Читать книгу Rapport sur le chauffage, la ventilation, l'assainissement et l'aménagement des prisons - Félix Englebert - Страница 7
4. Robinets à eau.
ОглавлениеL’annulation du coup de bélier, c’est-à-dire la suppression complète du choc qui résulte de la fermeture brusque des robinets, fermant seuls par ressorts métalliques, ou brusquement à la main, comme dans les robinets à boisseau et à noix, est depuis longtemps l’objet de recherches.
Ainsi, à Paris, un arrêté préfectoral interdit l’emploi, pour la distribution d’eau dans les appartements, de robinets produisant des coups de bélier et pouvant être tenus ouverts autrement qu’à la main.
On sait, en effet, que le coup de bélier est une violente secousse résultant de la brusque fermeture de l’orifice de sortie de l’eau, et qui ébranle et peut même faire éclater les tuyaux de conduite. C’est le résultat de la réaction produite par l’arrêt brusque d’une colonne d’eau ayant une certaine puissance vive proportionnelle à sa masse et au carré de la vitesse; cette vitesse variant avec la pression, le coup de bélier est d’autant plus fort que la pression de l’eau est plus grande.
Deux systèmes de robinets ont particulièrement attiré notre attention, ils nous paraissent de nature à éviter, dans la mesure du possible, les effets destructeurs des coups de bélier.
Le premier a été inventé par M. Chameroy; en voici la description: ce robinet est représenté, pl. IV, fig. 1; il se compose d’une boîte A, raccordée ou soudée sur la conduite qui amène l’eau d’une seconde boîte B, intérieure à la première; elles communiquent par six ouvertures 0, réparties sur la circonférence de la boîte B; celle-ci est fermée, d’un côté, par un bouchon à vis D, de l’autre, elle communique par l’ouverture F avec l’orifice de sortie de l’eau, G. A l’intérieur de la boîte B est un obturateur E destiné à boucher l’ouverture F; il est traversé, en son centre, par une tige à repoussoir H. L’espace annulaire, laissé entre cette tige et l’ouverture de l’obturateur, est formé par un clapet I qui s’appuie sur une rondelle en caoutchouc K, fixée dans une rainure intérieure de l’obturateur. A son extrémité antérieure, la tige H porte un bouton L, sur lequel on appuie pour déterminer l’ouverture du robinet. Un ressort M tend à fermer le petit clapet et, par suite, l’obturateur, lorsque le bouton L est libre,
Le robinet, etant au repos, se trouve fermé par l’effet du ressort; la rondelle N forme joint entre l’obturateur et l’ouverture F.
PL. IV
Dans cette position, l’eau de la conduite, passant par les orifices G, puis autour de l’obturateur, par un petit espace annulaire, ménagé à cet effet, remplit la boîte B; cette eau est naturellement à la pression qui existe dans la conduite.
Dès lors, tout le mécanisme se comprend aisément. Pour ouvrir le robinet, on appuie sur le bouton L; le petit clapet s’ouvre; l’eau de la boîte B s’échappe et la pression y devient nulle, en continuant à pousser le bouton L; l’épaulement de la tige vient s’appuyer sur le nez de l’obturateur et détermine l’ouverture complète de l’orifice; l’eau s’écoule donc librement par l’orifice G.
Pour fermer le robinet, il suffit de cesser d’agir avec le doigt sur le bouton: l’action du ressort, aidée par l’effort dû à la différence de pression sur le devant et sur l’arrière du clapet, se trouve arrêtée. La forme conique du nez de l’obturateur a pour objet de diminuer progressivement la section de l’écoulement de l’eau par l’orifice E; il ne peut donc se produire qu’un coup de bélier inoffensif.
Un autre système de robinet annulant le coup de bélier a été inventé par M. Denans. Ce système paraît, aussi, donner de bons effets; en voici la description (pl. IV, fig. 2):
Il fonctionne à l’aide de deux obturateurs A et B en caoutchouc; ceux-ci sont garnis intérieurement de pièces métalliques adhérentes par moulage.
Lorsqu’on veut ouvrir le robinet, on tourne avec la main le bouton G et l’on fait ainsi descendre la vis à quatre filets qui vient pousser la tige H portant les deux obturateurs.
L’obturateur B descend avec la tige et livre passage à l’eau qui passe par les trous 0, pratiqués tout autour de la pièce.
Quand on cesse de tourner le bouton du robinet, l’élasticité de l’obturateur A fait remonter la tige H et, par conséquent, l’obturateur B qui ferme le passage.
En remontant le bouton, cet obturateur produit un effet d’aspiration dans la partie F qui se trouve fermée, à la partie inférieure, par la soupape S que vient pousser l’eau en charge. Cet effet force l’obturateur à remonter lentement et la fermeture s’opère sans produire le choc si préjudiciable, comme nous l’avons vu, à la conservation des conduites, notamment des tuyaux de plomb.