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Les styles du moyen âge

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A l’époque gauloise, en dehors des monuments celtiques que nous signalâmes: menhirs, dolmens, etc., nous ne distinguons guère d’originalité dans le style et, dès la domination romaine, ces moindres vestiges de pittoresque, dus plutôt à l’état rudimentaire qu’à un sentiment d’art, se fondent avec la personnalité du vainqueur.

Thermes, théâtres, arènes, etc., sont indifféremment attribués aux Gaulois ou aux Romains, et de même l’ameublement de la Gaule ressemble à s’y méprendre à celui de Rome.

Sous les Francs, même insignifiance caractéristique; on bataille, et ce n’est qu’à l’ombre de la paix que fleurit une civilisation plus favorable, civilisation indiquée par l’idée chrétienne élevant des monastères auprès des tombeaux de ses saints.

Après Clovis dont le règne indiffère à l’esthétique, Dagobert fait élever une abbaye à Saint-Denis et nous laisse un fauteuil qui porte son nom, sans toutefois qu’il soit bien typique, tant il ressemble à une chaise curule!

D’autre part, dès l’époque de Charlemagne, on a recueilli des pièces d’orfèvrerie singulièrement byzantines; il est vrai que les coffrets imputés à cette même époque carlovingienne, ornés de plaques d’ivoire représentant des animaux fabuleux et en marqueterie alternant des bois de différentes couleurs et des incrustations d’ivoire, semblent avoir inspiré plus tard, comme disposition, les artistes ivoiriers italiens.

Sous l’empire d’aspirations religieuses nouvelles, nous allons assister maintenant à l’avènement d’un art nouveau en Occident.

Les catacombes où se sont réfugiés les premiers chrétiens, pour échapper aux persécutions des empereurs, seront le berceau de cet art chrétien qui, peu à peu, devait se dégager de l’esprit antique.

Du moins les peintures à l’encaustique, les riches sarcophages sculptés, sans compter tant d’instruments et d’ustensiles, vases, etc., affirment-ils l’essor d’un idéal inédit dont le caractère serait l’allégorie et le symbole singulièrement empruntes au paganisme.

Toutefois, on démêle dans leur exécution barbare, très inférieure à la qualité des monuments publics de Rome et de celle des palais impériaux, une intention chrétienne qui, au fur et à mesure, se dégagera des réminiscences antiques.

D’ailleurs, lorsque le vaste empire romain se fut incliné devant les croyances nouvelles, lassé de faire des martyrs et d’inventer des tortures, tandisque leurs adversaires, en des images de paix, de bonheur, d’union et d’espérance, exprimaient leur foi, les sujets imaginés dans les catacombes vinrent décorer les églises ou basiliques.

Aussi bien, ces sujets ne seront réellement caractéristiques qu’après Constantin; époque où l’art chrétien se développa en toute sécurité dans ces églises ou basiliques.

Les peintures alors (les sculptures elles, plutôt rares, et en bas-relief, sur des sarcophages, ne diffèrent pas des peintures comme décor) commencent à s’inspirer de l’histoire et s’appliquent à représenter le Christ, la Vierge, les Apôtres, Abraham et Moïse, Jonas et Daniel, à la façon dont les anciens avaient figuré Persée, Hercule et Thésée.

Ce n’est que lorsque les basiliques enfin eurent succédé aux édifices profanes, que les chrétiens célébrèrent leur religion par l’image, en reproduisant leur martyre victorieux.

Il est à noter, suivant M. de Rémusat, que les cérémonies religieuses chrétiennes ont gardé l’empreinte funèbre des catacombes: «... Les lampes et les cierges attestent encore que ces cérémonies avaient pris naissance dans une nuit souterraine. Les cryptes des églises furent des catacombes bâties, et, lorsque la mort les eut peuplées, elles s’emparèrent du chœur, de la nef, des porches, etc., et de la terre même qu’entourait l’église.» C’est des catacombes encore que nous est venu l’usage des niches où l’on place des tombeaux.

Si l’architecture des catacombes (les plus célèbres sont celles de Calliste, de Prétextat, de Domitille) est en réalité plus ingénieuse, sous l’inspiration de la terreur, qu’artistique; au IVe siècle, sous Constantin, une architecture latine succède originalement aux anciennes constructions de Grèce et de Rome.

Originalement, surtout par l’intention de se débarrasser des traditions du passé au moyen de toutes sortes d’altérations et d’incohérences, et cet état de choses se poursuivit sous les successeurs de Constantin, à travers les péripéties des invasions barbares, peu propices à la création et à la pensée d’une grande architecture.

Bref, avant la décadence des arts qui survient en Occident à partir du vie siècle, mentionnons cette architecture latine née sur les déchets du passé, plutôt adaptation ou réminiscence et amalgame des basiliques profanes, des maisons romaines et des catacombes.

Deux mots sur la basilique, qui fut pendant si longtemps le type des constructions religieuses de la France

La basilique se composait d’un narthex ou portique, d’un atrium, d’où, après avoir franchi le narthex, on avait accès dans l’église même, d’une avenue centrale dite nef (navis), parce qu’elle avait la forme d’un vaisseau; d’ambons ou pupitres à l’usage des diacres, pour lire les saintes Écritures, qui garnissaient les galeries latérales réservées aux fidèles; d’une cathédral pour l’officiant, située à l’extrémité de l’abside ou ensemble de l’hémicycle situé derrière le chœur.

Mais poursuivons, l’Italie va rentrer maintenant sous la domination des empereurs d’Orient. Justinien, qui a fait appeler les artistes grecs, importateurs en Occident du style d’architecture alors en honneur à Constantinople, sera l’instaurateur d’un style dit byzantin.

Le style byzantin est essentiellement oriental, c’est l’Inde, c’est la Perse, c’est la Syrie, c’est l’Asie, dont il chante le luxe du détail et la magnificence ornementale, tandis que la Serbie, l’Arménie et la Russie (voir le Kremlin, fig. 48), représentent exactement son type monumental.

Le décor byzantin, bien que souvent d’une surabondance éloignée du bon goût, est d’un grand caractère; nous le retrouvons encore dans l’architecture musulmane, en Espagne, en Égypte; bref, l’art byzantin est parfaitement original malgré son «clinquant» et grâce à sa silhouette inédite.

Quant à la peinture et à la sculpture byzantines, elles sont remarquables par leur hiératisme conventionnel. c’est-à-dire en dehors de la forme naturelle Les personnages peints se détachent sur des fonds d’or (voyez les icônes russes actuelles), et jamais l’art de la mosaïque n’a été plus en faveur qu’à cette époque.

Les riches étoffes de provenance asiatique, d’autre part, peintes ou brodées, lamées d’or et d’argent, chargées de pierres précieuses, de cabochons, de larges plaques de métal ciselé, sont typiques. Elles sont lourdes et imposantes, tant leur tissu de soie supporte de broderies et autres agréments décoratifs — elles s’imprègnent de parfums violents, aussi violents que les couleurs qui les teignent, éclatantes.

FIG. 48. — Le Kremlin (style russe, d’origine byzantine).


Fleurs, animaux, «épisodes de la vie du Christ» sont les décors favoris. Sur une tunique ou sur un manteau, on voyait jusqu’à six cents figures: ce qui faisait dire à saint Astérius «que les habits des chrétiens efféminés étaient peints comme les murailles de leurs maisons».

Quant aux lits, sièges, coffrets, vases, etc., ils sont d’ébène, d’ivoire, d’or et d’argent, d’airain, précieusement travaillés.

Cette exaltation du luxe, source d’une dépravation du goût — si séduisante néanmoins — est solidaire des mœurs singulièrement libres et voluptueuses de Byzance; l’heure de l’immoralité de la fortune a sonné dans un faste dont profite, au résumé, la grandeur de l’art.

Et l’image de ce faste a persisté non seulement dans l’architecture russe, comme nous le disions précédemment, mais dans le costume sacerdotal russe et dans les costumes d’apparat de la Cour.

L’architecture byzantine, d’autre part, innove la voûte, tandis que les arcs succèdent aux arcs, les coupoles aux coupoles, et d’une manière générale, les surfaces rectilignes, carrées, angulaires, chères aux temples grecs, se métamorphosent en surfaces circulaires, curvilignes, concaves à l’intérieur, convexes à l’extérieur.

Les ordres antiques sont ensuite complètement écartés et le chapiteau (fig. 49) circulaire des colonnes (au tailloir énorme, faisant l’effet d’un second chapiteau) devient cubique, tandis que la feuille d’acanthe est délaissée pour d’autres feuillages variés, aigus, et souvent enlacés.

Quant aux moulures, on les orne également de feuilles sculptées, sans toutefois renoncer aux anciens ornements helléniques (entrelacs, losanges, méandres, etc.) combinés cependant avec des dessins persans.

Autres signes caractéristiques des monuments religieux byzantins [ dont Sainte-Sophie de Constantinople (fig. 50 et 51), l’église des Saints-Apôtres, à Salonique (fig. 52), et Saint-Vital de Ravenne sont le type]: la coupole s’inscrit au centre d’un carré divisé en deux nefs principales se coupant à angle droit par le milieu, de manière à figurer à l’intérieur une croix grecque.

FIG. 49. — Chapiteau byzantin.


Les dômes sont disposés en pendentifs, c’est-à-dire qu’ils reposent sur quatre grands arcs disposés sur un plan carré.

Revenons maintenant au mobilier. Tout comme les Orientaux modernes, les anciens Orientaux se contentaient de meubles sans grande variété, leur luxe résidait uniquement en les étoffes précieuses qui ornaient des bâlis tendus de courroies et de sangles sur lesquels ils couchaient.

FIG. 50. — Mosquée de Sainte-Sophie (Constantinople) (style byzantin).


Point de chaises, point de tables ni autres pièces équivalentes à notre mobilier moderne ( hormis dans les palais des rois). Ce sont des coffrets, des cabinets, etc., de petites dimensions, qui remplissent tous les offices à la fois, et l’on explique cette pénurie par la difficulté de se procurer alors des bois favorables autant que par la simplicité des mœurs du commun, car il n’y eut guère de milieu, sans doute, à ces époques, entre la folle richesse et la pauvreté.

FIG. 51. — Coupole de Sainte-Sophie.


Mais le luxe des palais royaux, en revanche, était extraordinaire, autant que l’on peul en juger par des débris et les fresques et mosaïques.

Trônes massifs, aux dossiers cylindriques ou composés de plusieurs cercles accolés, sièges carrés recouverts d’un coussin, pieds droits, ronds et lourds, tout d’une pièce.

FIG. 52. — Église des Saints-Apôtres, à Salonique (style byzantin).


Ornementation de couleur crue aux motifs alternants, hiératique, sobre dans la ligne autant que luxueuse dans la matière.

Rideaux de séparation aux plis lourds et soyeux, aux bordures peintes, mosaïques et fresques.

Lustres, candélabres, grilles, ouvragés à profusion.

Au résumé, le style byzantin laisse un souvenir d’une grande majesté, il participe du grec tout en répudiant sa simplicité, et c’est cet écart qui fait sa beauté hasardeuse et prenante. Sa stylisation décorative d’autre part, qui tint l’expression de la nature dans la routine et la répétition, vaut par ce défaut même. Elle est la caractéristique d’un type ornemental d’une réelle beauté.

Nous en arrivons à l’influence que le style byzanlin exerça tout autour de lui.

La voici palpable cette influence, en France, en Périgord, en Saintonge et en Angoumois. Voici notamment la coupole de Saint-Front à Périgueux nettement byzantine, et nous verrons que l’architecture romane ne devait pas rester non plus insensible au système de l’art flatté par Justinien, alors que l’architecture gothique s’en débarrassait totalement.

En Italie, indépendamment de Saint-Vital, la cathédrale de Saint-Marc à Venise, Santa-Fosca dans l’île de Torcello, Saint-Cyriaque d’Ancône, entre autres, sont inséparables du style byzantin; de même qu’en Sicile, en Russie, en Arménie et en Géorgie, on aperçoit l’imitation de cette expression corrigée néanmoins par d’autres emprunts à l’Asie, à la Perse (ceci s’adresse particulièrement à la Russie), accommodée au surplus, selon un certain goût national.

Aussi bien, dans l’art arabe, l’influence byzantine est évidente; mais n’anticipons pas.

Nous loucherons quelques mots maintenant de l’architecture musulmane.

Il paraît que les Arabes eurent aussi recours aux artistes grecs, pour la construction des mosquées qui suivirent l’édification de leurs églises selon le goût byzantin, et si l’on ajoute à cette, contagion la fascination qu’avaient exercée sur eux les arts de la Perse et de l’Égypte, au cours de leurs conquêtes, on s’explique l’enchevêtrement singulier de leur style propre avec les précédents.

Voyez encore combien les Arabes ont usé de leur écriture, au point de vue décoratif, à la manière des hiéroglyphes!

FIG. 53. — Chapiteau arabe.


FIG. 54. Chapiteau arabe et départ de l’ogive.


Mais ici ne s’arrête pas le singulier accord du style arabe: les colonnes qui soutenaient les plafonds et les dômes de leurs monuments appartiennent à des monuments grecs ou romains.

Leurs chapiteaux (fig. 53 et 54) ne sont qu’une formule dégénérée du chapiteau corinthien. Pourtant leurs plafonds souvent remplacés par des séries de petites coupoles, leurs arcades en pierres blanches et en briques appareillées, leur système ornemental enfin où communient si ingénieusement et si harmonieusement les figures géométriques, et les fleurs et fleurons avec leur écriture, est purement arabe.

Et puis, si les colonnes grecques étaient épaisses, les colonnes arabes sont minces, et le revêtement en pierres de diverses sortes ou en briques émaillées est bien musulman; sans compter que la série de petites coupoles en pendentifs, les petites niches superposées, combinées en manière de stalactites, est un élément architectonique particulier à l’art arabe.

FIG. 55. — Mosquée d’Omar (Jérusalem).


La couleur rutilante au surplus de ces décors, soit en bois peint, soit dorés, est bien caractéristique, et l’aspect encore de ces grands murs blancs crénelés, surmontés d’une coupole, flanqués de minarets, percés de portes surmontées d’arcs brisés, en fer à cheval, en ogives, est inoubliable et personnel.

Voici les mosquées du Caire (de Touloun, de Barkauk, d’Hassan), d’Omar (fig. 55), voici en Espagne la mosquée de Cordoue et l’hallucinant Alhambra (fig. 56) de Grenade; et, dans l’Inde, en Sicile, en Perse, etc., l’art arabe plié à la nature des sols différents, n’est pas moins merveilleusement adapté aux diverses mœurs nationales.

FIG. 56. — Palais de l’Alhambra (art arabe).


Autre style original: le style hindou avec ses pagodes (fig. 57) pyramidales, ses rochers taillés en forme de temple, son architecture souterraine — avec ses colonnes gigantesques, avec ses chapiteaux figurant des animaux monstrueux — régie par des canons, tout comme la construction grecque et romaine.

FIG. 57. — Pagode de Tandjaour (Inde).


Combien cette silhouette géante est émouvante! Combien tout ce monde fantastique, d’êtres grimaçants, s’anime dans la pierre!

Et la montée vers le ciel de cette superposition monumentale est d’une exubérance et d’un idéal saisissants, qui nous font regretter d’autant l’ignorance en laquelle nous nous trouvons de la civilisation de tels architectes et de tels sculpteurs!

Ici encore, certes, les influences se lisent, assyriennes, égyptiennes, persanes; mais il faut avouer que ces contagions ont été des mieux adaptées et transformées en un style propre.

En Indo-Chine, au Cambodge, l’art khmer, issu du vieil art hindou, nous a laissé, notamment à Angkor, des ruines imposantes, qu’il nous suffit d’avoir vues une fois pour qu’elles s’impriment à jamais dans notre vision.

Quant au mobilier hindou, il nous échappe; sans doute se rapprochait-il du meuble persan ou assyrien, et déjà, on se le figure proche de l’architecture, massif, extrêmement sculpté, très riche en reliefs où les mêmes animaux chimériques, les pareils êtres contorsionnés, étaient représentés.

FIG. 58. — Pagode chinoise.


Issus de la même foi bouddhique, voici que l’Inde, la Chine et le Japon offrent, ensuite, une civilisation analogue.

La Lente fut, nous le savons, le type de la construction monumentale chinoise; les maisons chinoises, a-t-on dit, semblent attachées à des pieux qui, plantés en terre, auraient fini par y prendre racine et s’immobiliser.

D’autre part, si les temples de ce style ont l’aspect d’une agglomération de tentes, les pagodes (fig. 58) elles-mêmes apparaissent comme des tentes empilées les unes sur les autres, de telle sorte qu’un village ferait l’effet d’un camp.

FIG. 59. — Chimère chinoise.


Rappelons-nous encore l’inspiration plus heureuse, sinon plus exacte que nous citâmes, du cèdre déodora révélant à E. de Concourt la forme de la pagode chinoise.

Nous rencontrons aussi en Chine des temples remplis d’idoles, où officient les bonzes; des portes monumentales, sortes d’arcs de triomphe comparables à ceux des anciens, des palais, la grande muraille longue de six cents lieues, etc.

Aussi bien les meubles chinois ont un cachet particulier; ils sont en bambou, laqués, en bois de cèdre, ornés de peintures dorées, en léger relief.

Leur conception décorative est d’intention terrifiante ou caricaturale (chimères (fig. 59) dévorantes, dieux excessivement ventrus, etc.), leurs tissus chatoyants aux sujets brodés d’or, leurs vases de porcelaine, leurs émaux cloisonnés au décor fouillé, sont parfaitement harmonieux

D’une manière générale, les Chinois interprètent étrangement la nature; leurs peintures et sculptures ont plutôt une volonté décorative. Leur finesse et leur habileté de rendu surprenantes suffisent d’ailleurs à leur beauté qui, si elle s’éloigne complètement de notre idéal, nous ravit de sa désinvolture et de son caprice imaginatif.

FIG. 60. — Grand Bouddha, Kamakoura (Japon).


Voyez les bronzes chinois si ingénieusement fouillés, voyez le Bouddha typique et vous serez charmé de ce style qui n’a pu être surpassé que par les Japonais.

FIG. 61. — Temple de Hachiman, Kamakoura (Japon).


Le style japonais en effet, si intimement lié au style chinois, a surtout le mérite, sur ce dernier, de la délicatesse artistique.

Du moins, si en architecture la Chine et le Japon (fig. 61) se ressemblent, il n’en est pas de même de leur traduction plastique plus variée et plus ingénieuse, bien qu’immobilisée — et c’est ce qui nous séduit — par un procédé immuable où la tache a plus d’importance que la vérité.

Ces pays, d’ailleurs, n’ont point progressé en leur art, ils ont leur marque, ayant résisté à la tendance photographique où certains progrès ennemis de l’idéal guettent la personnalité pour la détruire.

Ils négligent la perspective et l’aspect nature; leurs éventails, leurs écrans, chantent les mêmes mousmés minces et élancées, les pareils guerriers au masque féroce, les mêmes bouddhas obèses, que leurs ivoires, leurs plateaux et leurs brûle-parfums.

Et tout ce petit monde fantaisiste s’entremêle de rameaux fleuris, d’oiseaux rares, pour le seul plaisir de la décoration.

D’ailleurs, la légèreté ornementale aussi bien que constructive a fait place aux précédentes massivetés; Le bambou fuselé succède à la pierre, le clocheton à la cloche; il semble que ces peuples aient aussi plus de grâce et moins de grandeur que les précédents, et cette constatation vient à point pour clore notre excursion en pays étrangers.

L'art de reconnaître les styles : architecture, ameublement

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