Читать книгу Promenades dans Londres - Flora Tristán - Страница 3
PRÉFACE.
ОглавлениеQuatre fois j’ai visité l’Angleterre, toujours dans le. but d’étudier ses mœurs et son esprit.–En1826, je la trouvai très-riche.–En1831, elle l’était beaucoup moins, et de plus je la vis très-inquiète.–En1835, la gêne commençait à se faire sentir dans la classe moyenne aussi bien que parmi les ouvriers.–En 1839, je rencontrai à Londres une misère profondé dans le peuple; l’irritation était extrême, le mécontentement général.
Dans l’ouvrage que j’offre au public, je n’ai pas la prétention de peindre toutes les misères du peuple anglais.–Il faudrait pour cela écrire de gros livres et la collaboration de plusieurs individus, ou la vie entière d’un seul.–Je veux seulement esquisser le peu de choses que j’ai vues dans ce pays, et faire connaître les impressions que j’ai éprouvées.–Parlant avec franchise, sans crainte comme sans ménagement, j’ai espéré ouvrir la voie dans laquelle devront entrer ceux qui veulent réellement servir la cause du peuple anglais. Pour tarir la source des maux, discréditer les préjugés, faire cesser les abus, il faut, avec patience, remonter aux causes, ne reculer ni devant la fatigue, ni devant les sacrifices de tous genres, et donner à ses investigations la plus grande publicité, avec cette intrépidité qui est le caractère de l’apostolat. Je ne me suis pas laissé éblouir par l’apparence; je n’ai pas été séduite par les brillantes et riches décorations de la scène anglaise; j ai pénétré dans les coulisses, j ai vu le fard des acteurs, le cuivre de leurs galons, et entendu leur propre langage.–En face de la réalité, j’ai apprécié les choses à leur juste valeur.–Mon livre est un livre de faits, d’observations recueillies avec toute l’exactitude dont je suis capable; je me suis garantie, autant qu’il a dépendu de moi, de l’entraînement de l’enthousiasme ou de l’indignation.–J’ai signalé les vices du système anglais, afin que sur le continent on s’applique à les éviter, et je me trouverais largement récompensée si je parvenais à détromper mes lecteurs des opinions erronées ou des idées fausses qu ils pourraient avoir adoptées légèrement sur un pays qu’on ne saurait connaître sans s’être imposé le pénible travail de l’étudier.
Un de mes amis, qui, pendant trente ans, a eu des rapports avec le gouvernement anglais, a écrit quelques aperçus sur la politique intérieure et extérieure de l’Angleterre, sur ses relations commerciales avec les nations étrangères et les peuples sous sa domination.–Je place l’article de mon ami comme introduction en tête de mon livre, parce que les idées qu’il contient sont en harmonie avec celles que j’ai émises dans le cours de mon ouvrage.
Dans un siècle ou l’anglomanie envahit nos mœurs et nos habitudes, il n’est pas sans importance de rappeler a l’ attention les auteurs qui, en écrivant sur l’Angleterre, se sont fait distinguer par l’indépendance de leurs opinions. Je crois donc être utile aux personnes qui désirent s’instruire sur les mœurs, les usages et la politique de l’Angleterre, en leur donnant ici le titre de quelques-uns de ces ouvrages.
OUVRAGES FRANÇAIS.
L’ANGLETERRE VUE A LONDRES ET DANS SES PROVINCES;
par le maréchal de camp Pillet, 1815.
L’IRLANDE SOCIALE, POLITIQUE ET RELIGIEUSE;
par M. Gustave de Beaumont, 1839.
DE LA DÉCADENCE DE L’ANGLETERRE, ETC.;
par B. Sarrans jeune, 1839.
LA GRANDE-BRETAGNE EN MIL HUIT CENT TRENTE-TROIS;
par M. le baron d’Haussez.
LAZARE, poëme sur Londres;
par Auguste Barbier.
OUVRAGES ANGLAIS.
PROSTITUTION IN LONDON, 1839;
by M. Ryan.
A VINDICATION OF THE RIGHTS OF WOMAN (Défense des
droits de la femme);
by Mary Wollstonecraft, 1792.