Читать книгу Règles sur la profession d'avocat explicatives - François-Étienne Mollot - Страница 45
38.
ОглавлениеIl existait dans l’ancien barreau une tradition remarquable: c’est que les avocats ne devaient accepter l’arbitrage qu’avec des confrères. Elle était étrangère à toute idée de supériorité, comme à toute spéculation matérielle. Deux motifs fort sages avaient touché l’ordre: il pensait qu’entre confrères les rapports sont naturellement plus faciles; que, d’un autre côté, pour remplir une mission aussi ardue, une mission qui fait peser moralement sur tous les arbitres la solidarité de leur sentence, on trouve d’ordinaire au barreau plus de garanties dans les personnes. Avec le temps, nous nous sommes relâchés de la sévérité des traditions; mais, s’il est admis qu’un avocat peut arbitrer avec des personnes étrangères au barreau, nous tenons du moins à ce qu’il les connaisse directement ou qu’il s’assure, avant d’accepter, de leurs lumières et de leur moralité. L’expérience de chaque jour démontre combien cette recommandation est essentielle.
Alors, l’ancienneté de l’avocat s’efface, c’est le plus âgé des arbitres qui préside l’arbitrage et reçoit chez lui les rendez-vous: le dissentiment de l’avocat en ce point ne serait qu’une vanité maladroite.