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a. — BOUCHE.

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Table des matières

La bouche, qui représente l’ouverture d’entrée de l’appareil digestif, est une région assez complexe offrant à étudier les parties suivantes: 1° lèvres; 2° dents et gencives; 3° barres; 4° langue; 5° canal; 6° palais.

De la bouche en général.

Au point de vue de l’extérieur, la bouche est surtout intéressante à étudier en ce sens qu’elle loge le mors. Aussi, a-t-elle reçu différentes dénominations suivant l’impression que produit cet instrument de conduite.

On dit le cheval bien embouché lorsque toutes les parties sont bien proportionnées et que le mors s’applique convenablement.

La bouche fraîche est celle qui se remplit d’écume lorsque le cheval est bridé.

La bouche tendre ou sensible est celle qui reçoit du mors une impression douloureuse un peu forte.

La bouche égarée présente le même défaut porté à l’extrême.

La bouche dure, au contraire, se montre très peu sensible à l’action du mors.

Il importait de bien connaître toutes ces expressions; mais nous pensons, avec M. Sanson, que «les difficultés du dressage dépendent bien plus des vices de conformation ou de l’insuffisance des organes destinés à accomplir les mouvements, ou encore de l’état obtus plus ou moins prononcé des facultés intellectuelles dans leur limite physiologique, que de prétendus défauts des parties constituantes de la bouche. Il serait plus exact, du reste, de dire que ceux-ci, quand ils existent réellement, sont presque toujours le résultat de l’ignorance ou de la brutalité des cavaliers, et souvent des deux à la fois()

1° Lèvres. — Situées à l’entrée de la bouche, les lèvres sont au nombre de deux: une inférieure et une supérieure, réunies par deux commissures.

Organes de tact, servant de plus à la préhension des aliments, elles doivent être très mobiles, la supérieure surtout, d’une épaisseur moyenne, et bien fermer l’ouverture de la bouche, afin d’éviter toute déperdition de salive.

Leur face externe, recouverte d’une peau fine, présente quelques poils durs qui sont les véritables organes de leur grande sensibilité tactile.

Chez quelques chevaux, la lèvre supérieure présente, en outre, deux faisceaux de poils plus longs que les autres simulant de véritables moustaches. Nous ne pensons pas, comme certains auteurs l’ont avancé, que cette particularité soit l’apanage exclusif des chevaux communs. Nous croyons qu’elle est tout simplement le résultat de l’irritation continuelle des bulbes pileux par les plantes grossières composant la nourriture ordinaire des animaux.

Dans une tournée que nous faisions en Bretagne, il y a quelques années, nous avons pu nous convaincre, en effet, que les moustaches existaient exclusivement sur les chevaux qui recevaient dans leurs rations des ajoncs et des genets.

La lèvre inférieure porte une protubérance arrondie à laquelle on donne le nom de houppe du menton.

Les lèvres donnent à la physionomie de l’animal des expressions très diverses; ainsi, pendant les grandes souffrances, elles se contractrent d’une façon particulière et font dire que la face est grippée.

Chez les chevaux vieux et usés, plus rarement chez les jeunes, la lèvre inférieure est quelquefois pendante. Quoique cette défectuosité indique le plus souvent une débilitation profonde de l’organisme, il n’est pas absolument rare de la voir coïncider avec un tempérament énergique.

Enfin, certains animaux ont l’habitude d’agiter continuellement, par des mouvements saccadés et rapides, cette même lèvre inférieure. On dit alors qu’ils cassent la noisette. Ce vice est tout simplement disgracieux à l’œil.

Les tares les plus fréquentes des lèvres sont des excoriations circulaires résultant de l’application réitérée du tord-nez. Comme les tares semblables des oreilles, elles indiquent un animal difficile, ou ayant subi une opération grave.

2° Dents et gencives. — (Voy. IIe partie, Age, et pl. IV.)

3° Barres. — Les barres occupent, à la mâchoire inférieure, l’espace compris entre les crochets et les premières molaires (voy. pl. VII).

Servant de point d’appui au mors, elles doivent être modérément arrondies.

Les barres sont dites tranchantes quand la crête osseuse qui en forme la base est trop prononcée; elles sont alors très sensibles à l’appui du mors. On les dit arrondies ou basses dans le cas contraire, et on leur reproche d’être peu impressionnées par l’action du mors.

4° Langue. — La langue, organe principal du goût, sert encore à la mastication, à l’insalivation et à la déglutition.

Elle comprend une partie libre ou mobile, antérieure, et une partie fixe, postérieure.

Elle ne doit être ni trop épaisse, ni trop mince, pour remplir convenablement ses fonctions et participer dans une bonne mesure à l’appui du mors.

La langue qui reste toujours hors de la bouche est dite pendante; celle qui sort et rentre continuellement est appelée serpentine.

Ces défauts, outre qu’ils rendent le cheval disgracieux, indiquent un tempérament mou, et sont une cause d’amaigrissement par la perte de salive qui en est le résultat.

On dit qu’un cheval double sa langue quand il en recourbe la partie libre au-dessus ou au-dessous du mors. Dans ce dernier cas, celui-ci repose à peine sur les barres, et la bouche est généralement dure.

Enfin, par suite de causes diverses, la langue peut être coupée ou entaillée. Cet accident, fréquent surtout chez les chevaux qui tirent au renard, a l’inconvénient grave de rendre l’alimentation lente et difficile.

5° Canal. — Situé entre les deux branches du maxillaire inférieur, le canal loge la langue.

C’est une espèce de rigole présentant, en avant et de chaque côté du frein de la langue, un petit prolongement membraneux connu sous le nom de barbillon, destiné à protéger l’origine du canal de la glande maxillaire correspondante (Canal de Warton).

Par suite de l’introduction de parcelles alimentaires, d’épillets de brome stérile le plus souvent, dans la partie terminale du canal de Warton, celle-ci est quelquefois le siège d’un état maladif connu vulgairement sous le nom de grenouillette, qui disparaît généralement avec la cause qui l’a fait naître. On dit aussi, dans ce cas, que l’animal a un painvin.

C’est tout ce que présente de particulier la région qui nous occupe.

6° Palais. — Le palais forme la voûte de la bouche. Comme le canal, il ne présente ni beauté ni défectuosité.

L’excroissance de cette région connue sous le nom de fève ou de lampas, n’a jamais existé que dans l’imagination de ceux qui l’ont décrite. Sans doute les jeunes chevaux ont souvent le palais engorgé au moment de la dentition; mais cet engorgement se dissipe peu à peu à mesure que l’animal vieillit et ne constitue point une maladie. Aussi, doit-on absolument proscrire la cautérisation et la saignée au palais que pratiquent encore quelques empiriques, sous prétexte de combattre l’inappétence de certains chevaux dont la région leur paraît plus gonflée qu’à l’état normal.

Le cheval : extérieur, régions, pied, proportions, aplombs, allures, âge, aptitudes

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