Читать книгу Rapport sur le chauffage, la ventilation, l'assainissement et l'aménagement des prisons - Félix Englebert - Страница 13
10. Poêles.
ОглавлениеSans nous arrêter particulièrement aux cheminées à foyer ouvert, pour l’usage domestique et pour le chauffage des appartements, il convient que nous disions quelques mots des poêles et des poêles calorifères, en raison de leur application dans les salles d’école, dans les ateliers et dans les salles communes dites «chauffoirs.»
Par leur disposition, foyer clos, les poêles sont des appareils de chauffage plus économiques que les foyers ouverts: tandis que les foyers ouverts utilisent à peine 7 à 8 p. % de la chaleur du combustible, les poêles fermés peuvent en utiliser jusqu’à 90 p. %. Aussi, la cheminée à foyer ouvert est-elle peu employée dans les pays du Nord.
Les poêles les plus répandus en Belgique, en Angleterre et surtout en France, sont les poêles de fonte. Ils sont d’une fréquente application au chauffage économique des logements d’ouvriers, des ateliers, des casernes, des hôpitaux, etc. Mais ils n’en constituent pas moins un chauffage insalubre par la raison que, pour la plupart, ils rougissent rapidement et produisent alors une quantité notable d’oxyde de carbone, gaz dont les effets sont malsains et asphyxiants. Les expériences de MM. Sainte-Claire-Deville, Troost, Morin, Urbain, Claude Bernard et Gréhant sont, à cet égard, des plus concluantes. On estime que le gaz oxyde de carbone à la dose d’un millième, dans l’atmosphère d’un appartement, peut y occasionner la mort:
«Une cloche en fonte, de 0m,015 d’épaisseur, formant foyer «avec tuyau d’échappement de fumée, fut entourée d’une «autre cloche en fonte qui reposait dans des rainures ména- «gées à la base de la première. Les joints des cloches et «des tuyaux furent lutés avec soin.
«Deux tubulures, ménagées à la cloche-enveloppe, met-
«taient l’intervalle des deux cloches en communication avec
«un appareil d’analyse des gaz qui pouvaient s’y introduire.
«Les résultats des analyses de ces gaz ont établi le mélange
«d’oxyde de carbone à l’air aspiré dans une proportion qui
«s’est élevée jusqu’à 0,00132.»
En résumé, la présence, en forte proportion, du gaz oxyde de carbone dans l’atmosphère des locaux chauffés à l’aide de poêles de fonte peut provenir de plusieurs origines différentes et concurrentes:
«La perméabilité de la fonte pour ce gaz qui passerait de
«l’intérieur du foyer à l’extérieur;
«L’action directe de l’oxygène de l’air sur le carbone de la
«fonte chauffée au rouge;
«La décomposition de l’acide carbonique contenu dans
«l’air, par son contact avec le métal chauffé au rouge;
«L’influence des poussières organiques naturellement
«contenues dans l’air. «
Un ingénieur, M. E. Muller, construit des poêles céramiques dont les bons effets hygiéniques ont été constatés par les expériences faites sous la direction du général Morin.
Le modèle exposé, en 1878, a le précieux avantage d’opérer la ventilation du local par l’extraction de l’air vicié à l’aide d’une enveloppe autour du tuyau de fumée qui assure le tirage et l’évacuation de cet air vicié.
En vue d’empêcher la fonte des poêles et des poêles calorifères de rougir, on a imaginé, dans ces temps derniers, de les armer d’ailettes en fonte dont l’action refroidissante est très-énergique en raison du rapprochement et du nombre de ces ailes.
Parmi les poêles calorifères imaginés suivant ce principe et exposés en 1878, nous citerons: les poêles calorifères Curney (Angleterre), le poêle calorifère Cuau, aîné ; le poêle calorifère Geneste et Herscher, les poêles calorifères de Musgrave et ceux de A. Reveilhac.