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Table des matières

C. C. Règle de S. Benoît (Regra de S. Bento) 1633. Ouvrage sur le frontispice duquel on voit gravé un S. Benoît, avec un ange qui lui présente une mitre. Cette estampe porte la marque C. C. (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CABRAL (ANTOINE-JACINTHE-XAVIER), voyez FONSECA (Antoine-Emmanuel da). Il a été maître de dessin au collége de Santo-Antonio do Recife, capitale de la province de Pernambuco, et a écrit un ouvrage intitulé : Explicaçaõ do quadro alegorico da regeneraçaõ da Monarquia Portugueza (Lisbonne, 1822). Cet artiste vit maintenant à Rome, où il fait le commerce des tableaux. (Communication de M. Santos, graveur.)

CACEGAS (frère LOUIS), auteur des manuscrits qui ont servi à l’Histoire de l’ordre de S. Dominique, par frère Louis de Sousa. Il a vécu à la fin du seizième et au commencement du dix-septième siècle. (Voyez Lettres, p. 84, 336.)

CACERES (JEAN), sculpteur, demeurant à Funchal. Maître tailleur de pierre des travaux royaux de l’île de Madère. Patente de 1513. (Livre 42 du roi Emmanuel, fol. 66. — Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CADAVAL (As ultimas acçoēs do Duque de), par le duc de Cadaval D. Jayme, son fils. Voyez PATRIARCHE.

CADÉS, peintre. Ce nom se trouve écrit au bas d’un bon tableau provenant du palais de Ramalhaõ que j’ai vu en 1844, au palais de Bemposta, à Lisbonne. Il représente Jean Ribeiro Valença, prêchant aux Gentils. Je suppose que ce CADÉS est le même que JOSEPH CADÉS dont parle Nagler, et qu’il dit avoir été peintre romain, né de parens français. Il est mort, suivant ce même auteur, en 1801, n’ayant pas encore atteint l’âge de 50 ans. (Voyez Lettres, p. 270.)

CAETANO, voyez GAÉTAN.

CALDEIRA (ÉDOUARD), calligraphe, a copié un manuscrit portugais portant la date de 1612, et intitulé Genealogia universal da nobilissima Caza de Sandoval, qui se trouve à la Bibliothèque royale de Paris. On croit aussi qu’il est auteur des belles miniatures dont est orné ce magnifique volume; peut-être aussi en a-t-il seulement copié le texte. La couverture en vermeil de ce volume est à elle seule, de l’avis de M. Ferdinand Denis, un chef-d’œuvre d’orfévrerie qui fait honneur aux artistes de Lisbonne. (Lettres, p. 207.)

CALISTO (BARTHÉLEMY-ANTOINE), peintre. Il a appris à peindre sous Rocha, a travaillé à Ajuda et est mort en 1821. C’est un de ceux qui allèrent à Rome pour s’y perfectionner, et celui qui retira de ce voyage le moins de profit. Il fut aussi un de ceux qui, à Ajuda, ont contribué le plus à compromettre le Portugal sous le rapport de la peinture de cette époque, qui, du reste, en Allemagne, n’était pas plus glorieuse. (Cyrillo, p. 144).

CALVART (DENIS), Flamand, peintre. Suivant Guarienti, il est mort en 1619. Cet auteur a vu de Calvart, à Lisbonne, un tableau très beau, fait à l’imitation de Raphaël. (Voyez Lettres, p. 321.)

CAM GASPARD voyez CAÔ et LOPES (Grégoire).

CAMARA (GEORGE DA), prêtre, réputé artiste et poète qu’on appelait le Martial portugais, mourut en 1649. Il est cité par Barbosa, Souza, et Augustin da Costa. (Taborda, p. 195.)

CAMPANA OU CAMPAGNA ou CAMPANNA. (PIERRE), peintre, d’après Guarienti originaire de Bruxelles, vécut à Rome et fut ensuite invité par Charles V à passer en Espagne. Le Portugal possède, d’après le même auteur, des ouvrages de ce peintre; mais je n’y ai jamais rien vu qui ressemblât aux tableaux de ce maître. Il mourut dans sa patrie en 1570, suivant Bermudez, en 1580 suivant d’autres. (Voyez Lettres, p. 512, 527, 508,515.)

CAMPELLO, d’après Cyrillo (ANTOINE), d’après Taborda (EMMANUEL), peintre d’histoire portugais, florissait au temps de Jean III, vers 1540. Il a étudié à Rome.

Cyrillo, en s’appuyant sur Félix da Costa Meesen, lui attribue le Portement de la Croix qu’on voit à Belem au-dessus de l’escalier, et qui a été restauré à plusieurs reprises et très mal. Ce même auteur suppose que le Couronnement d’épines , et la Résurrection qui se trouvent dans le même monastère pourraient bien être de Campello. D’après Meesen, Campello aurait été un Seguace de Michel-Ange. (Cyrillo, p. 56 et 57.)

D’après Taborda, p. 167, et le Patriarche, Liste des artistes, p. 43, le nom de baptême de ce peintre serait Emmanuel.

Loureiro (directeur de l’Académie), dit de lui qu’il a étudié à Rome, de même que Gomes, Diaz et Vanegas. Voyez Lettres, p. 169, 240, 287, 317, et autres indiquées dans la table alphabétique de mes lettres.

Guarienti lui consacre un article. (Voyez Lettres, p. 317.)

CAMPELLO (BENOIT DE SOUZA), peintre de fleurs, voyez BERNARDES (Joseph).

CAMPELLO (EMMANUEL), voyez CAMPELLO (Antoine).

CAMPO(JOSEPH-JOACHIM DE), sculpteur en bois. Il m’a été indiqué par le professeur François d’Assis Rodrigues. Il vivait à la fin du dix-huitième siècle.

CAMPOS DIAS (Jean DOMINGUES de), voyez DOMINGUES (Jean) et Joseph (Jean).

CAMPOS (EMMANUEL DE), auteur de l’ouvrage Elementos de Geometria de Euclides, voyez PATRIARCHE.

CANDIDO (DOMINIQUE-ANTOINE), graveur. Voyez SANTOS (Simon-François dos).

CANEVARI (ANTOINE), architecte romain, fut chargé par Jean V, vers 1717, de faire le plan des constructions de Mafra; mais le projet qu’il fournit ne fut point exécuté. Il a bâti, à Lisbonne, la tour de l’horloge et a fini ses jours dans le royaume de Naples. (Cyrillo, p. 180). Voyez aussi LUDOVICE (Frédéric).

CANGALHAS (FRANÇOIS-ANTOINE FERREIRA), architecte, voyez MARDEL.

CANOVA. Dans l’église de Lorete, on voit deux anges qui sont attribués à ce sculpteur, quand il était fort jeune. (Communication de M. le professeur François d’Assis Rodrigues, qui tient ces renseignemens de son père, et celui-ci, d’un des fils de Ludovice, l’architecte de Mafra.)

CAÕ ou CAM (GASPARD), peintre. Taborda nous apprend qu’il devint peintre de Jean III, en 1539, à la place de Alvaro Pires. Sa patente se trouve dans les archives royales, (Chancellerie de Jean III, livre 26, fol. 31). Suivant Cyrillo, p. 59, il était fils de Pires, auquel il succédait. (Voyez Lettres, p. 192 et 248).

CARÇA (JACQUES DE), au temps de Jean III, vers l’an 1551. Dans mes Lettres, p. 215, il n’est pas positivement désigné comme artiste; mais M. le vicomte de Juromenha a découvert plus tard dans des documens du couvent du Carme, un reçu de 1554 qui prouve qu’il a construit le chœur de cette église. Dans ce reçu, il est appelé Escudeiro fidalgo da Caza d’el Rei; maître des œuvres de Marcaria du roi, (sculpteur), et habitant de Lisbonne. Ce Diogo de Carça est le même que le Patriarche appelle Diogo da Carta. Voyez CARTA (Jacques de).

CARDENAS (BARTHÉLEMY DE), peintre, élève d’Alphonse Sanches Coelho. Tous ses ouvrages sont en Espagne. Il mourut à Madrid en 1606, âgé de 59 ans. Il était Portugais et artiste très distingué. Palomino prétend que Cardenas était d’origine espagnole, mais né en Portugal. (Cyrillo, p. 70.) Bermudez lui consacre un article et cite ses ouvrages.

CARDINI (JEAN), graveur. Dans la collection des portraits des grands hommes de la nation portugaise, on voit celui d’Alphonse Henriques, signé Joaõ Cardini, sculp. em Lisboa. (Patriarche, Liste des artistes, p. 18.)

CARDOSO (père), auteur du Dictionnaire géographique, voyez GRAN-VASCO. (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CARDOSO OU CARDOZO (EMMANUEL), sculpteur, auquel est attribué l’encadrement (peut-être a-t-on voulu dire les ornemens de sculpture) qu’on voit dans la chapelle de Sainte-Rita, à l’église de Saint-Augustin de Santarem. Ce renseignement est tiré de l’Histoire de Santarem edificada. (Voyez Lettres, p. 249).

CARDOSO (GEORGE), auteur de l’Agiologio Lusitano cité par le Patriarche, Liste des artistes, p. 12, article Nicolao Francez, et par M. Ferdinand Denis, dans l’Univers, 1633e livraison, p. 387, 391.

CARDOTE (Dona Ignacia PIMENTA), voyez PIMENTA CARDOTE.

CARLOS (frei), peintre et moine, vivait et travaillait en Portugal vers 1535, comme le prouve un tableau portant cette date et sa signature. D’après Taborda, il appartenait à l’ordre de S. Jérôme et prononça ses vœux en 1517; il était Flamand de nation. (Voyez Lettre 7e).

M. Roquemont, qui a possédé un tableau signé de frei Carlos, trouve que ce tableau avait une grande analogie avec le Calvaire de Vasco Fernandez dont je lui ai fait voir la gravure.

Taborda indique comme étant de Frei Carlos les ouvrages suivans: «Dans la sacristie du monastère de Santa-Marinha da Costa la Mise au tombeau; dans la chapelle de Saint-Eustache du monastère d’Espinheiro, fondé par Marie de Castro, divers ouvrages de cet insigne moine; dans la sacristie (je suppose de la même église), une Annonciation d’un grand mérite; dans le réfectoire, entre les deux grandes fenêtres, un tableau avec les figures de Notre-Dame-d’Espinheiro, de saint Jérôme et de saint Augustin. Mais par-dessus tous ses tableaux, celui qui est le plus merveilleux, est celui qui représente la CRÈCHE. On le voit au-dessus de l’autel, dans la maison appelée anciennement A CASA DOS FERROS.» A Belem on voit de lui la Vierge et l’enfant Jésus avec sainte Marie-Madeleine et saint Jérôme en habit de cardinal. Ce tableau se trouve au-dessus de l’hôtel de la casa dos Reis, mais il est malheureusement retouché de manière à ne plus faire honneur à son auteur. Un autre tableau de lui qu’on voit également à Belem et qui à l’époque où Taborda a publié son livre (1815), était mieux conservé que l’autre, est celui de la chapelle du dortoir. Il a été transporté d’Espinheiro par frère Antoine de Campos» (Taborda, p. 157). Voyez Lettres, p. 127, et d’autres passages de cet ouvrage qui se trouvent indiqués dans la table alphabétique).

CARNIOLE (JEAN DELLE). Suivant Guarienti, il était graveur sur pierre. Cet auteur a vu de lui un bel ouvrage en Portugal. (Voyez Lettres, p. 324).

CARNEIRO DA SILVA (JOACHIM), graveur.

Nous avons déjà dit ailleurs qu’après la mort du roi Sébastien les arts tombèrent en décadence. Ce fut seulement après la paix d’Utrecht, en 1715, que D. Jean V put songer à les ranimer et à protéger les sciences. En 1720 il créa l’Académie royale d’histoire; en 1722 il fonda à Sétubal celle de géométrie. Ces institutions ayant besoin de graveurs, quelques étrangers furent appelés en Portugal par l’intermédiaire de D. Jean da Silva, comte de Tarouca, ambassadeur à la Haye. Gabriel-François-Louis Debrié était Français; il fit beaucoup de planches pour l’histoire généalogique et grava en 1739 les portraits du roi et de la reine, que Rang avait peints. Il eut un fils, né à Lisbonne, qui exerça comme lui la profession de graveur.

François Harrewyn, de Bruxelles, grava les portraits de D. Jean IV, de D. Alphonse VI, de D. Pedro II, et de D. Jean V: ces figures sont de grandeur naturelle.

Alexandre de Gusmaõ̃ de la compagnie de Jésus, au Brésil, grava d’une manière satisfaisante une Nativité.

François Vieira et Quilhard firent aussi des planches assez nombreuses. C’est à ce dernier qu’on doit la gravure d’un vaisseau lancé à la mer en 1727. Jean V entouré de beaucoup de monde y est représenté sur le pont, et c’est à ce prince qu’est dédiée cette gravure. Elle est exécutée dans la manière de Leclerc. Quilhard fit encore une autre planche d’une riche composition, représentant la marche funèbre du duc de Cadaval.

Rochefort et Michel le Boiteux , travaillèrent également pour le Portugal. Le premier grava le baptême de D. Jean V, et le second la façade de Mafra. Cette estampe a 4 palmes, et a été faite en 1752.

Quelques Portugais se consacrèrent aussi à la gravure: Rocha père et fils, Padraõ̃ et Jean Silverio Carpinetti, son élève, qui grava les portraits de D. Joseph I, et de la reine D. Maria-Victoire; Jérôme de Barros Ferreira; le chevalier Faria, grand dessinateur à la plume, qui grava à l’eau-forte un beau Saint Antoine prêchant aux poissons; François Vieira Portuense; Joseph Lucio, et beaucoup d’autres.

En 1769 s’ouvrit à Lisbonne une école de gravure, attachée à l’Imprimerie royale, sous la direction de Joachim Carneiro da Silva, qui est né à Porto en 1727. C’était un véritable artiste. Il alla à Rio-Janeiro à l’âge de 12 ans et y apprit le dessin chez Jean Gomes, natif de Lisbonne et graveur de l’hôtel de la Monnaie. Il aimait la musique, jouait de la flûte et fréquentait constamment les concerts avec Jean Henri de Souza, qui devint plus tard trésorier général. Après 17 années de séjour au Brésil, il revint à Lisbonne en 1756. L’année suivante il se rendit à Rome et suivit l’école de dessin de Louis Sterni qui était un bon peintre. En 1760, D. François d’Almeida ordonna au nom du Roi à tous les Portugais de sortir de Rome, et Carneiro da Silva se transporta à Florence où il continua ses études, dédaignant un emploi à la Monnaie qui lui était offert par le marquis de Pombal.

Dès son entrée à l’Imprimerie royale, comme nous l’avons dit, il lui fut alloué 400,000 réis d’honoraires et une gratification de 100,000 pour chaque élève qu’il aurait formé. Il eut pour élèves Antoine Sisenande, qui fut atteint de folie à Rome; Ventura da Silva, son neveu; Gaspar Froes Machado; Eleuterio-Emmanuel de Barros; Nicolas-Joseph-Baptiste Cordeiro, qui s’appliqua ensuite à la peinture et mourut encore jeune d’une maladie de poitrine; Joachim-Joseph Ramalho, mort jeune en 1795, et qui était également peintre; Joseph Galdino de Mattos, qui commençait à se faire connaître, quand, dans un accès de jalousie, il se suicida à l’aide d’un burin; et Emmanuel da Silva Godinho, qui grava beaucoup d’images de dévotion.

Quand Ponzoni, maître de dessin au collége des nobles, se retira de ce poste, il y fut remplacé par Joachim Carneiro. Ce fut ce dernier qui rédigea les statuts pour l’école royale de dessin, où Joachim Manuel da Rocha enseignait le dessin du corps humain, et où Joseph da Costa était professeur d’architecture. Joachim Carneiro suppléa Rocha et reçut 200,000 réis d’honoraires. Rocha étant décédé, Eleuterio-Emmanuel de Barros le remplaça jusqu’en 1811, époque où sa santé s’étant affaiblie, il eut pour suppléant Faustin-Joseph Rodrigues. La place de Joseph da Costa fut occupée par son élève Germano.

Joachim Carneiro, dès son arrivée, vers 1762, grava un Saint Joseph portant l’enfant Jésus dans ses bras. En 1767, il grava Notre-Dame du Rosaire dans le genre de Maratti. En 1675, il grava la statue équestre sur une planche de trois palmes. Il fit encore un grand nombre d’autres ouvrages, soit avant, soit après cette époque. Il a dessiné les estampes de l’ouvrage écrit sur l’équitation, par Manuel Carlos de Carvalho; ces planches sont au nombre de plus de 70. Il en a gravé plusieurs à Lisbonne, et se rendit à Madrid pour y faire graver les autres. Après avoir terminé ce travail, il revint à Lisbonne. On doit encore à ce laborieux artiste, le portrait du prince D. Joseph, et quelques estampes copiées des ouvrages de la princesse Benedicta, et de l’Infante Dona Marianne. Avant son départ pour Madrid, il s’était démis de son poste à l’École de gravure, qui bientôt après cessa d’être occupé.

Il a traduit plusieurs ouvrages français: Élémens de géométrie par M. Clairaut, Lisbonne, 1772; le Traité théorique des caractères typographiques, 1802; le Jour, la Nuit et le Crépuscule, manuscrit; et quelques autres. Enfin, il a fait de nombreux et beaux dessins, au crayon, à la plume, à l’encre de Chine et à la sépia. La collection de Borba renferme de lui, l’Acclamation de D. Maria 1 (5 palmes) et celle de Pilar, représentant l’ambassade de Pologne près de Sa Sainteté. Il est mort en 1818, âgé de 91 ans. Ses cendres reposent au couvent des Carmes. (Cyrillo, p. 281).

Le Patriarche, Liste des artistes, p. 17, indique Joachim Carneiro da Silva, comme l’auteur des gravures qui se trouvent dans le Breviar. Rom.

J. Carneiro a fait à ses frais le voyage de Paris, pour se perfectionner dans son art. Il a été professeur de gravure à l’Imprimerie royale et à l’établissement littéraire de l’Arco do Cego. La gravure du monument du roi Joseph est de lui. (Communication de M. Santos, graveur de l’Académie.)

CAROBENE, peintre d’arabesques et d’émaux, voyez GERALDES (Alexandre).

CARPINETTI (JEAN-SILVERIO), graveur, voyez PADRAÕ̃.

«Dans la Recreaçaõ̃ Philosophica, du père Théodore de Almeida (1757), on voit plusieurs estampes signées, carp. sculp. Lisboa. La belle estampe qui représente le marquis de Pombal, porte les inscriptions suivantes: Dignum laude virum musa vetat mori, et Parodi vultum expressit. Carpinetti Lusitanus delineavit et sculp. 1759. (Patriarche, Liste des artistes, p. 15.)

CARTA (JACQUES DE), sculpteur. Les chaires du chœur, dans la chapelle principale de l’église du Carme, à Lisbonne, sculptées en relief avec une grande variété de belles figures et de sujets rendus avec vérité, ont été commandées, en 1548, au plus insigne maître qu’il y eût dans le royaume, nommé Diogo de Carta. (Chronique du Carme, par frère Joseph Pereira de S. Anna, t. 1, p. 578, et Mémoires de frère Emmanuel de Sá, p. 390. — Patriarche, Liste des artistes p. 10.)

Cet article s’applique aussi à Carça (Jacques de), et c’est peut-être par erreur que le Patriarche l’a appelé Carta. Voyez CARÇA (Jacques de). Il est possible aussi que ce soit cette dernière manière d’écrire ce nom qui n’est pas exacte.

CARVALHO DA COSTA (ANTOINE), voyez COSTA (A. C. da).

CARVALHO (DOMINIQUE) PEREIRA, peintre, établi à Porto. Il avait été à Rome en même temps que Fonseca (Antoine-Emmanuel). Il a restauré le tableau de la Fontaine de la miséricorde à Porto. Voyez Miséricorde, le passage intitulé Anacéphaléose.

CARVALHO (EUGÈNE DOS SANTOS de), voyez SANTOS (Eugène dos) DE CARVALHO.

CARVALHO (GASPAR), peintre à la détrempe, doreur, faisait aussi des reliefs en or bruni, au temps des rois Sébastien et Philippe 1er. Il était roi d’armes et mourut en 1596, année où lui succéda Antoine Barros. (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CARVALHO (JOSEPH MONTEIRO DE), voyez MONTEIRO DE CARVALHO (Joseph).

CARVALHO (JOSEPH) ROSA, peintre de décors et de fleurs, voyez FÉLICIEN NARCISSE.

CARVALHO E NEGREIROS (JOSEPH-EMMANUEL DE), fils de l’architecte Eugène dos Santos de Carvalho, naquit en 1751, et mourut en 1815.

En 1804, il obtint la patente d’architecte des palais royaux et du couvent de Batalha (Chancellerie de Marie I, liv. 74, f. 298. — Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

Il ne faut pas le confondre avec Emmanuel da Costa Negreiros, architecte, qui mourut en 1750, et dont le frère s’appelait Joseph.

CARVALHO (ONUFRE ou INOFRE DE), architecte. Diogo do Couto, Déc. 7, année 1559, liv. 7, chap. 10, p. 135, parle de ce grand architecte portugais, que le roi Sébastien a envoyé pour rétablir les fortifications d’Ormuz. Dans ce même ouvrage, il est question d’une machine de guerre en bois, que ce même architecte fit construire. (Patriarche, Liste des artistes, p. 3.)

CARVALHO (VALENTIN DOS SANTOS E), voyez SANTOS E CARVALHO (Valentin dos).

CARVALHO (PIERRE DE), «architecte, que l’abbesse du couvent de Madre de Deos de Lisbonne, demanda à la reine Catherine, pour continuer les travaux dudit couvent (1551).» (Corp. chron., partie Ire, paquet 87, doc. 37. — Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CASTANHEDA, auteur du liv. int. Historia da India, cité par le Patriarche, dans sa Liste des artistes, p. 6, article Thomas Fernandes.

CASTELLO (DO), voyez ABREU (Jean Nunes de).

CASTILHO (ANTOINE DE), voyez CASTILHO (Jean de). Il paraîtrait, d’après l’article consacré à ce dernier, que le premier était architecte.

CASTILHO (JACQUES DE), architecte. On trouve aux archives royales, plusieurs pièces qui se rapportent à cet artiste; ce sont: Une patente de maître des travaux du palais de Coïmbre, datée d’Evora, 1524.

Un ordre du Roi, adressé à Nicolas Leitaõ, de prélever sur les revenus du monastère de Sainte-Croix, et de payer à Castilho et a maître Nicolas, cent cruzades d’or, pour prix des statues qui manquaient à la porte de l’église du même monastère. Ladite somme, jointe à ce qu’ils avaient déjà reçu, devait compléter ce dont on était convenu pour la construction dudit frontispice» (Lettres missives, paquet Ier, no 395.) Ce Jacques de Castilho était frère de Jean de Castilho. Il reçut la patente de maître des travaux du palais de Coïmbre, après la mort de Marc Pires, et il obtint les mêmes conditions qui avaient été accordées à son prédécesseur. (Coïmbre, 1527, livre 14 de Jean III, fol. 70 et livre 37, fol. 22.)

Une patente de bourgeois de Porto, et maître des travaux royaux de Coïmbre (Coïmbre 1527, livre de Jean III, fol. 12.)

En qualité de maître des travaux du palais de Coïmbre, il reçut, en 1526, une permission d’aller à dos de mulet (Livre 12 de Jean III, fol. 117. — Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CASTILHO (JEAN), architecte, naquit à la fin du règne de Jean II (vers 1490). Il était gentilhomme de la maison du Roi (fidalgo da casa real).

En 1519, il fut chargé par le roi Emmanuel, des constructions de la sacristie et de la bibliothèque du couvent d’Alcobaça. Dans l’ordonnance qui lui confère ces travaux, il est déjà nommé maître des constructions du Roi. (Archives royales, Corpo chronologico, partie 1re, paquet 24, documens 4 et 101.)

Par alvara du 23 sept. 1522, Jean III accorde à Jean de Castilho, maître des constructions de Belem, mille cruzades à compte de l’accord nouvellement conclu avec lui, pour la construction des voûtes et colonnes de la nef. (Corpo chron. partie 1re, paquet 28, doc. 90.)

Par alvara du 4 juin 1528, il fut nommé maître des travaux de Batalha, après la mort de maître Mathieu, et aux mêmes conditions qui avaient été accordées à celui-ci. (Livre 14 de la Chancellerie de Jean III, fol. 138.)

Dans le livre 34 de la Chancellerie de Jean III, fol. 2, existe une quittance donnée à Jean de Castilho, pour tous les travaux qu’il a exécutés sous les deux règnes d’Emmanuel et de Jean III, jusqu’en 1541, savoir: dans le monastère de Belem; dans les palais du bord de l’eau: balcons de la salle, escalier, chapelle et chambres de la reine Catherine; chapelle du monastère de saint François à Lisbonne; fondemens de la chapelle du magasin; un balcon à Santos et divers autres moindres travaux; puis le portail, les fenêtres, la balustrade du puits, les réparations du jardin, les ouvrages de l’infirmerie des pestiférés; les constructions en pierre qu’on fit faire dans l’arsenal, pour mettre à sec les vaisseaux des Indes; les ouvrages qu’il a exécutés à Thomar: le chœur, la salle capitulaire, le grand arc de l’église, le portail de l’entrée principale, et les appartemens de la Reine; les moindres travaux qu’il fit aux usines de cette même ville, ainsi que tous les ouvrages qu’il fit dans les monastères d’Alcobaça et de Batalha, etc.

Il a fait en outre le bastion de Mazagaõ, ouvrage qui, d’après ce qu’il dit lui-même dans une lettre adressée au Roi, est un des plus forts et des plus beaux qu’il y ait en Espagne, et qui, dans l’état où il se trouvait, pouvait résister non-seulement au Chérif, mais même au Turc, quelle que fût sa puissance. Il fit ce travail en 1542. (Corpo chron., partie Ire, paquet 71, document 52.)

Il existe aussi dans les archives royales, une lettre relative aux ouvrages de Thomar, de l’an 1551, ainsi que différens titres de pensions, en argent et en blé, dans la Chancellerie de Jean III et de Sébastien.

Il mourut en 1581, âgé de plus de 80 ans, ainsi que cela se voit dans l’apostille d’un titre de pension de 52,000 réis acheté par Castilho d’André Corço, le 9 mai 1580, et qui fut annulé, à sa mort, le 30 août 1581.

Tout cet article m’a été communiqué par M. le vicomte de Juromenha.

Le Patriarche, dans sa Liste des artistes, consacre un article à Jean Castilho. Il dit que Barbosa Machado, dans sa Bibliothèque lusitanienne, tom. 1, p. 235, l’appelle «le fameux architecte de son temps;» il ajoute que dans la Bibliothèque historique, Antoine de Castilho est désigné comme ayant été son fils.

Il est certain que ce Castilho n’a pu être le premier maître des travaux de Belem, puisque ces constructions ont été commencées le 21 avril de l’année 1500; mais il ne m’est pas démontré que cet honneur appartienne à Boytaca, et il est tout aussi peu prouvé que ce Boytaca ait été Italien, voyez BOYTACA. Il paraît aussi évident que Barbosa Machado se trompe, quand il dit que Castilho était le savant architecte en titre de D. Emmanuel: car ce prince est mort en 1521, et Castilho devait être bien jeune alors. Ces observations se rapportent à ce que je lis dans l’Univers, 1366me livraison, p. 309. Pour moi, il m’est prouvé que Boutaca était architecte de Belem, avant Castilho, mais non qu’il en a été le premier architecte; cependant les dates ne rendent pas cette supposition impossible.

CASTILHO (JÉRÔME DE), architecte. «Il est nommé dans un ordre du Roi, relatif à la forme du bastion de Mazagaõ.» (Corp. chron., partie 1re, paquet 72, doc. 68.)

Il était fils de Jacques de Castilho. Voyez la patente de son père, comme maître des œuvres du palais de Coïmbre. (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CASTILHO (VALÉRIEN DE FRIAS DE), voyez FRIAS DE CASTILHO. CASTRO (l’abbé). M. l’abbé Castro e Sousa a publié beaucoup d’opuscules qui rendent témoignage du goût qu’il a pour les recherches historiques. Il m’a fourni plusieurs renseignemens relatifs aux arts de ce pays. On les trouve épars dans ce Dictionnaire et dans mes Lettres.

CASTRO (DENIS DE MELLO E), auteur de l’ouvrage intitulé : Historia panegyrica. Voyez PATRIARCHE.

CASTRO (EMMANUEL DE), peintre.

Il était Portugais, élève de Claude Coelho. Il passa en Espagne, en 1698. Après la mort de Barthélemy Peres, il fut nommé peintre de Charles II, en considération de son grand mérite et des nombreux ouvrages qu’il avait faits pour plusieurs églises. Dans le chœur de l’église de la Trinité à Madrid, se trouvent de lui deux grands tableaux, dont l’un représente la sainte Vierge entourée d’une gloire d’anges chantant en chœur, et l’autre, la Rédemption des captifs, avec Notre-Dame, dans la partie supérieure du tableau. Il est l’auteur du plafond de la chapelle dos Remedios.

Emmanuel de Castro fit aussi deux tableaux pour l’église de Saint-Jean-de-Dieu, et peignit à fresque la voûte de la première chapelle latérale de l’église de Saint-Philippe-Néri. Il faut cependant convenir que ces ouvrages manquent de correction de dessin et qu’il y règne peu de noblesse dans la composition, Ponz, dans le tome V de son Voyage en Espagne, fait une mention spéciale de cet artiste. Taborda, p. 214, avance que Bermudez, dans son Dictionnaire historique, t. Ier, p. 299, a placé Emmanuel de Castro, au nombre des plus illustres professeurs qui ont exercé la peinture en Espagne, et que ce maître est mort à Madrid, en 1712.

Je n’ai pas trouvé dans Bermudez, que cet auteur ait placé Emmanuel de Castro au nombre des plus illustres professeurs qui ont exercé la peinture en Espagne. Il serait plus exact de dire qu’il l’a placé parmi les artistes bons ou mauvais. Bermudez dit que Charles II le nomma son peintre, en considération de son habileté. Taborda substitue à ce mot celui de grand mérite. Au reste, les critiques renfermées dans Bermudez sont fidèlement traduites par Taborda.

Le Patriarche dans sa Liste des artistes, p. 42, en se référant à Ponz dit: Dans l’hôpital d’Antoine Martins, il existe deux grands tableaux signés, Manoel de Castro, Professor portuguez. Les peintures à fresque de la coupole et des lunettes sont du même pinceau. On voit chez les Trinitarios Calçados une sainte Vierge avec des anges, et la Délivrance des prisonniers avec la Vierge dans une gloire, signées de Manoel de Castro portuguez. Le même auteur cite encore d’autres tableaux du même peintre, chez les Mercenarios calçados, et chez les pères de l’Oratoire.

Castro étudia la peinture à Madrid, chez Claude Coelho, peintre célèbre, originaire de Portugal. Charles II d’Espagne, satisfait de plusieurs de ses ouvrages, le nomma son peintre, en remplacement de Barthélemy Peres, décédé en 1698. (Cyrillo, p. 81.) Bermudez l’appelle peintre portugais et disciple de Coelho. Il dit qu’il est mort à Madrid, en 1712.

CASTRO ( frère EMMANUEL-BAPTISTE DE) chroniqueur de l’ordre des moines du monastère de Belem.

CASTRO (JEAN-BAPTISTE), auteur de la Mappa de Portugal, dont il existe une édition de 1763, et du Roteiro, terrestre de Portugal (1767).

CASTRO (JOACHIM MACHADO DE), voyez MACHADO (Joachim) DE CASTRO et GIUSTI.

CASTRO (ISABELLE DE) était fille du premier marquis de Fronteira et comtesse de Açumar. Elle était remplie d’érudition. Elle peignait et écrivait à merveille. Elle mourut en 1724. (Patriarche, Liste des artistes, p. 41.)

CASTRO (PALOMINO DE), auteur du Museo pictorico, voyez PALOMINO DE CASTRO Y VELASCO.

CASTRO (SALLAZAR), écrivain espagnol, voyez Lettre 7.

CATALDUS SICULUS» Poésies latines et épîtres, Lisbonne, 1500. M. Ferd. Denis croit que cet ouvrage est le premier monument de la typographie portugaise imprimé à Lisbonne, avec date. (Lettres, p. 524.)

CATHERINE VIEIRA, peintre, voyez VIEIRA DE MATTOS.

CATHERINE (frère LUC DE SAINTE-), auteur des Mémoires de Malte, voyez Malta (Memorias de).

CAUDERAS (BARTHÉLEMY), selon Guarienti, peintre portugais, mais d’origine espagnole. Il mourut en 1606, âgé de 59 ans. Guarienti cite de lui des tableaux qui se trouvaient en Espagne (voyez Lettres, p. 316). Il me paraît évident que ce Cauderas n’est autre que Cardenas, qui se trouve également cité par Nagler. Cardenas est né en Portugal; mais il a passé sa vie en Espagne et y est mort. Voyez CARDENAS.

CAZAES, voyez CAZAL.

CAZAL ou CAZAES (VASCO-FERNANDES DE), nom que plusieurs écrivains ont prétendu être celui du peintre connu sous le nom de Gran-Vasco; mais cette opinion a été détruite par les recherches qui ont eu lieu récemment sur cet artiste célèbre. Voyez Lettres, p. 175 et suivantes; 183 et suivantes, et aussi, dans ce Dictionnaire, les articles Gran-Vasco et Vasco Fernandes.

CAZAL (frère GASPAR DE), auteur de Historia de Santarem. Il était évêque de Funchal (1551-1557), membre du conseil de Jean III, confesseur de ce prince et de son fils D. Jean; il mourut évêque de Coïmbre en 1585. Il avait aussi été évêque de Leiria (1577), et il est le fondateur de la cathédrale de cette ville.

CAZALI (JEAN-VINCENT), architecte florentin, sculpteur et peintre, mourut en 1593, âgé de 54 ans. Il fut appelé par Philippe II pour rétablir diverses forteresses. (Dictionnaire d’architecture, par C. F. Roland le Virloys, Paris, 1770. — Patriarche, Liste des artistes, p. 4.)

CENACULO VILLAS BOAS (Dom frère EMMANUEL DO), auteur. L’archevêque d’Evora D. Frei Manoel do Cenaculo Villas Boas, mort en 1815, a laissé après lui une haute réputation de vertu et d’érudition. On conserve à la bibliothèque d’Evora de nombreux manuscrits de cet auteur. Il a publié une Histoire littéraire de son ordre (de S. Francisco da terceira ordem) et beaucoup de lettres pastorales. La plus renommée est celle qui porte le titre de: Cuidados litterarios do prelado de Beja. Il est aussi auteur des Mémoires historiques de l’utilité de la chaire, Ministerio do pulpito, Lisbonne, 1776 (voyez Lettres, p. 138). Il avait été évêque de Beja, avant d’occuper le siège archiépiscopal d’Evora; il n’a obtenu cette dernière dignité qu’à l’âge de 80 ans, et l’a gardée pendant dix ans. Parmi ses manuscrits, le plus intéressant et en même temps le moins connu est la Vie de Santo Sisenando, martyre de Beja. Dans cet écrit il a introduit des renseignemens précieux sur les antiquités celtiques et phéniciennes du Portugal.

Cenaculo dit dans ses Mémoires historiques, de l’utilité du Ministerio do pulpito, appendice, § 4, article Peinture, p. 134: «Je ne saurais décrire le caractère de la peinture dans ce siècle, non-seulement parce que c’est une chose étrangère à ma profession, mais aussi parce que vraiment nos auteurs ont été peu soigneux de nous transmettre ces détails.» Voyez Lettres, p. 148, et d’autres passages qui se trouvent consignés dans la table alphabétique de ces mêmes Lettres.

Ces renseignemens m’ont été fournis par M. Rivara, bibliothécaire d’Evora, qui accorde un soin particulier aux manuscrits de l’archevêque Cenaculo et en a fait l’objet de ses investigations.

CENTURION, l’auteur des quatre tableaux de Thomar qui se trouvent à l’Académie, et sur l’un desquels on voit représentée la rencontre du Christ avec le centurion. (Voyez THOMAR. — Voyez aussi Lettres, p. 123.)

Je ne me rappelle plus qui m’a fait observer que Cam ou Caõ pour - rait bien être l’auteur de ces quatre tableaux, fondant cette supposition sur la présence d’un chien qui se voit couché sur le devant d’un de ces tableaux et qui pourrait bien être une marque parlante de l’auteur. L’époque où Cam a vécu et celle à laquelle ces tableaux paraissent appartenir, ne s’opposent pas à cette supposition. Voyez CAM.

Cerco (Successo do segundo) de Diu, ouvrage par Jeronimo Corte-Real, voyez PATRIARCHE.

CERQUEIRA (FRANÇOIS DE PAULE-ARAUJO DE), sculpteur, professeur suppléant de l’Académie de Lisbonne en 1843, âgé alors de 39 ans. Il est fait mention de lui dans mes Lettres, p. 96, 104, 114.

CERVEIBA (PIERRE), architecte, dont l’activité s’est exercée à Porto, au temps d’Alphonse IV (1325-1340).

CÉSAR FAMIN, voyez FAMIN (César).

CESARI (ALEXANDRE), appelé il Greco, graveur sur pierres fines, dont Guarienti a vu divers ouvrages à Lisbonne (voyez Lettres, p. 314). Nagler le cite avec éloge.

CESARINO (JEAN-HENRI), sculpteur d’ornemens, agrégé à l’Académie de Lisbonne, âgé, en 1843, de 34 ans. (Lettres, p. 115.)

CHAGAS (Philippe das), voyez NUNES (Philippe).

CHANTOFORO (Pierre), voyez GROSSI (Jean).

CHARLES (frère), voyez CARLOS (frei).

CHARLES AMATUCCI, sculpteur, voyez BARROS LABORAÕ (Joachim-Joseph de).

CHARLES (ANTOINE), voyez ANTOINE (Charles) et MARDEL.

CHARLES FONTANA, voyez FONTANA (Charles).

CHARLES DE HOECK ou HOECH, voyez HOECK (Charles de).

CHARLES MARATTI, voyez MARATTI (Charles).

CHARLES MARDEL, voyez MARDEL.

CHARLES-MARIE PONZONI, voyez PONZONI, et COSTA (Joseph da) e SILVA.

CHARLES DE ROCHEFORT, voyez ROCHEFORT (Charles de).

CHARLES DI VOLGAR, voyez VOLGAR (Charles di).

CHATRANEZ (NICOLAS), sculpteur, vivait vers 1534; il est auteur des ornemens de sculpture de l’autel du couvent de Cintra à Pena (voyez Lettres, p. 221). Il paraît que ce Chatranez n’est autre que le sculpteur et l’architecte Nicolas. Voyez NICOLAS, Architecte, et NICOLAS, sculpteur.

CHIAPE (JEAN-ANDRÉ), «peintre, vivait encore à Porto en 1818. Il parait qu’il était disciple de Jean Glamma. Le tableau de la Mère des douleurs qui se trouve au Musée de Tibaẽs est son ouvrage.» (patriarche, Liste des artistes, p. 38.)

Christo (Escripturas da orden de), voyez SECO (Pedro-Alvares).

CHRISTOFORO, voyez CHRISTOPHE.

CHRISTOPHE DE FIGUEIREDO, voyez FIGUEIREDO (Christophe de).

CHRISTOPHE LOPES, voyez LOPES (Christophe).

CHRISTOPHE DE MORAES, voyez MORAES (Christophe).

CHRISTOPHE MORETTO, voyez MORETTO (Christophe).

CHRISTOPHE RODRIGUEZ, voyez RODRIGUEZ (Christophe).

CHRISTOPHE D’UTRECHT, voyez X. V. et UTRECHT (Christophe d’).

CHRISTOVAÕ, voyez CHRISTOPHE.

Chronique du connétable de Portugal Don Nuno Alvaro Pereira principiador (qui a commencé) da caza de Bragança (1554). Ce livre est dédié à D. Teodosio, duque de Bragança. Lisbonne, 1623.

«Le frontispice de cet ouvrage représente un portique avec un écusson renfermant le chiffre du Christ, et sur le revers de cette feuille une gravure en bois donne le portrait du connétable en pied, armé d’une épée.

«Un autre portrait demi-corps se trouve dans le milieu de l’ouvrage avec l’inscription suivante: «Ceci est le portrait au naturel du connétable« lorsqu’il était en religion au Carme de Lisbonne, où il repose.»

«Ces deux gravures doivent être la reproduction des portraits de l’ancien manuscrit, qui, s’il n’est pas contemporain du connétable, doit être au moins, à en juger par le style, contemporain du roi D. Édouard. Les pages 71 et 72 donnent de la manière suivante l’énumération des édifices que D. Nuno Alvaro a fait construire. Il fonda à ses frais différentes églises, savoir: l’église de Sainte-Marie et de Saint-George, à l’endroit où se trouvait la bannière du connétable le jour de la bataille royale ; le monastère du Carme, à Lisbonne; les églises de Sainte-Marie de Villa-Viçosa, de Monsarras, de Portel et de Sourel. Il fit achever l’église de Santa das Martes d’Estremos, commencée par le roi Ferdinand; il fonda la chapelle du monastère de Saint-Augustin de Villa-Viçosa et beaucoup d’autres œuvres méritoires.» (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

Chronique (Chronica geral da Eneida segunda de Marco-Antonio Cocio Sabelico dès o começo do Mundo) (1555), voyez COCIO SABELICO (Marc-Antoine).

CINATI, architecte italien, dessinateur et peintre, âgé à peu près de 35 ans, voyez RAMBOIS et SILVA (J. da).

Cintra pinturesca (1838, Lisbonne). Cet ouvrage a paru sans nom d’auteur; mais je tiens de M. le vicomte de Juromenha lui-même qu’il en est l’auteur.

CLADERA, auteur de l’ouvrage intitulé Investigations historiques sur les principales découvertes des Epagnols, etc., voyez PATRIARCHE.

CLAMA, voyez GLAMA OU GLAMMA.

CLAUDIO COELHO, voyez COELHO (Claudio).

CLÉMENT BILLING, voyez BILLING (Clément).

CLOVIO (JULES), enlumineur italien du seizième siècle, voyez FRANÇOIS DE HOLLANDE, à l’article François de Hollande, artiste. Il était originaire de Croatie. Nagler lui consacre un article. François de Hollande l’appelle Jules de Macédoine.

COCIO SABELICO (MARC ANTOINE), auteur des chroniques intitulées Chronica geral da Eneida segunda des o começo do mundo até o nosso tempo, traduit du latin en portugais par Dona Léonore, fille du marquis de Villa-Real D. Fernando, dédié à la reine Catherine de Portugal, femme de Jean III. Le frontispice de cet ouvrage représente un portique, et sur le revers de la feuille on voit les armes royales. Cet ouvrage a été imprimé à Coïmbre en 1553. (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

Codex Titulorum S. Eccl. Lisbon., par Alexandre de Gusmaõ, voyez PATRIARCHE.

COEGLIO, voyez COELHO.

COELHO (ALPHONSE-SANCHES), peintre. Suivant Palomino, cet artiste était Portugais; suivant Bermudez, il serait né dans le royaume de Valence et serait aussi mort en Espagne. Guarienti l’appelle Alonso-Sanches Coeglio (Lettres, p. 314). Bermudez écrit son nom Coello; chacun adoptant l’orthographe qui, dans son pays, s’accorde le mieux avec la manière dont ce nom doit être prononcé. Coelho était peintre de portraits et d’histoire sous Charles-Quint et sous Philippe II d’Espagne. Bermudez, qui lui consacre un long article, suppose qu’il étudia à Rome. En 1552 il passa en Portugal avec Antoine Moro et il entra au service de Jean III. L’Escurial possède de lui des ouvrages importans qu’il fit dans un âge avancé. Il s’en trouve aussi beaucoup d’autres à Madrid et ailleurs. Je n’en connais pas en Portugal qui lui soient attribués. Guarienti rapporte qu’un tableau de Coelho représentant deux figures seulement, a été payé, en 1735, à Lisbonne, 400 ducats d’or. Il mourut à Madrid, suivant Nagler et Bermudez, en 1590; il était né au commencement du seizième siècle (Voyez BERMUDEZ, à l’article Sanche Coello (Alonso). «Suivant Cyrillo, p. 69, la fille de Coelho, Isabelle, a été peintre de portraits et est morte à Madrid deux ans après son père. Coelho vivait dans l’intimité du Roi, qui l’appelait dans ses lettres le Titien portugais et son fils bien-aimé.» Bermudez cite cette seconde dénomination, mais il ne dit pas que Philippe ait eu coutume de l’appeler Titien portugais. Coelho excellait surtout dans les portraits.

D’après tout cela, il me paraît que cet artiste appartient à l’Espagne, mais qu’il n’est pas étranger au Portugal, tant à cause de son origine présumée qu’à cause de son activité artistique, qu’il a aussi exercée dans ce dernier pays.

COELHO (ANTOINE-JEAN), dernier sculpteur en bois d’Evora. La banquette qu’il a exécutée pour la Chartreuse d’Evora a remplacé celle d’argent qui a été enlevée par les Français en 1807. Cette banquette se trouve maintenant à la cathédrale d’Evora. (Lettres, p. 442.)

COELHO DA SILVEIRA (BENTO), peintre. Guarienti l’appelle Benito Caelio (Lettres, p. 316). Cyrillo, p. 83-86, cite un grand nombre de ses ouvrages faits postérieurement à l’année 1648. Il est mort très-vieux, vers 1708. On m’a assuré qu’il existe de lui quelques tableaux à Evora, entre autres le tableau de la Cène dans la capella mor de l’église Saint-Antoine. Ce dernier tableau, peint en 1697, est authentique, car il est cité dans la vie manuscrite de l’archevêque d’Evora, Dom Frei Louis da Silva, comme ayant été commandé par lui-même. Cette vie a été écrite par un anonyme, contemporain et domestique de l’archevêque. La talha, sculpture en bois de l’autel principal de la même église, est également de 1697. Cette talha est d’une grande richesse. Guarienti dit de Bento Coelho, qu’il fit à lui seul autant de tableaux que tous les peintres portugais réunis. (Voyez Lettre 13.)

Voici le jugement que Cyrillo porte sur cet artiste:

«Ce grand peintre a eu, comme le Tintoret, trois manières: celle d’or, celle d’argent et celle de fer. De la première nous n’avons vu qu’un seul tableau représentant Judith et Holopherne, peint sur cuivre, et qui pourrait rivaliser avec les ouvrages de Van Dyck. A son époque d’argent appartiennent les tableaux de la sacristie de la penha de França, ceux de Saint-Georges, ceux de Madre de Deos, des commanderies de l’Incarnation, de S. Bento, de Francezinhas et autres: ceux-ci sont très-empâtés, montrent de belles teintes qui se conservent vives et fraîches et sont touchées hardiment.» Cyrillo ne cite aucun tableau de la troisième manière. «Son coloris était fort beau; mais comme ce peintre n’était que praticien et ne faisait presque jamais qu’improviser, il n’a pu éviter d’être maniéré et incorrect.

Taborda, p. 216, cite aussi un grand nombre de ses ouvrages.

Les tableaux que j’ai vus de ce peintre sont noirs et d’une touche négligée. On ne peut lui refuser une certaine maestria.

Deux tableaux de la première chapelle, à main droite en entrant, à l’église de Saint-Roch, lui sont attribués et ne sont pas très mauvais; ils représentent Jésus apparaissant à la Vierge et l’Ascension. (Lettres, p. 290.)

Les tableaux représentant la vie de la Vierge dans l’Ermida dos Freis de Deos lui sont attribués par Taborda (Lettres, p. 521). Je les ai trouvés médiocres.

COELHO (CLAUDIO), peintre espagnol, né à Madrid, mais de parens portugais. Suivant Nagler, il était fils de Faustin Coelho, bronzeur portugais qui s’était établi à Madrid. Il fut élève de Ricci, peintre de la cour de Philippe IV d’Espagne, et le grand tableau représentant la Procession des saintes reliques, qui se trouve à l’Escurial, est de lui. Il mourut en Espagne en 1693 (Voyez Lettre 15). Bermudez lui consacre un long article. Il était une des célébrités de son époque, la plus glorieuse pour l’Espagne sous le rapport de la peinture. Taborda, p. 209-214, contient aussi un article sur Claudio Coelho. Après lui est venu Luca Giordano, et l’Espagne n’a pas eu à se louer de l’influence que ce dernier a exercée sur les arts. Enfin Guarienti en a également parlé. (Lettres, p. 318.)

COELHO (EMMANUEL-RODRIGUES), auteur de l’ouvrage intitulé : Flores de musica, voyez PATRIARCHE.

COELHO (ISABELLE), peintre de portraits, fille d’Alphonse-Sanches Coelho, voyez l’article consacré à ce dernier.

COELHO DA ROCHA, voyez ROCHA.

COELLO, voyez COELHO.

Coimbra de 1654 (Estatutos da Universidade de), ouvrage fait par une commission composée de l’évêque-comte D. François de Lemos, recteur et réformateur de l’Université ; de l’évêque d’Evora, frère Emmanuel do Cenaculo, et du docteur Joseph Monteiro da Rocha, sous la présidence du marquis de Pombal. Voyez PATRIARCHE.

COLI (JEAN), suivant Guarienti, peintre italien, contemporain de Filippo Gherardi. Il a travaillé, conjointement avec ce dernier, à un tableau que Guarienti a vu en Portugal. (Voyez Lettres, p. 511 et 322, article Filippo Gherardi, où les mots hanno dipinto se rapportent à ce même Gherardi et à Jean Coli.) Nagler cite un ouvrage de ces deux artistes, signé G. C. F. G., c’est-à-dire Giovanni Coli et Filippo Gherardi.

COLMENAR. (ALVARES DE), un des auteurs qui ont laissé des vues de l’ancien palais des rois de Portugal, renversé par le tremblement de terre de 1755. Cet édifice était situé sur l’emplacement qu’occupe la place du Commerce, appelé communément Terreiro do paço, et par les Anglais Black-horse-square. (Ferdinand Denis, l’Univers, 1366e livraison.)

COMTE (BENJAMIN), graveur, professeur de gravure de l’Académie de Lisbonne en 1843, âgé de près de 80 ans, très habile dans son art. Il a fourni plusieurs ouvrages dignes d’éloges. Je l’ai cité dans mes Lettres, p. 114. C’est un artiste distingué et jouissant de beaucoup de considération. Il est Suisse de naissance. Ses principales gravures, exécutées à Lisbonne, sont: Jupiter et Leda, Adonis, Vue du couvent de Batalha, et Vue de l’aqueduc de Lisbonne. Je connais ces deux dernières gravures, dont la grandeur est à peu près de 65 centimètres sur 49: elles sont remarquablement belles.

CONINGH (SALOMON), peintre d’Amsterdam, suivant Guarienti. Cet auteur a vu à Lisbonne un tableau portant la date de 1640 et la signature de Coningh. (Voyez Lettres, p. 327.)

CONJATI, cité dans des documens des années 1428, 1431 et 1443, comme ayant pris part aux travaux de Batalha, sans désignation de profession. (Lettres, p. 228.)

CONSTANCE VAN UTRECHT, voyez UTRECHT (Constance van).

CONSTANTIN-JOSEPH DOS REIS, voyez REIS (Constantin-Joseph dos).

CONTREIRAS ( frère BENTO) «était un insigne enlumineur dont a fait mention frère Emmanuel de Sa, dans ses Mémoires historiques de la province des Carmes de Portugal, p. 390, n° 573. D’après ces Mémoires, Contreiras aurait enluminé avec le plus grand art les livres de chœur du couvent des Carmes, à Lisbonne. (Voyez Lettres, p. 435.)

CONTUCCI (ANDRÉ), du mont Sansovino, architecte et sculpteur, appelé aussi le Sansovino, fut envoyé par Laurent de Médicis à Jean II, à la demande de ce dernier, et il passa neuf ans en Portugal. Il a exécuté, selon Vasari, beaucoup d’ouvrages de sculpture et d’architecture, et principalement à Lisbonne, un superbe palais, avec quatre tours, et beaucoup d’autres édifices. Il modela aussi en terre, pour être exécutée ensuite en marbre, la bataille que le Roi livra aux Maures. Il est mort dans sa patrie, en 1529, âgé de 68 ans. (Voyez Lettres, p. 208, 315, 344.)

Conversaçoēs sobre a Pintura, Esculptura et Architectura, voyez PATRIARCHE.

COR (O.), graveur. Le Patriarche, Liste des artistes, p. 20, cite plusieurs gravures des années 1745 et 1746, signées de lui; il croit qu’il est un de ces étrangers qui vinrent en Portugal sous Jean V pour relever les arts. C’est probablement Cor Olivarum de Nagler, qui, entre autres portraits, a gravé celui de l’infant D. Antoine de Portugal, en 1746. Ce nom Olivarum, ne serait-il pas une traduction de Oliveira ou Olivier?

CORDEIRO (JEAN), architecte, «maître des travaux du palais de Cintra (1486).» (Liv. 1 de Jean II, f. 19. — Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CORDEIRO (NICOLAS-JOSEPH-BAPTISTE), graveur, voyez CARNEIRO DA SILVA (Joachim).

Cordel triplicado, etc., voyez PATRIARCHE.

CORNEILLE DE Vos, voyez Vos (Corneille de).

CORNEILLE SCHUD, voyez SCHUD (Corneille).

CORNELIO, voyez Corneille Schud, Corneille de Vos.

CORRÊA (Antoine) BARRETTO, voyez BARRETTO.

CORREA (EMMANUEL), graveur. Une gravure qui fut publiée à l’occasion de la canonisation de sainte Mafalda, en 1792, porte cette signature. (Patriarche, Liste des Artistes, p. 19.)

CORREA (GASPAR), auteur de l’ouvrage intitulé : Lendas (Légendes) das Indias, ouvrage manuscrit, voyez PIRES (François) et PATRIARCHE.

«Je présume, dit M. le vicomte de Juromenha, qu’il a servi quelquefois de secrétaire à Alphonse d’Albuquerque, car son écriture se rencontre dans les mandats de ce vice-roi. Son ouvrage se compose de quatre volumes in-folio; le premier s’est perdu, et le dernier finit au gouvernement de Georges Cabral; il renferme les plans des principales places fortes des Indes, et les portraits des vice-rois, dessinés par lui.

«En parlant de Jean de Castro, il dit: Comme il était désireux de

«faire des choses mémorables qui perpétuassent sa renommée, il a

«trouvé à propos de laisser un monument à la mémoire des gouverneurs

«passés, et il m’a fait appeler, moi Gaspar Correa, qui savais dessiner,

«et qui avais connu tous les gouverneurs anciens administrateurs de

«ces provinces, et m’a chargé de dessiner le portrait de chacun d’eux.

«Je m’en occupai donc, assisté par un homme de cette terre qui avait

«beaucoup de talent naturel. Celui-ci, avec le secours des informations

«que je lui donnais, fit leurs portraits si ressemblans, que quiconque

«les avait vus les reconnaissait aussitôt. Le gouverneur se fit aussi représenter

« au moment de son entrée triomphale. Tous ces portraits

«ont été peints sur bois, séparément, et de grandeur naturelle; les

«gouverneurs y sont représentés armés de cuirasses; quelques-uns

«ont les armures dont ils s’étaient véritablement servis, et par-dessus,

«des vestes noires en soie, à paremens d’or très beaux, avec leurs

«riches épées; au-dessus de leurs têtes on voyait leurs écussons avec

«tout ce qui constitue leurs armes; aux pieds de chacun était écrit son

«nom en lettres d’or, ainsi que l’époque de son gouvernement. Jean

«de Castro mit ces portraits dans les salles de ses maisons qui étaient

«ornées de tentures: cela faisait un très bon effet, aussi tous les ambassadeurs

« et négocians étrangers avaient-ils grand plaisir à les aller

«voir; les Rois eux-mêmes et les seigneurs les envoyaient chercher

«pour les voir réunis. Dans une des salles, le gouverneur avait fai

«placer des armes gigantesques, auxquelles il faisait donner des forme

«horribles pour épouvanter les Maures qui venaient les voir. Le gouverneur

« était admirateur passionné du vice-roi, premier gouverneur

«des Indes, D. François d’Almeida, chef de la maison des Almeida de

«Portugal, homme d’un grand mérite, ainsi qu’il est dit dans cette lé

« gende; aussi fit-il graver en son honneur une inscription de la teneur

« suivante: «Réjouis-toi de ton bonheur, ô grande Lusitanie,

«terre fertile en guerriers; réjouis-toi, Portugal, d’avoir donné le jour

«à D. François d’Almeida, homme illustre qui fit la conquête de ces

«terres, et qui, les armes à la main, les soumit à la suprématie portugaise,

« pour le plus grand honneur du sceptre royal!» (Légende de Jean de Castro, chap. 73.)

«Jean Hugo Linschott, qui partit de Lisbonne en 1584 avec la flotte qui amenait l’archevêque de Goa, D. Vincent de Fonseca, pour le transporter dans son diocèse, assure qu’indépendamment de ces portraits, on voyait aussi représentés en peinture, chez le même gouverneur, tous les vaisseaux, depuis les premiers qui partirent pour les Indes jusqu’à son époque (Joannis Hugonis Landscotani navigatio in Orientem (Francfort, 1628).» (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

CORREA (JÉROME), sculpteur, est appelé insigne sculpteur, dans la Chronique de Saint-Dominique, t. 4, p. 99 et 101. Il y est dit que le retable de la chapelle principale du temple du monastère de Bemfica est son ouvrage.» (Patriarche, Liste des artistes, rubrique Sculpteurs, article GERONIMO CORREA. — Lettres, p. 90.)

CORREA LAGE (Jérôme), voyez LAGE.

CORREA (NICOLAS-JOSEPH), graveur, voyez FIGUEIREDO (Jean de).

«CORREIA DE MACEDO E SÁ ( HONORATO-JOSÉ ), architecte, naquit à Lisbonne, le 22 décembre 1754, et fut admis, à l’âge de neuf ans, dans l’atelier d’architecture de l’Arsenal royal, où son père était employé comme sculpteur et graveur..... Si nous mentionnions toutes les maisons, hôtels et temples dont il a fait les plans, cela nous mènerait trop loin. Nous dirons donc seulement qu’en 1785 il fit le plan général de cette ville, dont les dessins existent à la typographie royale. En 1812 il offrit à la régence du royaume le plan d’un monument à ériger sur la place do Rocio, portant les portraits de Jean VI et de Georges III, roi d’Angleterre. Ce plan fut accepté par le gouvernement. Pendant l’année 1819, il fit le tracé de Santa-Engracia, et en 1821 celui de la fontaine da Cordoaria, que l’on construit actuellement (1821). (Cyrillo, p. 246.)

CORTE (JEAN DE LA), peintre de batailles. Suivant Guarienti, il serait né en Espagne, mais probablement de parens italiens; il vivait dans ce pays vers 1660, et était alors d’un âge fort avancé. Guarienti le croit frère de César de la Corte. J’ai vu de lui à Lisbonne, dans l’hôtel du comte de Atalaia, quelques faibles ouvrages: ce sont cependant les mêmes que Guarienti a cités avec éloge. Je n’ai pu y découvrir aucune analogie entre ce peintre et Tintoretto, dont il doit, suivant Guarienti, avoir étudié les ouvrages. J’ai eu tort de dire (Lettres, p. 278) que ces tableaux représentent des faits de l’histoire de Portugal, assertion qui, du reste, se trouve contredite p. 324. Ces tableaux se rapportent à Charles V, ainsi que l’a dit Guarienti. Suivant Bermudez, il est né à Madrid en 1597, et il a perfectionné son coloris à l’école de Velasquez. Il a traité des sujets mythologiques; mais il excellait surtout dans les batailles, dans les paysages et dans la perspective. Il est père de Gabriel de la Corte. Bermudez ne dit pas qu’il fut frère de César de la Corte (ce que je ne trouve, du reste, ni dans Bermudez, ni dans Nagler), ni élève de Tintoretto; il ne dit pas non plus que ses parens aient été Italiens.

CORTE REAL (JÉRÔME). «Ce célèbre poëte portugais était habile dans l’art de la peinture. Lui-même, dans la dédicace de son poëme: Second siége de Diu, imprimé en 1574, s’exprime ainsi: «J’ai dessiné

« de ma main les combats et tout ce qui se passa lors de ce pénible

« siège, afin que l’invention de la peinture suppléât à la rudesse «des vers.»

«Louis-Alvares Pereira lui donne l’épithète de Apelle victorieux.

«Dans un sonnet de Bernardes, il est dit: a Il reçut sa voix d’Orphée,

« sa lyre d’Apollon, sa plume délicate de l’Amour, sa lance de

«Mars, et son pinceau de la nature.»

«Enfin, Ferreira dit de lui qu’il a vaincu avec ses pinceaux la nature et l’art.» (Patriarche, Liste des artistes, p. 37.)

Après tant d’éloges ridicules, je serais bien disposé à féliciter celui qui en est l’objet de ce que ses dessins ne soient pas connus.

Il en a été question dans mes Lettres, p. 218.

COSTA (ANTOINE CARVALHO DA), auteur de la Corographia portuguesa, voyez ALVARES (Balthasar).

COSTA (ANTOINE DE) E OLIVEIRA, peintre, agrégé à l’Académie, âgé, en 1846, de près de 40 ans.

COSTA (BARTHÉLEMI DA), modelait en porcelaine et coulait en métaux (1775), voyez FIGUEIREDO (Jean de).

Il était lieutenant-colonel, et avait la direction de l’Arsenal. Il se chargea de couler la statue équestre du roi Joseph, et il l’a coulée d’un seul jet en 1774. «Murphy a observé qu’à l’exception de la statue de Louis XIV, placée sur la place Vendôme, aucune statue de bronze, à cette époque, n’était aussi grande. Il fut élevé au grade de lieutenant général. C’était un officier d’un mérite incontestable.» (Ferdinand Denis, l’Univers, 1366e livraison, p. 406.) Voyez, pour les détails relatifs à la statue, les articles SANTOS (Eugène dos), de CARVALHO, MACHADO (Joachim) de CASTRO, et SANTOS (Renaud-Emmanuel dos).

COSTA (EMMANUEL DA), architecte, «Il a été architecte des palais de Salvaterra de Magos et d’Almeirim, et du monastère de Batalha, emploi auquel il fut promu en 1690.» Voyez TINOUCO DA SILVA (Jacques) (Communication de M. le vicomte de Juromenha). Il ne faut pas le confondre avec Emmanuel da Costa Negreiros, architecte, qui lui était postérieur.

COSTA (EMMANUEL DA), peintre décorateur, voyez NUNES (Simon-Gaétan).

Il s’associa, vers 1776, avec Verissimo-Antoine de Souza, qui dirigeait les peintures des carrosses de la cour, et plus tard il fut attaché comme peintre au théâtre du Salitre et ensuite à la salle de la rue dos Condes. Il a aussi peint des plafonds, et se rendit, en 1811, à Rio-Janeiro. Son frère, Joachim da Costa, était aussi son élève (Cyrillo, p. 227).

COSTA (EMMANUEL DA) NEGBEIROS. architecte, frère de Joseph, peintre. Emmanuel mourut en 1750 (Cyrillo, p. 205). Les deux frères entrèrent dans la confrérie de Saint-Luc en 1745. Emmanuel avait dans l’armée le grade de major. Cyrillo cite plusieurs de ses ouvrages. Il ne faut pas le confondre avec Costa (Emmanuel da), architecte en 1690.

COSTA (FÉLIX DA) MEESEM, peintre et auteur d’un manuscrit intitulé : Antiguidade e Nobreza da Pintura, 1696, cité souvent par Cyrillo, mais dont il m’a été impossible de retrouver les traces. D’après Cyrillo, ce manuscrit ne traite que de dix-neuf peintres, et André Reinoso, Joseph d’Avelar Rebello, Josepha d’Obidos et Félicien de Almeida, qui vivaient vers 1650-1680, sont les derniers peintres qu’il cite en s’appuyant sur cet auteur. Félix da Costa faisait partie de la confrérie de Saint-Luc vers 1705, et mourut en 1712. Cyrillo, p. 83, parle d’un tableau peint par da Costa dont il est fait mention ailleurs, et sans autre preuve (Lettres, p. 146 et suiv.).

COSTA (JÉRÔME DA), sculpteur, né à Braga, voyez SILVA (le père Jean-Chrysostome-Polycarpe da).

COSTA (JOACHIM DA), peintre, voyez PILMAN (Jean) et COSTA (Emmanuel da).

COSTA (JOSEPH DA) NEGREIROS, peintre, mort en 1759, âgé de 45 ans. «Il était élève de André Gonsalves et frère de Negreiros (Emmanuel da Costa). Il a peint le tableau de la Conception pour le Trésor royal, le même sujet pour le Sénat de la chambre, et une troisième fois pour le magasin de la Fonderie; de même qu’une Sainte-Anne pour l’oratoire de ce même établissement. Il a peint un Saint-Roch pour la chapelle da Ribeira das Naos, une Sainte-Thérèse pour les Carmélites de Carnide, une Notre-Dame de la Piété pour une des chapelles de la cathédrale; ce même sujet pour l’ermitage de Resgate; un Christ pour la Casa do Despacho do Menino Deos. Il a peint aussi des plafonds et exécuté d’autres travaux. Il aimait la chasse, et n’a pas vécu longtemps. Entré dans la confrérie de Saint-Luc en 1745, il mourut en 1759. Il eut pour élèves Bruno (Joseph) do Valle et Simon Baptiste.» (Cyrillo, p. 112.)

COSTA (JOSEPH DA) SEQUEIRA, voyez SEQUEIRA (Joseph da Costa).

COSTA (JOSEPH DA) E SILVA, architecte, né en 1747. Il entreprit la construction du théâtre de S. Carlos, en 1792, et fut chargé de faire le plan du palais d’Ajuda, dont la construction fut ensuite définitivement confiée à Fabri. Il mourut en 1802 (Cyrillo, p. 234-238. — Voyez Lettre 14). Il a étudié à Rome.

Dans l’article que Cyrillo a consacré à cet artiste, il est fait aussi mention du dessinateur milanais Charles-Marie Ponzoni, de l’architecte bolonais Lant, tous deux maîtres de Costa.

A propos du plus grand théâtre de Lisbonne et du Portugal, je ne puis mieux faire que de citer ce que M. Ferdinand Denis (l’Univers, 1366e livraison, p. 407) nous apprend sur l’art dramatique du Portugal:

«A partir de l’année 1502, où Gil Vicente venait représenter ses Autos, et mieux encore, ses pastorales dans la propre chambre de la Reine, jusqu’en 1795, époque à laquelle s’éleva ce bel édifice, il y aurait de curieuses choses à dire sur le matériel du théâtre eu Portugal et sur les bâtimens consacrés aux représentations dramatiques. Cervantes, avec sa verve inimitable, nous a donné en quelques mots l’idée la plus originale de ce qu’était le théâtre de la Péninsule au temps de Juan de Encina et même de Torres Naharro. Il y eut peu de différence dans les représentations populaires des deux pays. Cependant nous avons la certitude que les vastes salles des universités, ou les salons magnifiques des châteaux royaux, servirent primitivement à la représentation dramatique des pièces érudites d’Antonio Ferreira et de Sa de Miranda. La fille savante de D. Manoel, qni accueillait dans son intimité Sigœa et Paula Vicente, n’ignorait pas que cette dernière était l’actrice la plus habile de son temps, et elle dut plus d’une fois mettre en évidence son talent dans les pièces originales du père. Le fils de D. Manoel, ce noble D. Louis, qu’on avait surnommé les Délices du Portugal, s’occupait de poésie dramatique, puisqu’on lui attribue Don Luiz de los Turcos, et il put faire représenter ses pièces dans un palais dont tous ses contemporains nous rappellent le faste et nous vanlent la magnificence. Mais là dut s’arrêter le goût des représentations dramatiques: c’est du moins ce que des recherches particulières nous font supposer. Le cardinal-roi fit bien jouer à Coïmbre quelques pièces érudites, lorsqu’il n’était encore que prince royal et qu’il avait présentes à l’esprit les leçons du savant Klenard; mais les fonctions épineuses de grand-inquisiteur, et plus tard l’embarras croissant des affaires, finirent nécessairement par l’éloigner de ce genre de divertissement. Quant à Don Sébastien, en supposant que l’impulsion donnée en Europe au théâtre l’eût emporté sur son mysticisme habituel, la grande catastrophe de 1578 arrêta infailliblement toute représentation de ce genre. A l’avènement de la maison de Bragance, on eut sur le trône un prince essentiellement artiste, mais Don Jean IV s’occupait bien plus de la grande musique religieuse que de la musique dramatique, et rien ne nous indique encore un théâtre permanent à Lisbonne durant cette période. Ce n’est guère qu’au dix-huitième siècle qu’on vit s’élever dans la capitale du Portugal des salles spéciales, consacrées aux représentations dramatiques. Les pièces composées par l’infortuné Antonio Jozé exigeaient de toute nécessité une certaine pompe théâtrale, et toute la science du machiniste n’était pas de trop lorsqu’on représentait, vers 1740, au théâtre du Bairo-Alto, un de ces opéras dont le titre seul annonce la mise en scène compliquée.

«On nous pardonnera, nous l’espérons du moins, l’étendue de ce préambule; mais l’absence presque absolue de documens sur ce point, exigeait peut-être un chapitre à part. Nous en venons au principal théâtre de Lisbonne. Lorsque, sous le règne de Don Joseph, on vit arriver en Portugal cette fameuse Zamperini, dont la voix mélodieuse fut célébrée par tous les poëtes du temps, et dont les charmes jetèrent, dit-on, le trouble parmi certains dignitaires du clergé , elle alla s’établir avec sa troupe au théâtre de la rue dos Condes ( ceci avait lieu de 1770 à 1774, et rien n’est approprié dans cette petite salle aux exigences de l’opéra); on finit par sentir la nécessité d’un théâtre plus vaste, et une compagnie s’étant formée, grâce à la réunion de plusieurs riches capitalistes, le théâtre de San-Carlos s’éleva dans l’espace de six mois . José da Costa e Silva, architecte habile, qui était allé étudier en Italie, en avait dessiné le plan: il est évident qu’il y eut chez lui quelque réminiscence d’un grand monument du même genre qu’il avait admiré jadis. Ce qu’il y a de certain, c’est que les travaux furent conduits avec une rare intelligence par Sébastien-Antoine da Cruz Sobral, et que le nouveau théâtre put être ouvert le 29 avril 1795, à l’occasion d’une solennité de la cour.

«M. d’Hautefort rend justice au talent dont José da Costa e Silva a fait preuve en cette occasion. «Tous les corridors, dit-il, sont voûtés,

«ainsi que les escaliers qui conduisent aux loges; les issues sont telle-

«ment bien distribuées, qu’en un instant la salle peut être vide. La

«scène est d’une profondeur immense: on y a vu manœuvrer quatre-

«vingts chevaux à la fois.» Le goût des représentations dramatiques a fait de singuliers progrès à Lisbonne, et l’on met au rang des poëtes qui donnent le plus d’espérances M. Leal.»

COSTA (JOSEPH-LUCIO DA), voyez COXINHO.

COSTA LEMOS (BERNARDIN DA), peintre, voyez ROCHA (Joachim-Emmanuel).

COSTA (LOUIS DA), peintre. «Cet insigne artiste peignait à la détrempe. Il naquit à Lisbonne, selon Taborda, le 16 mai 1595, et selon Barbosa Machado, Bibliothèque lusitanienne, t. 3, p. 87, en 1599. Il était fils de Louis da Costa et de Marie de Almeida. Il eut pour maître Sébastien Ribeiro, dont il suivit les leçons avec tant de succès, qu’on avait de la peine à distinguer les ouvrages du maître de ceux de l’élève. Il modelait, il fondait avec une égale perfection en cire et en étain; il aimait la lecture, et a traduit de l’italien l’ouvrage en quatre volumes d’Albert Dürer, sur la Symétrie du corps humain (voyez Lettres, p. 473); il y ajouta le cinquième livre de Paul Galario Saludiano, dont le manuscrit (ainsi que le dit Barbosa dans la Bibliothèque lusitanienne, t. 3, p. 87, col. 1) était rempli d’estampes parfaitement bien faites par le traducteur. Il eut une fille, nommée Ignacia de Almeida, demoiselle vertueuse, comme le dit frei Augustin de Sainte-Marie dans son Santuario Mariano, t. 1er, p. 351. Cette personne modelait avec talent en cire et en terre. On lui attribue l’image de Notre-Dame agonisante qui est placée au coin de l’autel des Agonisans, dans l’église de Saint-Roch de Lisbonne. Louis da Costa eut d’autres enfans qui, comme elle, n’étaient pas sans talent.» (Taborda, p. 186.)

D’après le Patriarche, Liste des artistes, «il serait né en 1569;» mais cette date doit être une faute typographique; car ayant été élève de Séb. Ribeiro, qui vivait sous le roi Sébastien (1557-1578), cela devient peu vraisemblable. Cependant l’autre version a aussi lieu de nous étonner: car si Costa était né en 1595, il n’aurait pu devenir l’élève de Ribeiro que vers 1610, quand celui-ci devait avoir plus de 70 ans; en effet, si Ribeiro exerçait son art sous le roi Sébastien, il n’est pas probable qu’il soit né postérieurement à l’année 1540.

COSTA MEESEN (FÉLIX DA), voyez COSTA (Félix da) MEESEN.

COSTA NEGREIROS (EMMANUEL DA), architecte, voyez COSTA (Emmanuel da) NEGREIROS.

COSTA NEGREIROS (JOSEPH DA), peintre, voyez COSTA (Joseph da) NEGREIROS.

COSTA (RAYMOND DA), sculpteur, voyez BARROS LABORAÕ (Joachim-Joseph de).

COSTA (RAYMOND-JOACHIM DA), graveur, «disciple de Joachim Carneiro da Silva. Il était fort habile, dessinait assez bien, et gravait avec goût, tant en taille-douce qu’au pointillé. Il a fait de cette dernière manière le portrait du comte de Amarante (Silveira) à cheval, au moment où il livre bataille aux Français, et le portrait de l’infante Isabelle-Marie. Il a été nommé professeur de dessin à Porto vers l’année 1830; il a perdu cette place pour des causes politiques et a travaillé ensuite pour la Banque et pour des particuliers.» Il habite encore Porto, mais il ne travaille plus, étant très-avancé en âge et ayant perdu la vue. (Communication de M. Santos, graveur de l’Académie.)

COSTA (REBELLO DA), voyez REBELLO DA COSTA.

COSTA SEQUEIRA (JOSEPH DA), voyez SEQUEIRA (Joseph da Costa).

COURATO, cité dans un document de 1514 comme ayant pris part aux travaux de Batalha, sans désignation de profession. (Lettres, p. 228.)

COUTINHO (EMMANUEL DE SOUSA), voyez SOUSA (frère Louis de).

COUTO (JACQUES DO), auteur d’un ouvrage intitulé Decadas, cité par le Patriarche, dans sa Liste des artistes, p. 6 et autres, voyez CARVALHO (Onufre de).

COUTO (MATHIEU DO), architecte, qui vivait sous le règne de Philippe IV, était architecte de l’Inquisition. Il existe dans les Archives royales un livre grand in-folio qui renferme quatre planches représentant les Inquisitions de Lisbonne, de Coïmbre, d’Evora et de Goa, dessinées par Couto, avec le titre qui suit plus bas et qui est renfermé dans un portique servant de frontispice à l’ouvrage, et orné de figures allégoriques. Voici ce titre:

Livre des plans de tous les édifices de l’Inquisition dans ce royaume et aux Indes, commandé par D. Ferdinand de Castro, évêque et inquisiteur. 1634, par Mathieu do Couto, architecte de l’Inquisition du royaume.» (Communication de M. le vicomte de Juromenha.)

COXINHO, LE PETIT BOITEUX, graveur. C’était sous ce nom que l’on connaissait Joseph Lucio da Costa, graveur, qui faisait aussi des miniatures de boîtes, d’anneaux et de médaillons. Il était né en 1765. (Cyrillo, p. 292.)

Dans le Traité d’artillerie, traduit en 1792, on voit beaucoup de gravures signées Lucius sculpsit, Lisboa, 1792. (Patriarche, Liste des artistes, p. 18.) Il est cité dans l’article CAREIRO DA SILVA SOUS le nom de JOSEPH LUCIO.

CRABETII, voyez GUALTIERI.

CRUZ (ANTOINE DOS SANTOS DA), sculpteur en bois, voyez MAGINA.

«On l’appelait o Algarvio, parce qu’il était né à Faro. Il était disciple d’Emmanuel Vieira et maître de Melchior-Gaspar dos Reis, qui mourut en 1845, à l’âge de 70 ans» (Communication de M. le professeur Assis). D’après cela on peut admettre que l’activité artistique Cruz de s’exerçait à la fin du dernier siècle.

CRUZ (frère BERNARD DE), auteur de Chroniques, cité par le Patriarche, dans sa Liste des artistes, rubrique Architectes, p. 5 et autres. M. Ferdinand Denis cite sa Chronique du roi Sébastien. (Lettres, p. 201.)

CRUZ (JOSEPH-GOMES DA), auteur de la Carta apologetica e analytica pela ingenuidade da pintura, voyez Lettres, p. 137 et 473, et l’article LOUREIRO (François de Sousa).

CRUZ (MARCOS DE), peintre.

«C’est le plus célèbre de tous les peintres portugais, mais en même temps le plus inconnu . Diogo Barbosa Machado, dans la censure de la Lettre apologétique et analytique de la Peinture, de Joseph-Gomes da Cruz, le place parmi les meilleurs peintres portugais, entre Diogo Perreira et Bento Coelho , et c’est pour cela que nous lui assignons cette place sans pouvoir dire au juste à quelle époque il florissait. L’érudit évêque de Beja et archevêque d’Evora, fait aussi une mention honorable de cet artiste dans les Mémoires historiques du Ministerio de Pulpito, p. 155. Guarienti, Pons, Conca et Bermudez ne nous fournissent sur lui aucun détail; nous n’avons même pu en découvrir aucune trace dans les autres historiens portugais. La tradition rapporte que le tableau de Sainte-Madeleine de Pazzi, que renferme aujourd’hui l’église du couvent du Carme, est de lui. Frère Manuel de Sa, en décrivant ce tableau dans les Mémoires historiques de cet ordre, dit, chap. 10, 1. 2, n° 251, que ce même ouvrage se trouvait dans l’ancienne chapelle de la même sainte, dans la nef, du côté de l’Épître. Si ce tableau est véritablement l’œuvre de Marco da Cruz, il atteste en effet le mérite de ce peintre.» (Taborda, p. 215.)

Marcos da Cruz a fait, suivant Cyrillo, p. 79, beaucoup de tableaux d’église qui furent, pour la plupart, détruits lors du grand tremblement de terre de 1755. Il vivait vers 1649-1678. (Voyez Lettres, p. 137, 241.)

Le Patriarche, Liste des artistes, p. 43, dit, en s’appuyant sur l’archevêque Cenaculo, qu’il florissait sous le règne de Jean III. Ce serait cent ans plus tôt; mais je suis disposé à croire que le Patriarche voulait dire Jean IV, car Marcos da Cruz doit avoir été le maître de Bento Coelho, qui est mort en 1708: d’ailleurs il doit avoir fait partie de la confrérie de Saint-Luc entre les années 1649 et 1674, ce qui trancherait la question.

CRUZ (MARIE DA), peintre.

«Marie da Cruz était issue d’une famille illustre. Elle fit profession dans l’ordre de Sainte-Claire, au couvent das Chagas de la ville de Lamego. Douée par la nature d’un grand talent pour la peinture, elle rivalisait avec les artistes les plus accrédités; elle peignait d’après nature et avec une grande fidélité tout ce qu’on lui présentait. Dans la chapelle du Desterro, qu’elle fit ériger à ses frais dans le cloître dudit couvent, elle a peint le tableau de Notre-Dame et celui de saint Joseph, ouvrages remarquables; elle exécuta elle-même les dorures de l’autel de la même chapelle; et elle mourut en odeur de sainteté en 1619.» (Voyez Theatro Heroino, t. 2, p. 214.)

CRUZ MOREIRA (LOUIS DA), voyez MOREIRA (L. da Cruz).

CUNHA (ANTOINE-ALVARES DA), voyez ALVARES DA CUNHA (Antoine).

CUNHA (DOMINIQUE DA), peintre portugais. Cyrillo en citant, p. 73, Félix da Costa Meesen, dit de Cunha qu’il a étudié à Madrid et qu’il fut bon coloriste. Il naquit à Lisbonne en 1589. A l’âge de 54 ans, il se fit jésuite, et mourut en odeur de sainteté. Taborda lui consacre un long article et dit, p. 196, que l’église des Jésuites possédait plus de cinquante tableaux de son pinceau, qui furent tous détruits lors du tremblement de terre de 1755. Le père Bernardin Sampayo a écrit sa vie. Il en est aussi question dans d’autres ouvrages cités par Taborda, et dans la Liste des artistes du Patriarche, où il est dit que le père Antoine Leite, dans son Histoire de l’apparition et des miracles de Lapa (1639), parle de vingt-cinq tableaux de cette église, qui, d’après le Patriarche, doivent lui être attribués. Voici textuellement l’éloge que le moine fait de ces tableaux: «On y admire l’accord des teintes, la touche, l’art de mêler les couleurs, la justesse des draperies, la vivacité des expressions, le naturel des figures, les proportions du corps, la symétrie des membres, la grâce des physionomies, l’élégance des cheveux, les lignes de la perspective. Il faut surtout louer la vivacité particulière et la propreté du tableau de la pastourelle Jeanne avec sa petite corbeille remplie d’épis.»

Quand je rencontre de ces phrases qui portent le caractère d’une absence complète de tout sentiment artistique chez leur auteur, je ne puis me défendre d’éprouver un sentiment diamétralement opposé à celui qu’elles ont eu l’intention de faire naître.

Suivant le Patriarche, Cunha a étudié à Madrid chez Eugène Caxez, peintre de Philippe II. De retour en Portugal, il reçut beaucoup de commandes des grands de ce pays, et principalement du grand-inquisiteur, François de Castro, et du grand-chambellan.

CUNHA (JOSEPH DA) TABORDA, voyez TABORDA.

CUNHA (LAURENT DA) «était le meilleur peintre, dans le genre d’architecture et de perspective, que le Portugal ait jamais possédé. Sous le rapport de l’habileté pratique, il égalait peut-être Baccarelli, et il le surpassait en théorie. Il alla en Italie et en revint en 1744. Comme peintre de décoration, il était l’émule de Bibiena. Il a orné de peintures beaucoup d’églises de Lisbonne. Il mourut en 1760.» (Cyrillo, p. 196-198.)

CUNHA (PlEURE D’ALCANTARA DA) D’EÇA, voyez EÇA.

CUNHA (SIMON-GAÉTAN DA), architecte et peintre décorateur, voyez NUNES (Simon-Gaétan).

CUSCO (JOSEPH-FRANÇOIS DEL), Napolitain, était un habile peintre d’émaux établi à Madrid au temps de Charles III (Cyrillo, p. 232).

Il paraîtrait, d’après ce qu’en dit Cyrillo (p. 233), qu’il a aussi travaillé à Lisbonne.

CUSTODIO DE SÁ, voyez SÁ (J. Custodio de).

CYPRIEN DA SILVA, voyez SILVA (Cyprien da) et FIGUEIREDO (Jean de).

CYRIACO (JOSEPH-GAÉTAN), voyez BAPTISTE (Louis).

CYRILLO VOLKMAR MACHADO, peintre et auteur, est né à Lisbonne en 1748; il a étudié à Séville, et s’est rendu ensuite à Rome; il revint à Lisbonne en 1777. Il a traité le plus souvent des sujets allégoriques. Le palais d’Ajuda, les églises de Lisbonne et les maisons des grands, en fournissent de nombreux exemples. Il obtint du Roi une pension de 720,000 réis, 1000 thalers (4,330 francs). En 1796, il alla exécuter divers travaux à Mafra. En 1814, il prit part aux travaux d’Ajuda. A l’âge de plus de 70 ans, il recevait encore beaucoup de commandes. Il est mort en 1823. Sa collection de Mémoires relatifs aux arts a été publiée, la même année, par le chanoine Villela da Silva. D’après l’abbé de Castro, un des carrosses de la cour a été peint par lui. Ma Lettre 27e lui est entièrement consacrée et rend compte de sa Collection de Mémoires, que j’ai tant de fois citée à propos des artistes du dix-huitième siècle et qui renferme aussi quelques renseignemens sur les époques antérieures.

Cyrillo, p. 104-107, nous donne quelques détails sur sa famille. Jean-Pierre Volkmar naquit à Lisbonne en 1712. Son père, qui était Allemand, se maria à Lisbonne et eut beaucoup d’enfans. La sœur de Pierre Volkmar, Maria-Rosa, épousa un Machado, et c’est de ce mariage qu’est né notre peintre et auteur. Jean-Pierre peignait à l’huile. Il mourut en 1782. «Ceux de ses ouvrages qui se sont conservés sont: à Saint-Michel d’Alfama, le Christ guérissant les hydropiques; dans le chœur des Padres trinos, la Trinité couronnant la Vierge; dans la maison de M. Joseph Lobo, des Ermites à fresque.»

Il eut pour disciples son frère Henri-Pierre et Cyrillo Volkmar Machado, fils de sa sœur.

La Lettre 27 renferme une analyse des ouvrages de Cyrillo et indique les sources où il a puisé ses renseignements.

A l’église de Loreto, à Lisbonne, on voit de lui, dans des niches, les Apôtres, peints en grisaille (Lettres, p. 287). On voit aussi plusieurs de ses ouvrages au palais d’Ajuda (Lettres, p. 266). Je cite de lui, p. 405, un tableau du maître-autel de l’église de Coraçaõ de Jésus, auquel je trouve peu de mérite. Il est souvent fait mention de lui dans mes Lettres, ainsi qu’on peut s’en assurer par la table alphabétique de ces mêmes Lettres. C’était un faible peintre, et son livre me paraît une bien maigre production.

Dictionnaire historico-artistique du Portugal

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