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Ce recueil est formé d’Études et de Notices placées en tête de réimpressions ou de traductions d’ouvrages curieux à quelque titre, qui ont été publiées depuis une dizaine d’années environ par M. Isidore Liseux. Voltaire disait, non sans une apparence de raison, qu’un livre qui n’a pas eu de nombreuses éditions mérite l’oubli dans lequel on l’a laissé tomber, et il aurait volontiers établi la valeur intrinsèque d’un ouvrage d’après le plus ou moins de facilité avec laquelle on se le procure. A ce compte nous aurions donc fait, M. Isidore Liseux et moi, une besogne bien inutile, car, à peu d’exceptions près, nous ne nous sommes guère occupés que de ce qui était rare, en quelque sorte inédit, et parfois introuvable. On ne peut cependant pas s’absorber éternellement, comme un prêtre de Bouddha regardant son nombril, dans la contemplation d’Homère, de Virgile, d’Horace, de Shakespeare, de Dante, de Bossuet, et rééditer sans cesse, pour y découvrir de nouvelles sources d’intérêt et d’admiration, le Télémaque, les Oraisons funèbres, l’Esprit des Lois, ou le Siècle de Louis XIV! Qu’il soit bon de faire de ces chefs-d’œuvre incontestés sa nourriture habituelle, nous ne le nions pas; mais combien de livres pleins d’attraits et de mérites ont été submergés depuis trois ou quatre cents ans par la marée montante des publications nouvelles, et valent cependant la peine d’être tirés de la demi-obscurité où ils sommeillent! Le goût des choses anciennes nous portait tous les deux vers ces curiosités littéraires, qui sont, comme le disait très bien Paul de Saint-Victor, le dessert de l’esprit, après le repas substantiel des maîtres; et de notre collaboration journalière, l’un s’appliquant à les rechercher, l’autre à les traduire ou à les présenter, par une étude préliminaire, à un public restreint d’amateurs, est né ce volume. Les humanistes et les érudits de la Renaissance: Pogge, Laurent Valla, Érasme, Henri Estienne; les conteurs Italiens, de Boccace à Batacchi et à l’abbé Casti: Sacchetti, Firenzuola dont il n’existait aucune traduction Française, Pietro Aretino, si décrié et si inconnu; les poètes humoristiques, comme Pacifico Massimi, Lorenzo Veniero, Baffo, nous ont attirés tour à tour et insensiblement amenés à Nicolas Chorier, à l’auteur anonyme des Heures perdues d’un cavalier Français et aux conteurs du XVIIIe siècle: Crébillon fils et Voisenon.

Dans son ensemble, notre recueil forme une sorte de Supplément à l’histoire de la littérature Italienne et de la littérature Française, ses meilleures pages étant consacrées à des auteurs ou à des ouvrages sur lesquels les traités ex-professo ne fournissent que des notions inexactes ou confuses, quand ils ne sont pas absolument muets. Nous avons dû cependant, pour ne pas grossir le volume au-delà de toutes proportions, ne présenter qu’en abrégé quelques-uns de nos travaux, comme l’Essai sur les livres de Civilité, l’Étude historique qui précède la Donation de Constantin, de Laurent Valla, la Notice où nous avons définitivement résolu l’attribution à Nicolas Chorier des Dialogues de Luisa Sigea, l’Essai sur la langue érotique, préliminaire au Dictionnaire de Blondeau; d’autres, sur Robert Gaguin et son poème de l’Immaculée Conception, sur les Sonetti lussuriosi de Pietro Aretino, sur les Confessions de Jean-Jacques Bouchard (réimprimé dans la Curiosité littéraire et bibliographique, 2e série), n’ont pu y prendre place. Il nous suffira de les mentionner.

Paris, Mars 1887.

Curiosa

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