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III

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Un coup d'éventail avait ruiné Arthur.

Dans l'enivrement de son coeur, il avait tout sacrifié à cette belle impertinente. Il ne put se consoler dans cette écurie qui devait être leur chaumière et leur palais.

Le jeudi, il y eut encore des courses; Arthur fut battu.

Il voyait tomber à la fois ses illusions d'amoureux et de sportsman. Il avait rêvé la grande vie: il lui fallait donc tomber dans la vie des décavés? Sa noblesse de coeur se révolta. A quoi lui servirait son brevet de comte romain, à lui qui ne pourrait plus faire figure dans le monde?

Déjà on lui avait dit: «C'est un brevet d'invention.»

Quand il fut rentré dans son écurie, un peu abandonné de ses amis, parieurs désabusés, et maudit par les bookmakers qui avaient eu foi en lui, il s'arma d'un revolver pour casser la tête au cheval qui l'avait trahi.

Mais le cheval penchait vers lui sa noble tête, comme pour appeler ses caresses....

Il l'embrassa; et, retournant vers lui le revolver déjà braqué sur la bête, il se cassa la tête à lui-même.

Il survécut quelques instants, tout juste assez pour dire à un de ses amis:

—Si tu m'aimes bien, coupe ma tête et porte-la sur un plat d'argent à cette Célimène d'écurie, à cette Salomé, plus cruelle que la fille d'Hérodiade.

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