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V

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Déjà le Corbeau accostait l'Alcyon.

Le premier de ces vaisseaux mit en panne et amarra le second à ses flancs.

Les flibustiers se précipitèrent sur leur victime comme des vautours sur un cadavre. Nul parmi les matelots du bâtiment marchand n'osa leur opposer de résistance. La terreur qu'inspirait le nom seul du Corbeau avait glacé d'effroi les plus braves. Tous furent liés et transbordés, ainsi que les passagers, à l'exception du fils de l'armateur.

Charles, maudissant la lâcheté de ces gens, s'était armé d'une paire de pistolets, et, adossé au gouvernail, il menaçait de brûler la cervelle à quiconque tenterait de s'emparer de sa personne. D'abord intimidés par cette attitude déterminée, les forbans reculèrent, puis ils se ruèrent, comme des furieux, contre l'intrépide jeune homme. Mais celui-ci fit feu de ses deux coups et deux pirates tombèrent; leurs compagnons poussèrent un cri de vengeance et fondirent en masse sur Charles, qui, sans perdre son sang-froid, s'était emparé d'une barre de cabestan et la faisait voltiger autour de lui avec une redoutable dextérité.

Déjà son levier avait mis hors de combat nombre des assaillants, lorsqu'un officier du Corbeau, impatienté de cette lutte compromettante pour les siens, épaula une petite carabine, ajusta le fils de l'armateur et lâcha la détente.

Atteint au dessous de l'omoplate, Charles laissa choir la barre de cabestan dont il s'était fait un si formidable auxiliaire, et s'affaissa sur le pont.

La fille du pirate

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