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CHAPITRE QUATRE
ОглавлениеAngeline essuya la sueur de son front. Le bruit des femmes qui défilaient résonnait autour d'elle. Parfois, elle se demandait pourquoi elle avait choisi de faire certaines des choses ridicules qu'elle avait faites. Être entouré de nombreuses femmes qui criaient fort et être en contact étroit avec ne ressemblait en rien à un amusement. La foule lui donnait encore trois fois plus chaud, et tout ce qu'elle voulait, c'était rentrer à la maison et enlever chaque maille de ses vêtements. Pourquoi devait-il faire si diablement chaud?
Un son strident résonna dans ses oreilles après le sifflement d'un sifflet quelque part à proximité. Le son l'entourait de tous les côtés et ça faisait mal d'écouter. D'une manière ou d'une autre, il réussit à dépasser les cris des femmes qui marchaient à ses côtés. Une femme à côté d'elle trébucha et renversa Angeline. Elle atterrit sur le côté et la douleur traversa tout son corps. Le chaos s'ensuivit et toutes les dames se mirent à courir. Angeline ne savait pas pourquoi au début, jusqu'à ce qu'elle voie un homme au loin: la police était arrivée. Plusieurs femmes la piétinèrent dans leur course folle pour échapper à la police chargée de disperser leur manifestation. Angeline se recroquevilla et passa la tête sous ses bras. Les larmes coulèrent sur son visage et elle pria le ciel de lui permettre y survivre.
– Angeline, cria un homme.
Elle voulait lever la tête et savoir qui l'appelait, mais elle craignait que quelqu'un ne la blesse davantage. La foule se dispersait, et toutes les femmes se dirigeaient dans des directions différentes. Tout était loin de bien se passer. , Mais qu'est ce qui lui était passé par la tête? Quelqu'un l'attrapa et la remis sur ses pieds. Angeline poussa un soupir de soulagement et se retourna pour remercier la personne qui l'avait aidée. Chaque partie de son corps lui faisait mal, et elle ne doutait pas une seconde du fait qu'ensuite elle serait couverte de contusions de la tête aux orteils.
– Mlle, vous venez avec moi, lui déclara un officier de Police. Le bleu-foncé de son uniforme lui semblait brouillé. était-il celui qui l'avait hélée ? Comment eu il connu son nom, et s'il, comment avait-il osé l'appeler par son prénom ? Elle était la fille d'un vicomte et il ne pouvait la traiter avec tant de familiarité. – Vous avez violé la loi, et j'ai peur que vous n'ayez à passer un certain temps dans une cellule.
Angeline avait su qu'il y avait un risque à participer à la marche, mais elle avait bêtement cru qu'elle échapperait à un tel destin. C'était une chose de plus qui avait mal tourné depuis qu'elle avait accepté de participer. Elle voulait l'égalité de droits pour toutes les femmes ; cependant, elle commençait à se demander si le coût pour les acquérir force n'était pas trop élevé à payer. Ses mère et père seraient si furieux contre elle. Ce ne serait pas la première fois, mais la voir jetée en prison serait certainement le pompon sur leur liste des plus grandes déceptions. Les droits des femmes demeuraient pourtant une cause pour laquelle elle aimerait se battre d'une façon ou d'une autre. Peut-être que ceci n'était pas la bonne voie pour elle, mais elle pourrait encore faire … quelque chose. Elle aurait à parler avec l'une des femmes dans le groupe suffragette pour vérifier quel devrait être son rôle. Elle n'était pas prête à abandonner. À ce moment précis, elle avait quelque chose de plus grave dont il lui fallait s'inquiéter. – Non, dit-elle en essayant de lui retirer son bras. Je ne pouvez pas aller en prison.
– C'est quelque chose que vous auriez dû considérer avant de décider de participer à cette marche des femmes. Il l'a tira vers lui et la traîna loin de la rue. – C'est pourquoi les femmes ont besoin de quelqu'un pour s'occuper d'elles. Livrées à leurs propres décisions, elles prennent les mauvaises. Vous avez besoin d'un homme fort dans votre vie pour vous aider à vous guider sur la bonne voie.
L'esprit d'Angeline est devenu momentanément vide à ses paroles. Il était rude et grossier. Comment osai-t-il penser qu'il avait une plus grande capacité mentale parce qu'il était né mâle. Elle aurait parié toute sa dot qu'elle avait beaucoup plus d'intelligence que la brute la forçant à marcher à ses côtés. – Vous êtes la raison pour laquelle toutes ces femmes ont défilé aujourd'hui. Les hommes comme vous leur donne envie de se battre pour le droit de prendre leurs propres décisions. Cela ne vous plaît peut-être pas, mais nous aurons un jour des droits égaux. Cela pourrait prendre plus de temps que nous le souhaiterions parce que nous devons lutter contre la misogynie semblable à la vôtre de façon régulière, mais ce sera une réalité.
ça avait été une journée horrible. Elle ne pensait pas que la situation puisse vraisemblablement empirer, mais elle refusait de tenir sa langue. L'agent de police rendrait probablement sa vie encore plus infernale pour avoir osé dire ce qu'elle pensait. Elle ne pouvait pas laisser cela influencer ses décisions. Elle avait déjà eu trop de doutes qui se glissaient dans son esprit.
– Madame, vous délirez.—
Il n'en dit pas plus. La pourriture n'arrêtait pas de la traîner dans la rue vers la prison la plus proche. Il l'oublierait sûrement une fois qu'il l'aurait enfermée. La seule personne qui était au courant de ce qu'avait prévu Angeline était Émilia. Combien de temps faudrait-il à son amie pour réaliser qu'elle avait disparu ? – Ce n'est pas moi qui suis paranoïaque à l'idée que les femmes aient leur mot à dire sur ce que leur avenir leur réserve. Est-ce que cela menace votre masculinité que les femmes puisse avoir n'importe quel type de pouvoir?
Il secoua la tête et resserra son emprise sur son poignet. Angeline grimaça. Peut-être qu'elle devrait garder la bouche fermée, mais il était intrinsèquement impossible qu'elle arrête de parler. Bavasser était une seconde nature pour elle dans des situations de stress élevé.
– Pardon ?– Vous n'avez rien à dire pour votre défense ?
– Je n'ai pas besoin de vous justifier mes convictions.– Ses yeux se plissèrent et dans sa voix résonna toute la dérision qui était visible de manière criante dans son regard. – D'ailleurs, dans quelques instants, vous ne serez plus mon problème.—
Angeline avait en vérité peur que tout le monde s'en lave également les mains. Même les dames qui avaient participé à la marche ne penseraient pas à elle. Du moins, elles ne considéreraient pas ce qui lui est arrivé tout d'abord. Cela leur prendrait probablement un peu de temps avant de regagner la maison de Pankhurst. Elle devait compter sur Émilia pour s’inquiéter d'elle et, espérons-le, la retrouver. – Vous êtes, monsieur, une personne horrible.—
Je fais mon travail. Un jour, vous pourriez m'en remercier.
S'il y avait une chose qu'elle savait avec certitude, c'était qu'elle ne montrerait jamais à ce poste de police même une once de gratitude. Il se délectait un peu trop de sa position d'autorité à son goût. Ils atteignirent la prison et il ouvrit une porte, puis la poussa à l'intérieur. Il plaça sa main dans son dos et la fit avancer. – Enfermez moi celle-ci.—
Angeline déglutit malgré la boule dans sa gorge et réussit à se retenir de pleurer. Les larmes qu'elle avait versées quand la foule l'avait presque piétinée avaient séché au regard de son effrayante situation présente. Tout ce qu'elle pouvait faire maintenant, c'était espérer que quelqu'un – n'importe qui – vienne à son secours.
Lucien avait cherché Angeline dans la foule. Il l'avait finalement aperçue lorsque quelqu'un l'avait jetée au sol. Crier son nom n'avait pas donné les résultats escomptés et peu de temps après, un policier l'avait emmenée loin du chaos qui s'en était suivit. Il l'avait perdue de vue dans la foule. Heureusement, il avait une idée d'où il pourrait la trouver. L'extraire d'une cellule de prison pourrait toutefois s'avérer difficile. Il n'était pas un membre de la famille et n'avait aucun droit sur elle. Les policiers hésiteraient à remettre Angeline sous sa garde. Il devrait trouver un moyen de la sortir du pétrin dans lequel elle s'était fourrée en rejoignant le groupe des suffragettes. Il ne pouvait pas être plus reconnaissant que sa sœur ait eu le bon sens de ne pas suivre Angeline sur un chemin aussi dangereux.
Il lui fallut un certain temps pour se libérer de la foule. Au moins la plupart d'entre eux se dirigeaient dans la direction opposée à la police locale. À certains égards, cela rendait les choses plus difficiles parce qu’il devait fendre la foule à contre-courant mais une fois qu’il eu trouvé une ouverture, ce fut beaucoup plus simple. Il se mit à courir quand son chemin se trouva assez dégagé pour le permettre.
Le temps qu'il arrive à la prison, il avait une sensation de brûlure aux poumons et il devait lutter pour inspirer. Il s'arrêta devant l'entrée et prit plusieurs grandes inspirations avant d'envisager d'entrer. Ça n'aurait pas l'air bien s'il continuait à haleter, tout en exigeant qu'ils lui remettent Angeline. Il lui faudrait utiliser sa meilleure version de la voix prétentieuse d'un futur duc pour les amener à l'écouter. Une fois sa respiration maîtrisée, il poussa la porte et alla trouver quelqu'un pour l'aider à localiser Angeline.
Lui qui croyait que le chaos avait envahi les rues, mais l'intérieur du quartier général de la police n'était pas mieux. Personne ne s'arrêta pour le saluer ou demander seulement pourquoi il était entré. Ils vaquaient tous à leurs occupations et ignoraient sa présence. Lucien ne put s'empêcher de penser que cela n'était pas de bon augure pour leur capacité à protéger les citoyens de Londres. – Pardon,– dit-il au prochain officier qu'il croisa. – J'ai besoin d'aide.—
– Prenez un siège, dit-il avec dédain. – Nous vous contacterons quand nous aurons le temps.—
La fureur explosa à travers lui et il a fallu faire appel à tout ce qu'il y avait de plus raisonnable en lui pour ne pas le frapper. Il serra le poing et il tapota contre sa jambe pour s'empêcher de faire quelque chose d'incroyablement stupide. – Je n'attendrais pas, dit-il de sa voix la plus autoritaire. – Si vous appréciez votre emploi ici, vous allez immédiatement répondre à ma préoccupation.—
L'officier se figea et se tourna lentement pour lui faire face. – Vous êtes un de ces aristos de fantasques, n'est-ce pas? Vous n'avez pas l’habitude qu'on vous dise non. —
– C'est une façon de considérer mon statut dans la société.– Ce gars était un vrai branleur, et il semblait un peu familier. – Je suis Lord Severn. Mon père est le duc de Huntly et, le cas échéant, je le ferai intervenir et révoquer tous les officiers de ce poste de Police pour les remplacer par des hommes plus diligents qui comprennent parfaitement leur devoir. —
– Servir en passant aux caprices d'un seigneur tel que vous ?– Il leva un sourcil. – Qu'est-ce que vous vous voulez pour que je puisse être débarrassé de vous ?—
Lucien était à moitié décidé à faire en sorte que cet enfoiré perde son travail après qu'il aie récupéré Angeline. S'il n'était pas aussi inquiet pour elle, il l'aurait fait maintenant, mais elle était sa priorité. Il inclina la tête et étudia l'homme. Cela le frappa. Il sut alors pourquoi il avait semblé si familier. – Vous avez traîné ma fiancée ici plus tôt. Elle s'appelle Belle Angeline Marsden. Vous devez la libérer maintenant. Lucien n'avait pas envisagé la possibilité de prétendre être fiancée avec elle jusqu'à ce moment-là. C'était du pur génie et cela devrait la faire libérer plus rapidement que si son propre père était venu la chercher. En tant qu’héritier d’un duché, Lucien avait plus de pouvoir qu’un vicomte, même lorsque c'en était un prétendant être le fils d’un pirate réformé.
– Je n'ai pas de réponse à vous donner. Nous avons déjà enfermé des scélérats qui avaient provoqué des problèmes, mais il n'y avait aucune femme de luxe dans ce groupe. Il agita sa main avec dédain. – Je doute que la fiancée d'un futur duc se retrouve mêlée à ce gâchis.—
Cet homme affreux aurait probablement été incapable de reconnaître une vraie dame même si il y en avait une qui lui barrait le chemin et il ne savait clairement pas à quel point Angeline pouvait être épineuse. – Quoi qu'il en soit, vous l'avez ici, et j'aimerais que vous alliez la chercher dans la cellule dans laquelle vous l'avez poussée.—
– Mais bien sûr, commença l'homme, ne le regardant pas vraiment alors qu'il parlait. Il ne semblait pas se préoccuper de ce que Lucien voulait et n'était pas pressé de s'en occuper non plus. – Dites-moi à quoi ressemble votre dame et je verrai si nous avons une femme qui correspond à sa description.—
Au moins, il l'aurait aperçue avant son arrestation. – Elle portait une robe bleu marine. Ses cheveux noirs étaient enroulés en un chignon et elle portait un chapeau à large bord assorti à sa tenue.
– Quoi, vous n'allez pas me dire la couleur de ses yeux?– Il remis les cils, se moquant de Lucien.
Bleus Comme le costume, mais plus pâles. Maintenant, s'il vous plaît, ramenez-la. Il avait du mal à ne pas se mettre en colère. S'il ne venait pas bientôt avec Angeline, il risquait de céder et de lui asséner un coup de poing dans sa gueule d'insolent.
– Très bien. Je vais jeter un coup d'œil, mais je doute qu'elle soit là. Il lui donna son nom. Était-il si difficile de demander aux dames détenues si l'une était Angeline Marsden? Lucien ne l'aimait vraiment pas, cet homme. Lucien n'aimait pas son attitude dédaigneuse et également condescendante. Au lieu d'attendre son retour, il décida de le suivre. Sinon, l'homme risquait d'affirmer qu'Angeline n'était pas dans une cellule et Lucien ne doutait pas une seconde qu'il la retrouverait dans une cellule.
Il s'arrêta momentanément et regarda Lucien. – Il n'y a aucune raison de venir avec moi.– Son ton avait une qualité différente de celle qu'il avait auparavant. Cette fois, le policier était irrité. Bien. Lucien espérait que cet homme passerait une journée horrible. Il en avait assez de ses ricanements et de son manque de respect.
– Il y a toutes les raisons— , répliqua Lucien. – Ce sera plus facile pour moi de l'identifier si je venez avec vous.—
L'homme secoua la tête mais avec sagesse, cessa de se disputer avec lui. Ils se rendirent dans un grand couloir et vers une rangée de cellules où plusieurs femmes étaient enfermées, mais l'une d'entre elles se démarquait. Angeline était assise dans un coin, les bras enroulés autour d'elle-même alors qu'elle se balançait d'avant en arrière. La pauvre fille n'avait aucune idée de ce dans quoi elle s'embarquait lorsqu'elle s'était inscrite au groupe des suffragettes. – La voilà. Fit-il en la montrant du doigt.
– Celle là ? l'homme a ri. – Elle serait donc fiancée à une espèce de grand seigneur ? Savez-vous quel genre de dragon elle est ?
L'homme n'avait aucune idée de ce qu'Angeline était capable de faire. Arrêtez de faire durer et déverrouillez la cellule.
Angeline leva les yeux à cet instant et croisa son regard. La perplexité envahit son visage lorsqu'elle rencontra son regard. – Lucien ?
– Elle semble vous connaître. L'homme ouvrit la porte et lui fit signe de sortir. -Vous avez de la chance d'avoir un homme aussi puissant que votre fiancé. Sinon, vous passeriez beaucoup de temps enfermé ici.
fiancée Elle fronça les sourcils. Ses joues rosirent légèrement. – Je…
– Pas maintenant, Ange,– dit-il. – Nous pouvons discuter de votre comportement rebelle après que je vous ai ramené à la maison chez votre père. Il voudra tout savoir de vos aventures aujourd'hui. Il ne pensait pas que c'était possible, mais elle rougit encore plus après avoir dit cela.
Une fois hors de portée de voix, Angeline le râlerait et, s'il avait de la chance, elle oublierait de lui donner des coups de pied dans les couilles. De toute façon, elle ne lui montrerait pas une once de gratitude pour l'avoir aidée à échapper à son destin. Aucune bonne action n'est restée impunie…