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§ XI.—Marcottes.
ОглавлениеLes marcottes sont des branches que l'on couche au printemps, soit en pleine terre, soit en pots, et qu'on ne sépare de la branche mère que lorsqu'elles ont produit des racines. Lorsque les branches que l'on veut multiplier sont placées de manière à ne pouvoir être abaissées jusqu'à terre, il faut avoir des pots ou des godets fendus sur les côtés, que l'on maintient sur une petite planchette clouée sur un support dont on enfonce l'extrémité en terre. Il y a plusieurs manières de marcotter: nous allons seulement indiquer les plus usitées; mais, quel que soit le procédé employé, il faut que la terre dans laquelle sont placées les marcottes soit constamment humide, afin de favoriser la sortie des racines; et, pour conserver l'humidité des arrosements, on fera bien de couvrir le sol avec du fumier consommé ou de la mousse.
1. Marcottes simples.—Ce sont celles que l'on emploie pour multiplier les végétaux qui s'enracinent facilement, tels que la Vigne, etc. Toute l'opération consiste à coucher une branche dans une tranchée plus ou moins profonde, selon la grosseur de la branche; et après avoir supprimé les feuilles et les bourgeons qui se trouveraient sur la partie destinée à être mise en terre, on fait sortir l'extrémité en la courbant avec précaution, afin de ne pas la rompre. On peut fixer en terre avec un crochet de bois les marcottes qu'il n'est pas nécessaire d'enterrer profondément.
2. Marcottes par strangulation.—Elles diffèrent des précédentes en ce que sur la partie qui est en terre on serre l'écorce, sans la couper, avec un fil de fer; il en résulte un bourrelet d'où partent de nouvelles racines.
3. Marcottes par incision.—Nous allons décrire cette opération telle qu'on l'exécute pour multiplier les Œillets. Dans le courant de juillet, on suspend les arrosements quelque temps avant le marcottage, afin de rendre les branches plus souples, et l'on choisit des tiges assez longues pour être couchées. On retranchera les feuilles du bas, de telle sorte que la partie qui se trouve en terre en soit dépourvue; puis on abaissera chaque tige dans une petite tranchée faite avec le doigt, et l'on redressera l'extrémité de la branche au-dessus de la courbure. On pratiquera en remontant à mi-bois, avec la lame du greffoir, une incision d'environ 0m,02 de longueur, de manière que la partie entaillée forme une languette dont on coupera net l'extrémité au-dessous d'un nœud, en ayant soin de ne pas entamer l'autre moitié de la tige. On maintiendra chaque marcotte par un crochet ou un bout d'osier passé dessous, et dont on enfoncera les deux extrémités en terre; puis on recouvrira le tout de terre assez fine pour qu'elle s'introduise partout, en ayant soin surtout d'en faire pénétrer un peu entre les parties séparées, qui ordinairement restent écartées par l'effet de la courbure. Une fois l'opération terminée, on a l'habitude de couper l'extrémité des feuilles pour les empêcher de se faner; puis on étendra un léger paillis de fumier à moitié consommé et l'on mouillera avec un arrosoir à trous très-fins, pour ne pas ébranler les marcottes, qui s'enracineront ordinairement au bout de peu de temps.
4. Marcottes par cépée.—Ce procédé consiste à couper au printemps un arbre ou un arbuste au niveau du sol et à recouvrir la souche de terre. Elle ne tarde pas à fournir des drageons que l'on enlève lorsqu'ils ont pris racine. C'est ainsi que l'on multiplie le Coignassier afin d'avoir des sujets pour greffer.
5. Marcottes de racines.—Pour faire ce genre de marcottes, il faut couper l'extrémité d'une racine et laisser la plaie à l'air; la séve forme un bourrelet d'où il ne tarde pas à se développer des bourgeons; parmi ceux-ci, on choisit le plus vigoureux, et l'on supprime les autres; puis, à l'automne, on le sèvre en coupant la racine près de la souche.