Читать книгу Bouquiniana: notes et notules d'un bibliologue - Bernard Henri Gausseron - Страница 5
II
ОглавлениеVoici une série de pensées détachées d'écrivains anglais, toutes en l'honneur des livres:
«Les livres, disait, au commencement du XVIIe siècle, sir Thomas Overbury, nous rendent présent le temps déjà vécu. La gloire prolonge une des extrémités de notre vie, et les livres en reportent l'autre plus loin en arrière.»
Or, comme le remarque fort justement le grand savant philologue E. Littré, «un penchant naturel conduit l'homme à la contemplation du passé. Les vieux monuments, les vieux livres, les vieux souvenirs éveillent en lui un intérêt profond.»
«A l'exception de l'homme vivant, rien n'est plus merveilleux qu'un livre! a écrit notre contemporain Kingsley. C'est un message qui nous arrive des morts, d'êtres humains que nous ne vîmes jamais, qui vécurent peut-être à des milliers de lieues de nous et qui pourtant, dans ces petites feuilles de papier, nous parlent, nous amusent, nous terrifient, nous instruisent, nous réconfortent, nous ouvrent leur cœur comme à des frères.»
J'ai lu dans un vieux numéro du journal si pittoresquement appelé The Bookworm un mot suggestif: «Tout grand livre est un acte et tout grand acte est un livre.»
Le professeur Rogers avait donné d'avance le commentaire de cette laconique et héroïque formule. «Entre les diverses influences extérieures au milieu desquelles le genre humain se développe, le livre est incomparablement la plus importante, et la seule qui soit absolument essentielle. C'est sur lui que repose l'éducation collective du genre humain. C'est le seul instrument qui enregistre, perpétue et transmette la pensée.» Ajoutons:—et les actions dignes de mémoire.