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SURGÈRES AU XIIIe SIÈCLE

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Table des matières

Guilaume Pierre Maingot IV, sire de Surgères, dans les premières années du XIIIe siècle, se reconnaît comme vassal du roi d’Angleterre, Henri III. Il reçoit en 1199 une donation d’Aliénor, reine d’Angleterre, duchesse de Normandie.

Sa conscience était d’ailleurs assez large, puisqu’ayant porté atteinte aux droits des Templiers de La Rochelle, il fut excommunié par l’évêque de Saintes.

Toutefois, Pierre Maingot se soumit et reconnut ses torts. Il répara le dommagé commis avec une certaine largesse. Les moines chevaliers lui en furent reconnaissants. Ils s’engagèrent à prier publiquement pour lui et toute sa famille.

Son frère, Geoffroy de Surgères, se rendit coupable de meurtre sur la personne d’un de ses frères, Simon Maingot. Des circonstances atténuantes, dont parle Louis Vialart, lui valurent du roi de France, Philippe-Auguste, une condamnation indulgente: il perdit le nom de Surgères et fut obligé de prendre celui des Granges pour lui et ses descendants. Louis Vialart, quatre siècles après, fait remarquer à son élève, issu de la lignée de Geofroy Maingot des Granges, le déshonneur que la sentence méritée par son ancêtre jette sur sa maison.

En 1221, un acte notarié nous révèle les noms des notables de la région surgérienne: Aléard de Charcogné, le chevalier Girard de Marencennes, le prieur de Saint-Gilles, le prieur de Notre-Dame de Surgères, Guillaume IV, sire de Surgères.

A cette même époque, Guillaume Maingot cède les droits de pâturage qu’il a, sur les marais d’Aigrefeuille, aux religieux d’Argenton.

Guillaume Maingot épouse Berthomée d’Allemagne. Il eut trois fils et deux filles. Guillaume Maingot le cinquième du nom, Geoffroy de Surgères mort avant 1221, Hugues de Surgères, chevalier, sire d’Azay, qui accorda 15 sois de rente aux religieuses d’Argentan pour entretenir une lampe allumée devant le tombeau de son père.

Ses deux filles s’appellent Berthe de Surgères et Létice.

Guillaume Maingot V, appelé «Le Jeune», mourut avant 1239.

Sa veuve Sibile fut tutrice de ses trois enfants: Guillaume Maingot VI, Hugues de Surgères, chevalier, et Geoffroy de Surgères.

Sibile, en 1243, fit hommage au comte de Poitou, pour son fief de Tonnay-Boutonne, de 200 livres.

Guillaume Maingot VI, sire de Surgères et de Dampierre, écuyer en 1240, promit au comte de Poitou de lui livrer son château, s’il en était requis, et de n’en pas faire une nouvelle forteresse. Il épousa une dame Alix.

Devenu veuf, il se remaria avec Sédille de Chevreuse. Celle-ci, quelques années après, signe: dame de Chevreuse, veuve de monseigneur Guillaume Maingot, sire de Surgères, chevalier.

Guillaume Maingot VI eut trois enfants: Guillaume Maingot le septième du nom, Hugues de Surgères qui fonda la branche de la Flocelière, et Létice de Surgères qui épousa le chevalier Béchet, puis de Marcillac, sire d’Aneville.

Guillaume Maingot VII signe, en 1277, un accord avec Chabot Pierre de Genouillé. Le nom de sa femme est inconnu.

Il eut trois fils: Guillaume Maingot le huitième du nom. Hugues, de Surgères, dit Valet en 1287, qui épousa Alix de Parthenay en 1273. Celle-ci tombée veuve fut tutrice de ses enfants. Et Guiart de Surgères, mort sans enfants en 1301.

En 1234, le prieur de Saint-Gilles échange une propriété avec l’abbé de Moutierneuf de Poitiers.

L’administration française au XIIIe siècle.

La baronnie de Surgères dépend alors, au point de vue administratif et politique, du comté de Benon. Elle envoie ses députés au Parlement de Saintonge.

Le comté de Benon comprend quatre baronnies: celles de Pauléon, de Mauzé, de Nuaillé et de Surgères.

Au Parlement de Saintonge, la première place appartient à l’évêque de Saintes, la seconde à l’Abbé de Saint-Jean-d’ Angély, la troisième au sire de Chastel-Aillon, la quatrième au vicomte d’Aulnay, la cinquième au sire de Sur gères. Par ordre de préséance venaient ensuite les députés sires de Matha, d’Archiac, de Barbezieux, de Montlieu, de Montguyon, de Jonzac, de Tonnay-Charente, etc...

Le Parlement de Saintonge était le Conseil général d’alors avec des pouvoirs plus étendus. L’institution a duré sepl siècles. La chose demeure, le nom a changé.

La baronnie de Surgères se subdivisait en 22 paroisses. Elle était l’une des plus grandes baronnies de France.

Les Maingot, sires de Surgères, au XIIIe siècle, marchent de pair avec toutes les grandes familles du pays: les Thouars, les Lusignan, les Parthenay, les Chastel-Aillon, c’est-à-dire avec tous les grands seigneurs de la Saintonge et du Poitou. Ils prennent part à toutes les expéditions militaires.

L’artisan et le paysan au XIIIe siècle.

On a appelé le XIIIe siècle l’âge d’or du moyen âge. Il est intéressant de rechercher quelle était la condition morale et matérielle de l’ouvrier, de l’artisan et du paysan.

La civilisation de cette époque était très différente de la nôtre. L’ordre et la paix régnaient dans la vie publique. La morale et la religion chrétiennes exerçaient une vive action. Les mœurs comportaient une certaine rudesse.

L’artisan avait une excellente formation professionnelle Il entrait jeune, comme apprenti, chez un maître qui le nourrissait et le logeait. Devenu ouvrier, on disait compagnon, il était embauché soit à la journée, à la semaine, au mois, soit à l’année. La durée du travail suivait le lever et le coucher du soleil: 8 heures en hiver, 14 heures en été. Par contre, les fêtes chômées étaient nombreuses: 85 par an. La veille des dimanches et des fêtes, le travail cessait au premier coup des vêpres — semaine anglaise — En somme, par an, l’ouvrier ne travaillait pas plus que celui d’aujourd’hui.

Le salaire d’un maçon à la journée s’élevait à 18 deniers, dont la valeur d’échange correspond à 6 francs d’avant-guerre.

La distance entre le patron et l’ouvrier était insignifiante. C’était la vie de famille. Le maître artisan n’avait guère qu’un seul compagnon et un seul apprenti. L’outillage n’était pas perfectionné, mais l’habileté de l’ouvrier était remarquable à cause d’un long et excellent apprentissage. L’ouvrier économe et laborieux devenait facilement patron.

Pour se nourrir, l’ouvrier du XIIIe siècle ne dépensait qu’un tiers de son gain. Le pain valait 20 centimes la livre. Le vin de 5 à 20 centimes le litre; la viande de 15 à 3o centimes la livre, les œufs et les légumes beaucoup moins qu’avant la guerre. Le linge et les vêtements étaient chers. Par contre, une famille ouvrière se logeait pour 3o et 50 francs par an.

Dans la cité, les familles étaient stables. Leur vie était régulière. On se prêtait mutuellement aide. Les relations sociales étaient empreintes d’un grand esprit de fraternité. Toutefois, l’ouvrier demeurait brutal et un peu grossier: les querelles de buveurs, les disputes de jeux, les rivalités de métiers se terminaient par des rixes violentes. L’ivrognerie sévissait. La passion du jeu; celui des boules ou du jeu de paume était cause de dépenses exagérées. Le commerce et les arts se développaient et l’artisan en profitait et en abusait.

La situation du paysan était inférieure à celle de l’ouvrier.

Le paysan était attaché à la terre qu’il cultivait. Il devait à des dates fixes des impôts appelés: péages, corvées, service militaire, etc... Il était libre de disposer de son bien, de le léguer, de se marier, d’ester en justice.

Il y avait des hommes libres, métayers ou fermiers, qui louaient des terres, par un contrat de fermage ou de métayage, comme de nos jours.

Il y avait aussi des hommes libres, ouvriers agricoles, qui louaient, à la journée, le travail de leurs bras.

Les paysans formaient, autour de la paroisse, des communautés rurales. Ces associations entraient assez souvent en conflit avec les seigneurs, au sujet des droits domaniaux par exemple.

Le paysan menait une vie fort rude: nulle délicatesse ni dans l’alimentation, ni dans le logement, ni dans l’habille ment. Toutefois, quelques paysans s’enrichissaient et mariaient leur fille à un chevalier pauvre. Son rang social s’élevait. La population de la France était de 22 millions d’habitants, celle de Surgères pouvait être de 500 à 600 individus; à la fin du XVIIIe siècle, elle était de 1.300 à 1.500.

Au cours du XIIIe siècle, eurent lieu le défrichement de nombreuses forêts. La région surgérienne était très boisée.

Le paysan employait un matériel agricole sensiblement le même que celui de 1850. Il utilisait les engrais. Le régime cultural était intelligemment dirigé. Le rendement du blé était le même que celui du XIXe siècle. Le bétail était considérable, les prairies étaient naturelles et étendues. Surgères, centre commercial, facilitait la vente de ce bétail. La prospérité régnait dans les campagnes. Encore quelques années et s’ouvrira la guerre de Cent Ans avec les Anglais; la situation changera. La réquisition des hommes d’armes les combats, le passage successif dans les deux camps du pays, empêcheront le paysan de produire autant et lui enlèveront la paix nécessaire à la prospérité rurale.

Le XIIIe siècle fut un siècle heureux.

Surgères dans le passé

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