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SURGÈRES AU XIe SIÈCLE

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Tout à fait au début du XIe siècle, en 1006, une fille d’Hugues Maingot, sire de Surgères, épouse le sire de Maltevaux.

En 1027, d’après Vialart, Guillaume Maingot, sire de Surgères, est le chef connu de la maison de Surgères.

Guillaume Maingot eut deux fils: Hugues Maingot et Morinel de Surgères.

Le premier appose sa signature en 1039 au bas d’un acte de donation à l’abbaye de Saint-Jean-d’Angély, aussitôt après le duc d’Aquitaine.

Le 26 octobre 1068, Hugues Maingot reçoit dans son château de Surgères le duc Guillaume d’Aquitaine. Le duc venait rendre justice. Il avait, en effet, comme suzerain, le droit de haute et basse justice dans ses états.

Hugues Maingot gagna l’amitié du duc. Il figure, en 1076, en tète d’une liste des grands personnages du palais du duc.

Hugues Maingot épousa la fille d’Adalbert, sire de Dompierre-sur-Boutonne.

Il fit don aux moines de l’abbaye de Vendôme de l’île de Flais, située dans le marais et sur les bords de la Gère. On lit dans une charte de 1080 que les moines, afin d’assainir leur nouveau domaine, creusèrent des fossés pour l’écoulement des eaux. On trouve aujourd’hui dans les marais de Rochefort une butte, formant plateau, entourée d’excellentes prairies, qui porte encore le nom d’île de Flais.

L’église Notre-Dame de Surgères

Hugues Maingot, entre 1070 et 1080, dans l’enceinte de son château, fit construire une église à laquelle on donna le nom de Notre-Dame de Surgères. Les architectes auraient été les moines de l’abbaye de Vendôme, dont le second abbé fut Odéric.

L’église Notre-Dame de Surgères est un des plus beaux monuments de style roman de la Saintonge. Les moines en auraient sculpté eux-mêmes les pierres, dans les carrières. Ils les auraient apportées toutes taillées, ce qui expliquerait ce vernis naturel dont elles sont revêtues. Ce vernis est un gage de conservation et un préservatif contre les intempéries.

L’église Notre-Dame fut desservie par les moines de l’abbaye de Puyravauld, qui relevait de Vendôme. Un acte de 1097 en fait foi. Il porte les signatures d’Hugues Maingot, sire de Surgères, de son épouse Pétronille, de l’abbé Geoffroi de Vendôme, de l’évêque de Saintes, Ramnulfe, du prieur de Surgères, Goffridus, et de 33 témoins.

Par cette charte, Hugues de Surgères, avec le consentement de sa femme Pétronille, donne à l’abbé Geoffroi de Vendôme le patronage et la présentation du prieuré-cure de Surgères, «fondé par ses prédécesseurs, qui bâtirent dans la cour de leur château l’église paroissiale.» Ils avaient conservé la présentation au prieuré de cette église; Hugues en fit remise à l’abbé Geoffroi. Le patronage avait été donné antérieurement à Odéric, abbé de Vendôme.

Façade romane de l’Eglise restaurée par les Beaux-Arts


Le 24 novembre 1098, une bulle du pape Urbain Il approuva cette donation librement consentie en faveur de l’abbé Geoffroi de la Trinité de Vendôme par Hugues Maingot de Surgères.

Quelques temps après, l’abbé Geoffroi de Vendôme se plaignait à Pierre de Soubise du tort qu’il causait à ses religieux en leur enlevant les offrandes des fidèles de Surgères. Il le faisait au nom du moine Goscelin, archidiacre de l’église. L’Abbé lui reprochait encore le refus qu’il opposait au paiement de la dîme de ses marais-salants. C’était là les ressources du prieuré-cure de Notre-Dame de Surgères.

Les sires de Surgères.

Hugues Maingot, seigneur de Surgères, eut de son mariage avec Pétronille de Dampierre, six enfants: Guillaume Maingot, l’aîné, Constantin de Surgères, Hugues et Ranufle de Surgères, Aloïse qui épousa Raimond, sire de Malvau, et Pétronille qui épousa Raoul du Puy du Fou.

Guillaume Maingot II, le second du nom, fils aîné d’Hugues, signe: sire de Surgères et de Dompierre-sur-Boutonne. Il fut choisi par Guillaume VII) duc d’Aquitaine, pour être le protecteur de l’hôpital que le duc donna en 1083 au prieuré de Saint-Gilles de Surgères.

La Rochelle au XIe siècle et Châtel-Aillon.

La Rochelle avait une très petite importance au XIe siècle dans le pays d’Aulnis.

L’histoire de cette époque se concentrait autour du Château de Surgères, des grandes abbayes et du donjon de Chiâtel-Aillon. Il nous faut parler un peu de ce dernier.

Le jour de Pâques de l’an 1096, le 13 avril, le pape Urbain II, qui était venu consacrer l’église Saint-Eutrope de Saintes, officiait pontificalement dans l’église Saint-Pierre de Saintes.

Le peuple, les notables, les évêques étaient accourus de tous les environs. Le baron Eble de Châtel-Aillon seul ne parut pas. Il avait été excommunié pour avoir retenu injustement des terres appartenant à l’abbaye de Vendôme, au mois de mars de la même année.

Le pape le manda. Il vint.

Urbain II le pressa de céder au jugement rendu, puisqu’il était prouvé avec évidence que les biens en question ne lui appartenaient pas. Le baron resta inflexible.

La persuasion ayant échoué, le pape chargea l’archevêque de Bordeaux d’exhorter le duc d’Aquitaine à se servir de la force. Le duc mit le siège devant le castel du baron Eble. Le maître de l’Aulnis vaincu, restitua les terres volées

Le 10 septembre 1097, il fut relevé de l’excommunication, mais la malédiction resta sur lui.

Trente ans après, Châtel-Aillon tombait sous les armes du comte de Poitou, jaloux de son émule. La capitale de l’Aulnis disparut. Il ne reste aujourd’hui du sol sur lequel était construite la forteresse de l’orgueilleux baron, qu’un rocher battu et miné par les flots.

Surgères dans le passé

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