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PISE.

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Bien que nous n’ayons aucune date certaine et que ce soit sur de simples conjectures qu’il faille nous baser pour donner à Pise la place la plus ancienne dans la fabrication de la terre émaillée, elle doit, pensons-nous, occuper le premier rang. Nous avons tenté, au commencement de ce travail, de montrer comment Pise et l’Orient latin avaient été dès le dixième et le onzième siècle en rapports continuels; comment aussi la situation géographique des établissements italiens, dans l’Asie Mineure, avait mis à même les Pisans d’apprécier les merveilleux travaux céramiques des Persans de Tabriz et d’Érivan. Aussi les premières œuvres italiennes sont-elles inspirées de l’art iranien; on y retrouve ces guerriers rigides, ces chevaux galopant entourés de chiens, qui sont le décor favori de majoliques persanes. Et Passeri, lui-même, qui voudrait presque que la céramique italienne eût prit naissance à Pesaro, est obligé de reconnaître que ce sont des Toscans qui importèrent, à la fin du quatorzième siècle, les secrets de la peinture polychrome dans les manufactures pesaraises; certes, ils ne les avaient pas puisés dans les fabriques de Majorque et de Valence, puisque ces deux centres devaient uniquement leur réputation à leurs produits à reflets dorés.

Malheureusement, nous ne connaissons pas le nom des artistes qui ont travaillé dans cette ville; les pièces de Pise nous font également défaut. Probablement ses faïences se mêlent avec celles d’autres pays. Il ne nous reste aujourd’hui que les baccini de Santa Cécilia, et il nous faut arriver au seuil du seizième siècle pour rencontrer chez M. Castellani une petite coupe marquée ainsi:


Elle est à reflets métalliques; dans l’intérieur, des enroulements de rubans dénotent une grande science de l’art décoratif. Elle précède dans ce genre les produits de Faenza, qui, quelque temps après, vont nous donner des rinceaux semblables, mais sans rehauts métalliques et d’une facture beaucoup moins fine.

Avec le seizième siècle, chez le baron G. de Rothschild, nous voyons sous l’anse d’un vase, PISA. Ses anses sont élégantes; il est d’une large et bonne facture, décoré de grotesques dans le genre d’Urbino, mais qui ne peuvent être confondus avec ces derniers. Il lui manque le bel émail translucide, qui semble, sur les pièces d’Urbino, le vernis d’un tableau.

La Céramique italienne : marques et monogrammes

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