Читать книгу Manuel pratique de Jardinage - Courtois-Gérard - Страница 39
CHAPITRE IX.
De la Greffe.
ОглавлениеNous ne décrirons pas longuement la greffe, cette opération est trop généralement connue pour cela; nous dirons seulement qu'elle a pour objet de multiplier, de conserver et de perfectionner des variétés utiles et agréables, et de faire porter à un tronc sauvage des fleurs brillantes ou des fruits savoureux destinés à l'embellissement de nos jardins et à l'accroissement des produits non moins appréciables de nos vergers.
Cette opération, sur laquelle il a été tant de fois et si longuement écrit, exige tout simplement un peu d'observation et une certaine habileté manuelle. Elle repose sur trois points fondamentaux: 1o l'appréciation des circonstances dans lesquelles la greffe doit être faite, c'est-à-dire le moment où les plantes abreuvées de sève ne demandent qu'à végéter; 2o le choix du sujet, qui doit être dans un état convenable de vigueur et de santé, et surtout apte à recevoir la greffe, qu'on ne peut pratiquer que sur des espèces unies entre elles par d'étroites affinités; car toutes les greffes des Rosiers sur Houx, Lilas, etc., sont autant de contes faits à plaisir; 3o l'opération manuelle, qui n'exige qu'un court d'apprentissage et peut être considérée comme la moins difficile des trois, puisque par l'observation des deux conditions qui précèdent on obtient un succès auquel on ne peut atteindre, quel que soit le soin du greffeur, si les circonstances dans lesquelles il opère sont défavorables.
Il y a différentes sortes de greffes, mais la plupart sont de pur agrément; aussi nous bornerons-nous à décrire les principales, qui peuvent être considérées comme le type de toutes les autres, qu'on pourra exécuter lorsqu'on connaîtra celles que nous indiquons.
1. Greffe en écusson. Cette greffe est la plus généralement employée, et l'on peut l'exécuter à plusieurs époques de l'année; premièrement, de mai en juillet, ce que l'on appelle greffe à œil poussant; cette dénomination vient de ce que ces greffes, commencent à pousser aussitôt que l'écusson est repris; il en est même, sur les Rosiers par exemple, qui à l'automne de la même année forment déjà une belle tête. La seconde époque est d'août en septembre, lorsque la séve commence à se ralentir, et on l'appelle greffe à œil dormant, parce qu'à cette époque l'écusson ne fait plus que se souder au sujet et ne pousse que l'année suivante. C'est dans cette saison qu'on greffe de préférence les arbres fruitiers.
Il faut, quelque temps avant l'opération, préparer le sujet à recevoir la greffe, c'est-à-dire faire choix des branches sur lesquelles on veut écussonner, et supprimer les autres, surtout celles qui se trouveraient au-dessous des greffes; et si les individus qu'on veut greffer commençaient à ne plus être en séve, il faudrait tâcher, par des arrosements, d'en ranimer la végétation. Lorsque le moment sera favorable, on choisira les meilleurs yeux de l'espèce qu'on veut multiplier, on coupera la feuille placée au-dessus de l'œil sans endommager le pétiole, on supprimera aussi les aiguillons qui se trouveraient sur l'écusson; puis, avec la lame du greffoir, on cernera l'œil de manière à pouvoir l'enlever avec une partie de l'écorce environnante, à laquelle on donnera à peu près la forme de l'écusson (voir A, fig. 3). Pour la détacher, on la soulèvera légèrement avec la pointe du greffoir, puis avec la spatule, en ayant soin d'enlever toutes les parties ligneuses adhérentes à l'écusson, et qui empêcheraient son contact avec le bois du sujet, à moins que le rameau ne soit assez tendre pour qu'on n'ait pas besoin de faire cette opération; et s'il arrivait que l'on enlevât la racine de l'œil, ce qu'il est facile de reconnaître au vide qui en résulte, il fondrait réformer cet écusson, dont la reprise serait douteuse.