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III

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Des courses avec relais.

Dans les courses à longue distance, il y a deux facteurs à considérer: la résistance physique du cavalier, et l’endurance du cheval; la première a toujours dépassé la seconde, les forces de l’animal ont toujours été en dessous de celles de l’homme. Il ne restait qu’un moyen, pour connaître la limite que l’on pouvait exiger d’un cavalier en course, c’était de lui faire accomplir de longs parcours avec relais. Cette question ne rentre qu’indirectement dans l’ordre d’idées que nous voulons traiter et nous nous bornerons à relater, à titre documentaire, les principaux records restés, du reste, légendaires.

Le premier en date fut couru, à la fin de janvier 1390, par le roi CHARLES VI et son frère le DUC DE TOURAINE. Le roi, désireux de revoir la reine Isabeau de Bavière, et le duc qui ne se consolait pas d’être séparé de la duchesse, partirent à cheval de Montpellier vers Paris, un enjeu de 5,000 livres avait été stipulé. Charles VI perdit la partie, et dut s’arrêter à Troyes, en Champagne; le duc de Touraine accomplit les 800 kilomètres en quatre jours et demi sur une route particulièrement dure et accidentée.

Sous Charles-Quint, le DUC D’ALBE qui était à l’armée de Hongrie, quitta ses troupes entre deux opérations militaires pour aller embrasser sa jeune femme qu’il aimait tendrement et qu’il avait laissée en Castille, puis il reprit, sans tarder, le chemin du Danube pour rejoindre son armée.

A la mort d’Élisabeth, reine d’Angleterre, le COMTE DE MONMOUTH, désirant être le premier à annoncer ce décès à Jacques VI d’Écosse, quitta Londres le mercredi 24 mars 1603, et parvint à Edimbourg le samedi dans la nuit; il arriva au but de son voyage tout ensanglanté et tomba de son cheval plutôt qu’il n’en descendit. Il avait effectué, en trois jours, un trajet comportant aujourd’hui 660 kilomètres, mais qui, à cette époque, était beaucoup plus long.

Tout le monde connaît le raid historique de CHARLES XII qui, à l’âge de 32 ans, s’échappa de Varna où il était prisonnier des Turcs, et marchant seize jours et seize nuits se rendit à cheval à Stralsund, éloigné de 2,200 kilomètres du point de départ.

En août 1722, M. D’ESTAING, marquis du Saillant, lieutenant-colonel des gardes françaises, paria 20,000 livres, qu’il ferait deux fois à cheval, entre 6 heures du matin et midi, le trajet Paris-Chantilly et retour. Sur des routes détestables, il effectua les 160 kilomètres en cinq heures trente-cinq minutes, changeant de cheval sans mettre pied à terre, et arriva à la porte Saint-Denis au milieu du plus grand enthousiasme des seigneurs et des dames de la cour.

En 1820, M. SHAW a couvert, en Angleterre, 276 kil. 748 m. en dix heures trente-trois minutes, ayant changé quatorze fois de cheval.

En 1849, Charles TOWNLEY, messager du département des affaires étrangères d’Angleterre, fut chargé de porter un message urgent à lord Palmerston qui se trouvait à Constantinople. Il arriva à Belgrade par la voie ordinaire, quitta cette ville à cheval, traversa les Balkans et parvint à remettre son pli au destinataire, après une chevauchée fantastique de 1,353 kilomètres effectuée en cinq jours onze heures.

Nous en passons, et des plus intéressants, mais nous ne pouvons, en terminant cet aperçu, oublier l’épreuve éliminatoire qui fut imposée aux cavaliers français pour la course Bruxelles-Ostende. Les quatre-vingt-dix officiers qui sollicitaient l’honneur de prendre part à l’épreuve susdite, franchirent les 80 kilomètres exigés en deux heures trente minutes en moyenne. Le record de cet essai est détenu cependant par le lieutenant DE BLOMMAERT (Belge), qui couvrit la distance sur une route peu favorable en deux heures quatorze minutes, sans défalquer le temps mis à changer de cheval. Pour réaliser de pareilles performances, il ne suffit pas de posséder de l’énergie et de la volonté, mais il faut aussi s’être soumis à un entraînement des plus sévères, et avoir acquis l’habitude de soutenir les allures rapides pendant un temps considérable.

Depuis quelques années, la tendance est de plus en plus marquée, de considérer comme surannée la transmission des dépêches en temps de guerre, au moyen de lignes de relais. N’y aurait-il pas lieu de revenir sur cette appréciation?... L’on ne peut admettre qu’en toutes circonstances, l’armée aura à sa disposition des lignes télégraphiques ou téléphoniques, ces lignes peuvent être détruites; elle ne possédera pas non plus sur tous les points du théâtre des opérations, des télégraphistes militaires ou des cyclistes estafettes. Mais en supposant même que l’on puisse employer les procédés modernes de transmission, les dépêches parviendront fort souvent plus rapidement à destination par des relais de cavalerie.

Exception faite des cas où les autorités qui expédient le message ou le reçoivent, se trouvent précisément placées à proximité des bureaux de départ et d’arrivée, l’on devra tenir compte du temps que les missives mettront à parvenir aux susdits bureaux ou à leurs destinataires; il en est de même pour la télégraphie militaire qui, de plus, exige un temps relativement long pour l’installation de ses postes. Quant aux cyclistes, ils seront toujours battus de vitesse par des cavaliers utilisant une ligne de relais bien établie; en effet, une distance de 60 kilomètres, même en terrain accidenté, est aisément parcourue en deux heures ou deux heures et demie, par un cavalier, disposant de douze chevaux.

Le Lieutenant belge E. DE BLOMMAERT, du 1er régiment de guides, effectuant un essai sur route (80 kilom. en relais en 2 h. 14 m.)


Lieutenant-Colonel ERZEY

du 2e rég. de hussards néerlandais 24e du Raid.


Capitaine-Commandant SENN

du 5e rég. d’art, de campagne suisse

25e du Raid.


Major DUTILLŒUL

du 2e rég. de chasseurs belge

26° du Raid.


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