Читать книгу L'art de reconnaître les styles : architecture, ameublement - Emile Bayard - Страница 7
L’inspiration initiale et les styles
ОглавлениеOn s’accorde pour trouver en Égypte les traces de la civilisation la plus lointaine et, par là même, la marque d’un premier style caractéristique.
Nous passerons les initiales constructions attribuées aux Pélasges, di Les cyclopéennes, que les ruines de Tirynthe, de Mycènes, de Platée, nous montrent sans intérêt esthétique.
Auparavant les peuples sont nomades et vivent à l’état sauvage; leur maison est une grotte, une caverne, une hutte au hasard des ressources du terrain; on campe.
Selon la nature du sol et la configuration des lieux, on s’adonne à l’agriculture, on chasse, on pêche.
Les cités lacustres naissent chez les sédentaires, comme l’idée de la tente chez les pasteurs, contraints de voyager sans cesse, suivant les saisons, pour trouver les pâturages nécessaires à leurs troupeaux.
Point de meubles à vrai dire: le premier lit est une litière, on couche sur des peaux de bêtes ou sur des feuilles sèches; la première table est une pierre plate posée horizontalement sur d’autres pierres verticales; le premier siège est un billot.
Comment l’art pouvait-il présider à tant d’incommodité et de provisoire!
Cependant, le pittoresque du premier «home», si rudimentaire soit-il, pourrait tenir lieu d’un style. Entrons dans la caverne de l’homme primitif, examinons son caractère.
Rudesse, naïveté, saveur farouche, ténèbres impressionnantes. Aux parois, des peaux de bêtes barrées de haches en silex, sont accrochées: ce sont les premières panoplies. Ici, assise sur un crâne d’auroch, une femme, parée de colliers faits de coquillages et de dents d’animaux, écrase du grain entre deux pierres. Sa nudité se cache en partie sous des fourrures et sous des plumes. Là, un ours éventré, à demi dépecé, gît à terre.
Des branchages, encore, se tordent dans des coins qu’ils égaient un peu de leur claire fouillée, tandis qu’au plafond bas de la caverne pendent des guirlandes d’oiseaux fraîchement tués.
Ce caractère, ce pittoresque équivalent en vérité, à un style, si toutefois l’œil n’y retient que l’effet avantageux d’un beau désordre.
Mais nous reviendrons à l’art égyptien, né d’une civilisation sereine dans un peuple de foi et d’idéal.
Lorsque l’homme a satisfait aux strictes nécessités, il se repose et pense, et son imagination vagabonde alors favorablement à l’art.
Puis, il examine la Nature et se conforme à elle. C’est ainsi que «l’arbre inspire la colonne dont les cannelures, séparées par un listel, semblent exprimer l’idée d’un faisceau, et l’astragale, simplification de l’image des liens, figure l’énergique linéament des tiges».
Ce sont les Égyptiens adoptant pour leurs chapiteaux le bouton ou la fleur épanouie du lotus, la feuille du palmier; ce sont les Grecs lisant le chapiteau corinthien dans une feuille d’acanthe.
Tandis que les Égyptiens s’inspiraient, pour leurs chapiteaux, du bouton ou de la fleur épanouie du lotus, de la feuille du palmier, nous devons donc, à la feuille d’acanthe, la genèse du chapiteau corinthien. Écoutons à ce propos la gracieuse légende contée par l’architecte romain Vitruve.
«Une jeune fille de Corinthe étant morte au moment de se marier, sa nourrice posa sur son tombeau, dans une corbeille, quelques petits vases que cette jeune fille avait aimés pendant sa vie, et pour les mettre à l’abri, elle recouvrit la corbeille d’une tuile. La racine d’une acanthe s’étant trouvée par hasard en cet endroit, lorsque, au printemps, les feuilles et les tiges commencèrent à pousser, elles entourèrent la corbeille, et, rencontrant les angles de la tuile, elles furent contraintes de se recourber à leur extrémité en forme de volutes.
«Callimaque, passant près de là, vit cette corbeille, remarqua la grâce et la nouveauté de ces formes, et y puisa le modèle des chapiteaux qu’il fit exécuter à Corinthe. Il fixa ensuite les règles et les proportions de l’ordre corinthien.»
Et sans quitter la légende, voici quelle serait l’origine du chapiteau ionique.
Un architecte aurait un jour déposé son plan sur une colonne encore dépourvue de son chapiteau. Ce plan tracé sur peau ou sur papyrus, sous l’action de la pesanteur ou de l’humidité, se serait enroulé ou gondolé de chaque côté de la colonne, formant les volutes, et une dalle placée dessus pour que le vent ne l’emporte point donna le tailloir.
Malgré la légende, la copie des cornes du bélier n’apparaît point douteuse pour la suggestion de cet ordre, ainsi que la coiffure des femmes à cette époque. Origine à rapprocher de celle que nous contons plus loin à propos du meuble.
C’est «l’Indien asseyant la plate-bande de ses édifices sur des éléphants; c’est le Persan remplaçant le chapiteau (fig. 19) de ses colonnes par une double tête de taureau; c’est le Grec, encore, faisant servir des mufles de lion à vomir l’eau de pluie.»
Puis c’est au tour de la ligure humaine: des corps souples de jeunes filles suggéreront les cariatides (fig. 20) qui supporteront des linteaux de marbre comme des corps d’hommes robustes varieront les colonnes sous forme d’atlantes.
FIG. 19. — Chapiteau de Suse (Perse).
Voici l’origine des cariatides, selon Vitruve: «Les citoyens de Caryæ, ville du Péloponèse, s’étant ligués avec les Perses contre les Grecs, en furent punis par la prise de leur ville dont tous les habitants furent passés au fil de l’épée, tandis que les femmes étaient traînées en esclavage.
«Non content de les forcer à suivre la marche du triomphe, le vainqueur prolongea le spectacle de leur humiliation en les obligeant à garder leurs longues robes de matrones et leurs parures, et, pour éterniser la mémoire d’un tel châtiment, les architectes imaginèrent de les représenter dans les édifices publics, faisant l’office de colonnes et condamnés à gémir en effigie sous le poids des architraves.
FIG. 20. — Cariatide.
«Les Lacédémoniens en usèrent de même lorsque, sous la conduite de Pausanias, fils de Cléombrote, ils eurent défait les Grecs à la bataille de Platée. Ils élevèrent une galerie qu’ils appelèrent Persique, dans laquelle l’entablement était soutenu par les statues des captifs vêtus de leurs habits barbares. C’est de là que vient l’usage suivi par plusieurs architectes, de substituer aux colonnes des statues grecques, et d’ajouter ainsi aux richesses de l’art un nouveau motif de décoration.»
Les atlantes eux, emblèmes des Carthaginois vaincus, portaient la corniche en s’aidant de leurs bras et semblaient faire un effort pour ne pas plier sous le fardeau, mais «avec un sourire bestial.»
Et même, si l’on en croit Henry Havard (Histoire et Physionomie des styles), la suggestion du physique humain eut encore de plus singuliers retentissements.
«... Avec les bottes (nécessitées sous Louis XIV par l’état de malpropreté des rues remplies de fange) la jambe se présentait tout d’une venue, assez semblable — qu’on me pardonne l’expression, écrit l’auteur — à un fût de colonne...
«... Avec les carrosses, cette mode tyrannique prit fin. Les hommes se montrèrent «en jarretier», comme dit Brienne. La jambe apparut alors avec ses rondeurs suggestives, ses fines attaches, ses renflements harmonieux, et il est à croire que cette vue impressionna très fort les regards, car, partout dans le mobilier, la colonne droite et rigide, mise en vogue par l’architecture classique, fut remplacée par des formes «à mollet».
«Les piétements des chaises, des tables, les quenouilles des lits furent gratifiés de renflements significatifs, applications d’autant plus naturelles qu’on avait déjà pris l’habitude d’identifier les principaux meubles à bâtis avec ceux du corps humain.
«On disait les pieds, le dos, le siège d’une chaise, les pieds et l’entre-jambe d’une table, etc.
«Ce nom de mollet fut même appliqué au balustre: «petit pilastre renflé vers son milieu et composé de quatre parties: le piédouche, qui sert de base; la poire, nom qu’on donne à la partie renflée; le col, qui va en s’amincissant; et le chapiteau, qui couronne le tout», si bien que balustre et mollet étant quasiment devenus synonymes, on appela les meubles à pieds renflés «des meubles à balustres»...»
D’autre part, écrit E. de Goncourt: «En regardant dans le petit parc de Saint-Gratien un cèdre déodora, ses étages de branches déchiquetées allant en diminuant jusqu’à son sommet, j’ai comme une révélation que la pagode, dans la construction chinoise, a été inspirée par l’architecture de cet arbre, ainsi que l’ogive, dit-on, le fut aussi par le rapprochement, en haut, d’une allée de grands arbres.»
Après l’influence esthétique, voici l’influence morale.
Au moyen âge, surtout dans nos contrées du Nord, l’architecte gothique adoptait les formes élancées; il aimait les aspérités, une certaine agitation âpre et aiguë, et ce goût était partagé par les peuples.
Au contraire, à l’époque de Périclès, l’architecte grec recherchait en tout et partout le calme et la simplicité, l’ordre et la mesure, et telles étaient aussi les aspirations du peuple grec.
D’où une forme historique d’art symbolisant un système d’idées, puisque l’architecture n’est que le reflet du caractère d’une époque.
Le temple de Karnak, le Parthénon, l’arc de Titus, Sainte-Sophie, l’abbaye aux hommes, de Caen, Notre-Dame de Paris, Chambord, Versailles, le Palais Législatif sur les bords de la Seine, sont tous symboles, en effet, tous expressions de systèmes d’idées, tous manifestation visible d’un monde physique, intellectuel et moral.
Aussi bien Cuvier note encore l’action du sol sur la variété des styles: «La Lombardie n’élève que des maisons de briques, à côté de la Ligurie qui se couvre de palais de marbre.
«Les carrières de travertin ont fait de Rome la plus belle ville du monde ancien; celles de calcaire grossier et de gypse font de Paris une des plus agréables du monde moderne.
«Michel-Ange et Bramante enfin n’auraient pu bâtir à Paris dans le même style qu’à Rome, parce qu’ils n’auraient pas trouvé la même pierre.»
Une connaissance plus approfondie de la nature, de la fabrication et de la résistance des matériaux a conduit les nations modernes, comme à leur insu même, à un nouveau genre de construction.
«Après le mélange du bois, de la pierre et des métaux aux effets inattendus, les combles hourdés en fonte et en fer, qui, soutenant de légères feuilles métalliques, recouvraient d’abord de grands édifices, donnèrent le modèle d’arches immenses en fer. Les cordages, les lianes à la force desquels l’Indien se confie pour traverser des torrents à bords escarpés. inspirèrent les ponts suspendus.
«Une combinaison de fer, de fonte et de verre permit d’établir des magnifiques galeries de plantes exotiques. On remplaça les portes cochères massives de nos maisons par d’élégants panneaux de fonte à jour. Aux lourds piliers sous lesquels étaient établis autrefois nos marchands, ont succédé les cages transparentes de glaces maintenues par de légères baguettes métalliques, et même ces glaces se maintiennent d’elles-mêmes...»
Des variétés d’habitations primitives, d’autre part, dérivèrent les principaux systèmes de construction.
«Les fabriques chinoises et japonaises étaient une imitation exacte de la tente; les temples souterrains de l’Hindoustan et de la Nubie auraient les plus grands rapports avec les antres des peuples troglodytes; enfin la cabane serait le prototype des beaux édifices de l’antiquité grecque et romaine.»
Et puis, la conception élémentaire des dolmens, aux pierres brutes plantées en terre sur deux rangs parallèles, a pu suggérer les colonnes et les murs — suivant que ces pierres étaient plus ou moins espacées entre elles — du vieux sanctuaire égyptien; comme les pyramides et les pagodes de l’Inde, les vastes tombeaux égyptiens tirèrent sans doute leur origine des tumulus ou amas de terre factice recouverts de maçonnerie.
«Pourtant, si les anciens Égyptiens ou les Arabes d’Egypte ont adopté, avec les mêmes ressources de matériaux, les premiers un. système rectiligne sévère, et les seconds le système des arcs en ogive et des dômes plus ou moins pointus, c’est bien à une différence de goût et d’esthétique qu’il faut attribuer ces variations constructives.
«L’esprit énergiquement conservateur, qui parle dans les monuments de l’ancienne Égypte, est bien ce même esprit d’immobilité presque inorganique qui caractérise le système social de ce peuple.
«L’arc et la voûte, par leur poussée constante, auraient mal exprimé cette impassibilité si chère aux âmes égyptiennes, et il n’est pas d’autre explication à donner de la préférence esthétique en question, pour la plate-bande d’abord et les masses énormes, difficiles à remuer.
«Aussi bien les Égyptiens, malgré qu’ils connussent le système des arcs et des voûtes, de même que les Grecs, ont par raison esthétique et non seulement parce qu’ils possédaient de magnifiques carrières, construit les uns des salles hypostyles à colonnes et à plates-bandes, les autres des temples hypèthres, ouverts comme des cours.
«Y eut-il jamais salle d’assemblée plus incommode que la salle hypostyle (fig. 21) encombrée de colonnes, qui gênaient à la fois la vue et la circulation?
«Fut-il jamais statue précieuse moins protégée que celle figurant dans un temple hypèthre ou à ciel ouvert?»
Cela est, d’après M. Félix Monmory à qui nous empruntons cette thèse intéressante, une des preuves de l’impulsion esthétique dominant les motifs d’utilité et de raison à opposer à la précédente constatation de Cuvier.
FIG. 21. — Salle gypostyle de Karnak. Gravure extraite de l’Histoiae de l’art de MM. Perrot et Chipiez) Hachette, Editeur.
D’ailleurs, après le sentiment de stabilité et de durée exprimé par l’art architectural égyptien d’après un modèle massif et inorganique comme le rocher et la montagne, la visée idéale des Grecs se transforme au contact des proportions et de l’harmonie exprimées dans la nature par les créations organiques (voici que se poursui t ici l’observation de H. Havard), dont les plus hautes représentations s’offraient chaque jour aux yeux des Hellènes, dans leurs athlètes vigoureux, leurs coureurs agiles et leurs délicates Phrynés.
En dehors des acceptations idéales différentes, des caprices d’inspiration divers, soit humains, soit végétaux, soit animaux; en dehors aussi de la nature du sol et en dépit encore des influences et des emprunts inévitables aux présentes conceptions, il apparaît, d’autre part, qu’une question indépendante des mœurs ait agi sur les styles.
C’est d’ailleurs cette personnalité de l’individu qui donne une originalité à des styles déjà vus, tellement ils sont adaptés en propre.
L’architecte, le peintre, le sculpteur, quel que soit leur génie, ne peuvent imaginer, créer, que d’après une science établie sur les chefs-d’œuvre précurseurs. On a dit: «le style c’est l’homme», en parlant de la pensée écrite; or, l’émanation de cette intimité ne s’exerce point dans l’ignorance des premiers auteurs. Bien au contraire, ce parfum n’a d’agrément que parce qu’il a profilé délicieusement, mais originalement, des autres parfums.
D’ailleurs, pour revenir à l’architecture, sœur des styles du mobilier, il est presque certain qu’un génie ignorant des styles précurseurs rééditerait sans le savoir un de ces styles, alors qu’un érudit des styles, au contraire, en s’efforçant de ne pas retomber dans les styles précurseurs qu’il connaît, aurait plus de chances de s’exprimer originalement.
Au surplus, le génie ignorant manquerait malgré tout d’expérience, dans son impersonnalité inconsciente, et cette expérience, en somme, source de solidité, de confortable, avant de se rattacher à l’esthétique, est supérieure ou prédominante dans l’habitation.
Reste l’originalité après l’expérience, vertu sinon impossible dans un certain sens qui confinerait à la folie, du moins délicate et peut-être prétentieuse après les chefs-d’œuvre définitifs que l’architecture nous a laissés.
Aussi bien, ce n’est que par des variations et variantes, ce n’est que par des adaptations que les architectures ont acquis entre elles leur originalité ; d’où, décidément, l’avantage de l’expérience, même sans génie, sur le génie ignorant.
Quant à l’art de la construction sacrifiant au décor, au détriment du but pratique de la maison, il serait nul: voilà pourquoi l’architecture de la maison ou du meuble est limitée, dans sa ligne, à la commodité et à la précision de l’usage.
Lorsque nous parlerons du «style moderne» florissant à nos jours, nous développerons le chapitre de: l’art répondant à son but hors lequel il n’y a point d’art, du moins en ce qui a rapport à notre sujet. Et, en attendant, nous aborderons la convenance de l’art et des styles avec leur décor.
Que dire, en effet, de ces monuments néo-grecs, néo-romains détonant si singulièrement sur nos ciels maussades!
Sans compter que leurs proportions gigantesques nuisent à l’échelle harmonique des maisons simples environnantes!
Voilà le palais du Trocadéro isolé en son style néomauresque parmi des immeubles style... Grévy!
C’est l’obélisque de Louqsor (fig. 26) étonnant dans le désert de... la place de la Concorde, à Paris!
C’est la rue des Colonnes... égyptiennes, près de la Bourse, à Paris!
Et tant d’autres fontaines et de monuments dont nous causerons lors du style Empire.
En vérité, la convenance des styles correspond au climat sous lequel ils naissent, et il faut avouer que le palais Garnier (maison des jeux de Monte-Carlo) et les jardins suspendus qui l’accompagnent à la mode de Babylone, s’ils ne déparent point le lieu où hante le rastaquouère, contredisent au site!
Voyez que toujours les végétations s’harmonisent au décor ainsi qu’à la parure de ses habitants; les méridionaux adoptent fort judicieusement des couleurs criardes, joyeuses sous le soleil, qui choqueraient sous notre nue grise; les arbres du Midi produisent des oranges et les nôtres des pommes, pour la même raison d’harmonie.
C’est la beauté noble, mais froide, de la Vénus de Milo, dont le corps sobrement drapé de lin ou de bure s’adapte parfaitement à la majesté du temple grec; c’est le sourire aimable de «gentes dames» richement vêtues de satin et de velours, parées de joyaux, qui nous enchante à la fenêtre d’un palais coquet et riant de l’époque Renaissance; ces gentes dames qui posèrent les Vénus de leur temps, si avenantes, si gracieuses!
A chaque style, enfin, son caractère, sa grandeur et sa convenance différents.
Aux pays pluvieux les toits en pente, aux pays de soleil les terrasses et les toits plats.
Aussi bien le temple indo-chinois rappelle la construction chinoise, non par la volonté d’une architecture similaire, mais parce que la chaleur du climat et la violence des orages imposent des règles de construction identiques.
Voilà l’explication des toits considérables, en pyramide, propres à l’Extrême-Orient et la raison d’une ouverture au nord d’un côté sur quatre des murs qui soutiennent ces toits, ainsi que la logique de l’emploi général des colonnes pour donner plus de fraîcheur.
D’autre part, les religions, qui toujours ont inspiré l’art, lui ont encore dicté son esprit: du haut du minaret, chez les Turcs, le muezzin appelle le peuple à la prière, d’où la hauteur typique de ce minaret, et le clocher de l’église catholique s’élève haut dans les airs afin que les fidèles reconnaissent de suite, planant au-dessus des maisons d’alentour, le siège de leur culte.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre; nous verrons plus loin, au surplus, les chrétiens des Catacombes se souvenir de leur martyre lorsqu’ils édifieront leurs églises.
Or, répétons-le, la solidarité de l’architecture avec le meuble, solidarité sur laquelle nous reviendrons maintes fois et en détail, nous dispense d’insister davantage sur des convenances parallèles et analogues.