Читать книгу Notes pour servir à l'histoire de l'imprimerie à Niort et dans les Deux-Sèvres - Henri Clouzot - Страница 6

THOMAS PORTAU.

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Le premier imprimeur qui vint s’établir à Niort, se nommait Thomas Portau, en latin Portœus. Il arrivait de Pons où il avait apporté la première presse dès 1590. Nous n’avons pu trouver aucun document précis ni sur son. lieu de naissance, ni sur sa famille, mais le fait de son premier établissement en Saintonge et la similitude de nom nous portent à croire qu’il était fils de Jean Portau, imprimeur à la Rochelle de 1576 à 1587. Il avait probablement quitté cette ville, comme cela se faisait à cette époque, appelé par quelque chef du parti protestant désireux d’avoir sous la main une presse active, toujours prête à répandre la bonne nouvelle: c’était peut-être François de la Noue, ou Jacques de Pons, ou bien tout simplement le pasteur Yves Rouspeau, l’auteur des Stances de l’honneste amour, l’ennemi juré de Philippe Desportes. Dans tous les cas, le séjour que Portau fit à Pons fut très court (1590-1594) et dans cet intervalle de quatre ans nous ne connaissons de lui qu’une dizaine d’impressions, presque toutes des plaquettes de quelques pages : l’importance de cette ville ne devait pas suffire à alimenter son imprimerie.


Au milieu de l’année 1594, n’ayant plus de travaux à exécuter, Portau fit comme tous les imprimeurs de cette époque: il démonta ses presses, empaqueta ses caractères et vint s’établira Niort, où les rudes atteintes des guerres civiles commençaient à s’effacer sous le sage gouvernement de Henri de Navarre. Dès son arrivée dans cette ville, ses presses marchèrent avec une activité surprenante. Du milieu de l’année 1594 au mois de juillet 1600, nous n’avons pas relevé moins de vingt-cinq éditions à son nom, chiffre très respectable si l’on considère combien sont devenues rares aujourd’hui les premiers produits des imprimeries provinciales.

Seul imprimeur protestant de la région, tous les livres de controverse qui ne sortent pas de la Rochelle portent son nom; les manuscrits lui arrivent de Fontenay, de la Rochefoucauld, de Saint-Amant en Bourbonnais; ses facteurs parcourent le Poitou et les Charentes jusqu’à Sainte-Foy-la Grande.

En même temps certaines de ses impressions, telles que les Histoires des poètes, les Tragédies de Robert Garnier, et le Marot de 1596, parviennent à un point de perfection tel que l’art typographique niortais n’a jamais pu s’y maintenir ni y atteindre dans l’avenir. Il suffit pour s’en rendre compte de feuilleter cette charmante édition de Marot en petits caractères, dont les exemplaires reliés en maroquin par Boyet font encore la joie des bibliophiles de nos jours .

Portau quitta Niort à la fin du mois de juillet 1600 et sans cesse en quête du mieux, alla fonder une nouvelle imprimerie à Saumur, sous les auspices de Philippe de Mornay.

Il y continua ses impressions protestantes et s’y maria en 1603 avec Madeleine Hay. Son fils Philippe et sa fille aînée Charlotte eurent l’honneur d’être présentés au consistoire par Duplessis-Mornay.

Ce travailleur infatigable mourut le 20 janvier 1623.

Sa veuve continua les impressions commencées et le rejoignit dans la tombe le 22 mai 1625.

Portau avait pour marque la croix mosaïque (crux ansata), entortillée d’un serpent entre deux tiges de roses garnies d’épines et pour devise: Ex spina rosa, ex cruce corona. A Saumur, il prit des armes parlantes, deux portiques, portaus, côte à côte, un grand et un petit, avec cette devise: Entrez par la porte estroite, car c’est la porte large qui mène à perdition.

LIVRES IMPRIMÉS A NIORT PAR THOMAS PORTAU.

1. — Responce a | l’instruction, et con- | fession de foy adressee | au peuple François par F. Claude | de Xainctes, et envoyée par | l’Angoumoys par C. | de Boni. Par laquelle est aisé etc..... | Par Geoge C. D. Parcard (sic) Segusien. — Niort, Portau , 1594, in-8° de 523 pp. chif., non compris 3 pp. non chif. pour la table, une page blanche et une épigramme, signée F. M. D. M. (François Mizière docteur-médecin).

Dédié à madame Claude Destissat (sic), comtesse de la Rochefoucaut, le 15 nov. 1587.

Bibl. de Bordeaux, n° 35616.

Bibl de Niort, n° 6570.

Georges Pacard était pasteur de la Rochefoucaut au moment de la Saint-Barthélemy. Il se sauva à Genève d’où il revint en France pour desservir l’église de Châtellerault: il y était encore en 1574. Plus tard, il retourna dans son église de la Rochefoucaut qu’il quitta vers 1602 pour celle de Saint-Claude et mourut vers 1610. (Voir France protestante, art. Pacard.)

C’était un polémiste ardent, dont les ouvrages sont peu agréables à lire, comme tous ceux de cette époque: ils ne sont intéressants que par leurs dédicaces qui nous ont conservé le nom des personnages aux frais desquels ont dû se faire les éditions, et par les pièces de vers adressées à l’auteur, documents précieux pour l’histoire littéraire du Poitou.

Dans ce volume, nous voyons paraître sous les initiales F. M. D. M. un médecin poitevin dont le nom reviendra quelquefois dans cette étude. François Mizière ou Misère, médecin naturaliste et antiquaire, né à Fontenay-le-Comte, fit ses études à Poitiers, berceau de sa famille. En 1570, il vint à Paris et y suivit le cours de géologie du célèbre Bernard Palissy. L’année suivante, il alla s’établir à Fontenay où il exerça la médecine jusqu’en 1585. L’édit de juillet 1585 ayant de nouveau proscrit le culte réformé, il se retira à la Rochelle et ne rentra à Fontenay que lorsque cette ville fut tombée au pouvoir des protestants. Il s’y maria en janvier 1593 avec Marie Giraud, fille d’Hilaire Giraud, sieur de Gour-failles, et de Marie Tiraqueau, petite-fille du célèbre jurisconsulte fontenaysien. Peu de temps après, il vint s’établir à Niort, où son parent N... Tiraqueau exerçait la charge de lieutenant particulier. C’est pendant son séjour dans notre ville qu’il se lia d’amitié avec Portau, et donna ses soins à l’édition des œuvres de Marot de 1595. En 1600 il retourna à Fontenay où il mourut en 1620. Il possédait une riche collection d’histoire naturelle, d’antiques et de médailles ainsi qu’une fort belle bibliothèque où ses amis ne se faisaient pas faute de puiser, témoin Jean Besly, l’historien des comtes du Poitou qui lui avait emprunté, entre autres ouvrages, une vieille édition du Roman de la Rose, in-4°, faite à Paris, et divers manuscrits précieux dont un contenant des épitaphes. (Voir France protestante, art. Mizière. Archives du Poitou, IX, 24, 45.)

2. — Coustumes | dv pays et comte | de Poictov. | Commentees et paraphrasees, auec Sommaires | sur chacun article d’icelles. | par | N. Theueneav. | Plus de nouueau y ont esté adioustées les Annotations de M. | Charles du Moulin, sur aucuns articles: ensemble les reso- | lutions tirees des escrits de M. Tyraqueau. | Avec un Indice et Table bien fort ample, pour trouver se- | lon l’ordre de l’Alphabet, toutes les matières contenues | en ce présent volume. Avec aussi l’Edit du Roy | sur l’eslection du Iuge des Marchans. — Niort, Portau, 1595, in-8° de 40 pp. plus 13 ff. lim. pour la table et les annotations et 1 ff. à la fin pour les vers de Donat à Théveneau et la table des rubriques.

A la suite, avec un titre à part:

Edict dv Roy | sur l’eslection d’vn ivge | et trois consvls des marchans | en la ville de Poictiers: lesquels conoistront | de tous proces et diferens cy apres m’eus | entre lesdits marchans, pour faict | de marchandise. — 1595, in-8°, 16 pp. num. A, Aij, Aiij, Aiiij. Le dernier feuillet est blanc.

Bibl. de Niort, n° 198.

3. — Traité contre la Transubstantiation par lequel on peut cognoistre quel est le fondement de la Messe et droicte intelligence des paroles de la Saincte Cene, Ceci est mon corps, ceci est mon sang etc. Et de tout ce qui concerne ce saint Sacrement. Par C. D. Pacard Segusien. — Niort, Portau, 1595, in-8°.

France protest., art. Pacard.

4. — Le sacrifice d’Abraham, tragédie françoise séparée en trois pauses, à la façon des actes de comédies, avec des chœurs, un prologue et un épilogue. Par Th. de Bèze. — Niort, Portau, 1595.

Bull. de la Société de l’hist. du prot. français, mai-juin 1854.

5. — Les Histoires | des poetes: | Comprises | av grand Olympe, en | ensuyuant la Metamorphose d’Ouide: | et autres aditions et | Histoires poëtiques propres pour la poësie | Par | Christofle Deffrans, Ecuyer, seigneur de la | Jalouzière et de la Chaslonnière, | pres Niort en Poictov. — Niort, Portau, 1595, in-8° de 331 pp. chiff. plus 4 ff. lim., pour le titre, le prologue et les pièces adressées à l’auteur. — Un sonnet est signé F. D. M., escuyer, sieur des Ousches de Périgné.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 343. Bibl. de Niort, n° 982.

Christophe des Francs, sieur de la Chalonnière et de la Jalousière, paroisses de Rouvres et de Saint-Christophe-sur-Roc, près Champdeniers, était fils de Pierre des Francs de la Chalonnière, homme d’armes de Fontenay, et avait lorsqu’il publia son ouvrage près de cinquante-cinq ans. C’est sans doute le succès de la traduction des psaumes par Marot qui lui avait inspiré cette tentative. Malheureusement ses 18,000 alexandrins sont loin de valoir ceux du poète de la reine de Navarre, et les quelques vers heureux que l’on trouve çà et là ne compensent guère l’ennui d’une pareille lecture.

Le plus curieux, c’est que notre vieux Poitevin comptant sur la vogue ou voulant suivre jusqu’au bout son modèle, a fait imprimer en tête de l’ouvrage quatre lignes de musique notée sur laquelle peut être chanté tout le livre sauf les fins de chapitres ou commencements!

Pour se faire une idée de l’ouvrage, on pourrait lire pourtant la fable de Philémon et de Beaucis, qui ont tous deux une physionomie assez curieuse travestis en paysans poitevins:

Jupiter et Mercure se sont vu refuser toutes les portes:

«Fors un petit logis, tout couvert de roseaux,

«Où auprès découloient quelques petis ruisseaux.

«Un homme y habitoit, paisible personnage,

«Avec sa femme aussi qui estoient d’un vieil âge.

«Dès leur fleur printemnière en ce lieu demeuroient

«Contans d’un petit champ qu’eux mesmes labouroient.

«Philémon se nommoit et sa femme Baucis.

Baucis ouvre sa demeure aux dieux et les fait asseoir sur le chalit:

«Puis alluma du feu. Philémon fut cueillir

«Des choux dans le jardin qu’elle fit tost bouillir.

«Puis despandit du lard avec une fourchette

«Qui pandoit à un tref au-dessus de leur teste.

Voilà le souper apprêté, et les bons vieux le servent tout simplement.

«Un pied beaucoup trop court faisoit bransler la table,

«Baucis y mit un test, qui la rendit plus stable.....

«Tous leurs vaisseaux n’estoient que de terre et de bois.

On connaît la suite: Le vin ne diminue pas dans le vase, et ce prodige ouvre les yeux aux vieillards:

«Qui tous deux ébahis, adorèrent les Dieux,

«Ayans jointes les mains en bas ils s’enclinèrent

«Pour leur pauvre disner pardon leur demandèrent.

Mais les dieux récompensent leur bon cœur et la maisonnette de Baucis se change en un beau temple.

«Qui de très belles tours estoit environné,

«Sa couverture d’or, richement attourné,

«Les portes en estoient superbement taillées

«De marbre son pavé, ses voûtes émaillées.

Voici maintenant la fable: Philémon et Baucis, selon leur désir ont été changés en arbres, et on va en pèlerinage les visiter.

«Ces arbres en tous temps avoient vertes couleurs,

«Et si estoient garnis de bons fruits et de fleurs.

«Les gens de la autour, ces arbres me montrèrent

«Et tout ce beau miracle ainsi me récitèrent

«J’y vei maints pèlerins qui honneur leurs rendoient

«Pour ce maints chappelets à leurs branches pandoient.

Mais arrêtons là nos citations. En continuant, nous courrions risque de tomber dans le burlesque, et nos lecteurs auraient peut-être de la peine à reconnaître le satyre Marsyas, rival d’Apollon sous le nom de Marsye le Trompette.

Sur Christophe des Francs, voyez la notice rédigée par M. des Francs, ancien professeur de rhétorique à Niort, qui rattachait son nom à cette famille. (Société de statistique, Bull., III, 255.)

6. — Dispute | faite par escrit en |, laqvelle Loys D. L. Bla-| chiere, Ministre de la parole de | Dieu en l’Eglise reformee de |Niort, maintient que la | messe n’est point de l’institution de Ie | sus Christ | contre Iules Cæsar Bulenger, | predicant selon la doctrine des Iesuites, qui | soustient la messe estre un sacrifice expia- | toire pour la remission des pechez. — Niort, Portau, 1595, in-8° de 318 pp.

Dédié à Mr de Parabère, gouverneur à Niort, le 1er mars 1595.

Bibl. de Niort, n° 2654.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 318.

Au verso du titre, Portau a imprimé un avertissement au lecteur:

«.... Mais je te prie excuse moy si je ne te puis exprimer par caractères hebrieux et grecs (desquels je suis destitué) les sentences hebraiques et grecques qui sont en la coppie, mais je les ay imprimees en lettres italiques. Cependant je te promets que si la dispute s’eschauffe derechef entre les parties: je tascheray d’en recouvrer la coppie pour te la communiquer apres ceste cy.

«Bien te soit.»

Les vers adressés à l’auteur sont signés I. D. R. — A. D. D. S. D. I. — D. D. S. D. — N. G. — G. D. — Autant d’initiales à découvrir. (Voir sur Louis de la Blachière, l’étude de M. de Lastic Saint-Jal dans la Revue d’Aunis, VIII, 176, et Lièvre, Hist. des prot., III, 37; — sur Boulanger, l’article de Dreux du Radier.)

7. — Seconde | dispvte faite | par escrit en laqvelle | Loys D. L. Blachiere Ministre de la Parole de Dieu en l’Eglise reformee de | Niort, soustient qu’il n’a prononcé aucunes ca- | lomnies ny faussetez contre la Messe: ains tou- | tes veritez, comme ennemie du sacrifice de Ie- | sus Christ, qui ne l’a iamais instituee. | Contre | Iule Caesar Bovlenger, qui | soustient la messe estre un sacrifice le desaduouant | à present pour expiatoire. — Niort, Portau, 1595, in-8° de 991 pp. plus 5 ff. lim. pour le titre et la préface et 11 ff. non chif. à la fin pour les vers à l’auteur et la table.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 318.

Dans cet ouvrage, Portau, comme il l’avait promis, a imprimé de forts beaux caractères grecs. Mais l’hébreu est resté en italique.

Les vers adressés à l’auteur sont de C. Bruneau, André Rivet, — P. L. S. D. C. — A. S. D. V.

8. — Les | Œvvres | de Clement Marot, | de Cahors, en Querci, | Vallet de chambre du Roy. | Reveues, augmentées de plusieurs | choses, et disposées en beaucoup meil-leur ordre que ci devant. Plus quelques Œuvres de Michel Marot fils du dit Marot. — Niort, Portau, 1596, in-16, divisé en deux parties à pagination distincte, la première de 548 pp. non compris 8 ff. lim. pour le titre, la liste des pièces nouvelles ajoutées à l’édition, l’imprimeur au lecteur (1er oct. 1596), des pièces de vers adressées à l’auteur, l’Epître de Marot à Dolet, celle aux enfants d’Appollo, l’ordre des œuvres, etc.; la deuxième de 248 pp. non compris 2 ff. non chif. entre les pages 148 et 149, le premier sous la signat. Xx iiiii, le second sans signat., mais avec la réel. cinquante, suivies de 16 ff. non chif. pour la table, les vers du seigneur du Pavillon à Michel Marot, et leur réponse, l’ode de Michel Marot à la reine de Navarre, etc.

Selon Langlet il y en aurait des exemplaires avec un (nouveau titre portant: Lyon, Pierre Rigaud, 1604. Brunet, Manuel du librairie, p. 1,457.)

Bibl. de Niort, n° 1243.

C’est le chef-d’œuvre de Portau imprimé en caractères italiques sur fin papier.

Dans cette édition il n’y a réellement de Michel Marot que les épigrammes de la fin, entre autres celle adressée à son ami Antoine Couillard, seigneur du Pavillon les Corris en Gâtinais.

Dans son avertissement au lecteur daté du 1er octobre 1596, Th. Portau nous apprend qu’il a confié la préparation de l’édition à maître François Mizière, poictevin, docteur-médecin à Niort, son ami. C’est aussi ce dernier qui a traduit en vers français quelques-unes des pièces latines placées en tête de l’ouvrage par Nicolas Bérauld, poète et légiste, oncle de Jacques Bérauld, l’auteur des Eglogues, Nicolas Bourbonnois (de Vandœuvre), Salmon Macrin (de Loudun). Il Y a une seconde pièce de ce Loudunois, traduite par Macauld, secrétaire et valet de chambre du roi François Ier. (Cet avertissement a été textuellement réimprimé dans la belle édition Georges Guiffrey. Il figurait déjà en partie dans l’édition du Rocher, 1544, et Th. Portau n’a fait que le reprendre avec certaines additions.)

9. — Repliqve | de Michav l’aveugle | a M. Iules Cœsar Bov- | langer, à Gouyn son valet, | et à M. son es- | cholier. — Niort, Portau, 1596, in-8° de 59 pp.

Par de la Blachière. A la suite, avec une pagination à part, mais sans titre.

Examen des dispvtes | logicalles de l’escholier, 28 pp.

Bibl. de la Soc. de l’hist. du protest. français.

Coll. A. Richard.

10. — Dispute | par escrit svr ce- | ste qvestion laqvelle des deux Religions est | la première | ou celle de l’Eglise qu’on dit Reformee, ou bien celle | qu’on dit Romaine: | Faite | entre le Ministre de la Rochefoucaud, et | les Prédicateurs du dit lieu, et de la vil- | le de Limoges. — Niort, Portau, 1596 (sans nom) in-12 de 75 pp. plus 3 pp. non chif. et 1 f. lim. pour l’avertissement de l’imprimeur au lecteur.

Par Georges Pacard. A la fin, on lit: Faict le x de may 1596.

Bibl. de Bordeaux, n° 35618.

11. — Antipanigarole, | ou | responce a | la premiere partie | des leçons de F. François | Panigarole Milannois. | Par George C. D. Pacard Seguzien. — 1597, petit in-8° de 325 pp. plus 2 ff. n. chif. pour trois pièces adressées à l’auteur par Thomas Hog, écossais, successeur de Pacard à l’église de la Rochefoucault, et par François Mizière.

Dédié à MM. les Maires, Eschevins Conseillers, Pairs et Bourgeois de la ville de la Rochelle, le 1er janvier 1597.

Bibl. de Niort, n° 317.

Bibl. de Bordeaux, n° 35618.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 317.

12. — Dispvte | entre vn | francois et vn ro- | main, touchant trois points | de doctrine, qui sont aujourd’hui | en controverse sur le fait | de la Religion. | Par George C. D. Pacard Segusien. — Niort, Portau, 1597, in-8° de 134 pp. et 1 f. n. chif. pour les erratas.

Dédié à Charlotte-Catherine de la Trémoille, princesse de Condé. De la Rochefoucaut, 1er mai 1596. En tête, une pièce de vers latins, par Thomas Hog, et à la fin un quatrain par Fr. Mizière.

Bibl. de Bordeaux, 35618.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 301 bis.

13. — Discovrs | par lequel | est monstre con- | tre le second paradoxe | de la premiere decade de M. Laur. | Ioubert, qu’il n’y à (sic) aucune rai- | son que, quelques-vns puis- | sent vivre sans manger, | durant plusieurs jours | et années. | Par Israël Harvet. D. M. O. — Niort, Portau, 1597, in-16 de 116 pp.

Dédié à Marie du Fou, veuve de Charles Eschalart de la Boulaye, gouverneur de Fontenay-le-Comte.

Bibl. de Niort, n° 7634 s.

14. — Discours | par leqvel | est prouvé con- | tre le Paradoxe huictiesme de la | premiere décade de Mosieur Laur. | Ioubert, que la concoction du ven- | tricule laquelle est mise pour la pre- | miere se fait plustost et plus parfai- | temēt en ceux qui dorment qu’en | ceux qui veillent, et qu’il y a une | certaine propriété en la chaleur du | ventricule par laquelle il chylifie. — S. d., in-16 de 64 pp.

Dédié à M. de Guinefolle, conseiller du Roy à Fontenay.

Bibl. de Niort, n° 7463 s.

L’auteur de ces deux ouvrages, Israel Harvet, docteur-médecin à Orléans, s’est fait connaître dans la littérature médicale par quelques ouvrages où il se montra grand partisan de la chimie. Ces deux traités sont les premiers qu’il ait publiés. Le fait de leur impression à Niort et de leur dédicace à Marie du Fou et au sieur de Guinefolle, rappelle évidemment un voyage de l’auteur à Fontenay, où Marie du Fou avait, à l’instar de Marguerite de Navarre, réuni une véritable petite cour de savants et de lettrés. Peut-être venait-il y voir Sébastien Collin, médecin comme lui et protestant, alors en grande réputation de savoir, ou bien encore François Mizière. Ce dernier, en relations constantes avec Portau n’aurait pas alors été étranger à l’impression de. ces deux ouvrages. (Voir France protestante, art. Harvet, et B. Fillon, Notes sur l’Eglise réformée de Fontenay-le-Comte, p. 83.)

15. — Le | printemps | d’Yver. | Contenant cinq histoires, discou- | rues par cinq journées, en vue | noble compagnie, au chasteau | du Prin-temps. Par Jacques Yver, Seigneur de Plaisance, | et de la Bigottrie, gentilhomme Poictevin. | Revue et corrigée de nouveau. — Niort, Portau, 1598, petit in-12 de 584 pp., plus 6 ff. non chif. pour le titre, la dédicace et les pièces de vers adressées à l’auteur: à la fin 2 ff. dont 1 p. chiff. 581 et 3 pp. de vers.

La première édition de ce livre célèbre d’un de nos compatriotes avait été publiée en 1572 à Paris, chez L’Angelier, preuve à peu près certaine de l’absence d’imprimerie à Niort à cette époque. Depuis lors, les éditions s’étaient succédé avec une vogue extraordinaire. Celle-ci peut figurer parmi les meilleures.

16. — Trois | syllogismes | avec levrs prevves, concluans que l’eglise dite | reformee n’est pas la vraie Eglise; | avec la solution et response etc. | Par George C. D. Pacard Segusien. — Niort, Portau, 1598, in-8° de 133 pp. plus 4 ff. lim. et 1 f. d’erratas.

Dédié à Léonor Chabot, baron de Jarnac, La Rochelle, 1er janvier 1598.

En tête une pièce de vers latine de Thomas Hog à François de la Rochefoucaut: à la fin un sonnet de F. Mizière.

Coll. Cesbron.

17. — Les | tragedies | de Robert Gar- | nier conseiller | du Roy, Lieutenant gene- | ral criminel au siege | Presidial et senes- | chaussee du Maine. Au Roy de France et de Polongne. | Reveues, augmentees, et r’impri | mees de nouveau. — Niort, Portau, 1598, in-12 de 261 ff. chif. et 9 non chif. pour le titre, dédicace et pièces de vers.

Bibl. de Niort, n° 5543 s.

Edition imprimée avec les mêmes caractères italiques que le Marot, mais sur moins beau papier. (C’est probablement l’édition citée par Beauchamps sous la date de 1589.)

18. — Coustumes | dv | pays et comte | de Poictov. | Commentées et paraphrasées, avec Sommaires | sur chacun article d’icelles | Par | N. Theveneau. | Plus de nouveau y ont esté adjoustées les annotatiosō de M. Char- | les du Moulin, sur aucuns articles: ensemble les resolutions | tirées des escripts de M. Tyraqueau. | Avec un Indice et Table bien fort ample, pour trouver, selon | l’ordre de l’Alphabet, toutes les matières contenues | en ce present volume. — Niort, Portau, 1599, in-8° de 410 pp., de 13 ff. lim. et 12 ff. ajoutés à la fin pour l’Edit et le Procès-Verbal.

Réimpression de l’édition de 1595.

Sur le titre n’est plus indiqué l’Edit du Roy, qui fait corps avec le volume, ainsi qu’une addition de 10 pages: Procès-verbal des dites coutumes, fait par de Thou, Faye et Viole, commissaires.

Bibl. de-Niort, n° 2023.

Bibl. poit. des archives des Deux-Sèvres, n° 332.

19. — Theologi- | cus triangulvs ad | inveniendvm contro- | versorum de Religio- | ne verum. | Authore Vallierio. — Niort, Portau, 1599, in-8° de 33 pp.

A la suite:

De Secvn- | do quœstionum ge- | nere in Theologia | tractatus. — 1599.

De Vltino | quœstionum ge- | nere in Theologia | tractatus. — 1599.

Bibl. nat., D. 21531.

Ces trois brochures, dont la pagination et le numérotage de cahiers se suivent, ont dû être publiées d’abord isolément, et réunies ensuite en volume.

Elles se composent de lettres adressées à un ami désigné sous le nom de Philalethe (ami de la vérité), datées in arce Fontenai, de janvier à décembre 1598. L’auteur, le ministre.Vallier, devait être un des hôtes du château de Fontenay-le-Comte, un des membres du petit troupeau calviniste de Madame de la Boulaye. C’est le troisième Fontenaisien qui fait imprimer ses œuvres à Niort.

On voit, par là, quels fréquents rapports typographiques il y avait alors entre Fontenay et Niort.

Fontenay avait bien eu une imprimerie vers 1550, créée par Antoine d’Angicourt, fils de Pierre d’Angicourt, le premier libraire venu dans cette ville au commencement du règne de François Ier, mais elle n’avait pas été très florissante, aucun de ses produits n’ayant survécu, et Antoine d’Angicourt, forcé presqu’aussitôt de fermer boutique, était resté libraire comme par le passé. Les écrits des auteurs fontenaisiens s’imprimaient à Poitiers, à Paris ou à Niort, et c’est probablement François Mizière qui procurait cette clientèle à son ami et coreligionnaire Portau.

20. — Histoire véritable de certains Voiages perillevx et hasardeux sur la mer, auxquels reluit la justice de Dieu sur les uns et la miséricorde sur les autres. — Niort, Portau, 1599, in-12.

Par le capitaine Bruneau, sieur de Rivedoux.

Catal. Bernard Quaritch, à Londres.

Cette édition princeps n’est pas signalée par les bibliographes. L’ouvrage lui-même n’était connu jusqu’à ce jour que par sa réimpression publiée à Rouen en 1600, sans indication d’auteur: Histoire véritable de plusieurs voyages Aduentureux et périlleux, faits sur la mer en diverses contrées... par I. P. T. capitaine de mer. Rouen, Jean Osmont, 1600, in-16. (Voir Brunct, III, 211.). Nous en aurions toujours ignoré l’existence si nous n’en avions pas trouvé un exemplaire sur le catalogue du libraire Bernard Quaritch à Londres. Ce volume, probablement unique, était coté 10 l. 10 s. (260 francs).

En tête du livre se trouve une dédicace à Philippe de Mornay, signée du ministre Louis de la Blachière, dans laquelle est révélé le véritable nom de l’auteur, Bruneau, sieur de Rivedoux. On y apprend qu’il servait sous les ordres de Mornay à Saumur comme «sergent-major», et qu’il commandait une compagnie d’hommes de pied à la Rochelle pendant le siège de 1572.

Dans la réimpression de Rouen, la dédicace est supprimée et les lettres initiales du titre ne correspondent plus à celles de l’auteur.

21. — Réfutation | des raisons par les- | qvelles M. Pierre Cayer | pretend d’impugner les trois The- | ses proposees par Monsieur | Cassegrain à Monsieur | d’Evreux. | Qui sont, | 1. L’escriture saincte etc. — Niort, Portau, 1599, in-8° de 200 pp.

Dédié à Madame, Sœur unique du Roy, 1er août 1598.

Coll Cesbron.

22. — Réfutation | de trois points de | doctrine que tiennent | ceux de l’Eglise Ro-maine. | Qui sont, | 1. Que Concupiscence n’est pas péché sans le | consentement. | 2. Que les enfans qui meurent sans Baptes- | me ne sont sauvez. | 3. Que Jesus-Christ s’est sacrifié pour nos pe | chez et en la Cene et en la Croix. | Par G. C. D. P. S. — Niort, Portau, 1599, in-8° de 124 pp.

Dédié aux juge et assesseur du comté et autres de l’église de la Rochefoucaut, le 25 mars 1598.

Par George Pacard. En tête un avertissement de l’imprimeur au lecteur: à la fin 1 f. n. pag., 1 pièce de vers latins ad A. N. F. M. P. A. et un vers français.

Coll. Cesbron.

23. — Déclaration | de Madame | sœur vnique | du Roi. | Sur la pretendue conference entre | Monsieur Couet, Ministre de la Parole de Dieu, et le | sieur Commelet, | Jesuite. — Niort, Portau, 1600, petit in-4° de 8 pp. n. chif.

Datée du 1er décembre 1599.

Bibl. de la Rochelle, n° 5629.

24. — Reponse | de G. Pacard aux | censures et repre- | hensions du Provincial des Car- | mes qui est à la Rochefoucaut | faites sur certains poincts de ses escrits. — Niort, Portau, 1600, in-8° de 54 pp.

Coll. Cesbron.

25. — Déclaration | de Pere Edmon de | Beavval, iadis Jesvite, | Docteur en Theologie, et Predica- | teur en Bourbonnais, publique | ment faite de viue voix, en l’Eglise | reformée de S. Amand en ladite | prouince, le Dimanche 16 Juillet | Mil six cens. | En laquelle il rend raison etc. — Niort, Portau, 1600, petit in-4° de 14 pages.

A la fin, attestation des pasteurs et des anciens de Saint-Amand.

Bibl. de la Rochelle, n° 5629.

C’est le dernier ouvrage imprimé à Niort par Portau. Il nous fournit, à quelques jours près, la date de son départ de notre ville, puisque cette déclaration est du 16 juillet 1600 et que le premier traité passé par son successeur René Troismailles est du 28 juillet.

Notes pour servir à l'histoire de l'imprimerie à Niort et dans les Deux-Sèvres

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