Читать книгу Les douze nouvelles nouvelles - Arsène Houssaye - Страница 17

IV

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Ici, les documents font absolument défaut à l'historien. Ce qu'il sait bien, c'est ceci:

Le lendemain, bien avant l'aurore. Janina s'envola comme un oiseau qui ne bat que d'une aile; ou plutôt, pour parler en prose, elle s'habilla en toute hâte vers quatre heures du matin, l'heure où elle savait que son mari s'échappait des bras de la Faramineuse. Sa longue pelisse cachait sa tête comme son corps, mais elle ne se trouvait pas encore assez cachée pour sortir de chez une fille et pour rentrer chez une honnête femme!

Rentra-t-elle chez une honnête femme?

Fut-elle vraiment bien surprise quand sa fille de chambre lui dit, tout ébahie de la voir rentrer si tard sans être en toilette de bal:

—Madame sait-elle que Monsieur est revenu de très bonne heure avec une fièvre de cheval?

Fut-ce pour Janina le Mané, Thécel, Pharès venant la surprendre dans l'enivrement de son triomphe,—ou de sa défaite? Savait-elle, à ce moment, que le beau prince entrevu en photographie dans le vulgaire roman que lisait la Faramineuse avait pris—nouveau Jupiter—les plumes et le nid d'Amphitryon?

Je ne sais par quelle indiscrétion l'histoire courut vaguement, sans toutefois qu'on arrachât les masques. Ce qui est certain, c'est qu'une amie de la Faramineuse lui dit un jour: «On prétend que tu as touché dix mille francs pour rapatrier une femme avec son mari.

—Ma chère amie, j'ai touché quinze mille francs: dix mille francs de la dame, et cinq mille francs du prince.

—C'était donc un prince?» La Faramineuse se mordit les lèvres.

Ste Thérèse a dit: «Nous avons dans le coeur la source des larmes qui lavent nos péchés.» Janina qui avait tant pleuré, pleura encore.

Son mari ne retourna pas chez la Faramineuse.—Ni elle non plus.


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