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b. — GARROT.

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Table des matières

Situé en arrière de l’encolure et en avant du dos, le garrot a pour base les apophyses épineuses des cinq ou six vertèbres dorsales qui suivent la première, ainsi que la portion des ligaments surépineux cervical et dorso-lombaire qui recouvre leurs sommets renflés. Le bord supérieur du cartilage complémentaire de l’omoplate et des plans musculaires nombreux (voy. pl. VIII et IX) concourt aussi à former cette région.

Le beau garrot doit être élevé et reporté en arrière (fig. 29 du texte). Cette conformation facilite les mouvements de l’encolure et de l’épaule: d’abord, en permettant au ligament et aux muscles cervicaux d’agir plus perpendiculairement sur le bras de levier de la résistance représenté par l’encolure; en augmentant, ensuite, la longueur des muscles qui vont du garrot à l’épaule. Chez le cheval destiné à être monté, elle facilite, en outre, l’application de la selle, en empêchant celle-ci de fuir en avant.

Il y a lieu, toutefois, de faire observer que le garrot doit être modérément reporté en arrière, sous peine de devenir défectueux.

Nous avons eu l’occasion de rencontrer un certain nombre de chevaux, en Tunisie surtout, chez qui le garrot se prolongeait tellement en arrière qu’il n’y avait plus place pour la selle, et qu’on ne pouvait les monter une journée sans les blesser.

Le garrot doit non seulement être élevé, mais sec à son bord supérieur, c’est-à-dire peu chargé de parties molles. L’expérience prouve qu’un garrot gras, empâté, est plus facilement blessé par la selle que le garrot sec, et que les blessures y sont, en outre, plus graves et plus longues à guérir.

Fig. 29. — Garrot élevé et épaule longue et oblique.


Fig. 30. — Garrot bas et épaule courte et droite.


Il y a lieu de remarquer que la hauteur du garrot peut être absolue ou relative.

Pour nous, elle est absolue quand la saillie formée par la région est plus ou moins prononcée relativement aux parties environnantes.

Elle est, au contraire, relative si on la compare à celle de la croupe.

Quoi qu’il en soit, d’après les observations de MM. Goubaux et Barrier, consignées dans leur magnifique Traité de l’extérieur du cheval, la hauteur absolue du garrot ne tient pas seulement à la longueur des apophyses épineuses des vertèbres constitutives, comme on l’a cru jusque-là, mais encore au mode de suspension du tronc entre les membres antérieurs, à l’état d’embonpoint des sujets, à la longueur du scapulum et de son cartilage, à l’inclinaison de l’épaule.

Quant aux différences de hauteur portant sur l’avant et l’arrière-main, elles peuvent tenir aussi: au degré d’ouverture des angles articulaires du membre thoracique; à la longueur de ses divers rayons; enfin, au rapport de longueur existant entre les membres antérieurs et les membres postérieurs.

Outre l’inconvénient de rendre le cheval plus difficile à harnacher, inhérent à tout garrot bas (fig. 30 du texte), le peu d’élévation de cette région relativement à celle de la croupe a encore pour résultat de surcharger les membres antérieurs; d’où «actions insuffisantes de l’avant-main, trot raccourci avec manifestation ordinaire du défaut de forger, inaptitude à l’allure du galop, difficulté d’exécuter le saut et le cabrer()

Nous devons cependant faire observer qu’il ne manque pas de chevaux de pur sang possédant une très grande vitesse chez qui le garrot est bas comparativement à la croupe. C’est qu’ici, avec un avant-main très léger, des épaules fortement obliques, un équilibre plus instable (le centre de gravité étant reporté en avant), coexistent un arrière-main puissant et long, une croupe généralement oblique et des membres postérieurs engagés sous le tronc, projetant le corps en haut. D’où, en somme, inconvénient racheté par une compensation au moins égale.

Nous reviendrons, d’ailleurs, sur ce sujet à propos de la croupe.

Terminons en disant que si le garrot élevé commande généralement une poitrine profonde et des épaules longues et obliques, cette règle souffre pas mal d’exceptions. Nous avons vu maints chevaux à garrot très élevé, à poitrine profonde même, chez qui les épaules étaient droites, courtes, mal musclées, et l’angle scapulo-huméral très remonté (Voy. Épaule).

Par suite de sa saillie, de sa complexité anatomique, des nombreux mouvements dont il est le centre, le garrot se trouve souvent blessé. Or, les blessures de cette région se compliquant fréquemment d’une affection très difficile et très longue à guérir, le mal de garrot (nécrose ou carie des ligaments et des os, avec fistule et pus liquide très odorant, de mauvaise nature), il y a lieu d’accorder une grande importance à la netteté du garrot.

Le cheval : extérieur, régions, pied, proportions, aplombs, allures, âge, aptitudes

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