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V.

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Cependant, trois soudarts mauvais ont quitté l'armée; et chevauchant à francs étriers aux alentours d'Origni, ils prennent et ravagent tout sur leur passage.

Dix paysans, armés de leviers, sortent du bourg et leur courent sus. Ils en ont fait mourir deux à grands coups; le troisième s'enfuit sur son destrier et regagne le camp au plus vite.

Il met pied à terre, va baiser le soulier de son droit seigneur, et se lamente en lui demandant sa merci.

«Sire, dit-il à haute voix, tu es perdu, et le Seigneur Dieu ne te sera jamais en aide, si tu ne te venges pas de ces bourgeois qui sont si riches, si orgueilleux et si fiers.—Ils ne t'estiment, ni toi, ni les autres, la valeur d'un denier. Ils font menace de te couper la tête, s'ils peuvent te tenir un jour; et sois sûr que tout l'or que renferme Montpellier ne te garantiroit pas de leur fureur. Je les ai vus occire et massacrer mon frère et mon neveu; et, par saint Riquier, ils m'eussent aussi mis à mort, si je n'avois fui sur ce destrier.»

Raoul l'entend, et il pense perdre la raison, de colère: «Francs chevaliers, s'écrie-t-il, or sus, je veux aller saccager Origni. Ah! les bourgeois commencent la guerre; si Dieu m'aide, je leur ferai payer cher leur audace!»

Les chevaliers courent aussitôt à leurs armures; car ils n'osent abandonner leur seigneur. Ils sont au nombre de dix mille, comme je l'ai ouï raconter, et commencent à éperonner vers Origni.—Bientôt ils tranchent les palissades de leurs cognées d'acier, et les font tomber à leurs pieds. —Ils traversent le fossé et le vivier, et s'avancent près de la muraille pour mieux l'attaquer.

Fragments d'épopées romanes du XIIe siècle traduits et annotés par Edward le Glay

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