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Au siècle dernier et au commencement de celui-ci, les sciences de la section ne reposent que sur des bases assez vagues ou trop fugitives; on ne trouve guère que des essais à signaler en passant; c’est seulement de notre temps que les vraies données scientifiques s’établissent et que les noms méritent d’être retenus.

Nous devons pourtant en citer quelques-uns au XVIIIe siècle, avec leurs principaux ouvrages:

PUGET (1629-1709) s’occupa d’électricité et de magnétisme et fit des découvertes sur le double courant de l’aimant et sur la déclinaison de l’aiguille aimantée.

DELORME (1700-1782) eut un mémoire couronné par l’Académie des sciences, sur les cabestans les plus propres à charger et à décharger les navires avec promptitude et facilité. Il fit des recherches considérables sur les anciens aqueducs de Lyon. En 1738, il présenta un plan pour l’agrandissement de la ville de Lyon en éloignant le confluent du Rhône et de la Saône jusqu’à la pointe méridionale de l’île Mogniat, plan que Perrache a mis à exécution beaucoup plus tard. Il rectifia et termina le canal de Givors; il fit de nombreux travaux sur l’artillerie, les ponts roulants, la construction des murs de terre, des ponts, sur les moulins, etc., etc.

DE VILLE (1712-1770) fut un ingénieur qui fit construire des ponts à Roanne et près de Boën, fit exécuter les casernes de Montbrison, des quais à Lyon, la digue de la Tête-d’Or, des routes dans la Bresse.

JACQUES MATTON DE LA TOUR (1712-1777), avec Euler et Daniel Bernouilli, remporta des prix dans des concours ouverts par l’Académie des sciences; il publia des études sur la navigation à voiles, puis produisit des éléments de dynamique et de mécanique; il étudia de nombreux problèmes de physique, d’hydraulique, de balistique, etc.

PERRACHE (1729-1779) voulut étendre la ville de Lyon au Midi en reculant d’une demi-lieue le confluent; c’était le plan de Delorme agrandi; on fit une chaussée qui a immortalisé son nom. Il proposa également des quais sur la Saône, depuis le pont du Change jusqu’au palais de l’Archevêché, pour former des ports vastes et commodes, projets qui furent exécutés.

LALLIÉ (1762), ingénieur de la Généralité de Lyon, publia des travaux importants sur la construction et la conservation des grandes routes et des ponts; des mémoires concernant la digue de la Tête-d’Or, les digues de la Durance, sur le cintrement et le décintrement des voûtes, etc.

JARS cadet (1729-1808) fut chargé de missions fort importantes, visita les mines du Nord, notamment celles de Suède et de Norvège; exploita les mines de cuivre de Sain-Bel, publia des voyages métallurgiques; produisit d’intéressants mémoires sur les filons, sur la ventilation des mines, des notices historiques sur les mines du Lyonnais et du Beaujolais; fut l’auteur de travaux sur la carbonisation de la houille, sur le grillage des minerais de cuivre, d’essais sur la métallurgie, sur la minéralogie, etc.

ROLAND DE LA PLATIÈRE (1793), plus célèbre encore par sa femme, fit des études intéressantes sur la chimie, sur la préparation des cuirs et des peaux, sur la fabrication des huiles et des savons, sur la question des manufactures de lainages, sur les procédés des teintures anciennes, etc.

L’ABBÉ ROZIER (1734-1793) eut de Bourgelat la place de directeur de l’Ecole vétérinaire; il fut aussi directeur de la Pépinière de la province; il a publié des observations sur la physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts, des traités sur la fabrication des vins, sur la culture de la navette et du colza, sur les moulins et pressoirs à huile, sur le rouissage du chanvre, etc.

Pendant cette période, l’Académie s’honora de posséder comme associés Lalande, Crozet, Vaucanson, l’ingénieur Perronnet, Parcieux, Bernouilli, Guyton de Morveau, Franklin, Chaptal, Monge, Montgolfier aîné, Pilâtre des Roziers, de Saussure, etc.

A sa réinstallation en 1800, l’Académie compta dans sa première section des hommes remarquables dont les travaux sont mieux parvenus jusqu’à nous. La plupart des sciences se transforment ou se créent; on n’en est plus aux bégaiements du siècle passé.

JOSEPH MOLLET (1815) a laissé une œuvre assez considérable sur l’emploi de la pile, sur la gnomonique, sur la météorologie; il découvrit l’apparition d’une vive lumière et l’inflammation des matières combustibles par la seule compression de l’air dans le briquet à air; il y eut même à l’Académie une très vive discussion à ce sujet.

On trouve de lui, dans la collection des manuscrits de l’Académie, de nombreux mémoires ou rapports sur l’électricité, l’écoulement des fluides, les roues à aubes, la décomposition de l’eau par la pile, etc.

Il nous faut faire ici une très large place à celui que Maxwell a appelé si heureusement le Newton de l’électricité, à ANDRÉ-MARIE AMPÈRE (1775-1836), le plus grand physicien de notre époque et l’inventeur du télégraphe électrique.

D’abord professeur à Bourg et à Lyon, puis à l’Ecole polytechnique, enfin inspecteur de l’Université et membre de l’Académie des sciences, Ampère débuta par des recherches sur les principes fondamentaux des mathématiques et de la mécanique, puis par des études sur la réfraction de la lumière; mais il fut bientôt attiré par l’électro-magnétisme, science qu’il devait révolutionner de fond en comble. En 1820, quelques jours après la découverte d’Œrstedt sur l’action des courants d’une pile sur l’aiguille aimantée, Ampère, le premier, déduit le courant électrique, lui donne une direction; l’électro-magnétisme était constitué ; puis il établit que les mouvements de l’aiguille sont des signaux que le fil conjonctif prolongé doit transmettre instantanément à toute distance; la télégraphie électrique était inventée.

Il ne s’arrête pas: il annonce la réciprocité de l’action des aimants sur les courants, la direction d’un courant mobile par le magnétisme terrestre, l’action réciproque des courants, créant ainsi une nouvelle branche de science, l’électro-dynamique, et finalement l’identification complète des courants et des aimants.

Il trouve le solénoïde ou cylindre électro-dynamique, il introduit un barreau de fer doux dans l’hélice électro-dynamique, et l’électro-aimant est inventé. C’est à l’électroaimant qu’on doit de pouvoir transmettre la pensée, la parole même, ainsi que la lumière et la force. Par un juste hommage rendu à sa mémoire, le nom d’Ampère est devenu synonyme d’unité de courant.

La première machine d’induction à courant continu à été construite en 1832 par Pixii sous la direction d’Ampère. N’oublions pas que la chimie lui doit une de ses conceptions les plus fécondes, la loi des volumes gazeux, sur laquelle l’école atomique a fondé la chimie moderne.

Ampère a laissé partout une trace immortelle, comme mathématicien, géomètre, physicien, chimiste, naturaliste, philosophe, partout où il a appliqué l’effort de son grand esprit.

On a dit ailleurs quelle large part l’Académie de Lyon a prise à l’érection de la statue d’Ampère qui orne une de nos places, et aux hommages officiels qui lui ont été rendus en 1889.

L'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon: 1700-1900

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