays natal, de l’avoir traîné devant les tribunaux pour avoir encouragé la prostitution.

La porte d'entrée s'ouvrit et Fadime l'appela.

« Je dois y aller, » dit Laurent en éteignant son téléphone.

Fadime al-Saadi entra dans son studio puis alla vers la bibliothèque pour éteindre la chaîne stéréo qui jouait de la musique classique douce. Laurent se retourna et posa ses yeux sur l'objet actuel de son affection. À la vue de son visage, il savait qu'elle était en contrariée.

« Qu'est-ce qu'il y a, ma chérie ? Que puis-je faire pour te remonter le moral ?

— Rien, par contre tu peux te préparer pour un voyage. Nous partons pour New York rencontrer mes avocats. Ils veulent discuter du testament de mon frère Amir.

— Voilà qui est étrange. N'as-tu pas hérité de tous les biens d'Amir à sa mort?

— Non, j'ai continué à toucher mon allocation, comme d'habitude. Pour une raison que j'ignore, la plupart de ses biens ont été placés en fidéicommis. Il y a une disposition selon laquelle le contenu du testament ne serait révélé qu'à une certaine date. D'après les commissaires, le moment est venu de divulguer les dispositions du testament.

— Pourquoi maintenant ? C'est inhabituel.

— Avec Amir, tout est inhabituel. Ce que je peux supposer, c'est qu'il ait légué quelque chose à sa fille Aara quand cette dernière aura atteint un certain âge. Avec un peu de chance, je vais pouvoir enfin disposer des quelques propriétés en Europe. »

Laurent se leva et l'embrassa sur le front.

« Je serais heureux de t'accompagner, mon amour.

— Retiens tes affections, Laurent. Nous nous envolons ce soir. J'ai déjà demandé à mon personnel de préparer mon appartement à Manhattan.

— Voilà qui ressemble à un excellent plan d'évasion. Je commençais à m'ennuyer.

— Je suis sûre que tu peux trouver de quoi te divertir. Fais tes bagages.

— Tes désirs sont des ordres, ma chérie » dit-il en plongeant le nez vers sa poitrine récemment augmentée. Les chirurgiens esthétiques argentins étaient les meilleurs.

Fadime esquiva l'étreinte et se dirigea vers la porte.

« Je dois récupérer quelques affaires pour le voyage. Je serai de retour dans une heure ou deux. Je suggère de manger quelque chose avant d’embarquer. Je déteste la nourriture d'avion. »

Laurent était retourné à ses écrans d'ordinateur qui affichaient un résumé de ses investissements. Il pensait aussi à son ennemie jurée — Tess. Il était persuadé qu'elle et Jake avaient quelque chose à voir avec ce matériel nucléaire saisi à Kobuleti. Ils arrivaient toujours à déjouer ses complots. Un jour, il aurait sa vengeance.

Tess

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